LA suite les enfants, la suite !
Episode IV : Ou l'on avance pas...
Fièr(e)s de notre nouvelle idée, nous en parlâmes au bureau Central de la Production Artistique pour la Gloire Communniste, qui nous apprit :
1. que la Chine ne possédait pas de studios de ce genre,
2. que tout acte pornographique était passible de la peine capitale. On se sentit mal pour les femmes aux cheveux jaunes du journal, qui ne savaient sans doute pas ce qu’elles encourraient.
Il ne fallait évidemment pas abandonner notre unique piste, mais dire que l’enquête s’annonçait ardue était un doux euphémisme. C’était la première fois de nos carrières que nous nous trouvions confrontées au crime dans toute sa vilenie. L’adversaire était de taille. Son action, du jamais vu dans l’histoire criminelle chinoise ! D’une audace à toute épreuve, il avait pris un risque considérable pour exécuter son plan. A ce stade de l’enquète, nous savions juste que nous ne devions surtout pas le sous-estimer.
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Le soir venu, nous nous sommes tous dirigées vers le lac QingShan, admirer le coucher du soleil en grignottant une patte de poulet, (le Twix du chinois). Puis nous sommes retrouvées chez notre chef pour diner. Elle nous servit du canard aux arachides (un plat particulièrement pimenté) du mala doufou (un plat de la région du Sichuan, terriblement pimenté) et enfin du lajiao jirou (un plat de piment dont on voyait ça et là dépasser des morceaux de poulet).
Presque tous les soirs, nous avions un fabuleux repas chez la camarade chef, à regarder son poste de télévision tout neuf ! Notre nation était à la pointe du progrès, et tous les jours, de 17 heurs à 20 heures, une chaîne nationale diffusait les informations et notre hymne populaire, suivi d’images de notre glorieuse armée défilant sur l’Internationale. Nous écoutions avec reccueillement et les paroles se gravaient profondément dans nos coeurs patriotes...
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Notre chef nous aimait beaucoup pour l’avoir sortie du pétrin tous les neuf mois, ces quatre dernières années. Comme vous le savez, nos dirigeants à la sagesse incommensurable, ont décidé pour le bien du peuple tout entier que chaque famille chinoise aurait un seul enfant. Comme certains sont de mauvais citoyens, et qu’ils ne respectent pas ces règles pourtant élémentaires, le gouvernement populaire doit sévir !
Mais notre camarade en chef, qui révait depuis qu’elle avait 14 ans de fonder une grande famille, ne put s’accomoder de la situation ! C’est ainsi que naquit en 1959 la petite Xiao QiNiao (petit oiseau magique, mais on l’appelait Minimog, ça allait plus vite) en 1960 la petite Jin AiFa (amour aux cheveux d’or, que l’on surnomma Anne) en 1961 le petit Da Wei (grand homme, mais pour le moment il était encore très petit alors on l’appelait David) en 1962 la petite Xiao MaShi (petite magicienne, Hermione).
Donc, pour éviter à notre chef le séjour au Bureau Autoritaire de Désintoxication de l’Emprise Non-nationale-Bureau Autoritaire de Désintoxication de l’Emprise Non-nationale (Baden-Baden) nous fûmes prestament mariées sur le papier, et les enfants furent enregistrés sur notre état civil. Carmine devint la mère officielle de Jin Fa/Anne, DaylightDies celle de Da Wei/ David, et moi celle de Xiao Ma Shi/Hermione. DaWei et Jin Fa étaient déjà très proches, et s’ils continuaient en ce sens, le jour où il faudrait leur annoncer qu’ils étaient frères et sœurs seraient un jour drappé de blanc ! Nous nous posâmes bien quelques questions sur la chevelure d’Anne, surtout que 9 mois avant sa naissance une délégation de pasteurs protestans était en visite diplomatique en Chine, mais après tout, j’étais moi même plutôt bronzée et bouclée, et je n’en étais pas moins une vraie chinoise.
Comme nous ne pourrions plus nous marier, si nous devions nous rouler dans la fange lesbienne occidentale, nous aurions moins à perdre … snif… Nous ne regrettions aucunement cette décision, tout ce petit monde suffisait amplement à notre bonheur. Et puis l’autre option était un poste au Commissariat central du Hubei, sur la rive sud du fleuve amour… en face des russes. Notre chef, bien que tres gentille au demeurant, avait des methodes de persuasion... a la chinoise !
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Après une nuit de reflexion acharnée, notre estomac nous réveilla à l’heure du petit gouter … Daylight et moi sortîmes acheter des mianbao (petits pains à la vapeur) et du hongdou, cette délicieuse pâte de haricot rouge. Notre camarade Moonbeam, qui était décidément bien informé, nous apprit que le hongdou ressemblait à s’y méprendre au « chocolat », une drogue bien connue en occident. Nous fûmes mortifiées d’apprendre que là bas, il était en vente libre et que le gouvernement droguait délibérément le peuple pour l’assujetir à sa guise.
Il refusa sa part de hongdou, même devant notre insistance.
Carmine nous servit de l’alcool de pêche pour dynamiser nos énergies, insufler de la force dans le méridien du cœur et surtout soigner la gueule de bois de la veille. Puis nous nous mimes en route. A vrai dire, nous n’avions ni piste ni idée supplémentaire, ni annale ni dossier à consulte. Nous n’osions pas évoquer le projet de la veille… surtout depuis la réponse du bureau Central de la Production Artistique pour la Gloire Communniste … Mais il y’avait une chose que nous pouvions faire ! Nous enfourchâmes nos nouveaux vélocipèdes, fraîche acquistion du commissariat ; et nos coups de pédale nous conduisirent d’eux même devant le commissariat du second district. Là, nous fimes six fois le tour du paté de maison pour faire admirer notre nouveau matériel, car comme dit le proverbe chinois, « na na na nèreuuuh » !
Prochain Nepisode : Ou l'on voit apparaitre un nouveau personnage qu'il est beau et brillant sous le soleil !!
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