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Quand la famille essaie d'être "bienveillante"...

39 ans Bordeaux 364
Depuis hier je porte un peu mes réflexions sur le coeur, et j'ai décidé de lâcher un peu de lest ce soir.
Je préviens que c'est un peu long...


Hier, j'ai passé  
la journée avec soeur, à faire les magasins. Jusqu'ici, rien de bien spécial, c'était agréable, et comme je déménage dans deux jours, elle voulait me voir avant que je parte, j'ai donc accepté avec plaisir son offre, bien que je sache pertinamment qu'elle me complexerait plus d'une fois dans la journée...

Déjà, il faut savoir que ma soeur est une obsédée de son poids, toujours à parler de son apparence, de son poids, de sa taille, à se comparer ouvertement aux autres filles.. Et j'avoue que cette attitude hyper superficielle me lourde grandement, bien que je l'aime. On a mangé au MacDo, à midi, et déjà, elle se comparait une fille qu'elle jugeait belle et qui, aux vues de ce qui se trouvait sur son plateau, semblait manger beaucoup sans grossir. Alors, elle en a conclu qu'elle pouvait s'accorder un autre sandwich.
Depuis quelques temps, elle a beaucoup maigri, et sincèrement, je la trouve pas bien, de corps, alors qu'elle était franchement très belle lorsqu'elle avait genre 5/6 kilos en trop de son poids normal... Désormais, elle est hyper sèche, a perdu toute sa poitrine... a des toutes petites fesses, des jambes rikiki. Je ne dis pas qu'être mince est moche, mais ça ne lui va pas du tout, elle perd de sa féminité je trouve :?
Bref...
Arrive le moment où les confidences sur la raison de mon départ pour Paris deviennent à l'ordre du jour..
Et là.. on parle de ma mère, de ma relation avec ma mère, et pour ceux qui ont suivi plus ou moins quelques uns de mes posts, et s'en souviennent, j'ai de très mauvaises relations avec elle parce qu'elle ne m'a jamais acceptée comme je suis et j'ai subi ses remarques et ses humiliation toute mon enfance.
Là, elle me parle de son enfance à elle, du fait qu'elle a un jour été très grosse, elle aussi (merci.. pour la comparaison très grosse/aussi) et que le déclic de maigrir, elle l'avait eu grâce au fait que des copines lui avaient fait des remarques très blessantes à ce sujet. Et là, elle ajoute que "mon dieu, c'était horrible, j'étais monté jusqu'au 44! "
Ah.. oui, 44 mon Dieu c'est énorme!!!! :roll: :shock:

Puis, elle m'avoue être "à l'origine" d'une crise importante que j'ai eue avec ma mère à l'âge de 16 ans, qui a finit de me faire tomber dans les crises de boulimie que j'avais déjà bien entamées avant... Ma mère me faisait des remarques hyper choquantes, hyper blessantes, me forçait au régime, me traitait de grosse à totu bout de champ, me disait que je ne plairais jamais aux garçons, que j'étais un gouffre, qu'il valait mieux m'avoir en photo, m'humiliait publiquement.. etc. Et surtout, elle mettait toute la famille au courant de ma "tristesse à cause de mon poids".

En fait, ma mère avait parlé à ma soeur du fait que semblais être malheureuse. Et toutes les deux, sans même m'en parler et me demander, ont conclu que j'étais malheureuse à cause de mon poids, et qu'en me faisant des remarques très blessantes, j'aurais le déclic pour maigrir. A aucun moment, elles ne se sont dit que
1. Recevoir des remarques de sa mère et de ses copines sont deux choses très différentes
2. J'étais peut-être bien comme j'étais
3. Il aurait été prudent de me parler avant d'entamer ce genre de choses...

Je suis restée conne devant ça.. je ne dis pas qu'elle y est pour tout, mais elle a contribué à ça, et surtout, elle m'a dit qu'elle voyait bien que ça n'avait pas marché, voire empiré, mais elle n'a rien fait pour que ça change, n'a jamais tenté de me parler de ça, n'a jamais présumé qu'il valait mieux arrêter tout ça? Elle savait que je souffrais, que ça me faisait du mal.. mais c'était pour mon bien?

J'ai envie de dire qu'il y a des limites à la connerie... Vouloir être bienveillant et se tromper ou être maladroit, je veux bien. Mais vouloir être bienveillant, se tromper, voir qu'on se trompe, que ça fait du mal, et ne pas agir mais au contraire continuer... là je dis non..

Ah oui, elle peut bien se sentir responsable, pour le coup... :evil:
J'ai réussi à ne pas m'enerver, à ne pas l'accâbler, mais quelque part, je le regrette un peu, parce que oui, je lui en veux, même si ma mère était maître de ses paroles et actes. Pendant tout ce temps, elle me parlait, comme ça, l'air de rien, en sachant pertinamment ce qui se tramait, en voyant très bien que j'étais malheureuse...

Je ne supporte vraiment plus ma famille. Tout ce que je fais devient affaire publique, je ne peux rien garder pour moi, tout le monde se mêle de ma vie et croit tout savoir mieux que moi. Et ils ont même des "petits complots entre eux" pour arriver à me faire maigrir. Voyez donc jusqu'où ça va..
Bien que je sois très secrète sur ma vie privée, et par choix, parce que ma famille est "trop ouverte" à tout, et les informations circulent trop vite, j'ai sans cesse la sensation qu'on me vole ma vie, ma façon de penser, d'être... de perdre ma personnalité par la déformation qu'en fait ma mère auprès des autres, qui vont ensuite s'imaginer des choses sur moi et en déduire des scénarios derrière mon dos pour que ça change....

J'aimerais simplement vivre ma vie, et qu'on me laisse maître de mes choix, qu'on comprenne que je prends les décisions moi-même, qu'ils n'ont rien avoir à faire avec tout ça :cry:
Tu pars entre autres pour ça. Mais penses tu que partir règlera tous les problèmes ? Je ne te dis pas de rester, je suis partie aussi de chez mes parents pour d'autres raisons.
Mais je veux dire que partir sans crever l'abcès n'est pas une bonne idée.

Ca fait maintenant 8 ans que j'ai quitté la maison de mes parents pour vivre seule. Après que je sois partie, les comportements en question ont continué quand je revenais les voir. Huit ans après, j'en veux toujours et à mon père et à ma mère. Ca fait six ans de ça que ces "comportements" ont arrêté.

Mais ça n'empêche qu'on ne s'est jamais excusé à moi pour tout ce que j'avais subi alors qu'on le sait très bien vu que quand je m'énerve, je fais encore la remarque. Ma mère a fini par s'excuser, pas mon père sauf à mon mari.

Actuellement, nos relations sont bonnes mais je n'ai pas eu d'excuses donc je ne cesserai jamais de répéter encore et encore les mêmes choses pour arriver à obtenir ce que je veux.

Quand on a subi des mauvais traitements, utilisons le mot car la maltraitance psychologique est aussi grave que la maltraitance physique si pas plus grave au niveau des conséquences psychologiques, on a du mal à oublier car tout ça fait partie de ce qu'on est.

Je me dis que quand je suis partie, j'aurais du gueuler une bonne fois pour toutes et vraiment m'énerver jusqu'à ce que tout soit sorti.
Un jour, j'ai mis mon père dehors de chez moi. Depuis, il s'est calmé. Mais je n'ai toujours pas eu le temps d'exprimer calmement ce que je pensais à mon père.

Quand je lui demandais d'en parler, il me disait "je sens que je m'énerve là".
113 ans 2475
:shock: Le harcèlement moral en famille c'est vraiment quelque chose qui me choque.

J'ai la chance d'avoir des parents qui ne me font jamais la moindre réflexion désagréable sur mon poids et au contraire ils me complimentent quand je m'habille ou que je maquille avec un peu plus de soin que d'ordinaire. POurtant j'ai une soeur ainée qui du haut de sa taille 38 aurait pu être un sujet de comparaison, mais non. Mes parents ne m'ont jamais demandé de maigrir (il faut dire que j'ai grossi à l'âge adulte aussi, alors peut-être que ça joue...) et si moi je leur parlais de faire un régime, ils me soutenaient mais ne me critiquaient pas parce que ça ne marchait pas. Tout ce qu'ils veulent c'est que je sois bien dans ma vie, le reste ils s'en foutent...

Sinon pour en revenir au faite de déménager pour s'éloigner du "mal" si tu me permets l'expression ne va pas forcément arranger les choses. La blessure psychologique restera toujours ancrée... Je pense moi aussi qu'il serait bon que tu dises à ta famille ce que tu ressens. Sinon je pense qu'au fil du temps tu leur en voudra de plus en plus...
41 ans 3935
Pour ma part je dirais au contraire que si t'éloigner te permets de vivre enfin comme tu l'entends, pourquoi pas. Tu sais ce qu'on dit : on ne choisit pas sa famille... par contre, comme on te l'a dit, il vaudrait mieux avoir une bonne discussion avec ta mère et ta soeur, qu'elles se rendent compte de ce qu'elles ont fait. Parce que franchement, un harcèlement pareil, on n'a pas idée, en famille en plus :roll: En plus, tu te sentiras soulagée j'en suis sûre ;)
55 ans Var 2447
Coucou Sephira

Quand je vois ton post je me revois 20 ans en arrière. J'ai eu une famille qui m'a pourri la vie, qui comme toi pour "mon bien" m'humiliait pour "m'aider" à maigrir. Et bien c'est de la connerie, je peux te dire.
Ma soeur anorexique s'occupait de "mon" problème pour occulter le sien et mes parents n'osaient s'avouer qu'ils avaient honte d'avoir une fille obèse.

Partir est une solution comme une autre si elle te permet de te construire. Moi je me suis battue pour faire cesser cette ambiance et je suis restée 5 ans sans leur parler. C'est à ce prix que ma famille m'a relativement foutue la paix. Ca ne les empêche pas de continuer à déblatarer sur mon compte en tout cas ça ne m'empêche plus d'être moi même, parce que JE l'ai décidé.

La dernière attention de ma soeur anorexique a été de dire qu'elle ne comprend pas mes parents qui m'ont laissé comme "ça", parce qu'elle aurait eu honte d'avoir une fille obèse comme moi.

Bon courage. Sois forte, résiste, (re)construit toi et avance.....je te fais de gros

:kiss:
38 ans 1085
J'approuve la plupart des remarques précédentes. Mais je voulais rajouter un point concernant ta soeur.

Bien qu'elle t'ait fait du mal, elle a réussi à te parler de queque chose dont elle doit se sentir responsable malgré tout. Révéler ce genre de vérités des années après ne doit pas être facile, bien qu'elle ait été maladroite en abordant le sujet. Ensuite, concernant la responsabilité de ta soeur à l'époque... Elle était jeune, elle pensait -stupidement certes- que ce qui avait "marché" pour elle fonctionnerait pour toi aussi. C'est stupide mais je ne lui en voudrais pas autant pour ça.

Je trouve que la principale responsable est ta mère. Je ne comprend pas comment une mère peut accepter de monter ses enfants l'un contre l'autre, pactisant avec une soeur contre la seconde et ce "pour son bien" évidemment. Si ta soeur n'avait pas la maturité nécessaire pour se rendre compte du mal de sa démarche, ta mère elle, aurait du se poser la question première de savoir s'il était bon de confronter d'une manière ou d'une autre deux soeurs. Elle est de ce fait responsable de l'évolution de ta relation avec ta soeur et des rancoeurs qui ont pu naitre. J'ai eu des problèmes de poids, à une époque. Si mes parents me faisaient des reproches, et certains extremement durs, jamais ils n'ont "recruté" mes deux frères pour les appuyer. Au contraire, je pense qu'ils ont été fiers de la solidarité de mes frères envers moi, solidarité qui leur a permi de comprendre que les problèmes de poids.... ne sont jamais que des problèmes de poids.

Cette solidarité là, je pense que tu peux la retrouver avec ta soeur. Ca supposera de remuer pas mal de mauvais souvenirs et ça sera peut etre douloureux. Mais je pense que ta soeur aussi à besoin de ton soutien car elle même ne semble pas être heureuse, épanouie et bien dans sa peau. Cette conversation désagréable était peut etre un appel, pour une vraie discussion, pour une nouvelle relation. C'est pour ça que je ne pense pas que partir serait une bonne chose. Tu n'en es pas à ce point, tu n'as pas besoin de fuir. Et ta soeur a visiblement autant besoin de toi que toi tu as besoin de "croire" en nouveau aux liens familiaux.
Je crois que la distance te permettra une affirmation de toi. Tu feras tes choix personnels, tu assumeras ton loyer, tes charges, tu pourras être fière de toi. Le jour où tu t'assumeras complètement en tant qu'adulte, il sera bien entendu beaucoup plus facile d'exprimer dans le calme ton ressenti. Ca te permettra de retrouver ta sérénité par rapport à cette situation.

Par contre, guérir de ça, je ne crois pas qu'on guérit. Je garde toujours des séquelles de cette situation que j'ai vécue. Entre autres, j'ai été longtemps paralysée par la violence verbale et physique. Je ne supportais pas d'entendre une porte claquer, quelqu'un en colère, de voir des gens se disputer ou d'être agressée verbalement (surtout pas physiquement) ou qu'on soit agressif avec moi (ça passe par le mépris, un comportement agressif global, etc.).
Ceci me faisait littéralement trembler. Ca me faisait peur.
Alors j'évitais le conflit à tout va et je la fermais si on essayait de me monter dessus. Seul souci : après, je culpabilisais de ne pas avoir été plus apte à me faire respecter et je me sentais dévalorisée et faible.

Depuis, j'ai sublimé tout ça par le langage et la créativité. Ma profession m'a pas mal aidé à apprendre à pouvoir répliquer aux gens quand ils agressent ou quand ils se comportent de manière méprisante. Je me suis forgée une répartie et je me sens soulagée quand je peux dire ce que je pense aux autres sans déverser toute mon agressivité sur eux pour autant. Mais il est vrai qu'à force d'être méprisé, agressé, on finit par garder en soi une énorme dose d'agressivité qui finit par être dangereuse car qui sait ce qu'on pourrait en faire ... Je crois que le dialogue et la répartie (car parfois, il faut être cassant pour être rexpecté) sont la meilleure façon d'aborder les problèmes et de se respecter mentalement. A force de prendre des coups sans répliquer, on accumule et on devient réellement agressif. Je sais que j'ai un potentiel d'agressivité que je pourrais lâcher d'un coup si je n'avais pas la force de caractère d'assumer mes pensées et de m'exprimer face à des personnes menaçantes, agressives ou qui se la pètent.

Plutôt que d'aller te planquer loin d'elles (ce qui te fera du bien,j'en suis sûre) et de t'en satisfaire pleinement, je crois qu'il est vraiment nécessaire que tu joignes ton geste à la parole, que tu fasses comprendre à tes proches qu'il y a différentes raisons pour lesquelles tu pars et que celle là est une des raisons importante. Tu feras sans doute culpabiliser tes proches, oui, mais en même temps, ils sont coupables.
Pourquoi se voiler la face ? Les gens n'apprennent pas si on ne leur montre pas leurs erreurs.
C
53 ans 1965
Sephira... on a la même mère???

Plus rien ne me choque...ce que tu évoques a fait partie de ma vie.
Ce que tu vies, je l'ai vécu.
Ce que tu ressens aussi...

Mais sache que fuir ne sert à rien... ce qu'il faut faire, c'est rentrer dans le tas de merde que ces "bienveillantes" t'ont balancer pendant toutes ces années. Dis leur VRAIMENT tout ce que tu ressens pour ta mère, ta soeur, dis leur ce que ces réflexions ont évoqué en toi. Arrête de vouloir contrôler tes paroles, arrête de les protéger de la réalité, cette réalité c'est qu'elles t'ont malmenée psychologiquement, que au plus fond de toi tu es marquée à vie par des blessures incurables...Vi parce que on OUBLIE JAMAIS! :evil:

Et en plus il faudra que tu gardes ton calme? Il faudrait que tu t'abaisses encore??? Que t'avales tes émotions pour faire genre...?

Je peux t'assurer que dire MERDE et NON à tout ça, en face d'eux, droit dans les yeux...sans faiblir... Déjà ça fait un bien fou et puis perso, c'est à partir de ce moment là que mes TCAs sont partis, que les violences ont cessées...

Et le reste de ta famille version complot...je l'ai vécu aussi... Aich ça fait mal... très mal... :cry:

Aujourd'hui, ils n'oseraient même pas me faire une seule critique négative sur ma façon de me vetir, sur mon corps, etc... Ils ont assimiler l'impact de leur connerie. Mais je reste sur mes gardes... Il ne serait pas temps que j'ai l'échos d'une seule réflexion sur mon ptit corps! :twisted:

Pour le coté "ils se melent de ma vie"... Solution simple, maintenant ils ne savent RIEN de ma vie. Ok pour le coté professionnel mais niveau sentimental, amical, etc c'est niet, nada...


Citation:
de perdre ma personnalité par la déformation qu'en fait ma mère auprès des autres, qui vont ensuite s'imaginer des choses sur moi et en déduire des scénarios derrière mon dos pour que ça change....


Pil poil comme ma mère!
Solution : remettre ta mère à sa place. C'est ta mère, pas ta confidante et c'est ta mère et pas l'annonceur du village! On ne peut pas les faire taire...mais on peut trier les infos.
Et non, tu ne perds pas ta personnalité, ça doit etre elle qui, en manque de sensation, a besoin de ta personnalité pour finir la sienne. Hypothèse à la con peut-être... faudra que j'y réfléchisse...

Juste un mot : courage!
C'est pas grand chose, mais c'est l'essentiel!
Desyeuxdechouette : elle a 21 ans et ne part certainement pas que pour ça. Elle part sûrement pour un tas d'autres raisons. L'éloignement peut être une solution pour pouvoir s'affirmer. Si je n'étais pas partie à 19 ans de chez mes parents, je n'aurais jamais réussi mes études dans cette ambiance et je n'en serais pas où j'en suis.
Je pense que partir à 21 ans n'a rien d'anormal ou de malsain, au contraire, il est temps qu'elle fasse sa vie et si c'est son choix...
38 ans 1085
Infernaleeee a écrit:
Desyeuxdechouette : elle a 21 ans et ne part certainement pas que pour ça. Elle part sûrement pour un tas d'autres raisons. L'éloignement peut être une solution pour pouvoir s'affirmer. Si je n'étais pas partie à 19 ans de chez mes parents, je n'aurais jamais réussi mes études dans cette ambiance et je n'en serais pas où j'en suis.
Je pense que partir à 21 ans n'a rien d'anormal ou de malsain, au contraire, il est temps qu'elle fasse sa vie et si c'est son choix...


L'éloignement oui... mais pas la fuite, et pour les bonnes raisons.
Et elle peut tout aussi bien choisir de vivre son indépendance sans forcément tirer un trait sur sa famille. Autant je pense qu'elle a besoin de prendre du recul par rapport à sa mère, autant couper les ponts avec sa soeur et ne pas tenter de nouer une relation privilégiée avec elle serait une erreur à mon sens.
J'ai 21 ans moi aussi, je suis partie à 17 ans de chez moi... et j'y suis de retour pour un an ou deux. L'âge n'est pas tant une raison que la situation. A 21, 30, 40... on a tous besoin d'une famille et c'est dommage d'y renoncer. Les disputes, les rancoeurs, les blessures sont le lot de toutes les familles. Certaines sont insurmontables mais je ne pense pas que ce soit le cas ici.
39 ans Bordeaux 364
Bonjour!

Tout d'abord, je vous remercie pour vos réponses nombreuses et bien étayées... ça fait du bien de recevoir un écho de personnes qui ressentent la même chose que moi, ou l'ont ressentie, cette souffrance renfermée en moi-même...

Ensuite, je voudrais remettre deux trois choses à leur place, ou plutôt, éclairer. Il est vrai que je n'ai pas été super claire sur cela dans mon message.. jen e voulais pas trop développer parce que ça ferait un peu long.

Je ne pars pas de chez moi pour "fuir" ma famille. Je pars de chez moi en premier lieu pour mes études, que je réussis très bien, et qui sont ma seule fierté à l'heure actuelle. Mais il est vrai que cet éloignement de ma mère n'est pas pour me déplaire, et que j'en ai vraiment besoin.
Si je suis si sûre de moi, c'est parce que des conversations avec ma mère, j'en ai tenté.. lui expliquer que j'étais comme j'étais, qu'il fallait qu'elle s'y fasse, que c'était ma vie.. lui dire merde, j'ai tenté... j'ai essayé la conversation diplomate, l'engueulade par les mots forts, les tentatives quotidiennes de lui expliquer petit à petit... je me suis à chaque fois confrontée à un mur, un bien solide, bien grand, incassable...
Alors, je me suis résignée à comprendre que tout ça ne servait à rien, parce que quoi que je dise, quoi que je fasse, elle campait sur ses positions. Cela fait donc 6 ans pratiquement que je tente de lui faire comprendre.. et que ça ne change rien. J'ai beau n'avoir que 21 ans, je sais déjà que la discussion est chose vaine. Et du coup, être trop près d'elle m'intoxique... Voilà pourquoi l'eloignement est la seule solution, parce que déjà, je vais me construire seule, faire ma vie, prendre mes décisions, et elle ne sera pas là pour m'empoisonner. Et à partir de ce moment là, elle commencera peut-être à me voir non plus comme sa petite fille mais comme une adulte à qui elle doit un certain respect du choix de vie.

Ensuite, par rapport à ma soeur... je lui en veux... Mais comme je l'ai précisé, je ne lui en veux pas pour l'acte même... c'est surtout pour ne pas être venue me parler alors qu'on était proches.. Je précise que ma soeur a 30 ans, donc la maturité, elle était censée l'avoir pour se rendre compte de mon état il y a 3/4 ans. D'autant que comme moi, elle a été mature très tôt aussi. C'est juste l'après coup... le fait de me rendre compte qu'elle aussi a cru qu'il serait bon pour moi de me parler comme ça pour que je réagisse. Et du coup, je me sens comme un monstre, tellement beaucoup de personnes se mettent à se dire que j'ai un sérieux problème et en parlent entre eux.. comme si j'étais alcoolique ou droguée...
Alors, les excuses, c'est les problèmes de santé que ça pourrait m'apporter, d'articulation, tout ça tout ça... Je vous remercie mais je vais très bien... mon problème de santé est dans ma tête, et il ne se résoud pas par ce genre de harcèlement.
Ce que je leur reproche, c'est d'avoir fait de mon poids le problème principal et de l'avoir pris pour responsable de mon malheur alors qu'il n'en était rien, et que venir me parler pour me demander ce qui n'allait pas aurait arrangé bien des choses. Or, pas une seule fois elles ne sont venues me demander pourquoi.. un simple "pourquoi"....
Je ne compte pas le moins du monde couper totalement les ponts avec ma soeur. Je m'en vais, je me fais ma vie, et ça va me construire, m'aider à savoir ce que je suis, comment je veux être, tout ça... Parce que chaque fois que j'arrive à m'assumer un minimum, à me construire, ma mère vient tout gâcher derrière... J'ai vraiment besoin de partir.. C'est plus une résignation et une envie de changer d'air et de me construire qu'une fuite.... Il y a un moment où il faut savoir accepter que tous les gens ne sont pas près à assumer leurs actes, le mal que ça nous a fait... parce que c'est certain que tout ce que je demande, c'est des excuses, une reconnaissance... mais c'est dur pour elle, et je me rends compte que c'est impossible pour le moment...
Je ne peux pas passer une année de plus à déprimer, ne pas comprendre, reculer... me renfermer encore plus.. alors qu'une vie m'attend là bas, même si je suis consciente que cette histoire me fera toujours du mal parce que je pense qu'elle n'acceptera jamais... je serais quand même plus apte à me construire.

Voilà, j'espère vous avoir éclairé, et encore merci pour vos messages d'encouragement, de conseils... ça fait chaud au coeur de voir qu'on n'est pas seule et qu'on est comprises.
;)
38 ans 1085
Du coup, je t'encourage à 100% dans ta démarche et dans tes choix. Dans ces conditions je te souhaite de t'épanouir afin que ta famille se rende compte un jour de ses erreurs.
Sephira, je pense que le choix que tu fais est très adulte, très mature. Sans nul doute cette histoire t'aidera dans ta construction personnelle. Les épreuves que l'on traverse ne sont jamais vaines en sens.

Par contre, quand tu dis que tu espères que ta mère te verra un jour comme une adulte et non comme un petit enfant, je dois te dire que je doute que tu arrives à satisfaction à un moment de ta vie.

Je crois que les parents portent en eux, surtout les mères, par symbolique, un enfant idéal dont ils ne font jamais le deuil.

Pendant toute une période, alors que j'avais 20 22 ans, quand quelqu'un demandait à ma mère comment ça allait pour moi et si j'avais un petit ami, elle répondait aux gens "ça ne l'intéresse pas, elle ne s'intéresse qu'aux études", ce qui donnait de moi l'image d'une cruche incapable d'avoir un petit ami et qui me dérangeait amplement. Je n'ai jamais aimé que mes parents parlent de moi car ils ne sont pas à même, et ne l'ont jamais été, de me comprendre.

Ma mère m'a donné le prénom d'une fille très studieuse qu'elle trouvait très jolie et qu'elle admirait en se disant qu'elle aimerait avoir une fille comme ça. C'était une de ses élèves. Bien entendu, je n'ai été une vie studieuse que jusqu'à ce que je me rende compte qu'on m'avait menti sur la vie et que je me retrouvais face à des gens qui me voulaient du mal juste parce que je ne voyais pas le monde comme eux. Forcément, leurs parents ne leur avait pas menti à eux, ils ne leur avaient pas dit que le monde était joli, beau, que le but dans la vie n'était pas de fonder une famille et d'avoir des enfants mais qu'il y avait d'autres choses à faire comme s'amuser par exemple. Chez moi, l'amusement, on ne connaissait pas. On m'avait aussi dit que papa et maman, ils restaient ensemble pour la vie. Jusqu'à ce que je me rende compte que mon père se tapait une connasse de 21 ans (aucun lien de cause à effet entre 21 ans et connasse bien sûr) ayant déjà un môme et se faisant tout le quartier.

Face à ça, on retombe vite. Quand on a 8 ans et que maman dit : "il faut maigrir", on maigrit. Quand on se fait taper dessus à 13 et que papa dit "tu es quelqu'un de mauvais", on se considère forcément comme quelqu'un de mauvais.
Les parents ont toujours raison quand on est un enfant. Mais ils nous mettent dans la tête des tas de choses qui feront ce qu'on sera plus tard, qui feront nos traumatismes, nos hantises.
Moi, on m'a fichu des tas de trucs dans la tête dont j'ai bien eu du mal à me débarrasser.

Il y a un an de ça, j'ai pris ma mère entre quatre yeux et je lui ai expliqué que je souffrais car elle ne s'intéressait pas à qui j'étais.
Ma mère, c'est "réussis tes primaires, tu feras de la musique après", puis, "non, fais tes secondaires et tu prendras des cours de musique après, un enfant sérieux, ça insiste sur ses études d'abord".
Puis, encore, "fais tes études supérieures avant de penser aux garçons et aux concerts".
Après, "trouve un job avant de faire de la photo".

J'ai un job, je suis mariée et j'ai pas de môme mais pour l'instant, c'est pas ma priorité.

Un jour je lui ai fait remarquer son fonctionnement et elle s'est marrée ... Rhah. A cause d'elle, j'ai commencé la photo à 26 ans, je n'ai jamais pris de cours de musique malgré mon oreille déclarée universelle et les encouragements de tous mes profs de musique scolaires. Rien à cirer ma mère, j'aurais pu être une nouvelle Wolfgang, elle n'en aurait rien eu à cirer. "Fais tes études".

Sous-entendu : fais tes études, trouve un boulot pourri, trouve toi un mari qui te trompera et restera avec toi et surtout gâche bien ta vie comme moi je l'ai fait.

Et en plus de me culpabiliser et de s'angoisser sur tout et n'importe quoi, elle me culpabilise encore plus en disant : "oui mais tu sais, à mon âge (57 ans), ma vie est finie et donc c'est ta réussite qui compte".

Qui lui a dit que je voulais réussir ????
Pas réussir dans ce que JE veux, dans ce QU ELLE veut. Une petite fille modèle qui aime aller bosser et qui se lève à 5h du mat pour faire le ménage de son mari macho qui se tape le cul dans le divan dès qu'il rentre à la maison en exigeant un repas et ses charantaises.

L'année dernière, je lui ai fait remarquer qu'elle exagérait et depuis, elle attend que je lui parle de "qui je suis", car je lui ai dit qu'elle ne s'intéressait pas à qui j'étais. Seulement, elle ne fait rien pour introduire la conversation. Faudrait que j'arrive près d'elle et que je lui dise, "salut maman, je suis ceci ceci cela".
Elle sait très bien qui je suis : une fichue gonzesse blasée par la vie et les gens qui adore la politique, les contacts sociaux intéressants, qui aime encore bien son boulot mais qui en ferait pas un loisir, qui a un chouette mari avec qui elle se marre beaucoup, ce qui ne signifie pas qu'elle ne l'aime pas, une nana qui est une artiste refoulée à cause d'elle et qui aurait pu faire cinquante mille trucs chouette dans la vie si on ne lui avait pas fichu un fil à la patte pour la retenir.
Tiens, un exemple, jveux me casser en grande bretagne pour faire des études de langue, somme toute logique. J'adore ce pays : on me retient. J'ai la possibilité d'y partir si je le veux ici maintenant tout de suite. Je pars pas. Pourquoi ? J'en ai pas la force. Je veux pas quitter ma mère. On est à 2H en eurostar. GRR.

Enfin bref, je suis fâchée fâchée fâchée contre elle aussi.
Pourtant ça fait 8 ans que je suis partie et 8 ans que j'essaye de lui causer et toujours rien.

Elle a admis récemment qu'elle n'aurait pas du laisser agir mon père comme elle l'avait fait. Elle s'est excusée pour ça. Je crois qu'elle admet de plus en plus que je ne sois pas l'enfant parfait N°1 et que l'enfant parfait n'existe pas. (j'en parlerais pendant des heures mais c'est ton histoire, là)

Tu sais, c'est difficile de faire admettre sa personnalité aux parents...
Ca prendra du temps pour toi aussi.
Ah oui, juste pour illustrer. Un jour, je me suis fichue à pleurer car j'en pouvais plus à cause de mes examens, j'étais épuisée. Au lieu de me dire ce qu'une mère aurait dit : "t'inquiète pas, ça ira, respire un bon coup, va faire un tour dehors et relaxe toi un peu, fais des choses que tu aimes, ça ira mieux", au lieu de me laisser simplement chiauler en paix, elle m'a dit "j'aurais bien aimé avoir une fille un peu plus heureuse que toi".

Charmant! Quelle connasse :/
39 ans Bordeaux 364
Des yeux de chouette, Infernaleeeee... Merci ;)

Je m'excuse pour le délai de réponse, je viens de déménager, et j'ai des problèmes de connexion de là où je suis!

Infernaleee, je comprends tout à fait ta situation, je me reconnais d'ailleurs dans pas mal de tes propos, concernant ta propre histoire, qui continue de durer...
J'ai conscience quelque part qu'en espérant qu'un jour elle me prenne pour autre chose qu'une petite fille pure et studieuse, incapable de ramener un garçon à la maison, je me fais des illusions. Parfois, j'ai la sensation que même casée et en ayant réussi, elle ne pourrait jamais s'empêcher de s'approprier ma vie. Car ça aussi, c'est sa spécialité.. raconter ma vie à toute la famille, mais de telle manière que le mérite lui revienne... Elle me pique toujours la vedette, veut toujours faire comme moi.. etc.
De toute ma vie, j'ai toujours fait mes choix seule, que ce soit pour les études ou autre.. J'ai toujours été seule face à moi-même. Et ça, cette force que j'ai eu de rester accrochée à mes études quand ça coulait profond.. j'aimerais tant qu'on me la reconnaisse..
Je suis passionnée d'écriture.. mon rêve, c'est d'écrire tu vois.. de publier, de faire des articles, des notes, et je suis oppressée par cette sensation d'étouffement de ma mère qui m'empêche d'être qui je suis.. Je n'ai plus d'inspiration, j'ai la sensation d'être nulle parce que c'est toujours ça qu'on m'a appris.. Personne ne me pousse là dedans, et j'ai vraiment l'impression d'avoir besoin qu'on me complimente sur ça.. pour y croire!
Croire en moi et en mes capacités, oser.. c'est mon principal défi dans tout ça... Je voudrais pouvoir me pousser dans mes envies, arrêter de me rabaisser pour rien, arrêter de me dire que ça n'en vaut pas la peine, que je n'en vaux pas la peine..
Mais comment fait-on quand on a été élevée de telle manière qu'on se rabaisse sans cesse, qu'on imagine toujours le pire pour nous, qu'on a sans cesse l'impression d'être plus bas que terre et que tout va mal se passer parce qu'on ne mérite que ça?
Je sais que tout cela va me prendre énormément de temps..
Déjà là, je me sens bien de ne pas la voir tous les jours, d'être libre, et pourtant, je sens aussi bien que ça va être dur de se construire, de comprendre ce que je veux, ce que je vaux, ce que je suis... etc.

Dur dur d'être soi-même, de savoir qui on est...
B I U


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