koukie a écrit:Bonjour à toutes !
Cela faisait des mois que je n'osais plus cliquer sur cette partie du forum, me renvoyant à mon échec lors de ma 1ere tentative pour commencer une RA.
un ptit résumé : j'ai maitenu mon poids pendant des années, en pensant bêtement que j'avais atteint le seuil maximal ... quelle conne j'ai été pour penser un truc pareil !
Je n'ai pas réussi à me fondre dans la méthode RA qui pourtant n'est quand même pas si compliquée à la base.
Simplement j'ai tenu un carnet pendant une semaine et finalement ça m'a lassé.
Résultat j'ai pris (presque sans me rendre compte) 10 kg en qq mois.
Je me saccage à petit feux.
J'ai eu plusieurs déclics mais rien à réussi à me calmer : ni l'apparition de nouvelles vergetures, ni ma balance qui s'affole, ni mon père qui me regarde avec désolation, ni l'amour de mon chéri ... j'ai honte
Je me sens nulle de rester là sans rien faire à me regarder me dégrader et ma santé avec. Je me demande si j'ai encore de la volonté pour faire qq chose et me sortir de l'impasse.
Je suis entrain d'écrire et les larmes coulent toutes seules, et ça me fait prendre conscience du mal que je m'inflige.
Voilà, je dois repartir de zéro...
Je ne sais plus par où (re)commencer et ou trouver la force.
Merci de m'avoir lu.
Quand je lis ton message, des termes me sautent de suite aux yeux. Je n'en suis pourtant qu'à la page 92 du livre de Zermati.
Mais regarde les termes utilisés...
En résumé, tu nous dis :
j'adopte des
comportements d'évitement par rapport à la méthode RA parce que j'ai été
frustrée de ne pas pouvoir avoir la
volonté de me conformer à une méthode censée être une des seules valables pour perdre du poids ou au moins me stabiliser.
J'ai grossi à cause de mon échec dans l'application rigoureuse de cette méthode. C'est de ma faute.
Je suis en train de me saccager sans avoir de contrôle sur cela. Il y a donc
perte de contrôle que je n'accepte pas. J'ai l'
impression d'être malade (ref : santé qui se dégrade, "mal que je m'inflige" etc.).
Je considère comme des déclics qui devraient me faire changer différentes
situations stressantes (le père qui regarde de travers etc.) ou au contraire l'arrivée d'un sauveur (le petit-ami)
Quoi qu'il en soit,
je m'en veux.
Je ne sais pas si j'ai la
volonté de faire quelque chose.
Je ne sais pas si tu as bien lu tout au moins la première partie du livre de Zermati concernant la manière dont les gens s'alimentent, les frustrations, les culpabilisations en résultant et la prise de poids qui en découle.
Quoi qu'il en soi, ce que je vois chez toi face à ta tentative de RA le comportement similaire à celui d'une femme de 70kgs qui d'un coup, se dirait "ah ben tiens, je vais faire un régime restrictif type dissocié".
Si tu me permets de faire le parallèle, la dame en question, pour maigrir, adopte des
comportements d'évitement face à des situations ou des lieux, des aliments qui pourraient lui faire
perdre le contrôle. Toi-même, tu le fais en évitant ce forum. C'est le même mécanisme qui te guide. Comme toi, la dame a été
frustrée par ses différents
échecs à d'autres régimes. Elle en tire l'enseignement selon lequel il faut de la
volonté pour réussir et une
énorme culpabilité quant au fait de "craquer".
Comme toi, cette dame veut se conformer à quelque chose, en l'occurrence à un régime dissocié. Et elle s'en veut de parfois faire des écarts, culpabilise.
Elle a l'impression d'être malade également. Elle se trouve immonde, elle se dégoute et croit aussi que sa santé va en pâtir.
Au boulot, ses collègues lui disent "tu as grossi", un enfant l'a même regardé en riant, l'autre jour. Un homme n'a pas voulu d'elle car il estime qu'elle est trop ronde.
Ce sont tant de
déclics qui lui font prendre conscience du fait qu'elle doit tout mettre en oeuvre pour maigrir.
Forcément, à la fin de son régime, après recraquage et recraquage, après avoir repris du poids, elle se trouve dans la même situation que toi : elle s'en veut, elle estime ne pas avoir de volonté et qu'elle aurait du réagir suite aux déclics. Elle se culpabilise.
Je t'explique ça car d'après ce que je vois, tu adoptes parfaitement par rapport à ta RA les exacts comportements que la RA tente de vaincre.
La RA, ce n'est pas que noter dans un carnet ce que tu as mangé pendant une semaine.
C'est toute une compréhension de ce que la société nous a inculqué comme valeurs et idées toutes faites quant à la nourriture, la volonté, la "maladie", etc.
Pour commencer, donc, je te conseillerais de bien relire le livre de Zermati sans scepticisme et en essayant de comprendre ce en quoi toi tu ressembles aux cas qu'il décrit. Tu ne pourras commencer la RA positivement qu'en acceptant de remettre totalement en cause ta manière de fonctionner car il s'agit non pas là de nourriture ou de volonté mais d'un travail psychologique d'autoanalyse long et nécessitant une remise en question totale et qui élimineront par définition tout principe de volonté et de culpabilisation, de déclics et de comportements d'évitement.
Si tu veux que ta RA sois positive, comprends-en les principes au maximum, lis attentivement et réfléchis simplement à ta manière d'agir, rien qu'à l'idée d'introduire un changement tel que la RA.
A ce moment seulement, tu pourras enfin te comprendre et agir positivement.
Quant à ta santé, en attendant, mets-la en veille et occupe-toi de toi. Fais-toi plaisir et mange ce que tu as envie de manger quand tu as faim si tu ressens les sensations de faim mais surtout cesse de t'imposer des barrières...
On dirait que tu agis dans l'immédiateté, que tu désires tout tout de suite, comme une personne dépendante qui aurait besoin de sa dose de suite, comme quand une ronde veut immédiatement perdre 30 kilos en trois jours en entreprenant un fichu régime malsain qui la fera regrossir car il est tout bonnement intenable.
Prends ton temps pour te connaitre et réfléchir.