C'est le propre de la biologie de n'être pas une science exacte ; donc 2 études disant des choses contraires ne signifie pas qu'une des deux (ou les deux) sont fausses. Ca peut être simplement que l'échantillonnage est différent, que la question de recherche est un peu différente (ce qui n'apparait JAMAIS dans les dépèches, d'ailleurs, c'est ce qui semble vous gener : pourquoi cette étude, dans quel but, pour montrer quoi, quelle est la genèse de ce projet? Ca, c'est forcément explicité dans l'article de départ (sans quoi il aurait été refusé, c'est une des parties obligatoire d'un article de ce type).
La recherche est financée de façons diverses, dans des buts divers, le vrai 'garde-fou', c'est la publication : en interne, c'est assez facile de connaitre les publications scientifiques sérieuses de celles qui ne le sont pas. Mais il ne faut pas non plus être parano, penser que de grands pans de la recherche sont financé dans le but de discriminer, bon... Je ne dis pas que ça n'existe pas, si, bien sûr, comme partout il y a des couacs locaux, des pressions, mais c'est certainement bien minime par rapport à la grande raison d'étudier des sujets à la mode : les sous!
Si ces sujets sont si populaires, c'est qu'ils amènent beaucoup d'argent, et on sait à quel point obtenir des financements est difficile. C'est un peu désolant, mais c'est comme ça. Et il faut aussi bien garder à l'esprit que les gens qui bossent sur des sujets 'd'actualité' ont parfois commencé à bosser dessus quand personne n'en parlait et que c'était ardu d'obtenir des fonds : je pense en particulier à la recherche européenne sur l'anorexie : dans les années 1980, qui aurait pu penser que ces chercheurs passeraient à la télé sans arrêt? Surement pas eux. Bien sûr, il y a des gens qui surfent sur la vague, mais il n'y a pas que cela.
Un autre point : je pense qu'il y a aussi une confusion sur un point précis : ce genre d'études sont des études descriptives, pas des études de cas avec applications, ce qui veut dire en clair que l'équipe décrit un phénomène et donne des conclusions à l'échelle de l'étude (ce qui veut dire que ce n'est pas forcément généralisable), et surement pas des solutions! On ne peut quand même pas empêcher les gens de publier leur résultats parce que le grand public, à travers l'image déformée des médias, peut inventer lui même des solutions débiles (=ici, ne pas fréquenter les gens obèses). Ces études descriptives peuvent sembler être vaines et inutiles, mais dans bien des cas se sont révelées très utiles. En général, beaucoup d'autres facettes du probleme s'expliquent mieux dès qu'on a des données épidémiologiques.
Ce qui me mène à un autre point : regarder où non l'obesité comme une maladie. Certainement pas. Une maladie, c'est quelque chose qui a une cause unique. On est loin d'être dans ce cas. On est plus dans le cas d'un symptôme. Mais comme vous êtes plusieurs à le noter, quel intérêt de parler de symptôme si soi même on vit bien et on ne se considère pas comme malade où comme ayant des risques médicaux? Je pense que la réponse, c'est que nous sommes devant une 'condition' (pour ne pas dire le mot 'probleme' qui n'englobe que le côté négatif) qui a tant de causes et de conséquences différentes qu'on ne peut pas considerer tout le monde de la même manière. Il y a un fossé entre quelqu'un qui naturellement, a tendance à l'embonpoint même avec une hygiène de vie normal, quelqu'un qui à un problème physiologique (hormonal par exemple), quelqu'un qui a un probleme mental et quelqu'un qui a une alimentation qui laisse désirer (et là je parle vraiment de mauvaise alimentation en continu, pas de petit écarts, qui sont normaux et tout à fait sains). Pour ne citer que cas, mais il y en a bien plus et ils peuvent s'ajouter, se combiner etc... Ce que je veux dire, c'est qu'autant je comprends qu'il soit dur, quand on est heureux et en bonne santé, d'entendre que l'obésité soit une pathologie (pour ne pas employer 'maladie' qui comme je le note plus haut n'est pas un terme adapté), mais en même temps, il faut se rappeler que certaines personnes sont bien obèses dans le cadre d'une pathologie (je crois qu'on a ici plusieurs personnes avec des problemes d'ordre hormonaux).
Pour le fond de l'étude, comme je le disais ailleurs, je ne suis pas du tout surprise du résultat, il faut voir que ce sont des sujets américains, qui n'ont pas exactement le même profil que nous par rapport au poids, pour vivre dans les Prairies, je vois en effet beaucoup de comportements de mauvaise nutrition en groupe (effet d'entrainement si vous voulez, et aussi le fait que de la bouffe est dispo PARTOUT ici, en allant de mon bureau à mon labo, je peux avoir des tas de bouffes différentes autant en cafèt qu'en distributeurs, c'est hallucinant!). Ceci n'a donc pas grand chose à voir avec la situation française, où une partie bien plus faible de l'obesité est effectivement liée à une alimentation pas adaptée.
Bon, je vais me calmer car ça fait long :oops: