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Justification Scientifique de la grossophobie

J
42 ans Paris 1842
Oups, j'ai oublié la fin de ma phrase ;-)
Sait globalement rester objectif donc ;)
43 ans Saskatoon, SK, Canada 77
Justdontknow a écrit:
Moi je vais dire quelque chose, même si j'ai rarement posté.
Je rejoins Fuligo concernant l'incapacité à juger le sérieux de l'etude et son utilité sur une simple dépeche. Je suis moi-meme apprentie chercheur (doctorante), en droit (oui, la recherche en droit ça existe). Et ce que je lis parfois m'agace au plus haut point.
Je ne me sens pas apte à juger la qualité de cette étude, tout simplement parce que je ne l'ai pas lue, et je n'ai pas l'intention, sans éléments scientifiques, de jeter l'opprobre sur les travaux de ces chercheurs.
Les discussions sur le thème "les chercheurs, ils ont rien de mieux à chercher?", on les retrouve dans tous les aspects de la recherche. ben non, rien de mieux à chercher...le but est de faire avancer la connaissance empirique, donc de ce point de vue là, il sera interessant de travailler sur le poulpe d'ouzbekistan, le chevalier paysan en l'an 1000 ou la clause de best efforts, même si cela semble obscur à l'immense majorité des gens- y compris aux autres chercheurs. Après, on pourra tirer de ces connaissances une meilleur comprehension d'un domaine global, et dans, certains cas, des applications pratiques. Sans compter qu'un chercheur doit explorer toutes les pistes, sans déterminer préalablement quel sera son resultat, et ne doit pas en refuser pour des raisons ideologiques, parce qu'elles heurtent des convictions (y compris les siennes) ou qu'elles seraient moralement choquantes. Donc, si des chercheurs veulent travailler sur les causes de la discrimination dont sont victimes les obèses, et si ce faisant, il decouvrent des causes biologiques ou anthropologiques à cette discrimination, nous n'avons pas à refuser a priori ces hypotheses, du moins pas pour des raisons idéologiques, sans arguments scientifiques.
Quant aux champs de recherches déterminés par les méchants capitalistes...si seulement les méchants capitalistes voulaient donner un peu plus d'argent à la recherche française, elle se porterait peut etre mieux. Plus serieusement, le chercheur sait globalement rester, surtout quand il s'agit de recherche universitaire (et non de recherche privée interne à un labo).


Et je ne serais pas expat :lol:

Sérieusement, super analyse sur l'importance de ne pas se laisser influencer par des raisons ideologiques, qui n'ont rien à voir avec la réalité d'un fait (je sais,c'est facile pour moi de dire ça, je bosse sur un sujet de thèse très peu sujet à controverses (reproduction d'un champignon :lol: ))

Bon courage pour ta thèse!
J
42 ans Paris 1842
Pendant que j'y pense, et puisque qu'on parlait de vulgarisation scientifique, voici un programme de mon université qui vise à faire decouvrir la recherche au grand public: http://www.u-bourgogne.fr/experimentarium/

On fait des ateliers avec des enfants des ecoles, des collegiens, des lycéens, on va sur les marchés présenter nos travaux, etc etc

Y a des fiches sur les différents chercheurs, par domaine, avec une explication de leur façon de travailler. Chez les juristes, vous cherchez celle qui est ronde,c 'est moi ;-)
60 ans au sud de l'univers 115
moi ce qui me gène surtout c'est que dans l'hypothèse que l'obisité soit une maladie il est normal pour les humains de rejeter les êtres porteurs de cette maladie ou de toute autre maladie !
ça me choque, les malades du sida, les handicapés etc... sont donc naturellement des objets de degouts ???
ça ne me rassure pas sur l'avenir du monde !
60 ans 91 25732
bluetattoo a écrit:
moi ce qui me gène surtout c'est que dans l'hypothèse que l'obisité soit une maladie il est normal pour les humains de rejeter les êtres porteurs de cette maladie ou de toute autre maladie !
ça me choque, les malades du sida, les handicapés etc... sont donc naturellement des objets de degouts ???
ça ne me rassure pas sur l'avenir du monde !


Mais euh... Ne me dis pas que tu n'as jamais remarqué ça ? Tu vis sur une autre planète ? ;)

Bien sûr que la différence engendre le plus souvent le rejet.

Tiens prens un atlas de dermatologie et regarde les photos. Imagine bien que ce sont des gens qui sont porteurs de ces maladies dont la plupart ne sont pas contagieuses. Honnêtement si tu te trouvais devant eux en vrai, tu aurais spontanément une réaction d'acceptation ? ;)

Je crois qu'on a naturellement peur de ce qu'on ne connait pas ou mal. Peur de "l'attraper" aussi. Peur que ça puisse nous arriver. La différence inquiète, quelle que soit son origine surtout quand elle se voit.

Regarde par exemple les personnes atteintes d'un cancer. La plupart disent que leurs amis s'éloignent quand ils apprennent leur maladie... :?

J'ai été infirmière et au début, je peux te dire que ce n'est pas facile. Trouve toi devant une escarre ouverte, un ulcère variqueux, certaines formes de cancers... La 1e fois je ne dis pas que tu as envie de prendre tes jambes à ton cou, mais c'est limite. D'ailleurs certaines le font, elles abandonnent dès les premiers jours de stage en milieu hospitalier (et elles ont raison, c'est particulier, il n'y a aucune honte à reconnaître qu'on ne pourra pas gérer ça). En tout cas tu n'as pas vraiment envie de mettre tes mains "là-dedans" ça c'est sûr... . Et tu te dis que secrétaire, ça doit être pas mal aussi comme boulot ! :lol:

Et puis au fur et à mesure on dépasse ça, on arrive à voir la maladie d'un côté et la personne de l'autre et enfin on atteint le stade où on voit la personne avec sa maladie et où on l'accepte comme ça.

Je me suis occupée de mon beau-frère décédé du sida en 1996. Jamais je n'ai eu peur de l'aider à faire certaines choses, de lui tenir la main, de l'embrasser, de danser avec lui... Et pourtant j'en ai entendu... A chaque fois c'était l'ignorance qui parlait et l'ignorance engendre la peur.

Mais ça nécessite un minimum de connaissances et d'envie de connaître. Si on n'a pas cette envie, on ne peut pas dépasser pas cette réaction de rejet qui est quasi normale (regarde un animal devant qqchose qu'il ne connait pas, quelle réaction a-t-il ? On n'est pas si différents parfois ! ;) ).

C'est vrai que l'obésité peut faire peur, notamment en raison de la façon dont elle est médiatisée. Franchement ça fait pas envie non ? Maladie, fléau, épidémie, mortalité précoce, morbidité... On parle de quoi là ? De la peste bubonique ? :lol: Non de l'obésité, mais si on parlait de la peste, on emploierait les mêmes mots.

Alors quand on te présente l'obésité comme on te présente la peste, ça ne me surprend même plus qu'il y ait des gens qui se méfient de peur que ça soit aussi contagieux...

Je ne sais pas s'il existe une justification scientifique de la grossophobie (pas plus que de la xénophobie ou de tout autre phobie de ce genre là). Je veux bien le croire, peut-être juste ce foutu instinct de survie qui dicte ce qu'on doit faire et être pour survivre le mieux possible et qui pousse à se méfier de ce qui est différent (et si c'est un autre instinct que celui de survie, je veux bien le croire aussi).

Mais qu'il y ait une justification ne doit pas empêcher d'aller au-delà de ça. Ca ne doit pas servir d'excuse (ou alors très temporairement), parce qu'après, quand on se renseigne suffisamment, quand on connait les véritables risques (voire l'absence de risques), la connaissance doit dépasser l'instinct. Quand on sait, on n'a plus les mêmes excuses.
60 ans 91 25732
Citation:
ce comportement est dû au fait que notre cerveau assimile l'obésité à un signe de maladie.


Le problème c'est que même si c'est inné, tout est fait pour conforter notre cerveau dans cette idée.

Je serais curieuse de savoir quel serait le regard sur les "gentils rondouillards" si le discours sur l'obésité s'inversait. ;)
J
42 ans Paris 1842
bluetattoo a écrit:
moi ce qui me gène surtout c'est que dans l'hypothèse que l'obisité soit une maladie il est normal pour les humains de rejeter les êtres porteurs de cette maladie ou de toute autre maladie !
ça me choque, les malades du sida, les handicapés etc... sont donc naturellement des objets de degouts ???
ça ne me rassure pas sur l'avenir du monde !


Mais je crois que ni ici, ni dans l'etude, personne ne dit que c'est moralement acceptable. Pour ce que l'on sait de l'etude, elle cherche juste les explications à la gene decrite par Patty :)
60 ans au sud de l'univers 115
Mais euh... Ne me dis pas que tu n'as jamais remarqué ça ? Tu vis sur une autre planète ? ;)

non malheureusement je connais bien la Terre !
et ce n'est pas parce que ce comportement existe que je dois l'accepter !
c'est d'ailleurs une des raisons de mes déprimes de voir le monde comme il est et si je suis sur ce forum c'est pour exprimer mon avis qui ne concerne bien entendu que moi et des fois ça fait du bien de le donner.
pour ce qui est des maladies dont tu parles comparer des plaies purulentes à des maladies comme le cancer ou le sida ... il y a quand même une différence pour moi, la vue des boutons n'est naturellement pas ragoutante et peut-être contagieuse ? ceci dit je ne suis pas horrifiée par ça car j'ai moi-même des plaques allergiques peut agréables à voir pour les autres !
60 ans 91 25732
Non tout à fait, tu n'as pas à accepter ce comportement et ce que je disais n'était pas dirigé du tout contre toi :D , mais c'est une simple constatation que la différence engendre souvent le rejet, que ce soit une différence qui se voit (contagieuse ou pas) ou une différence qui ne se voit pas à partir du moment où on la connait. J'aurais aussi pu choisir comme exemple de rejet l'homosexualité par exemple. Dans ce cas peut-être que le cerveau rejette l'homosexualité spontanément parce qu'il n'y a pas de possibilité de reproduction ?

Et pour ce qui est des cancers, il y en a de très visibles et je crois que c'est bien une des choses les plus horribles que j'aie vues... Alors on peut tout à fait les comparer à des plaies ou des boutons. Idem malheureusement pour les malades du sida qui a un certain stade présentent des sarcomes de Kaposi bien visibles et d'autres lésions dermatologiques.

Mais sans aller jusque là, il suffit de dire qu'on a un cancer, même s'il ne se voit pas, ou qu'on est séropositif, pour constater le rejet dont j'ai parlé y compris de la part de proches...

Et dans ces derniers cas le cerveau ne se base pas sur ce qu'il voit mais sur ce qu'il croit parce qu'on lui a laissé croire. Sans doute toujours ce vieil instinct de survie qui dit qu'il vaut mieux s'éloigner "au cas où ça s'attraperait". :? Ou alors la célèbre "loi de la jungle" qui dit que seuls les forts doivent survivre et qui pousse les mamans animaux à tuer ou à abandonner les petits anormaux, malformés ou malades dès la naissance parce qu'ils n'auront pas la force de survivre.

Quelle est la part de l'inné, quelle est la part de l'acquis ?
L
46 ans pariscity or in another world 334
Hélàs Patty, tu as raison...

Mais ça revient un peu à dire que bon nombre de gens, ne sont pas capables d'aller au delà de leurs préjugés "génétiques" pour apprendre à connaître la personne et voir qu'elle ne vous fera pas de "mal" ou de tort.

Les gens s'arrêtent trop souvent à une première impression souvent fausse (vous me direz, quand ils commencent à se poser des questions et à avoir "peur", c'est encore pire! :lol:)

Mais dans quel monde on vit...

Comme quoi, on a encore beaucoup de gènes "animal" ancrés en nous quoique je doute sérieusement que la rejet de l'autre soit uniquement génétique, je pense plutôt que les évolutions culturelles font parfois bien mal les choses et que les gens n'ont pas envie de réfléchir posément quant à "l'étranger" ou celui qui diffère de nous...
B I U