Re coucou ma belle
Je réagis encore une fois à ton post car j'y retrouve beaucoup de similitudes avec ce que j'ai pu vivre moi à ton âge.
Sache que j'ai également une mère qui veut le meilleur pour moi, tout comme la tienne, mais qui n'a pas toujours été très habile pour décider de ce dont j'avais besoin pour être heureuse.
Tu es en pleine adolescence, c'est un moment périlleux, peu agréable et souvent synonyme de mal être. Mais crois moi, il n'y a qu'entre 12 et 18 ans que l'on veut être "comme tout le monde". Et puis d'abord, "tout le monde" ne fait pas une taille mannequin.
Peut etre vis tu des moments difficiles, la comparaison avec les copines, les premiers amours, peut etre meme les premières expériences sexuelles (et si ce n'est pas le cas : tu as le temps ne te presse surtout pas!!). Tout ça pousse au grignotage mais crois moi, je connais peu d'adolescentes qui n'ont pas de fringales. Ajouté au fait qu'à ton âge on prend des formes et des kilos.... Bref, rien de nouveau sous le soleil, c'est là que se trouve la normalité au contraire.
Ta mère te voit malheureuse mais elle ne connait certainement pas tous les secrets de ta vie personnelle. Alors elle trouve une explication dans ce qui lui parait le plus évident : ton surpoids. Je te parie qu'elle te tient ce raisonnement "Perds quelques kilos tu te sentiras mieux dans ta peau donc tu seras plus heureuse, donc les choses iront mieux pour toi, donc la vie sera belle et facile pour toi et tu pourras enfin réussir tout ce que tu désires". A quelques mots près, je suis sûre que tu connais la rengaine. Bref, je vais essayer de te faire gagner du temps et des kilos en faisant parler ma propre expérience. Non maigrir ne rend pas heureux, non maigrir ne mettra pas fin à un mal être plus profond que la superficialité d'un chiffre sur une balance. Et surtout, non, une cure d'amaigrissement ne mettra pas fin à tes troubles du comportements alimentaires ( si jamais tu penses en souffrir) car elle ne s'attaquera jamais à l'essentiel du problème qui est d'ordre psychologique.
Je me retrouve aussi dans cette carapace que tu évoques. Personnellement, j'ai été abusée qd j'avais 12 ans et j'ai commencé à grossir vers 16, 17 ans lorsque le thème des petits copains et le sexe ont rythmé mon quotidien. Avec ce que j'avais vécu et enfoui qqs part dans mon cerveau je n'étais pas prête à vivre ces premiers émois. J'ai grossi, grossi. J'ai mis ca sur le compte du stress, bac puis prépa. Des que je perdais du poids, l'euphorie était de courte durée car sans ma carapace je me sentais vulnérable. Et en effet je n'ai attiré aucun garçon. Jusqu'à ce que j'entame un vrai suivi psychologique, que je comprenne les choses, que je me délie aussi des jugements et conseils de mes parents qui ne voyaient que les kilos, kilos et qui étaient loin de se douter que ce n'était qu'une infime partie du véritable problème. Et j'ai compris aussi que si aucun garçon n'était venu me voir, ce n'est pas à cause de mon physique, mais à cause de la tristesse et du mal être que je dégageais.
Bref, apres psy et RA, miraculeusement et sans m'en rendre compte, j'ai commencé à mincir. Et je n'ai jamais repris depuis.
Je ne sais pas à quel point tu es en surpoids. Je ne sais pas à quoi est due cette carapace. Mais je sais que tu es en train d'attaquer le problème par le mauvais bout. Ca parait etre le chemin le plus simple mais c'est un leurre. Ce serait vraiment fantastique que tu puisses ouvertement parler à ta mère de ce qui te mine, de ce qui te fait compenser par la nourriture. Oser aussi faire appel à un psychiatre si tu en éprouves le besoin. Oser dire "non" à tes parents quand tu sens que ce n'est pas bon pour toi. Ne pas céder pour avoir la paix car tu seras toujours tourmentée et tes parents le sentiront et ne te lâcheront pas : un veritable cercle vicieux.
Bref, c'est dur de s'imposer de manière générale à ses parents. Encore plus quand on a 16 ans et que la vie n'est pas rose tous les jours. Mais je m'inquiéterais vraiment pour toi si tu te lançais dans la spirale infernale des régimes drastiques, des cures à n'en plus finir et pire encore... (vais pas te donner de mauvaises idées)
Bref, tiens moi au courant et encore une fois, parle avec ta mère