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Ecrire un article pour expliquer l'hyperphagie aux autres

44 ans 04 5576
Bonjour,

J'ai la manie, avec un copain, d'écrire des articles sur un peu tout. Par forcément pour les publier, pour nous.

Je souhaite écrire un article sur l'hyperphagie, sur ses  
symptomes, sur la difficulté d'en parler, sur la vie des hyperphages, comment ils voient leur trouble, s'il préférent l'ignorer jusqu'à ce qu'on les mettent au pied du mur ou s'ils luttent contre lui, s'ils savent la gérer, la connaissent suffisament, comme on connait une maladie, pour savoir quandils ont atteint un point de non retour ou pas.

Le but de cet article est de faire comprendre à ceux qui n'en souffrent pas ce qu'est l'hyperphagie, mais pas seulement d'un point de vue alimentaire ou psycho, mais aussi et surtout d'un point de vue humain.

J'ai déjà écrit une ebauche assez généraliste sur l'article. Maintenant, je souhaiterai à la fois des témoignages et des façons de voir les choses différentes, parce que je connais mon hyperphagie, pas celles de tous.

Si vous souhaitez m'aider, écrivez moi ici ou en mp, si vous souhaitez rester discret, tout ce qui vous vient à l'esprit sur votre hyperphagie, votre façon de la vivre, son histoire et la votre, le rapport aux autres aussi.

Précisez si vous souhaitez que vos anecdotes soient racontées, parce que même si l'article n'est pas publié, il y a des chances pour que je le mette sur mon blog. Aucun nom ne sera cité, quoiqu'il arrive, et si vous ne voulez pas que vos récits perso soient intégrés, il n'y a pas de problème pour moi. Il s'agira dans ce cas d'avoir d'autres points de vue que le mien.

Merci à tous.
L
46 ans 126
Je lis vlr depuis des années mais je n'avais jamais créé de compte. J'oscillais entre le déni "mais non je ne suis pas obèse" et le besoin de comprendre mon rapport conflictuel avec la nourriture.

Étrangement ce soir je suis dans de très bonnes dispositions pour ... faire une crise. Je fais le choix de vous répondre pour en quelque sorte la torpiller. J'utilise, et je le reconnaîs volontiers, votre sujet pour m'obliger à hurler ce que j'ai à l'intérieur au lieu de l'étouffer par la nourriture.

Car mon hyperphagie c'est ça: un combat entre ce que tout le monde voit ie "une personne un peu autoritaire mais finalement sympa qui surprend un peu quand elle bougonne et est parfois un peu triste
" et ce que je ressens ie "une personne franchement autoritaire (si si j'avoue) qui aime quand les choses sont carrées avec des opinions tranchées, avec ses humeurs mais qui sait dire j'aime/j'aime pas". Théoriquement les deux "moi" devraient se fondre - se confondre. La situation laissant place tantôt à l'une et tantôt à l'autre en fonction de l'environnement.

Généralement une crise cela commence par une drôle de sensation.

Comme ci pour une fois je savais pleinement qui je suis, où je vais et surtout le volume que j'occupe. Ca pourra paraître idiot à beaucoup mais je n'ai aucune idée du volume que j'occupe. Comme ci à trop vouloir correspondre aux attentes de tous je finissais par me diluer dans l'espace.

Tout ça est abstrait alors un exemple:
Courses dans une grande surface, jusque là rien d'extraordinaire. Une place, chouette et ensuite la question "je passe entre ces deux voitures?" Sûrement pas, faisons le tour histoire de ne pas se retrouver coincée entre les rétros.

Une simple histoire de volume donc et aussi de masse. La sensation de ressentir physiquement l'attraction de la terre sur mon corps qui en devient vivant alors s'en suit le déclencheur: "mais bon sang faut que tu fasses quelque chose", "faut que tu réfléchisses et que tu arrives à te réguler". Ben tiens et pourquoi pas un ticket de loto gagnant aussi ...

La "crise" arrivera à la suite, pas forcément dans l'heure mais le processus sera engagé. Ce sera insidieux, le contrôle faisant son oeuvre, le prochain repas sera sous surveillance voire dans les cas extrêmes le suivant (et ce sera pire). Puis les vannes sauteront et tout ce qui traine sera irrémédiablement englouti à en avoir la sensation d'éclater.

Une sensation en aura remplacé une autre. Fin de la crise. Le quotidien reprendra le dessus.

A force j'ai finis par tenter de feinter. Je remplis peu mon frigo, peu mes placards et je limite la monnaie. In fine quand je passe en mode "Ogresse" il faut d'abord que je cuisine et le fait de faire un truc pour moi serait-ce de la cuisine pour me faire mal me permet de m'aimer un peu et de limiter la portée de la crise. Étrange phénomène qui se résume à "j'ai mal" => "je fais quelque chose pour moi qui n'est pas une bonne chose pour moi" => "je soigne mon ego" => " j'ai moins mal" => "retour à ma situation normale".

En me relisant je me rends compte que je peux résumer mon hyperphagie en une phrase:
"Je veux que "quelqu'un" fasse attention à moi, je n'ai rien ni montré ni dis, "il" n'a rien entendu, mon esprit hurle, mon coeur pleure, mon corps souffre".

[ce récit est maintenant votre.]
41 ans val de marne 94 1705
coucou ma tite thetoad, bon vais aussi parler de mon hyperphagie vu que tu le demande si gentiment. :D

J'en ai parlé il y a quelques jours dans un autre topic. En fait je n'ai réalisé ça il y a seulement quelques jours. Je fais peu de crises hyperphagiques. Mon plus gros problème c'est que je n'ai aucune perception de ma satiété.

Je pense que tout a commencé au divorce de mes parents. Ma mère s'est retrouvée du jour au lendemain seule avec 3 jeunes enfants. Elle a donc pris un travail, elle était secretaire dans un cabinet médical a mi-temps. Mais un mauvais mi-temps, elle partais travailler quand je rentrais de l'école. Je me retrouvais seule, avec mes soeurs, mais seule, parce que ma mère n'était pas la. Je me rappelle du rituel qu'on avait, quand je rentrai de l'école je mangeais mon gouter, et puis j'appelais ma mère pour lui demander si je pouvais manger autre chose, elle disait toujours oui. Je crois que c'était surtout une excuse pour appeler ma mère, mais du coup après je mangeais ce qu'elle m'avais autorisé de prendre.

Il y a surement d'autres raisons, mais le résultat, c'est qu'aujourd'hui, tant que je n'ai pas mal au ventre, que je n'ai pas la sensation que je ne pourrais plus rien avaler, je me sens mal. Comme je l'ai dit dans l'autre topic, jusqu'a ce que je connaisse VLR, je croyais que c'était la meme chose pour tout le monde, que tout le monde arretais de manger seulement quand il ne pouvais plus rien avaler. J'ai vu des tas de médecins, des nutritionniste, des dieteticiens, ils ne m'ont jamais dis que je n'avais pas besoin de manger autant, que c'était pas parce qu'on avait pas mal au ventre que ça voulais dire qu'on avais encore faim. Au lieu de ça, les medecins me conseillaient de me bourrer de légumes :roll: .

Finalement tous ces régimes m'ont fait du mal, je n'ai plus aucune sensation de satiété, peut etre que si on m'avais dit ce qu'était mon hyperphagie, et comment en guérir, je ne serais pas aussi "mal".

Aujourd'hui, je sais que je suis hyperphagique, je sais que avec une RA je peu m'en sortir. Mais pour l'instant je n'arrive pas a m'y mettre. Les jours ou j'essaye de sentir ma satiété, je n'y arrive pas. J'arrive parfois a m'arréter avant d'avoir mal, mais alors je me sens vraiment mal, alors je fini par manger n'importe quoi histoire de me sentir remplie, d'avoir cette douleur qui me fait me sentir tellement mal mais aussi tellement reconfortée. Mais quand j'atteint cette douleur, je culpabilise de ne pas avoir pu suivre les signaux de mon corps. Conclusion quoi que je fasse je me sens mal :'(

Je pense que j'aurais du mal a reellement apprendre a manger normalement. Mais je garde l'espoir d'y ariver un jour. J'en veux a tous ces medecins que j'ai vu et qui n'ont jamais pris la peine de m'apprendre comment manger et qui se sont juste contenté de me sortir leurs régimes qui n'ont fait qu'empirer mon cas. J'espère qu'un jours ils comprendront que mettre la pression sur une personne en surpoid et les mettre au régime est plus nefaste qu'autre chose, j'espère qu'il entendrons un jour parler d'hyperphagie et de la façon de les traiter.
B I U