cornflakegirl a écrit:thetoad a écrit:cornflakegirl a écrit:Quand j'en ai parlé...le fait de dire les choses a été dur mais bénéfique.
Bénéfique parce que je ne voulais plus avoir à le dire et donc par là je voulais en sortir... Je voulais être libre et n'avoir plus ce qualificatif à aposer à ma personne.
Et puis surtout, c'est le regard limite compatissant qui m'a énervé... une certaine tristesse, pitié dans leurs regards... Du genre "elle est malade, elle a besoin de plus d'attention"...
Dieu que j'aurais voulu les étrangler!! (charmant je sais :P )
(Du genre "non ce n'est pas moi! je ne veux pas qu'on me regarde ainsi!")
Cette colère a été bénéfique. La colère envers les autres, envers cette situation a permi de faire un gros travail sur moi... et de me rendre compte que je souffrais d'un mal bien plus prenant que les TCAs et que mes TCAs "n'étaient que" des moyens d'expression.
Cependant je n'ai pas été comprise. Parce que personne ne peut se mettre à notre place, il ne faut pas "trop" en attendre...
La réaction que j'aurais voulu avoir? De l'humilité et de la patience.
Ce que j'ai eu? Trop de questions et une culpabilité de leur part que je devais rassurer... :roll:
Même si chaque personne est différente et que chaque situation l'est tout autant, je pense qu'une personne qui souffre de TCAs inclu automatiquement son environnement proche avec elle... Non pas que tout le monde est responsable...mais que tout le monde doit se sentir concerner à un certain niveau.
Je pense aussi beaucoup à la même chose que toi. J'ai peur qu'ils n'attribuent cela à une fragilité, à une faiblesse de caractère, à leur faute aussi, puisqu'il faut bien leur dire que les périodes de crise "visibles" sont liées à un stress ou à un mal être non géré, en dehors du TCA. Ils sont parfois si mère poule, si paternalistes.. et puis j'ai peur que cela me fasse du tort dans mon boulot, du genre à se pousser du coude "Oh, ce dossier hyper intéressant, là ? non, pas à Calie, elle a un problème mental, ele est dépressive, elle est schyzo" et tutti quanti :roll:
Révéler une part de soi, ce qui nous fait souffrir c'est aussi se mettre à nu je le concois...MAIS...nous ne sommes pas QUE cela! C'est ce que tu dois te dire.
Qui te dit que certains, pour se calmer de leurs angoisses, doivent s'abrutir devant des soap, boire une bouteille de vin le soir, fumer deux paquets de clop par jour...
Il est vrai cependant que le regard des "autres" est important, c'est un miroir comme un autre. Mais il a l'importance qu'on lui donne aussi...
Si tu parles de tes TCAs à des demeurés qui direct vont penser que tu souffres d'autres maladies mentales parce qu'ils ne savent pas faire la différence...alors tant pis. On n'est pas responsable de l'ignorance populaire.
Mon histoire personnel... J'ai connu des gens proches dans ma famille qui ont voulu couper les ponts avec moi parce que j'étais en HP. Dans leur monde, on ne veut pas de "fous".
Pour dire jusqu'où ça a été : ça fait deux ans que mon père, ma mère et moi n'avons plus de contact avec ma grand même paternel... Mon père m'a choisie avant de choisir la normalité et sa mère. C'est une sacrée preuve d'amour dans un environnement assez "traditionnel" et concervateur.
Conclusion de tout cela : lorsque j'étais dans le purgatoire, seuls les gens qui tenaient à moi étaient là. J'ai le coeur brisé même si je ne le montre pas... parce que la mère d emon père, ainsi que son frère et sa soeur...ne me parlent plus. Je n'ai plus aucun contact avec eux.... J'ai le coeur brisé parce que bien malgré moi j'ai de l'amour pour eux.... Parce que nous sommes une famille.
Tu sais, la personne à qui tu dois faire attention avant tout, c'est toi. Trouve un intermédiaire qui pourrait expliquer mieux à tes proches....un psychiatre, un psychologue...ça aide à relativiser leur part de responsabilité et ça leur permet de comprendre un peu ce qui les dépasse. ;)
Oui, mais comme pour toi, les "demeurés" qui risquent de penser que je suis une cinglée, ce sont des gens que j'aime. Dont j'ai besoin. C'est aussi pour cela que je veux leur parler, pour qu'ils me connaissent vraiment, pas le masque que je leur offre.
Ils ne sont pas ma famille. Contrairement à toi, je ne me soucie pas de parler de mes TCA à ma famille. Je les aime bien, mais je n'ai pas besoin d'eux pour vivre, je n'en ai plus besoin depuis toute petite, depuis que j'ai compris qu'il fallait que je trouve de l'amour ailleurs que chez eux.
Non, ceux que j'aime, ceux dont j'ai besoin, ce sont des collègues et des copains. La plupart de mes copains sont de VLR, ils connaissent donc mes TCA et beaucoup de choses de ma vie et le comprennent. Les autres, je leur joue la comédie depuis si longtemps... Clairement, ce que j'aime en eux, c'est justement leur force sereine, leur côté "sain". Comment réagiront ils si je leur parle de mes TCAs et qu'ils se mettent à croire que je ne suis pas saine, pas forte, ni sereine. Je ne le sais pas.
Tout comme toi, également, je ne veux pas de leur pitié ou de leur compassion. En fait, je me rends compte en écrivant que ce que je voudrais c'est qu'il m'aime vraiment, moi, qu'il m'aime en me connaissant rééellement et pas le personnage que je lui joue depuis si longtemps.. et qui commence à se fissurer de toute part.
Mais la question c'est : est ce que quelqu'un qui a priori ne connait rien à ses troubles, qui lui est même est fort, solide, dramatiquement rationnel, peut appréhender, comprendre un trouble comme l'hyperphagie ?