Hormis en ce qui concerne le travail, je suis dans un cas très similaire au tien: j'ai déménagé en 2003 à 150 km de ma région natale pour le boulot (les seuls qui ont bien voulu de moi :lol: ), et j'ai coupé les ponts avec tous les amis que j'y avais (pour autant qu'on puisse appeler ça des amis... je n'ai pas coupé les ponts uniquement à cause de la distance, vois-tu).
Je vis dans une grande ville, où tout est absolument impersonnel. Aucun contact avec ma voisine d'escalier, et ça fait 5 ans que je n'ai toujours noué aucun lien concret avec qui que ce soit dans cette ville à part une seule personne (qui compte dorénavant beaucoup pour moi), mais je la vois très très peu... car on a beau habiter la même ville, la distance est là, et elle est "rangée" dans la vie si je puis dire (vit en couple), ce qui freine la concrétisation de certaines choses comme des sorties en soirée & co.
Note que je suis comme toi... Je suis une grande timide et ma mère me rabâche assez souvent "de toute façon depuis ton adolescence tu as toujours dit que tu voulais vivre toute seule"... Alors je me dis que ma solitude je l'ai finalement cherchée quelque part, et même étant gosse c'était une cata (je garde encore en tête cette phrase, toujours de ma mère: "de toute façon t'as pas de copines à inviter à ton anniversaire")... C'est limite si je n'en ai pas fait un mode de vie... Sauf qu'il y a énormément de frustrations. Et je signale que la timidité n'est pas une question d'âge, sauf que maintenant je la gère différemment. Je n'ai plus peur de parler, mais je suis restée incapable d'aller vers les autres et de tenter de "m'incruster". Par contre je sais que ça ne vient pas de mon poids, car j'ai justement cette impression d'être la seule grosse à pas avoir d'amis ^ ^
Niveau boulot, je suis consciente que c'est un milieu social important, mais je ne voudrai jamais sortir du contexte de la relation collègue à collègue, c-a-d que je ne conçois pas qu'un collègue puisse devenir un ami dans ma vie privée même si j'entretiens de très bons rapports avec certains. Donc, c'est pas forcément ça qui va remplir ma vie privée.
Une fois la journée boulot terminée, hé bien je suis comme toi: internet et en particulier une plate-forme communautaire... J'y ai rencontré en vrai énormément de personnes (une septantaine au compteur officiel ^ ^, des rencontres de groupe ce qui explique le côté impersonnel du truc et ce que j'explique par après), mais mon caractère fait que même ces relations restent virtuelles dans la réalité: j'ai beau discuter énormément avec certains, avoir de l'attachement profond pour 2 ou 3, ça reste dans mon esprit de simples connaissances, puis la distance n'aide en rien, c'est pas comme si on pouvait tout faire ensemble quoi :? . Néanmoins, je tente de les voir de temps en temps (une virée à Paris, par exemple, pour autant que j'en ai les moyens financiers et c'est pas toujours le cas)
Pour toutes ces raisons, je comprends ton malaise et ta situation. Malheureusement je n'ai pas de solutions car si j'en avais, je les aurais appliquées dans ma propre vie et ce n'est pas le cas.
Je ne le vis pas forcément mal, ma solitude, mais en certaines circonstances, c'est galère: je n'ai personne avec qui aller boire un verre le soir, ou avoir une activité, mon gsm me sert exclusivement de réveil matin vu le peu de contacts que j'ai, lorsque j'ai eu mes soucis au boulot, j'ai dû gérer absolument toutes mes émotions seule le soir, ce qui m'a valu une belle dépression en 2006. J'avais beau en discuter avec ces gens du net qui comptent pour moi, ce n'était pas l'idéal, puis ce n'est pas ce mode de communication virtuelle qui aide réellement... A une époque (et encore un peu maintenant j'avoue) j'ai même fini par croire que les relations amicales ou amoureuses, c'était un truc que la société avait inventé, et qu'au fond il n'était pas nécessaire d'avoir des amis pour être heureux... Mais avec ce genre de pensée, c'est juste pour me voiler la face dans les moments les moins gais de ma vie, j'y trouve une sorte de mini-réconfort à penser ça. Mais étant donné qu'avoir des amis et un amoureux fait partie du schéma normal de la société, je suis forcément différente et en total décalage.
La seule résolution que j'ai prise pour 2008 (étant donné que mes 2 gros soucis de 2007, finances et travail, sont quasi résorbés et qu'il s'agissait pour moi avant tout de régler ma propre vie avant d'entamer des interractions avec d'autres vies), est de sortir plus fréquemment en soirée. Fort heureusement, j'ai un jour eu le courage d'affronter seule une soirée (35.000 personnes, ça avait le côté rassurant et impersonnel qu'il me fallait), ce qui m'a à l'époque permis de voir des gens, et même si les discussions ne sont pas longues et que je retourne très vite à ma solitude (j'ai une sorte de côté pervers avec moi-même, je me sens finalement mal à l'aise quand je suis en groupe, ça m'arrive quelques fois, mais si le groupe n'a pas été "prévu" avant de sortir, alors ça n'ira pas), ça me fait énormément de bien. Aller boire un verre seule dans un café, c'est hors de question par contre. En soirée je peux vivre la musique intérieurement sans avoir besoin de quelqu'un pour ça (et c'est une excuse pour justifier le fait que je sois non accompagnée), alors que dans un café... Ben bwarf quoi :?
Enfin, je vais pas encore blablater pendant 15 ans, je crois que j'ai dit l'essentiel pour le moment ;)