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Anneau, opération, surpoids et sexualité

M
42 ans 1
Bonsoir,

je me présente en quelques mots.
j'ai 33 ans et je suis en surpoids.
J'ai été opérée il y a 2 ans pour la pose d'un anneau gastrique car j'étais en  
situation d’obésité et j'ai perdu ********** kilos depuis. Ils ont du s'y reprendre à deux fois pour l'anneau car il y avait eu un problème lors de la première pose. Ils ont également dû m'enlever la vésicule. Du coup c'est vrai que j'ai beaucoup de cicatrices sur le ventre. Et la perte de poids a occasionné la chute de ma poitrine. Pour le reste j'ai le corps assez ferme donc la perte de poids n'a pas trop laissé de séquelles.
J'ai toujours été très complexée, même quand j'étais mince. J'ai pris du poids suite à une dépression très sévère avec troubles du comportement alimentaires type hyperphagie traitée par médicaments.
La dépression s'étant déclarée à la suite d'une agression sexuelle.
Ma dernière relation amoureuse et sexuelle avec qui je suis restée 2 ans, date d'il y a 5 ans. Elle a pris fin quand je suis tombée en dépression après l'agression sexuelle.

Maintenant le problème sur lequel je voudrais bien vos témoignages et vos pistes de solutions.
Depuis quelques temps, les hommes commencent à me ré-aborder et à me signifier qu'ils me trouvent désirables.
Je le vis vraiment mal.
Déjà car, même si c'est injuste car ce ne sont pas les mêmes personnes, je ne peux pas m'empêcher de penser qu'ils me regardent que parceque j'ai perdu du poids. Je suis persuadée qu'il y a 2 ans, ils m'auraient même pas regardée...
Et ensuite parce que même si j'ai travaillé sur l'agression sexuelle et la prise de poids avec des équipes médicales, actuellement, je ne peux pas m'imaginer me mettre nue devant quelqu'un, avoir quelqu'un qui me caresse etc... J'ai peur qu'il soit dégouté de mes cicatrices, mes seins flasques, qu'il sente le boitier de l'anneau sur mes côtes. Habillée, on ne le voit pas tout ça. Mais si j'ai une relation sexuelle ou amoureuse, je ne pourrai pas les cacher et j'ai peur de voir le dégoût dans les yeux de la personne.
J'ai aussi peur de bloquer, de revivre l'agression. Mais ça le poids y est pour rien.
Rien que d'écrire ce message, j'en pleurs. Alors vous vous imaginez bien que l'idée de reprendre une vie amoureuse ou sexuelle me panique.

Comment gérez vous les conséquences du poids, de la perte de poids, des opérations sur votre corps et votre sexualité ?
Que mettre en place pour que cela se passe le mieux possible ?

Je remercie ceux et celles qui prendront le temps de me répondre.
S
35 ans 3465
J'ai également perdu beaucoup de poids. Bon, je n'ai pas eu d'intervention chirurgicale, du coup je n'ai pas de cicatrices post-opératoire. Pour les seins, ils ont toujours été petits, donc même s'ils ne sont pas très fermes, ils ne pendent pas, parce qu'il n'y a pas matière à pendre. :lol: Par contre pour ce qui est de mon ventre, il a souffert. Il ne pend pas, mais il est couvert de vergetures et assez flasque vers le bas.

Je complexe aussi, mais ce n'est pas forcément vis à vis des hommes. C'est une partie de mon corps que moi, avant tout, je n'aime pas; du coup, c'est vrai qu'il m'est difficile d'entendre que ça puisse ne pas déranger, ou pire, plaire. Maintenant, ce que je constate, c'est que quand tu plais vraiment à quelqu'un, il ne s'attarde pas sur les détails. C'est ton allure générale qui lui plaira. Ton corps et ses cicatrices, ne font que raconter ton histoire. Inverse les rôles, est-ce que tu reprocherais à quelqu'un d'avoir des cicatrices? Non. On y peut rien, on en a tous, visibles ou invisibles, c'est comme ça.

Je ne pense pas qu'une cicatrice te détournera d'un homme qui te plait. C'est pareil pour eux. Quand tu trouves une personne attractive, c'est un tout qui te plait. Ce n'est pas un détail.
37 ans 1547
Je pense aussi que ça se joue beaucoup dans la façon dont tu te vis toi, l'image que tu as de toi. Je me trouvais monstrueuse pour tout un tas de raison et depuis que je vis beaucoup mieux dans mon corps, je me vis différemment et me laisse approcher tout à fait autrement aussi.

Personnellement je pense que l'on peut découvrir avec l'autre son corps, que si par exemple je venais à rencontrer un homme au corps marqué, voire qui aurait aussi des machines dans le corps perceptible pour moi, cela serait plus ou moins nouveau. Mais je serais contente de le découvrir avec lui comme je fais avec habituellement avec toutes autres les spécificités physiques ou non d'ailleurs.

Ce que tu vis c'est un grand changement physique, c'est déjà un travail de t'approprier ton corps d'aujourd'hui, dans toutes ses dimensions. En même temps tu dois faire avec une nouvelle façon d'être perçue, et qui est connotée du côté de la séduction. Ton histoire joue probablement, mais je crois que ce que tu ressens me paraîtrait tout à fait imaginable même sans un traumatisme avant. Ce n'est pas évident.

Par quelle voie penses-tu que tu pourrais le mieux te réapproprier ton corps comme tien et comme source de ton plaisir, de ton désir ? Car là il semble surtout lié à quelque chose d'extérieur (l'opération ; le désir des autres).
Plutôt en passant par l'autre, plutôt en passant par toi ?
Ça peut être de petites expériences qui répétées, agréables, viennent progressivement rendre plus doux et plus ajusté ton rapport à ton corps, dans la réalité d'abord puis dans l'image qu'il te renvoie.(J'ai vécu ça dans ce sens là mais peut être que ça peut être l'inverse)

Par exemple, en passant par l'autre ça pourrait être pratiquer une activité où ça suppose des liens tactiles ou relationnels comme la danse, le massage, la biodanza, des jeux en groupe, le théâtre etc.
Si tu penses que tu peux plutôt t'étayer d'abord sur des expériences seules pour ensuite te libérer davantage en lien avec les autres, tu peux faire des expérimentations autour de ton corps. Je trouve que tout ce qui va aider à sentir son corps de l'intérieur dans des sensations agréables est très bénéfique dans le vécu corporel global et extérieur, comme si éprouver du bon dans le corps petit à petit faisait que ce corps était bon à éprouver, autant dans les sensations internes que visuelles. Marcher en attention, l'eau, les automassages...il y a plein de possibilités.

Pour le vécu d'injustice dans le fait que certains hommes s'intéressent plus à toi, je le comprends sincèrement et me demande si ça ne parle pas aussi de la colère qu'on ressent envers soi-même de n'avoir pas pu s'aimer suffisamment telle qu'on était avant.

Je te souhaite le plus de douceur possible envers toi.
B I U