MENU Le Forum Vive les rondes Connexion

L'hyperthyroïdie: besoin de suivi psychologique?

49 ans 3697
Bonjour!

Je vais juste vous parler de mon histoire sans entrer dans les détails.

En mars, j'apprenais que je faisais de l'hyperthyroïdie par une prise de sang prescrite par mon  
médecin.
De là, échographie, scintigraphie, prises de sang complémentaires et rendez-vous chez une endocrinologue.
Elle me met un traitement de 2 mois avec prises de sang tous les 10 jours en me disant que c'était peut-être dû à l'accouchement ou à un choc émotionnel( j'ai vécu un décés quelques mois avant) mais qu'avec le traitement tout allait rentré dans l'ordre.

2 mois plus tard, le verdict est tombé" vous avez la maladie de basedow", me voilà partie pour un traitement de 2 ans jonglant avec les dosages et sans être sure qu'au délà je serais guérie.

Bref, durant ces longs mois, avant et aprés le diagnostic, je ne dormais plus, les palpitations et les tremblements étaient fréquents, j'étais irritable voir agressive, l'amaigrissement était faramineux, d'ailleurs tout le monde pensait que je faisais régime, etc...

Mon couple battait de l'aile, je voulais changer de vie, j'avais des réactions d'une gamine de 15 ans, mes nerfs lâchaients à tout moment.

Personne ne me reconnaissait mais je m'en rendais à peine compte.

A aucun moment, les médecins m'ont conseillé un suivi psychologique sachant que çà joue sur le comportement et pourtant...

Ma vie a basculé parce que mes sentiments étaient faussés, je paye encore pour les conséquences de cette maladie.

Pourquoi le suivi psychologique lorsqu'une maladie engendre des troubles du comportement n'est pas systématique?
60 ans 91 25732
C'est une excellente question...

Souvent les risques sur le plan psychologique de certaines maladies sont hyper connus et pourtant les médecins ne proposent aucun accompagnement, partant du principe que c'est au patient de le demander. Dans la plupart des cas, le patient n'est même pas informé des troubles possibles.

Sauf que dans certaines maladies, et tu l'expliques très bien, le patient n'est pas en mesure de demander de l'aide. Il se contente de subir les changements, sans les comprendre, surtout si on ne lui en a jamais parlé. Il ne s'en rend parfois même pas compte car le changement est progressif. De plus, préoccupé par le côté pathologie "physique" (consultations, examens, médicaments, analyses...) le patient oublie le côté psychologique.

Je pense aussi que dans le cas de beaucoup de maladies, on devrait déjà prévenir le patient de ce qui peut lui arriver, lui expliquer les signes avant coureurs afin qu'il ait le temps d'agir avant qu'il ne soit trop tard, voire proposer un suivi psy pour voir si tout évolue normalement où s'il faut intervenir.

Malheureusement, nous n'en sommes pas encore là...
49 ans 3697
C'est vrai que çà a été progressif et j'ai rien calculé.

Les médecins ne se sont interessés qu'à l'aspect physique, l'endocrino se contentait de lire mes prises de sang, d'ajuster le traitement et de se soucier de ma perte de poids en me pesant.

De mon côté, je mettais une explication sur chacun de mes comportements ( pour ceux dont j'étais consciente)sans faire aucun lien avec la maladie.

Par exemple, le fait de ne pas dormir était parce que le dernier n'a pas fait pas ses nuits de suite et qu'il me fallait un temps de réadaptation. Le fait d'être survoltée était parce que j'avais maintenant 3 enfants, d'ailleurs beaucoup à l'école me disaient qu'avec 3 c'était la course. Etc...

Mais je ne mesurais pas l'ampleur de mes réactions, pour moi j'étais normale et ce sont les autres qui débloquaient. Je me sentais même agressée et pensais même à un effet de groupe autour de moi.

Merci beaucoup pour ta réponse.
60 ans 91 25732
Je comprends très bien ce que tu as pu ressentir. Lorsque j'ai eu ma tumeur de l'hypophyse, bien sûr je ne le savais pas au début.

Mais ma mère disait j'avais changé depuis quelques mois. Je dormais beaucoup, j'étais amorphe, ma joie de vivre avait disparu. A part le sommeil, je ne me rendais pas compte que j'avais changé. C'est ma mère qui le voyait. Et elle me secouait, me reprochait d'être triste et paresseuse. Je vivais ça sans rien y comprendre. Pour moi j'étais normale, je n'avais pas changé. Et je la trouvais injuste avec moi.

J'avais à l'époque des soucis au boulot, alors j'ai pensé que ça venait de là, mais toujours sans rien remarquer personnellement.

En fait, dans la vie courante, on a toujours de bonnes raisons quand ça ne va pas : stress, maladie, fatigue... Mais de là à faire le rapprochement avec une pathologie... :?

Comme tu le dis, les médecins ne s'intéressent souvent qu'aux symptômes visibles. J'étais allée en voir un, un peu forcée par ma mère, il m'a donné des anti-dépresseurs... qui ne m'ont rien fait du tout bien sûr.

Quand les médecins comprendront-ils qu'un patient est apte à comprendre ce qu'on lui explique, si c'est fait avec des mots de tous les jours ? Quand les laissera-t-on un peu plus se prendre en main, au lieu de se cacher derrière des blouses, des termes médicaux et des résultats d'analyse ? Soigner c'est un tout. La dimension curative des soins est essentielle, mais les dimensions éducatives et préventives le sont tout autant.
B I U