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Recherche personnes qui souffrent "comme moi"

Bonjour, je vais vous raconter une partie de mon quotidien, ce que je subis tous les jours, ce que je viens encore de subir maintenant. Si des personnes  
se reconnaissent dans ce que j'écris, n'hésiter pas à me contacter, je voudrai vraiment parler avec des gens qui me comprennent vraiment car ils vivent la même chose que moi. Si vous n'êtes pas concernés, je préfère ne pas en parler, pareil pour les psys.

Il est 6h00, ton réveil sonne, t'es crevée, tu voudrais tant dormir mais tu ne peux pas, tu dois te lever, dormir = grossir. Tu laisses la fenêtre de ta chambre ouverte exprès toute la nuit pour avoir froid, pour que ton corps dépense des calories pour te réchauffer. Tu ne te couches pas avant 1h00 du matin, tu n'as pas besoin de sommeil, tu te coucheras encore plus tard si tu n'as pas fait tes 400 abdos et tes 100 pompes journalières. Tu laisses la radio allumée toute la nuit, tu écoutes les animateurs parler, tu te sens moins seule dans ce froid, couchée par terre sur une couverture en train de faire tes abdos. Ta colonne vertébrale te fait très mal, tu as l'impression que tu saignes à l'intérieur, mais tu ne peux pas t'arrêter, tu dois continuer.
A 8h30 tu avales un grand verre d'eau avec un comprimé "minceur 24", petite pilule orange en laquelle tu portes un grand espoir, celui de maigrir et une canette de Red Bull sans sucre.
A 9h30 tu dois déjeuner, tu évites le sucre, tu évites le gras, tu comptes combien de calories tu mets dans ton corps, tu recherches les fibres, tu manges debout, le plus vite possible, collée sur le chauffage, tu as tout le temps froid.
A 10h tu prends ta douche, tu te regardes longuement dans le miroir, tu te dégoûtes, tu ne vois que graisse et os, tu voudrais pouvoir te couper quelques morceaux, comme de la plasticine.
Sous la douche tu vomis 1/3 de ton petit déjeuner, tu as du savon plein les les yeux, plein la bouche, tu pries pour que personne ne t'entende, tu vérifies 36 000 fois que tu t'es bien enfermée à clé. Tes cheveux sont cassants, tu en perds des dizaines par jour.
Tu ne t'essuies jamais, tu n'aimes pas toucher ton corps, personne n'a le droit de te toucher. Tu te laisses secher devant le chauffage qui te souffle à la figure et qui te brûle les cuisses. Tu voudrais te laver les dents, mais tu ne peux pas, tu dois attendre encore une heure après avoir vomi, pour l'email de tes dents de vieille. En te brossant les dents tu vomis encore un peu ton petit déjeuner, mais pas tout.
Au dîner tu commences par du liquide, du yaourt maigre, après tu manges du pain, sans plaisir, juste parce qu'il faut et que t'es pas toute seule. Tu évites de boire, ça ferait gonfler le pain dans ton estomac.
Tu débarasses la table, et puis direction ta chambre. Tu prends la grande bouteille en plastique vide que tu planques en dessous de ton lit, près des laxatifs et des comprimés amincissants. Maintenant direction toilette. Petit détour vers la cuisine où tu remplis ta bouteille d'eau tiède, et tu la planques sous ton large pull 100 fois trop large pour toi.
Tu t'enfermes dans les toilettes, tu mets du papier dans le fond, tu prévois toujours tout. Tu n'as qu'à te pencher et tu vomis déjà une partie. Ensuite, tu te sers de tes doigts, ces doigts que tu trouves squeletiques, contrairement au reste de ton corps. Tu as depuis des mois des marques de dents sur tes mains, mais tu t'arranges toujours pour garder tes mains en poche, personne ne l'a remarqué, tu as tout prévu. Tu vomis en silence, tu as l'habitude, tu remercies le yaourt qui facilite la tâche. tu n'es pas dégoûtée, vomir te fait autant d'effet que de manger, tu ne vois pas de différence. 30 minutes plus tard tout est fini, tu n'as même pas eu besoin de ta bouteille d'eau tiède. Tu en es fière.
Pourtant tu te sens sale, tu voudrais te brosser les dents, te relaver mais tu ne peux pas encore, tu penses à l'émail de tes dents.
Tu retournes dans ta chambres, tu avales 18 Dulcolax et un verre de Coca Light, et tu essayes de te concentrer sur tes math. Tu te laves enfin les dents, tes dents qui se déchaussent peu à peu. Dans le miroir tu fixes tes joues. Tu les pinces de toutes tes forces, jusqu'à laisser une marque rouge, tu voudrais qu'elles n'existent pas, tout comme toi.
Ton ventre fait du bruit, c'est désagréable, c'est les Dulcolax.
Tu prends ton courage à deux mains et tu viens poster sur vivelesrondes.com, tu espères ne pas être la seule dans ce cas, tu vas faire un tour sur un forum pro-ana/mia, pour te consoler, tu regardes les photos de mannequins que tu collectionnes. Bizarrement tu te sens forte, tu te sens maître de tout. Mais tu sais que ce soir, c'est toi qui vas pleurer en te goinfrant de chewing gum, c'est toi qui va vomir dans ta chambre le soir si tu n'as pas mangé correctement au souper, c'est toi qui va te lever 36 000 fois la nuit pour te rendre à la toilette, en maudissant les Dulcolax, c'est toi qui vomiras dans la poubelle de ta chambre alors que tout le monde s'amuse ou dort. C'est toi que tu détestes.

Voilà c'est ma journée d'aujourd'hui, et elle est pas encore finie, juqte pour témoigner, paspour me vanter.
57 ans le pays de Cocagne bien sur 4169
je n'ai pas coché parce que pour moi la reponse est surtout que tu es malheureuse
quelque soit le nom que tu mets sur cette souffrance

mais pourquoi "subis" tu cette souffrance?

tu m'as raconté tes reves non la nuit derniere?

alors pourquoi mutiles tu ton corps au lieu de chercher un minimum d'equilibre dietetique dans la durée
ça te permettrait de trouver un equilibre corporel a plus long terme et de pouvoir realiser ces fameux reves ;)
40 ans Nancy Vannes 3418
Bon, je me suis tâtée un bon moment avant de répondre, parce que je n'ai jamais vraiment souffert de TCA graves, et que tu ne souhaitais pas de conseils de personnes "non-avisées".
Mais j'avais envie de te dire que ce tu écris là, ça m'a beaucoup touchée, qu'on y sent beaucoup de souffrance, et que si les psys te repoussent, te font peur, tu as raison de chercher à en parler, parce que d'une certaine façon, ça te "libère".
Bonne chance, poOrneSs, et même si je ne connais pas personnellement, saches que je suis tout à fait prête à t'écouter si tu ressens le besoin d'en parler.
Bizz
N
48 ans Domaine réservé. 540
Bonjour. Dans mon entourage plus ou moins proche, j'ai connu plusieurs personnes qui faisaient diverses formes d'anorexie. Donc d'un coté, je suis très touché par ce que que tu nous livres, de l'autre coté, la charge affective que ça porte dans toute histoire familiale me met mal à l'aise pour t'accompagner ne serait-ce que de quelques mots.

Tout ce que je te souhaite, c'est que tu parviennes enfin à te "dé-contrôler", à te laisser vivre.
41 ans Paris 250
Poorness (désolée de ne pas écrire ton pseudo correctement avec les pitites majuscules, je ne l'ai plus sous les yeux là), si tu veux on peut parler de ce que tu vis.
Pour te situer, j'ai vécu la même chose (je n'ai jamais pu vomir, par contre je passais ma vie dans un club de sport) de 14 à 18 ans.
Et puis le calvaire, un jour, s'est terminé. Pas grâce à un psy je pense (j'en ai vu trois...avec le recul, dur de savoir s'ils m'ont aidée), mais grâce à mon copain (avec qui je suis toujours), dont j'ai croisé la route au bon moment...
Si je suis ici, c'est parce que la nourriture et moi, c'est pas encore ça, après avoir pesé 45 kg, la torture a continué : j'ai beaucoup regrossi. Trop. Puis de ronde, j'ai re-minci. Là, ça va à peu près, mais cette période continue de me hanter; surtout, je ne comprends pas pourquoi j'ai été anorexique.
Bref, on peut en parler si tu veux. Je souhaite de tout coeur qu'un jour (proche, si possible), un déclic se fasse dans ton esprit.
43 ans Lyon 1372
Ce que tu décris ressemble à de la boulimie vomisseuse, mais en même temps, tu as tous les Tips and Tricks ana (comme dormir la fenêtre ouverte, bouger tous le temps...).
Je suppose que ta famille ne t'est pas d'un grand secours. Peut-être qu'un détour vers l'infirmière scolaire pourrait t'aider, si tu ne veux pas "alerter" trop tes parents (parce que prendre RDV chez un psy signifie mettre la famille dans le coup, avec suivi quotidien pesant et pas forcément efficace...).
Et biensûr, si tu as besoin de parler de ça ou de n'importe quoi d'autre, n'hésite pas. Tu peux m'ajouter sur msn: grosse_pomme@hotmail.com

Gros bisous à toi xxx ;)
1488
Bien, en parler avec des personnes extérieures à ton problème tu devrais peut etre justement. j'ai connu une femme qui souffrait d'anorexie, exception faite qu'elle l'assumait en publique, elle avait franchie le dernier pas qui est de ne plus se cacher et avait pour habitude d'essuyer tous ses aliments pouvant contenir la moindre particule de gras avec un sopalin. On ne s'est vu que pendant 1 mois, le temps d'un stage.

Du reste c'était une personne que j'appréciais et que je fréquentais pas pour des raisons de compassion meme si fréquenter une personne avec un corp et un esprit aussi stigmatisé c'est pas facile tous les jours. Donc on sortait, on se baladait, discutait de tout et de rien, et accessoirement de sa maladie lorsque elle le voulait. C'était lors de ces moment banaux ou je sentais qu'elle se portait mieux, moralement, elle semblait arréter de vouloir s’effondrer sur elle meme pour disparaitre. Peut etre parce que rien ne lui rappelait sa pathologie: une vie normale en somme.
C'est quoi du sopalin ? :oops: J'essuye tout ce que je mange avec du scottex pour tout absorber, au cas où quelqu'un mettrait du gras sur ma bouffe ( je suis parano, je l'ai déjà dit ? )

En parler, j'ai très difficile, je sais on ne dirait pas, mais c'est parce que c'est une discussion virtuelle, si c'était dans la réalité, croyez moi bien que je n'en n'aurais jamais parlé. Je suis très timide et renfermée sur moi même, heureusement qu'internet existe, mon seul moyen de communication.
Et même, je ne sais pas si je veux me soigner, parfois j'ai l'impression de n'avoir aucun problème, je peux très bien vivre ainsi, pourquoi changer ?
J'ai l'impression qu'il y a plusieurs " personnes " en moi, je ne sais pas laquelle écouter ( je sais c'est con ce que je dis ).
Tout ce qui me préoccupe, c'est mon corps et mes purges. Quelle vie paisible.. HUm
42 ans guingamp(22) 78
Bonjour a toi :D
Et bien tu as de sacrée journée ma cocotte. Tu dois etre sur les rotules un peu quand même... :shock:
Bon commencons par le debut.
D'abord félicitation de t'être ouverte a nous je pense que ton message est une bouteille a la mer en quelques sorte, tu as besoin de te sentir comprise et épaulée pourtant dans ton récit tu n'utilise que le pronom "tu". Pourquoi pas "je" c'est ta journée que tu nous raconte .
Ce détails prouve que tu n'as pas encore réellement conscience que c'est toi donc "je" qui mene la danse.
Tu es maître de ton destin toi seule peut mettre fin a ce massacre journalier.
Désolée de te dire ca mais tu peux trouver des gens pour témoigner ou te raconter leurs expériences mais personne n'arr^tera ca a ta place .
Il faut que tu te prennes en main (+ facile a dire qu'a faire ) que tu te rende compte a quel point ton geste est grave .
:cry:
On est toutes prêtes at'aider et à t'écouter mais le plus gros c'est à toi de le faire.
Grosses bises et bon courage a toi.
Lili :D
1488
Ce qui suis n'est pas un conseil mais l'expérience d'avoir cotoyer cette anorexique.

Elle m'avait très brièvement raconté les détails de sa maladie et les rites quotidiens dont tu fais mention. Une double vie qu'elle a très longtemps gardé secrète (surtout parce que son entourage ne voulait ou ne pouvait supporter de voir) jusqu'au jour ou elle a assumé cette maladie. Pas prise en main, mais juste assumée vis à vis des autres c'est à dire ne plus vraiment se cacher ni cacher son corps (au passage, aucun homme normal n'aime voir un corps féminin de 40/42 kg pour environ 1m70, aucun)

Que cela ait été une façon de provoquer une réaction de son entourage ou une prise de conscience qu'elle devait s'en sortir, je n'en sais rien en fait. Simplement elle n'a plus supporté de se cacher alors qu'elle continuait ses pratiques dont elle tirait un grand plaisir, quelque part, le plaisir de la masochiste. Elle ne supportait plus cette double vie qui l'avait rendue schizophrène: à ceux qui l'acculaient pour lui faire dire qu'elle était anorexique, elle niait, et le pensait vraiment. Je ne sais pas quel a été la source du déclic mais elle a eu peur de se dédoubler. D'ou cette décision.

Et j'ai pu voir à quel point ça a pu lui faire du bien, meme si je l'ai connu après. Elle allait mal mais en le montrant elle reconnaissait l'existence de son mal et cessa de se mentir. En meme temps elle était à présent ouvertement cataloguée anorexique et elle s'est cognée à pas mal de désagréments. Mais au moins elle n'est pas devenue schizo et surtout a pu renouer avec une vie sociale: d'une manière que je ne connais pas (psy, son entourage, un déclic perso), elle s'est faite violence pour arriver à admettre son mal. Parce que se l'admettre à soi meme, ça ne marche pas, ça c'est un coup à devenir 2. Il faut que le monde extérieur soit au courant: c'est ça le test.

Parce que les gens sentent lorsque on leur ment..personne ne peut avoir une double vie comme celle que tu décris sans que ce soit perçu d'une manière ou d'une autre, à un moment ou à un autre. Et là, on ne peut pas faire confiance, moi le premier, à quelqu'un qui joue un jeu, quelque en soient les raisons, parce que aider une personne malgré elle c'est déjà lourd à porter et surtout c'est totalement inutile.

En revanche on peut etre proche d'une personne qui souffre, sans tomber dans la compassion, et l'accompagner (comme elle nous accompagne du reste) si elle le souhaite et donc révèle sa maladie (sans forcément utiliser un affichage 4 par 3).

Et puis tient, un conseil quand meme.

Comme tu l'as dit, internet c'est virtuel: prendre garde à ce que ça ne devienne pas un moyen de ne pas parler à une personne en chair, en os et en eau, à ce que ça ne devienne pas un moyen de monologuer, de fuir quoi, parce qu'on dirait que tu prend vraiment vraiment gout à raconter ta vie réelle de façon virtuelle.

gawan - Fallait pas qu'il s'invite, il est trop long.
S
37 ans france 2687
j'ai mes période TCA mais ce n'est pas quotidien comme toi...

as tu déja essayer d'en parlé a quelqu'un?
2
30 ans 1
poOrneSs a écrit:
Bonjour, je vais vous raconter une partie de mon quotidien, ce que je subis tous les jours, ce que je viens encore de subir maintenant. Si des personnes se reconnaissent dans ce que j'écris, n'hésiter pas à me contacter, je voudrai vraiment parler avec des gens qui me comprennent vraiment car ils vivent la même chose que moi. Si vous n'êtes pas concernés, je préfère ne pas en parler, pareil pour les psys.

Il est 6h00, ton réveil sonne, t'es crevée, tu voudrais tant dormir mais tu ne peux pas, tu dois te lever, dormir = grossir. Tu laisses la fenêtre de ta chambre ouverte exprès toute la nuit pour avoir froid, pour que ton corps dépense des calories pour te réchauffer. Tu ne te couches pas avant 1h00 du matin, tu n'as pas besoin de sommeil, tu te coucheras encore plus tard si tu n'as pas fait tes 400 abdos et tes 100 pompes journalières. Tu laisses la radio allumée toute la nuit, tu écoutes les animateurs parler, tu te sens moins seule dans ce froid, couchée par terre sur une couverture en train de faire tes abdos. Ta colonne vertébrale te fait très mal, tu as l'impression que tu saignes à l'intérieur, mais tu ne peux pas t'arrêter, tu dois continuer.
A 8h30 tu avales un grand verre d'eau avec un comprimé "minceur 24", petite pilule orange en laquelle tu portes un grand espoir, celui de maigrir et une canette de Red Bull sans sucre.
A 9h30 tu dois déjeuner, tu évites le sucre, tu évites le gras, tu comptes combien de calories tu mets dans ton corps, tu recherches les fibres, tu manges debout, le plus vite possible, collée sur le chauffage, tu as tout le temps froid.
A 10h tu prends ta douche, tu te regardes longuement dans le miroir, tu te dégoûtes, tu ne vois que graisse et os, tu voudrais pouvoir te couper quelques morceaux, comme de la plasticine.
Sous la douche tu vomis 1/3 de ton petit déjeuner, tu as du savon plein les les yeux, plein la bouche, tu pries pour que personne ne t'entende, tu vérifies 36 000 fois que tu t'es bien enfermée à clé. Tes cheveux sont cassants, tu en perds des dizaines par jour.
Tu ne t'essuies jamais, tu n'aimes pas toucher ton corps, personne n'a le droit de te toucher. Tu te laisses secher devant le chauffage qui te souffle à la figure et qui te brûle les cuisses. Tu voudrais te laver les dents, mais tu ne peux pas, tu dois attendre encore une heure après avoir vomi, pour l'email de tes dents de vieille. En te brossant les dents tu vomis encore un peu ton petit déjeuner, mais pas tout.
Au dîner tu commences par du liquide, du yaourt maigre, après tu manges du pain, sans plaisir, juste parce qu'il faut et que t'es pas toute seule. Tu évites de boire, ça ferait gonfler le pain dans ton estomac.
Tu débarasses la table, et puis direction ta chambre. Tu prends la grande bouteille en plastique vide que tu planques en dessous de ton lit, près des laxatifs et des comprimés amincissants. Maintenant direction toilette. Petit détour vers la cuisine où tu remplis ta bouteille d'eau tiède, et tu la planques sous ton large pull 100 fois trop large pour toi.
Tu t'enfermes dans les toilettes, tu mets du papier dans le fond, tu prévois toujours tout. Tu n'as qu'à te pencher et tu vomis déjà une partie. Ensuite, tu te sers de tes doigts, ces doigts que tu trouves squeletiques, contrairement au reste de ton corps. Tu as depuis des mois des marques de dents sur tes mains, mais tu t'arranges toujours pour garder tes mains en poche, personne ne l'a remarqué, tu as tout prévu. Tu vomis en silence, tu as l'habitude, tu remercies le yaourt qui facilite la tâche. tu n'es pas dégoûtée, vomir te fait autant d'effet que de manger, tu ne vois pas de différence. 30 minutes plus tard tout est fini, tu n'as même pas eu besoin de ta bouteille d'eau tiède. Tu en es fière.
Pourtant tu te sens sale, tu voudrais te brosser les dents, te relaver mais tu ne peux pas encore, tu penses à l'émail de tes dents.
Tu retournes dans ta chambres, tu avales 18 Dulcolax et un verre de Coca Light, et tu essayes de te concentrer sur tes math. Tu te laves enfin les dents, tes dents qui se déchaussent peu à peu. Dans le miroir tu fixes tes joues. Tu les pinces de toutes tes forces, jusqu'à laisser une marque rouge, tu voudrais qu'elles n'existent pas, tout comme toi.
Ton ventre fait du bruit, c'est désagréable, c'est les Dulcolax.
Tu prends ton courage à deux mains et tu viens poster sur vivelesrondes.com, tu espères ne pas être la seule dans ce cas, tu vas faire un tour sur un forum pro-ana/mia, pour te consoler, tu regardes les photos de mannequins que tu collectionnes. Bizarrement tu te sens forte, tu te sens maître de tout. Mais tu sais que ce soir, c'est toi qui vas pleurer en te goinfrant de chewing gum, c'est toi qui va vomir dans ta chambre le soir si tu n'as pas mangé correctement au souper, c'est toi qui va te lever 36 000 fois la nuit pour te rendre à la toilette, en maudissant les Dulcolax, c'est toi qui vomiras dans la poubelle de ta chambre alors que tout le monde s'amuse ou dort. C'est toi que tu détestes.

Voilà c'est ma journée d'aujourd'hui, et elle est pas encore finie, juqte pour témoigner, paspour me vanter.

je vis cela .. toues les jours
c 'est lenfer jen peux plus
jveux mourrir .. enfin.. arreter de souffrir
je te comprend
B I U