Je voulais aller me présenter dans la rubrique appropriée mais en constatant ce que j'avais envie d'écrire je me suis dit que c'était sûrement plus adapté de poster ici...
D'avance, désolée
pour le pavé, et merci à ceux qui liront tout...
Voilà j'ai 20 ans et je fais de l'hyperphagie boulimique depuis mon adolescence. Ca a commencé vers 14 ans, en fait j'ai toujours eu des kilos en trop... Non en fait non, j'ai toujours cru que j'avais des kilos en trop parce que ma mère est obsédée par sa ligne et qu'elle a toujours eu une peur immense : devenir GROSSE, ce qui (je suppose) quand elle a eu ses enfants, s'est étendu à une peur que ses enfants soient gros. Bref, j'étais une petite fille tout ce qu'il y a de plus normal, avec des bonnes joues et des petites cuisses grassouillettes, mais rien d'anormal pour une petite fille... Mais voilà, je n'étais pas mince, et je ne m'amincissait pas particulierement en grandissant, ce qui a plongé ma mère dans un stress profond la conduisant à me faire controler ma nourriture... à 10 ans... pas de brioche le matin, le nutella c'est une tartine le dimanche point barre, le reste du temps c'est Sp*cial K.
Lorsque je suis arrivée au collège, plus précisément en 4ème, j'ai eu de gros problèmes dans mes relations sociales, je suis devenue la tête de turque de ma classe et j'ai commencé à déprimer sérieusement. C'est à ce moment là que s'est déclenchée ma boulimie (qui était latente, suite aux « régimes » de mon enfance) Je pesais 64kg pour 1m69 et je suis passée à 74 kg en quelques mois.
Je mangeais en cachette, j'avais honte puisque je n'avais « pas le droit » de faire ça, je devais faire attention à ma ligne, j'étais ronde, dixit ma mère.
Après cette année terrible, je suis passée en 3ème et mes problèmes sociaux ont tout doucement commencé à s'arranger, je me suis fait de nouveaux amis, mais c'était le même établissement, ces gens qui m'avaient fait du mal étaient encore autour de moi, et ceux qui m'avaient vu au plus bas aussi, je ne me sentais pas libre de passer à autre chose.
L'année suivante, pour mon entrée au lycée, j'ai donc changé d'établissement. Renaissance. Les gens ne me connaissaient pas, j'avais le pouvoir de leur montrer la personne que j'étais vraiment. De plus, j'avais enfin compris que la pression qu'exerçait ma mère sur mon alimentation n'aidait en rien ma boulimie, et je lui ai dit de ne plus m'emmerder avec mon poids une bonne fois pour toutes. J'ai passé 3 années dans ce lycée, j'ai pu me reconstruire, refaire confiance aux autres, et, miraculeusement, sans régime, sans même faire attention à mon alimentation, simplement par bien être, j'ai arrêté de grossir puis j'ai maigri. En terminale, je suis passée de 74kg à 68kg en 4 mois, sans rien faire. J'étais heureuse, ma mère m'a félicité, même mes frères et soeurs m'ont fait la remarque, je suis tombée amoureuse pendant le Bac, et …
… J'ai dû partir à 600 km, en Belgique, pour faire mes études. Loin de ma famille, loin de mes amis, loin de mon mec, loin de ma culture, je n'ai pas trouvé ma place. J'ai cru revivre cette horrible année de 4ème. Je suis retombée dans la boulimie. Mais je ne m'inquiétais pas trop. Je l'avais déjà vécu, je savais comment ça se passerait : un jour j'irai mieux, je me sentirai bien, j'aurai de vrais potes, et quand tout sera vraiment terminé je maigrirai. Effectivement, la première année a été très difficile, j'ai été rejetée, deux fois, j'ai fini seule. La deuxième année, j'ai rencontré deux filles, qui m'ont laissé une chance, qui étaient peut être plus ouvertes que les autres, et une amitié s'est crée. Mais je n'allais pas retrouver mon bien être et mon équilibre de vie tout de suite, je le savais, ce genre de dérapage, ça met du temps à se réparer, je ne fais plus confiance aux gens, il faut que je réapprenne, je n'ai plus confiance en moi, il faut que je réapprenne, je n'ai plus de joie de vivre, j'ai l'air triste, je suis pas la fille avec qui on a envie d'engager la conversation, j'ai pas l'air « marrante », tout ça je dois réapprendre. Et je réapprends. Pendant un an, grace à la patience et à l'indulgence de mes amies je leur fais de plus en plus confiance, je doute de moins en moins de leur amitié, je redeviens joviale.
Et voilà. J'attends. Je suis aujourd'hui au milieu de ma 3ème année à l'université, je suis mieux qu'il y a 1 an ½ , et pourtant. Je ne maigris pas, je continue même à grossir. Encore plus depuis le mois de décembre, où je me suis dit « zut, yen a marre de ce poids (85kg), je suis juste une pauvre fille qui manque de volonté, c'est pourtant pas dur de manger des légumes à la place des cochonneries » Motivée, j'ai essayé de changer tout ça. Mais comme toujours, c'est quand j'essaie le plus de perdre du poids que je grossis le plus. Je ne sais pas à combien de kilos je suis aujourd'hui. Je ne veux pas le savoir. J'ai trop peur. Un homme me plait et je voudrais tant avoir une chance. C'est ça qui m'a motivé en décembre. Mais plus j'essaie et moins j'y arrive. Ce n'est plus possible. Je veux sortir de cette spirale infernale, mais je ne sais pas comment. Me faire aider? J'en ai vu quelques uns des psy, des dietéticiens, mais à chaque fois raconter cette histoire, pour me rendre compte qu'il ne peut pas m'aider, ça me détruit, alors je ne cherche plus, je n'ose plus. J'ai essayé de m'en sortir seule, mais je vois bien que ce n'est pas possible.
Je cherche de l'aide, n'importe où en Belgique, ou bien sur Lille, quelqu'un qui pourra vraiment m'aider à débloquer ce mécanisme... Si vous avez de bons tuyaux, que ce soit psy ou nutritionniste, tant qu'ils sont efficaces et qu'ils savent s'adapter à chaque patient, je suis preneuse...