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Zhôm est alcoolique

60 ans Région parisienne 2154
Déjà, que c'est dur de l'écrire.
Je le savais, dès le début de notre relation. Je me suis mis des oeillères. Il me téléphonait bourré.
Depuis la naissance de notre fils  
aîné et la vie commune, il maîtrisait. On en avait jamais parlé.
Puis le cadet est arrivé. Imprévu, pas désiré. Miraculeux (on était censé ne pas pouvoir avoir d'enfants.) Du moins pour moi. Lui l'a accepté. Il semble l'adorer sauf que... il s'est remis à boire. I a aussi des problèmes au boulot. il dit qu'il est heureux avec nous.

On a eu une discussion épique à ce sujet. J'étais en larmes. En gros lui m'a renvoyé qu'il était sur le point d'arrêter mais que mon attitude lui donnait encore plus envie de boire. Je le reconnaissais pas.
Après, il a cessé quelques jours. Puis a repris, et je vois les doses augmenter de jour en jour.

Mon père était alcoolique. Il en est mort.
Je sais bien que ça n'est pas un hasard si je me retrouve dans cette situation.

J'ai vu ma mère fliquer mon père, lui faire des scandales, essayer de le cacher aux voisins, tout ça pour que dalle. Je ne veux pas en faire autant. Mais quoi ?

Il y a quelques mois, je l'ai convaincu d'aller voir un médecin. Je suis certaine qu'il ne lui a pas parlé de l'alcool.
Quand on s'est engueulés, il a lâché que son frère et sa soeur se font aussi du souci pour lui. et pourtant...

Je sais plus quoi faire. Mon principal souci étant de protéger les enfants.
Lui, j'alterne entre colère et inquiétude. Pour l'instant je me tais.
833
Comme dans bcp d'adictions il faut qu'il réalise qu'il a besoin d'aide. Ce "déclic" peut se faire en un jour, comme en des années...Je ne sais que te dire ; je te souhaite bcp de courage car vivre avec un alcoolique en demande (perso je n'en serai pas capable). ;)
43 ans oise 1060
bonsoir ,

je tiens tout d'abord à saluer ton courage d'avoir parlé de ce problème alors qu'il est bien trop souvent caché .
j'ai connu l'alcoolisme par mon père . j'avais 12 ans quand ça a commencé , alcool , dépression , violence puis tentative de suicide . il en est sorti , même si quelque fois la déprime refait surface . j'ai vécu ces années dans la terreur , tout en essayant de protéger ma mère et ma soeur de ses accès de violence , j'ai pas toujours réussi malheureusement ...
pour l'aider , je dirais qu'il faudra du soutien à ton mari , mais ce qu'il faut c'est surtout qu'il veuille s'en sortir . pas toujours évident ... beaucoup préfèrent fuir leurs problèmes dans l'alcool plutot que de les affronter .les alcooliques sont comme toutes les personnes dépendantes à quelquechose , si ils ne veulent pas faire quoi que ce soit , tu ne peux rien pour eux . essaye de le mettre en face de ses responsabilités , il t'a toi , qui le soutien , et il a ses enfants . s'il ne veut rien faire pour lui , il faut qu'il le fasse pour eux car eux ont besoin de lui .
malheureusement , l'alcoolisme est souvent la partie visible de l'iceberg , le mal est souvent plus profond et là , c'est souvent difficile d'en sortir seul .
je ne sais pas si je t'ai été d'une aide particulière , je ne pense pas , mais saches que tu as tout mon soutien , et j'espère que la situation s'arrangera , même ça prend beaucoup de temps .
courage
73 ans 3528
Mon grand-pere l'etait. Apres plus de dix ans d'alcoolisme, et toutes les consequences que cela peut avoir, ma grand-mere, un soir de desespoir (elle couchait les enfants tres tot et sortait avant qu'il rentre pour ne revenir qu'une fois qu'il dormait...) s'est confiee a un pretre, seul dans une eglise qu'elle avait vue encore allumee. Il lui a parle de la croix bleue (un genre d'alcoolique anonyme protestant, d'apres ce qu'elle m'a dit). Quelques jours plus tard, elle a trouve le courage d'en parler a mon grand-pere. Il est alle a une reunion... Et de ce jour la n'a plus rebu une seule goutte d'alcool, jusqu'a la fin de sa vie.

Ma grand mere depuis ce jour et aujourd'hui encore ne boit pas non plus d'alcool et n'en a jamais eu a la maison.

Elle n'en parle qu'a demi-mot, mais je crois qu'elle a vraiment vecu des annees horribles a cause de cette maladie. Pour elle, il etait hors de question de rompre son engagement vis a vis de son mari. Et meme s'ils vivaient plus en colocataires qu'autre chose, elle est restee, car elle se savait etre son soutien.

Ca parait romantique, dit comme ca, mais il ne faut pas oublier les consequences sur leurs enfants, qui sans etre dramatiques, sont pourtant bien presentes. J'ai peur d'etre tres dure en disant cela, et j'espere ne pas rendre ton desarroi plus important, mais je pense qu'il faut etre bien conscient qu'on ne peut pas proteger des enfants de l'alcoolisme de leur pere. Tous les stratagemes ne font probablement que rassurer les adultes.

Cela va devoir entrer en compte dans vos, surtout tes, choix futurs. Je ne saurais que trop t'encourager de te tourner vers des professionnels qui connaissent cette dependance. Pour du soutien, pour pouvoir faire face petit a petit...

courage, on ne peut pas savoir comment cela va se passer, et il faut esperer que ton mari ait rapidement ce declic salvateur.

:kiss:
56 ans Out of Africa... 4355
mamisha a écrit:

Ca parait romantique, dit comme ca,

:kiss:


Non, ça ne me paraît pas romantique du tout, plutôt bien triste.

J'ai aussi une personne alcoolique dans mon entourage et les conséquences sur les enfants sont désastreuses. Le monde à l'envers : ce sont les enfants qui prennent soin du parent au lieu de vivre tranquillement leur vie et qui en plus culpabilisent parce que la personne continue à boire !

Alors, mon avis personnel est que si la personne ne veut pas s'en sortir, tant pis pour elle, moi je ne me laisse pas culpabiliser (non, tu n'es pas responsable de l'alcoolisme de ton mari Pomedereinette : sûrement pas !) et je m'en vais avec les enfants.
Je pars du principe que je suis responsable de mes enfants pas d'un conjoint ADULTE.
Bon courage
249
Câline a écrit:
mamisha a écrit:

Ca parait romantique, dit comme ca,

:kiss:


Non, ça ne me paraît pas romantique du tout, plutôt bien triste.

J'ai aussi une personne alcoolique dans mon entourage et les conséquences sur les enfants sont désastreuses. Le monde à l'envers : ce sont les enfants qui prennent soin du parent au lieu de vivre tranquillement leur vie et qui en plus culpabilisent parce que la personne continue à boire !

Alors, mon avis personnel est que si la personne ne veut pas s'en sortir, tant pis pour elle, moi je ne me laisse pas culpabiliser (non, tu n'es pas responsable de l'alcoolisme de ton mari Pomedereinette : sûrement pas !) et je m'en vais avec les enfants.
Je pars du principe que je suis responsable de mes enfants pas d'un conjoint ADULTE.
Bon courage


Pour l'avoir vécu enfant, je crois que je ferai le même choix. Partir avec mes gosses sous le bras. Mon mari le sait.
S
89 ans 4951
Pomdereinette tout d'abord :kiss:

Mon père était alcoolique. Je sais qu'il ne l'a pas été toujours et que mes parents ont connu un peu de bonheur avant, mais à ma naissance il avait replongé. Je n'ai connu que cela, les disputes, les problèmes d'argent. Mon père n'étais pas violent, mais quand il était alcoolisé il ne contrôlait pas son langage et il m'a dit des horreurs. Il n'a jamais voulu se faire aider car il n'a jamais voulu admettre son problème. Je sais que si ma mère était partie il aurait sombré dans l'ivrognerie.

Je n'aurais pas voulu que ma mère parte avec nous car ma mère était psychologiquement instable et violente par moments, donc malgré tout j'ai des bons souvenirs avec mon père.

Mon père était un alcoolique, mais j'ai quand même eu quelques bons moments avec lui. Il était doux et quand il était sou il partait dans la chambre et ne nous embêtait pas à part quelques fois.

Donc je ne sais pas comment est ton mari. Je sais que je n'aurais pas pu épouser quelqu'un qui avait un problème avec l'alcool car j'ai une attitude de rejet vis-a-vis de cela. Mais comme je l'ai dit dans un autre post, pour moi la dépendance à l'alcool de mon père est équivalente à celle que j'ai eu et que j'ai encore parfois avec la nourriture. Simplement que j'ai choisi la nourriture car c'est celle qui implique le moins les autres.

Bien sûr que tes enfants doivent être protégés et je pense que tu le sais ayant subi l'alcoolisme de ton père. Je ne sais pas ce qui peut marcher pour ton mari, c'est vrai qu'il doit avoir envie d'arrêter. Tu dis qu'il a arrêté de boire pendant un moment, tu peux lui reparler de cette période. Mon père a cessé de boire du jour au lendemain quand il a eu son cancer, pendant les 18 mois qu'a duré sa maladie, j'ai découvert un autre homme, tout en sachant qu'il était condamné (pas opérable). Je ne sais pourquoi quand il a su qu'il était condamné il n'a plus ressenti le besoin de boire, mais cela me rend triste tout ce gâchis.

C'est une leçon que j'ai tiré de la vie : ne pas attendre d'être condamné pour agir et profiter de la vie.

Pourrais-tu te renseigner auprès de ton médecin s'il existe une association de proches de personne alcoolique ?

:kiss: :kiss:
60 ans Région parisienne 2154
J'ai pris RV avec mon médecin, homéopathe, pour lui en parler. C'est dur, déjà, de regarder la réalité en face. Dès que, comme en ce moment, il maîtrise sa consommation, je me reprends à espérer, à me dire que j'exagère.

Je ne le lâcherai pas pour que lui aussi reconsulte.

Je ne veux pas le quitter. Ma mère disait à mon père : je vais partir, les filles sous le bras. Toute mon enfance je me suis attendue à ce que mes parents divorcent.

Il n'est pas question pour moi de lâcher l'autre s'il va mal. A la stricte condition bien sûr qu'il ne s'en prenne jamais aux enfants. Mon père alcoolisé était violent, pas lui. Mais sans sa dose je vois bien qu'il devient irascible, et qu'il voit le monde en rose après.

Je suis hyperphagique. La dépendance je connais. Je me suis aussi souvent dit qu'au moins mon addiction ne détruisait personne d'autre que moi...

Merci à vous. Le dire ici était pour moi une étape importante. Admettre qu'il y a, que nous avons, un problème. Je ne me fais pas d'illusion : on n'est pas par hasard conjoint(e) d'une personne alccolique.

Le plus dur, c'est que je sais qu'il me faut travailer sur moi, au lieu de vouloir pour lui, comme j'ai tant vu ma mère le faire.

Mon père aussi s'est arrêté de boire quand il s'est su condamné. Trop tard. Il en avait gardé une immense tristesse. Il disait que sans alcool la vie était sans reliefs. Avec le recul je me dis que j'étais trop jeune. Et protéger mes enfants c'est aussi veiller à ce qu'ils ne deviennent pas nos confidents.

Quelqu'un m'a dit un jour : mieux vaut un père alcoolique que pas de père du tout. Ma seule certitude c'est qu'il nous aime. Même si ça ne suffit pas à combler ce qui manque.

Putain que c'est compliqué !
56 ans Out of Africa... 4355
Pomdereinette a écrit:

Quelqu'un m'a dit un jour : mieux vaut un père alcoolique que pas de père du tout. .

!


Mon père est mort lorsque j'avais un an et non, je n'aurais pas "préféré" avoir un père alcoolique. :?

Le problème de ta mère est qu'elle faisait du chantage, en vous impliquant, pour manipuler ton père.

Ceci étant dit, tu me semble très lucide et courageuse.

Bon courage et bonne chance
S
89 ans 4951
Pomdereinette, je te comprends, comme je te l'ai dit mon père n'était pas violent et j'ai de meilleurs souvenirs avec lui qu'avec ma mère.

De toute façon tu choisis ta route et tu as l'air d'être très consciente de ce qu'il faut faire pour protéger tes enfants. Si tu as un accompagnement avec quelqu'un qui connait la problématique cela sera bien pour tes enfants.

C'est très difficile ce que tu vis et j'ai choisi un homme qui boit très peu. Une de mes soeurs a épousé un homme qui boit trop, mais sans être alcoolique je dirais puisqu'il peut ne pas boire la semaine. Son homme est un gentil mari et un gentil père, la situation n'est pas parfaite, mais qui peut dire qu'une situation familiale est parfaite ? C'est un problème complexe et je suis sûre que tu es consciente qu'il y a une limite à ne pas franchir et que peut être qu'un jour tu devras prendre une décision radicale, mais cela ne sert à rien de prendre cette décision si tu n'es pas prête.



:kiss:
77 ans bourgogne 393
j'ai été mariée a un alcoolique,je l'ai quitté mais ce n'est qu'apres que j'ai compris que je ne pouvais pas grand chose pour lui! On ne doit pas subir l'alcoolisme d'un autre(ou toute addiction qui fait perdre le controle de soi).NE pas savoir qui on aura en face de soi en rentrant n'est pas acceptable...........meme un homme peut comprendre...mon histoire est ancienne ,mais si c'etait maintenant je crois que je le filmerai ivre pour lui montrer a jeun de quoi il est capable!
B I U