magasa a écrit:je vais essayer de développer aussi ma réponse.
il m'a semblé comprendre qu'ancestralement, ces pratiques répondaient à des rituels de méditation, dépassement de l'esprit sur le corps, et les personnes qui le pratiquaient étaient arrivées à un stade de réflexion très intense.
mais l'utilisation mercantile de ces pratiques me semble complètement hors sujet par rapport à la quête spirituelle de base.
et je ne parle pas ici du fait que ce n'est pas mon truc de voir des corps percés , contorsionnés, étirés, abimés.
et enfin, chacun est libre de faire ce qu'il veut avec son corps, du moment qu'il ne nuit pas à son prochain.
je comprends ce que tu veux dire, magasa, mais les primitifs modèrnes sont un courant la spiritualité et la recherche des limites de soi et de son corps sont d'une importance primordiale... je ne parle pas de la minette de 15 ans qui veut un papillon sur l'épaule gauche parce que ça sera joli à la plage, ni des ados qui s'automutilent pour exprimer un mal-être...
il s'agit là de personnes qui ont une démarche se ratachant aux pratiques tribales d'initiation, arguant justement le fait que dans notre société occidentale, nous n'avons plus de rites de passage entre l'état d'enface à adolescence, adolescence à âge adulte, de petite fille à femme nubile, puis femme mariée...
le fait est que les limites sont floues pour tout le monde, et ce qui engendre pas mal de soucis à nos ados : le passage à lâge adulte, c'est quand ? quand on a le bac ? quand on atteind la majorité légale ? quand on s'assume finanicèrement ? quand les études sont finies ? quand on quitte le domicile familial ? quand on fonde soi-même une famille ?
des personnes ont éprouvé le besoin de se fixer elles-même des paliers à franchir, exprimés dans la connaissance de sa propre spiritualité, et mise en témoignage par des marques corporelles qui sont une façon d'afficher son évolution aux yeux de la société ou du groupe auquelles elles appartiennent, une façon aussi pour soit-même de fermer la porte, de se dire "je suis passé au niveau supérieur" et de ne pas revenir en arrière...
a*il ne s'agit pas là de considérations esthétiques ou liées aux "contraintes" de la mode... on se place là en dehors du débat "pour ou contre les tatouages parce que c'est beau, c'est pas beau, c'est un suicide social..." ;)
enfin, j'essayais d'en montrer un autre versant, pas forcement le plus connu, mais pas forcement le moins noble...
personnellement c'est une démarche qui me touche dans le sens où oui, je suis percée ( moins qu'à une époque cependant) et je suis (très) tatouée, et que les tatouages m'ont, moi, permi de dépasser mon plus gros soucis existenciel : en me faisant tatouer pour la première fois à l'âge de 23 ans, alors que j'étais encore étudiante, mais plus chez ma mère, en couple mais pas mariée, parfois dans le monde professionnel, parfois non, majeure offiellement mais encore en construction, donc sans savoir comment me positionner au sein de notre société, je suis donc passée, en me faisant tatouer, du statut de "grosse" à celui de "tatouée"... même si aux yeux des gens ça ne changeait rien puisque le tatouage était caché (comme tous les autres qui ont suivi), en tout cas j'ai franchi personnellement une étape, mentalement, qui m'a permi de me révéler et de m'épanouir...
je ne sais pas quand je suis devenue une femme (permières rêgles ? premier rapport ? premier orgasme ? vie de couple ? pacs ?), je ne sais pas quand je suis devenue adulte (18 ans ? fin des études ? premier emploi ? indépendance financière ?), mais je sais que j'ai cessé d'être "grosse" le jour où je suis devenue, de ma propre volonté, "tatouée".... j'ai franchi une étape cruciale pour moi en dépassant les limites de mon corps, en me faisant un magnifique cadeau...
attention, je ne dis pas que la solution pour se sentir bien, c'est de se faire tatouer, attention, j'ai jamais dis ça !!! mais ça a été mon déclic, ma solution, mon cadeau, et mon éveil à ma propre existence...
Dernière modif par le 6637j; modifié 1 fois