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Affaire Pinoncelli : Qu'en pensez vous ?

37 ans 92 / 69 5897
Je relate brivement les faits
(Beaubourg demandait 200 000 euros + 1 an de prison avec surcis)

L'artiste Pierre Pinoncelli, 77 ans, a été arrêté et placé en garde à  
vue après avoir ébréché à coups de marteau, mercredi 4 janvier, vers 11 h 30, une oeuvre de Marcel Duchamp installée au Centre Pompidou, dans le cadre de l'exposition Dada. « Le dommage n'est pas irréparable », précise le service de communication du Centre, dont les responsables ont porté plainte pour dégradation.
Ils parlent en connaissance de cause : La Fontaine de Marcel Duchamp a déjà été restaurée après avoir subi une première fois les foudres de M. Pinoncelli, le 24 août 1993, lors d'une exposition au Carré d'art de Nîmes. L'artiste s'était tout d'abord soulagé dans la sculpture, un urinoir industriel posé tête-bêche, par rapport à son installation d'origine.
Duchamp avait vainement tenté d'exposer sa pièce en 1917, à New York, sous le pseudonyme de R. Mutt, qui évoquait le nom d'un fabricant local de matériel de salles de bains. La sculpture fut refusée par le jury.
Duchamp s'en expliqua dans un entretien publié en 1961 : « Les motifs pour refuser l'envoi furent les suivants : 1. Son envoi était immoral et vulgaire. 2. C'était un plagiat, ou plutôt une simple pièce commerciale ressortissant à l'art du plombier. A cela, M. Mutt répondit que sa fontaine n'était pas immorale puisqu'on pouvait chaque jour en voir de semblables exposées dans tous les magasins d'installation de bains et autres objets de plomberie. Sur le second point, M. Mutt fait remarquer que le fait qu'il eût modelé ou non la fontaine de ses propres mains était sans impor tance, l'important était dans le choix qu'il en avait fait. Il avait pris un article courant de la vie, et fait disparaître sa signification habituelle sous un nouveau titre et, de ce point de vue, avait donné un sens nouveau et purement esthétique à cet objet... »
M. Pinoncelli a déclaré qu'il rendait « sa dignité à l'objet, victime d'un détournement d'utilisation, voire de personnalité ». La miction était bénigne, mais l'artiste avait cru déjà nécessaire de briser le mythe à coups de marteau : « Etre redevenu un simple objet de pissotière après avoir été l'objet le plus célèbre de l'histoire de l'art... Son existence était brisée... Il allait traîner une existence misérable... Mieux valait y mettre un terme, à coups de marteau... Pas du tout un geste de vandale, un geste charitable, plutôt... »
Le tribunal de Tarascon avait condamné, le 20 novembre 1998, M. Pinoncelli à une amende de 45 122 euros.
L'affaire était même devenue un cas d'école pour les juristes. Interrogé par Le Monde, l'avocat Bernard Edelman estimait que le tribunal avait « rendu un jugement très intelligent, en condamnant Pinoncelli pour «parasitisme de la gloire?. En brisant un urinoir célèbre, il cherchait à s'accaparer la notoriété de l'artiste qui y avait apposé sa signature. »
M. Pinoncelli est un habitué : des actions, au sens artistique du terme, il en a produit plus de 70, depuis 1963. On lui doit, en 1969, un « attentat culturel contre Malraux » : il avait, armé d'un pistolet à eau, aspergé le ministre de peinture rouge lors de l'inauguration du Musée Chagall de Nice. En juin 1975, il avait braqué avec un fusil, mais sans munitions, les locaux de la Société générale, toujours à Nice. Il s'agissait alors de protester contre un jumelage entre Nice et Le Cap, en Afrique du Sud, alors sous le régime de l'apartheid. L'artiste n'a peur de rien, l'homme est entier. Presque : en juin 2002, dans un musée de Cali, en Colombie, il s'est tranché un doigt avec une hache en signe de solidarité avec Ingrid Betancourt. Il s'agissait de partager la violence faite à l'otage retenue par les FARC.
Plus prosaïquement, La Fontaine de Marcel Duchamp n'existe plus depuis 1917, date à laquelle l'original s'est perdu. Les huit versions aujourd'hui disponibles sont le résultat d'une édition réalisée par l'artiste et le marchand italien Schwartz en 1964. La dernière disponible sur le marché a été vendue à un collectionneur grec en 1999, pour l'équivalent de 1,6 million d'euros.

Source : Le monde

Et vous qu'en pensez vous ?

Etes vous outré ?

Pensez vous aux implications dans l'art ? les arguments que l'on peut en tirer ?

une modification de l'art ?

Je rappelle pour ceux qui ne connaissent pas, voilà une photo de l'urinoir de Duchamp
http://ccpoorthuis.be/upload/groot/2006061315423571.jpg

Et le site internet de Pinoncelli :
http://membres.lycos.fr/pinoncelli/

Résultat du jugement
"Le tribunal correctionnel de Paris a condamné mardi, Pierre Pinoncelli 77 ans, qui se revendique de l'école de Nice, à trois mois de prison avec sursis et à verser 200.000 euros au titre du préjudice matériel pour avoir ébréché à coups de marteau une oeuvre de Marcel Duchamp, « La Fontaine », un urinoir industriel.
Il devra verser 14.352 euros supplémentaire au titre des frais de réparation au centre Pompidou, propriétaire de l'oeuvre.
Tous les jours un peu plus nous rendons hommage dans notre beau pays de France à Kafka et à Ubu roi, c'est dire si nous sommes un pays de haute culture.
On ne commente pas une décision de justice …(que personne ne ricane ou je fais évacuer la salle) aussi lisez simplement le texte qui suit; un petit texte écrit avec le Père et la Mère Noël, la nuit du 24 décembre 1998, devant un feu de cheminée où Pierre Pinoncelli avait mis ses souliers
."
45 ans ici et ailleurs 4571
je pense que l'art est une maniere de chacun de s'exprimer, et que les gouts diffèrent d'une personne à une autre, donc que l'art est une affaire de gouts...

maintenant nul n'est autorisé de detruire une creation d'un autre si ce n'est pas de son gout! sinon il y a bon nombre "d'oeuvre d'art" que j'aurai explosé à la dynamite!!!!
P
40 ans Nice 21965
ce monsieur Pinoncelli n'est certainement pas un artiste, c'est un grand malade jaloux de la reussite des autres (meme si je comprend pas trop comment on peux considerer un urinoir comme une oeuvre d'art mais ca c'est personnel comme avis)

il devrait plutot etre soumis à une expertise psy qu'autre chose
B I U