J'ai effectivement toujours essayé de concilier RA et anneau.
:arrow: Pour aborder le sujet, je pense qu'il faut d'abord souligner ce qui va être différent et peu compatible avec une RA traditionnelle.
Aller vers une chirurgie de l'obésité, aller vers une réduction d'estomac, que ce soit un anneau, une sleeve ou un bypass, c'est avant tout accepter la base de cette opération, c'est à dire aller vers une réduction extrêmement importante de ses portions. En gros, les portions vont se trouver réduites à la moitié, voire au tiers de ce qu'elles étaient au départ.
La réduction des portions va aussi nécessiter que l'on porte attention à la nécessité de manger assez de chaque nutriment. En particulier, il faut manger assez de protéines. C'est un aspect que particulièrement les végétariens doivent prendre en compte. En effet, pour avoir une ration protéique suffisante seulement avec des céréales et des féculents, il faudrait en manger un volume trop important. Il faudra donc compléter avec des protéines de lait ou de soja (trouvables en poudre de protéines pures). Il faudra aussi avoir recours au poudre de protéines chaque fois que, quelque soit le motif, on ne peut pas avaler quotidiennement 150g de viande (pesé avant cuisson) + 60 cl de lait ou laitage. La viande peut effectivement passer très mal.
Pour manger assez, il faudra respecter assez impérativement la nécessité de faire au moins 3 repas (sans boire pour éviter que la boisson ne prenne la place des aliments) et plusieurs encas, liquides ou solides. Et bien sûr, boire entre les repas, donc organiser sa journée en fonction des contraintes alimentaires.
Suivant l'opération, certains aliments ne passeront plus. Impossible de prévoir à l'avance exactement lesquels, ils varient avec chacun. Avec l'anneau, quand il est serré, ce sont en général les aliments fibreux qui ne passent plus (viandes rouges grillées particulièrement, mais aussi légumes, ex les carottes rapées mais également les pattes...)
Enfin, la chirurgie est une contrainte de tous les jours et ne connaît pas la parenthèse des week-end. C'est aussi un aspect auquel il faut réfléchir
:arrow: Par contre, la chirurgie va au contraire obliger de prendre en compte 2 points qui eux se retrouvent dans la RA.
L'opértation va ainsi obliger à prendre largement son temps en mangeant, sous peine de risquer régurgitation et vomissement. Il faut donc impérativement mâcher et analyser ses sensations de satiété.
Mais la réduction des quantités doit aussi amener à réfléchir sur la manière de gérer son stress autrement que le nez dans le frigo ou dans les placards. Cer aspect est particulièrement important dans la sleeve et dans le bypass. Toutefois, avec l'anneau, les aliments gras et/ou sucrés pourront continuer à passer sans aucun problème. Il y a donc aussi un risque que les compulsions dévient vers ce type d'aliment. Prendre en compte l'aspect psy des troubles de l'alimentation va donc être très important pour gérer les conséquences de la chirurgie sur l'alimentation. Ne pas réagir et aller vers une alimentation grasse et sucrée sera au contraire encore plus dévalorisant. Encore faut-il que l'équipe qui suit le patient insiste sur cet aspect, ce qui n'est pas systématiquement le cas.
:arrow: Enfin, il faut aborder l'aspect satiété. Il existe deux types de satiétés.
La satiété de remplissage, celle que recherche les hyperphages comme les boulimiques vomisseurs. Autrement dit, la recherche des quantités limites que l'on peut manger, ou dépasser celte limite et vomir. Cette satiété, c'est l'impression "d'en avoir jusqu'à la glotte"
La satiété modérée, somme des rassasiements partiels éprouvés après chacun des plats qui composent un repas, pour arriver à la satiété modérée ou sensation d'avoir assez manger jusqu'au repas ou à l'encas suivant.
Après une chirurgie de l'obésité, il faut impérativement respecter la satiété de remplissage, qui peut intervenir avant la satiété modérée, particulièrement quand on espace trop les différentes prises alimentaires. Mais avec un peu de persévérance, on peut trouver quasiment systématiquement la satiété modérée au cours de chacun de ses repas. Personnellement, la seule fois ou je ne l'ai pas éprouvée, cela a été dû à un blocage.
Une fois que ce cadre est posé, il est effectivement possible de concilier RA et chirurgie.
Les aliments exclus doivent être uniquement ceux qui ne passent plus, et encore, faut-il réessayer régulièrement les aliments qui ne passent pas, en mangeant plus lentement, en prenant des bouchées plus petites et plus longuement mâchées. En cas de bypass, il faut également "tapisser son estomac", autrement dit commencer pas un aliment qui passe avant un aliment qui passe moins. Même dans le cadre de l'anneau, il vaut mieux commencer son repas par des aliments qui passent bien avant de tenter un aliment qui passe mal. Un blocage est aussi un signal impératif de s'arrêter de manger. Mais, dans ce cas, la faim reste présente. Mieux vaut l'avoir quasiment calmée avant.
A condition d'accepter le principe de manger plus souvent, il est tout à fait possible d'arriver à la satiété modérée. Mais après tout, 4 repas par jour (dont le goûter), n'est pas un rythme totalement anormal et pourra devenir le bon rytme au bout de quelques mois. Personnellement, la seule limite que m'impose l'anneau est de manger moins, puisqu'il n'est pas serré. Je mange donc ce que je veux quand je veux, mais bien sûr dans les quantités imposées par l'anneau. Mais au bout de 2 ans, c'est plutôt à cause de nouvelles habitudes qu'à cause de l'anneau lui même. En effet, au bout de 6 mois à 2 ans, n'importe quelle chirurgie devient contournable, autrement dit on peut à nouveau manger plus.
En conclusion, l'énorme avantage de la chirurgie est d'aider la personne à réduire brutalement ses portions et donc à maigrir. Mais c'est une aide passagère. Au bout de 6 mois à 2 ans, c'est à la personne de prendre la main. Cependant, l'anneau permet, à travers un nouveau resserage, de prolonger ce délais, sans qu'il soit indéfiniment extensible. Mais cela n'est pas systématique
En suivant les conseisl d'Apfeldorfer sur la réduction des portions, (dans « Maigrir, c'est dans la tête » quitte à l'appliquer 2 ou 3 fois, on obtient, dans le temps, le même résultat. Bien sûr, l'avantage de la chirurgie va être de forcer à aller rapidement vers cette solution. A condition d'avoir préparé ce changement, et de l'accompagner, elle peut être une aide vraiment très appréciable. Conjuguer chirurgie et RA, va être aussi le meilleur moyen d'effectuer un passage en douceur vers la phase où la chirurgie sera moins active.