le bon couscous qui nous plaîîîîîît.
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Sopiké, c’est comme un fête qui s’mange entr’amis »
Gotainer
J’en ai parlé, et parfois vous me demandez : « Mais Yojik, tu nous parles tout le temps de ton couscous, on voudrait bien savoir comment tu le fais ».
La réponse est difficile parce qu’il n’y a pas une recette de couscous mais plusieurs. Par exemple, dans ma famille, on fait tous du couscous (sauf mon petit frère qui se contente de le manger). Et bien, y’en a pas un qui est pareil. Le couscous est un plat complet dans lequel on peut mettre à peu près tout ce qu’on veut, du moment qu’il y a des légumes et de la semoule. Autrement dit, le couscous, c’est plus un esprit qu’une recette.
Mais si vous voulez une recette, et bien voilà celle que je fais le plus souvent.
D’abord, il faut aller acheter quelques ingrédients. (Là, je vous les donne pour 6 personnes à peu près).
En premier, les légumes.
Pour un bon couscous, je les achète systématiquement sur un marché, si possible bio, plutôt qu’au supermarché, parce que ça a plus de goût (et aussi parce que je veux pas me faire démonter ma cuisine par la bande à José Bové).
Je prends, 4 ou 5 navets, 4 courgettes, 1 poivron (rouge ou vert, peu importe), 4 ou 5 carottes et parfois 1 oignon. Puis, j’achète aussi une grosse boite de pois chiche et quelques raisins secs, non sucrés si possible. Si pas possible, ça va aussi.
Tant que je suis sur le marché, j’en profite pour trouver des épices si j’en ai plus à la maison. Je prends du rhaz-el-anout et un peu de paprika ou de piment d’Espelette. Et je n’oublie pas d’acheter de l’harissa fraîche. L’harissa en tube n’est pas bonne du tout et pique beaucoup alors que l’harissa fraîche a plutôt un goût d’ail.
Ensuite, la viande.
Alors là, les avis divergent. Moi, en général, je préfère le servir avec des merguez ou des boulettes de viande plutôt que du poulet ou de l’agneau. D’abord parce que je préfère la viande grillée à la viande bouillie, parce que ça fait un bouillon moins gras et aussi parce que ça correspond mieux à ma manière de le faire. (Je vous expliquerai tout à l’heure pourquoi). Mais on peut faire du couscous avec toutes sortes de viandes, y compris du poisson (ou même si vous n’êtes pas intégristes du porc mais là, c’est un peu un péché).
D’abord, je commence par laver et éplucher les navets, les carottes, et l’oignon si j’ai décidé d’en mettre un. Par contre, les courgettes, je ne les épluche que partiellement avec un couteau « économe », de manière à les laisser zébrées. Puis je coupe tous les légumes en morceaux gros comme… une demi grosse boite d’allumettes. Le poivron je le coupe en lanières.
Puis, je fais revenir les courgettes (et l’oignon si j’en mets un) à part, dans de l’huile d’olive. Ensuite, je retire les courgettes. Puis dans mon couscoussier, je balance les autres légumes, les pois chiches (sans l’eau de la boite bien sûr), et je recouvre d’eau. Ensuite, j’y mets une grosse cuillère à soupe de rhaz-el-anout, et un peu de paprika ou de piment d’Espelette, ces deux dernières épices étant plus là pour la couleur que pour le goût. Bien sûr, j’oublie pas de mettre à peu près une grosse pincée de gros sel.
Ensuite, la semoule.
Vous entendrez parfois des gens vous soutenir que la semoule doit être choisie la plus fine possible. C’est ce que me dit ma mère. Personnellement, je fais toujours mon couscous avec de la graine « moyenne ». Ça donne un côté rustique qui me plait bien et puis ça me permet de signaler à ma mère que ça y est à mon âge, j’ai le droit de me rebeller.
Je mets la semoule dans un grand saladier (600 grammes pour 6 personnes).
Pendant, ce temps-là, je fais chauffer de l’eau (salée comme pour des pâtes). Quand l’eau est chaude, je la verse sur la semoule et quasiment aussitôt, je remue la semoule soit avec les mains (attention Madame, c’est chaud !) soit avec une cuillère en bois. Normalement, à ce stade, si vous faites ça à la main, vous devez en avoir plein, collée sur les doigts. C’est pas très grave, le tout est juste d’éviter d’avoir un bloc de ciment
Là, on peut passer à la cuisson.
Je dispose donc la semoule dans la partie supérieure du couscoussier, les légumes sont dans la partie inférieure dans leur eau qui commence à frémir. Je recouvre la partie supérieure du couscoussier et je règle le feu pour que l’eau bout mais pas à gros bouillons, l’objectif étant juste que le bouillon dégage de la vapeur. Je règle le minuteur de la gazinière sur 30 minutes et je le laisse se débrouiller tout seul. C’est d’ailleurs ça qui est bien, le couscous est un plat qui ne demande pas une grande attention.
30 minutes après, je retire la semoule de la partie supérieure et je la remets dans le saladier. Je jette un coup d’œil aux légumes et au cas où, je rajoute un peu d’eau de manière à ce qu’ils soient toujours recouverts. Je remue la semoule de manière à bien l’émietter, toujours pareil, soit avec la main soit avec ma cuillère en bois. Puis, je verse dans la semoule un demi verre d’huile d’olive, et je la mélange à la semoule. Bon OK, la semoule du couscous traditionnel se prépare avec du beurre rance mais d’abord faut aimer et ensuite c’est pas facile à trouver dans les magasins, le seul moyen est de le faire rancir soit même. (Sinon, vous pouvez aussi acheter du gi, c’est un sorte de beurre indien vendu dans une boite en fer mais c’est pas très facile à trouver).
Quand la semoule est bien séparée, je la remets dans la partie haute du couscoussier, et ça repart pour une demi heure de cuisson.
Ce cycle de cuissons émmietages, je le fais peut-être 5 ou 6 fois. Par contre, je ne mets les courgettes que pendant le dernier cycle sinon, elles se dissolvent tellement qu’on les revoit jamais. D’ailleurs, si vous vouliez y mettre du poulet il faudrait faire pareil parce que sinon vous ne retrouveriez que les os.
Quand c’est cuit, je remplis un bol de raisins secs et je les recouvre avec le bouillon des légumes et je passe le tout 5 minutes au cro-onde ou dans une petite casserole. Une autre solution proposée par Patty c’est de les faire revenir dans du beurre. A essayer.
Puis, dans un même bol, je mets deux ou trois cuillères à soupe d’harissa et du bouillon de légumes et je tourne un peu jusqu’à avoir une sauce rouge.
Ensuite, je sers directement dans les assiettes, mais sans amener le couscoussier sur la table.
Et puis, les bols de raisin et d’harissa sont mis sur la table et chacun s’en sert à sa convenance.
Et maintenant la FAQ
Monoamtp : « Yojik, tu utilises un couscoussier mais moi j’en ai pas ».
D’abord les couscoussiers ça se trouve partout. Moi je tiens le mien de ma grand’mère. Dans sa vie de couscoussier, il a du faire des milliers de couscous, j’ai toujours pensé que ça lui donnait des bonnes ondes. Mais si tu as la flemme ou pas la place d’avoir un si gros ustensile de cuisine, tu peux toujours faire les légumes de ton couscous dans une grande cocotte (sans la mettre sous pression) et faire cuire ta semoule comme indiqué sur le paquet. Pour ça, on te demande de mettre une quantité d’eau proportionnelle à la quantité de semoule, de la verser chaude presque brûlante sur la semoule et d’attendre que ça gonfle. Par contre, je te conseille de mouiller ta semoule en prélevant une partie du bouillon des légumes, ça lui donnera plus de goût. Et surtout n’oublie pas de l’émietter après et de lui ajouter l’huile d’olive. Le seul problème c’est ensuite de réussir à la servir chaude. Mais au cas où, un coup de cro-onde ça marche très bien.
Tigroutte : « Ça donne envie ton couscous mais franchement, je trouve ça un peu long à préparer ».
Ben pas moi. Les légumes sont épluchés en 10 minutes, la semoule préparée en 5, ensuite y’a plus qu’à mettre tout ça dans le couscoussier et puis revenir de temps en temps ajouter de l’eau et remuer la semoule. En plus, le secret du couscous est là. Faut le préparer à l’avance. Moi je le commence deux jours avant de le manger. En deux jours, je le fais cuire peut-être 5 ou 6 fois, peut-être même plus. Et le soir, je ne le rentre pas au frigo. Ça oxyde les légumes et le bouillon et ça donne encore plus de goût. Par contre cette méthode est à déconseiller si tu y as mis de la viande. C’est pour ça que moi j’en mets pas dans le bouillon. Rassure-toi ! Personne n’a jamais été malade en mangeant mon couscous.
Boreale : « Qu’est ce qu’on peut boire avec le couscous ? »
Ben déjà de l’eau pour faire passer, faut éviter. A moins de faire un régime. Parce que l’eau continue à faire gonfler la semoule dans ton estomac, et provoque deux impressions : celle de ne plus avoir faim d’un coup et la sensation que les boutons de ton pantalon ont une envie irrépressible de s’arracher et de se mettre sur orbite.
Par contre, tu peux ouvrir un vin de là-bas comme un ****-****** (je donne pas la marque mais ça commence par Sidi et ça finit par Brahim). C’est pas un grand vin mais vu le caractère un peu « réchauffant » du plat, un meilleur serait presque du gâchis. Sinon, un « Gris de Boulaouane » ça va pas mal aussi.
On peut boire aussi du thé, mais quelque soit la boisson choisie, faut pas abuser.
Thomasbellekeu : « J’aime la femmes rondes. Je voudrais être le loukhoum d’une femme ronde parce que j’aime LA femmes rondes ».
Je te conseille d’aller sur le site
http://www. jesuisunrelou.com/ . Tu devrais y trouver ton bonheur.
Sapho : « Ca a l’air bon mais ça fait beaucoup d’ingrédients à acheter ».
D’abord, c’est que des ingrédients pas chers. Ensuite si vous faites ça à deux vous pouvez vous répartir les taches. Par exemple, toi et ta copine (Teulèche ou Pégase, je sais plus) vous allez ensemble faire le marché. Toi tu vas acheter les carottes, les courgettes, le poivron, et Teulèche, l’oignon.
Rêv : « Moi je suis seule et ça fait beaucoup à manger après ».
C’est sûr ! Mais moi par exemple, vu que c’est un plat complet, je peux en manger ensuite toute la semaine, jusqu’à ce qu’il soit fini. Je le mets ensuite dans des barquettes hermétiques au frigo (une barquette pour la semoule et une pour les légumes) et je fais réchauffer avant de servir. Ca se réchauffe très bien au cro-onde. De plus, faire un couscous, c’est une très bonne occasion d’inviter un garçon qui te plait. Et quel homme serait capable de résister à l’appel du couscous ? Après, un fois qu’il sera alangui sur le canapé, un peu endormi par la digestion, à toi de passer à l’action. (Un dernier détail, les pois chiches ont tendance à exploser dans le cro-onde, donc couvercle obligatoire sur chaque assiette).
Lythys : « Moi quand je fais du couscous, c’est très liquide ».
C’est parce que quand tu le sers, tu mets trop de bouillon dans l’assiette. Le couscous n’est pas une soupe exotique. Faut juste mettre suffisamment de bouillon de légumes pour pas s’étouffer en le mangeant. Et puis, j’ai pas dit d’y ajouter de la vodka.
Sapho : « Est-ce que je peux remplacer la semoule par du chou et les légumes par de la charcuterie ? »Oui, tu peux. Mais dans ce cas, tu obtiens plutôt une choucroute. Après, fais juste attention de pas pédaler dedans.
Enody : « Est-ce que c’est bon pour les enfants ? »
Oui et ils adorent ça ! En plus, ça peut avoir un côté très comique si la bouche pleine vous jouez à celui qui dira le plus fort : « Mon Papa est pompier ! » ou « Patrice a pété dans la poubelle en papotant ».
Patty : « Et là chanson de Gotainer alors ? Elle disait qu’y avait rien à faire ».
Ben oui, mais là c’est pas de couscous en boîte dont je te parle. C’est de la magie de l’orient, le parfum des épices, le râle des dromadaires. Bref, le voyage dans ta salle à manger. Par contre, ça peut rester une fête entr’amis.
Dee : « OK le couscous c'est bon. Mais faudrait pas oublier que ça vient de régions du Monde dans lesquelles les hommes mangent dans le salon pedant que les femmes s'affairent dans la cuisine. Alors moi j'en mange pas. Et en plus je les merde, ces gros */*£#/*£#{z# exploiteurs de la femme.
Du calme Dee ! Quand tu manges un couscous chez toi, t’es pas obligée de respecter les traditions des autres pays.
Est-ce que quand tu manges de la paella, tu montes sur les tables en jouant des castagnettes ?
Quand tu fais des cannellonis, tu parles avec les mains ?
Et quand tu manges une banane ? Tu te pends d’une main aux plantes vertes, en te grattant sous les aisselles avec l’autre et en tenant ta banane avec un pied ?
PetitPaul : « Est-ce que je peux venir à votre couscous party de VLR, parce que j’aurez un petit truc à vous montrais. ».
Non PetitPaul. On met pas de petites saucisses de Strasbourg dans le couscous. Mais si un jour on fait un cassoulet, promis on t’appelle.
