Les amis,
j'ai honte de vous faire inquiéter...
je dois avoir un certain goût du mélodrame pour écrire des bêtises pareilles (c'est mon côté Mary Ingalls teinté de Clara la copine d'Heidi)
vous me faites tout chaud à l'intérieur tellement vous écrivez des choses gentilles et jolies rien que pour moi
hé, je vous le redis, ne vous en faites pas quand même, je suis certes très fatiguée
mais je risque pas de me tuer aujourd'hui, ça non, vraiment, y a pas de danger :
- j'ai une machine de linge à étendre
- j'ai pas rangé mon bureau
- j'ai encore pas fini de corriger un paquet de copies
- j'ai des livres à rendre à la bibliothèque municipale
- j'ai pas soldé tous mes congés de l'année dernière
- j'ai pas fait payer à Yojik un copyright sur sa signature (même que je ris à chaque fois que tu souhaites la bienvenue à un nouveau parce que quand même, c'est osé)
- j'ai pas encore réussi à lire le seigneur des anneaux
- j'ai pas écrit mon petit bout d'histoire dans le cadavre exquis
- ...
sanata a écrit:Que t'arrive t'il ?
Rien, pas grand chose, aucune bonne raison...
Yojik a écrit:si... c'est pas grave.
Et puis souviens-toi...
Après la pluie sous les draps, vient le beau temps entre les cuisses.
Nous on t'aime (et dans nous, y'a aussi moi).
...
mmm
Oui, je vais tâcher de m'en souvenir... et même je me souviens qu'un jour tu refermes tes bras sous les draps et tu découvres qu'il y a quelqu'un dedans entre les cuisses.
Ambre, Patty, Elphie, Greensleeves, Mamzelle_Emma, Katcal a écrit:...des tas de choses très gentilles, et même des choses belles poétiques, touchantes.
Merci vraiment,
vous savez, j'ai très honte de m'autoapitoyer comme ça.
Y a des jours comme ça où ç'que les émotions débordent...
quand j'aurais rempli tout un pot de confiture de larmes bien parfumée, c'est sur que la soirée crèpes sera bien la plus chouette, on rira comme des bossus et on chantera tout plein de chansons, et je vous emmènerai faire un tour au bord de la mer.
Boris Vian a écrit:Je voudrais pas crever
Avant d'avoir connu
Les chiens noirs du Mexique
Qui dorment sans rêver
Les singes à cul nu
Dévoreurs de tropiques
Les araignées d'argent
Au nid truffé de bulles
Je voudrais pas crever
Sans savoir si la lune
Sous son faux air de thune
A un coté pointu
Si le soleil est froid
Si les quatre saisons
Ne sont vraiment que quatre
Sans avoir essayé
De porter une robe
Sur les grands boulevards
Sans avoir regardé
Dans un regard d'égout
Sans avoir mis mon zobe
Dans des coinstots bizarres
Je voudrais pas finir
Sans connaître la lèpre
Ou les sept maladies
Qu'on attrape là-bas
Le bon ni le mauvais
Ne me feraient de peine
Si si si je savais
Que j'en aurai l'étrenne
Et il y a z aussi
Tout ce que je connais
Tout ce que j'apprécie
Que je sais qui me plaît
Le fond vert de la mer
Où valsent les brins d'algues
Sur le sable ondulé
L'herbe grillée de juin
La terre qui craquelle
L'odeur des conifères
Et les baisers de celle
Que ceci que cela
La belle que voilà
Mon Ourson, l'Ursula
Je voudrais pas crever
Avant d'avoir usé
Sa bouche avec ma bouche
Son corps avec mes mains
Le reste avec mes yeux
J'en dis pas plus faut bien
Rester révérencieux
Je voudrais pas mourir
Sans qu'on ait inventé
Les roses éternelles
La journée de deux heures
La mer à la montagne
La montagne à la mer
La fin de la douleur
Les journaux en couleur
Tous les enfants contents
Et tant de trucs encore
Qui dorment dans les crânes
Des géniaux ingénieurs
Des jardiniers joviaux
Des soucieux socialistes
Des urbains urbanistes
Et des pensifs penseurs
Tant de choses à voir
A voir et à z-entendre
Tant de temps à attendre
A chercher dans le noir
Et moi je vois la fin
Qui grouille et qui s'amène
Avec sa gueule moche
Et qui m'ouvre ses bras
De grenouille bancroche
Je voudrais pas crever
Non monsieur non madame
Avant d'avoir tâté
Le gout qui me tourmente
Le gout qu'est le plus fort
Je voudrais pas crever
Avant d'avoir gouté
La saveur de la mort...