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Les psys et vous

43 ans Bourg-en-Bresse 9
au sujet des psys, il n'y a pas de des bons psys (psychiatres et psychologues inclus).

Je voulais dire qu'il y a pas que des bons psys, c'est vrai
38 ans Nantes 49
eve01 a écrit:
Salut tout le monde, je peux un petit peu parler du sujet "les psys et vous" car je suis à la fois en dernière année d'études de psychologie et je suis également suivie par une psychologue sur Lyon. La problématique des TCA est extrêmement complexe et ne cède pas facilement même quand l'on comprend pourquoi l'on mange, quelles émotions, affects la nourriture permet de calmer. Je souffre d'un TCA moi aussi, je suis hyperphagique. Au jour d'aujourd'hui, après plus de 5 ans de thérapie, je ne peux pas dire que je suis guérie et je pense que l'on ne guérit pas au sens strict d'un TCA. J'ai plutôt appris à mettre en conscience ce que je cherchais à éviter par le recours à l'alimentation. Aujourd'hui, quand je sens que je mange plus que de raisons, je sais qu'une émotion comme la peur le plus souvent est là et j'essaye d'écouter, de réfléchir à quoi j'ai peur (ceci n'est qu'un exemple à travers toutes la palette des émotions qui peuvent nous assaillir et aussi un simple exemple des motivations qui peuvent me pousser à manger de manière excessive).
Je comprends les appréhensions qui peuvent être les vôtres au sujet des psys, il n'y a pas de des bons psys (psychiatres et psychologues inclus).
D'abord, je vous parle des psychologues, ils sont titulaires d'un Master universitaire (5 ans) de psychologie, après au sein de notre formation, nous prenons différentes voies selon nos affinités avec les théories psychologiques, certains psys seront plus formés dans une approche cognitivo-comportementale du psychisme, d'autres dans une approche psychanalytique de la vie psychique et enfin en psychologie de la santé. Voilà, les 3 grands courants auxquels nous sommes familiarisés au début de nos études de psy et dans lesquels ensuite nous nous spécialisons en fonction de notre appréhension de la psychologie humaine. Moi, je termine un Master en psychologie clinique d'orientation psychanalytique (je ne suis pas psychanalyste mais d'orientation psychanalytique). Ce qu'il est important quand on consulte un psy c'est de lui demander ou de savoir s'il est davantage en accord avec telle ou telle approche car sa pratique sera du coup totalement différente. Ensuite, il faut se demander si on préfère travailler avec un homme ou avec une femme thérapeute. Ensuite, les psychiatres ne sont pas formés en psychothérapie, c'est à dire que ce sont des médecins qui ont appris en faculté les causes psychiques, physiologiques des troubles psychologiques mais ils ne sont pas formés à la prise en charge et la conduite d'un suivi thérapeutique aussi certains pratiquent des suivis dont pour lesquels ils n'ont pas été formés et les résultats sont souvent peu concluants. Prendre en charge une personne souffrant d'un trouble psychologique, cela s'apprend, les psychologues sont formés à cela mais nous ne pouvons pas en revanche prescrire de traitements. Ensuite, les psys travaillent avec leur sensibilité et leur capacité d'empathie, nous ne sommes pas tous égaux à ce niveau là. L'important pour moi, c'est de faire confiance à ce que je ressens, si je n'ai pas d'affinités avec un psy, je change. Il y a des psys qui parlent peu, d'autres trop; je pars vraiment d'un principe qu'ils offrent un service et que ce qu'ils offrent peut me convenir ou pas. Je pense cela en tant que patiente mais aussi en tant que futur praticienne, ma personnalité, ma manière d'appréhender les problèmes, de parler peut convenir à certains mais pas à d'autres et cela je le comprends tout à fait.

Voilà, un peu mon avis sur le sujet des psys


Je trouve ton message vraiment très intéressant et très instructif.
Je pense comme toi. On ne guérit pas au sens strict d'un TCA.
Selon moi, une fois que la maladie est ancrée en nous, il nous est difficile de s'en débarrasser. Il faut accepter d'être malade pour mieux se faire aider. Je pense que l'on peut se stabiliser et apprendre à vivre avec (c'est ce que je fais). Je ne me fais plus d'illusions quant à une éventuelle guérison. J'ai du mal à croire que certaines personnes arrivent à remanger comme avant la maladie. Pour moi, cela me paraît tellement impossible. J'ai définitivement banni certaines choses de mon alimentation. Je sais qu'il y a des aliments que plus jamais je ne remangerai.
Mes suivis avec différents psys (psychologues et psychiatres) se sont avérés être des échecs. Pourtant, ces derniers étaient spécialisés dans les TCA. Je ne sais plus vers qui me tourner. Cela en devient décourageant. Il y a un CMP proche de chez moi, je ne sais pas si celui-ci me conviendrait.
Je te remercie d'avoir pris le temps d'écrire sur ce post.
60 ans calvados 16079
papille a écrit:
sandydidou a écrit:
papille a écrit:
sandydidou a écrit:
Moi aussi je suis découragée, et il ne s'agit pas de TCA mais de dépressions récurrentes (trouble de l'humeur unipolaire) avec TAG/TOC et je ne trouve que des prescripteurs qui ne font pas de psychothérapies...


Mais le prescripteur n'est pas forcément le psychothérapeute.
Cela implique peut-être aussi de s'engager dans une psychothérapie sans qu'il n'y ait de prise en charge.
Ou du côté du CMP peut-être ?


J'ai besoin de cohésion et d'unité, donc je préférerais que le prescripteur soit aussi le psychothérapeute.
Ensuite je suis tombée dans ma vie sur une "pseudo-psy" non médecin qui m'a démolie, j'en conserve peur et méfiance vis à vis de personnes qui n'ont pas une formation longue classique.
Enfin par principe et parce que je ne peux pas, je refuse d'envisager de payer pour un problème de santé qui a influencé mon existence toute entière. On ne demande pas à un cancéreux ou à un diabétique de payer pour son traitement que je sache ? Je suis dans un système où j'ai toujours cotisé pour ma couverture sociale (et en libéral c'est du très lourd), j'ai une ALD donc non, les thérapies non remboursées ce n'est pas pour moi.


D'accord.

Du côté des CMP, j'ai cru comprendre que certains pouvaient avoir un prescripteur psychiatre et un suivi avec un psychologue. (J'ai cru voir que Clau' avait ce type de suivi). A défaut que ça soit la même personne, c'est un travail mené en équipe qui peut peut-être apporter une certaine unité.

En tout cas je te souhaite aussi de trouver le soin dont tu as besoin.


Oui en effet je suis suivie par un psychiatre et une psychologue dans le même CMP.
Mais ça n'a pas été facile à mettre en place.
La psychologue est très agréable, du côté du psychiatre ça se complique dernièrement. Il m'a bien aidée à rester en vie à un moment où j'étais très limite mais là il me saoûle avec ses médocs ...
Je fais une overdose de traitements et j'ai une mère qui est décédée des suites d'un cancer de l'estomac (suite trop de chimie :roll: )

Entre toutes les pathologies que je développe depuis 1 an et les troubles dépressifs, j'en ai assez de prendre trop de trucs, alors quand on peut limiter hein :roll:
Car entre l'hypertension, la hernie hiatale, l'acné rosacée récidivante, les tendinites, bursites et arthrose,ça fait déjà un max de cachets si je les suis. :oops: (jelimite)
Je m'allège donc en anxyolitiques, je garde ça pour les cas extrêmes, une ou deux fois par an.
Sinon j'ai stoppé le thymorégulateur car au vu des bénéfices, je ne suis pas certaine que ça soit positif! (me suis faite d'ailleurs enguirlander à ce sujet) .
Au bout de 3 traitements sans effets concluants mais avec effets secondaires, j'ai choisi. La dépression chez moi est une fragilité que j'ai dorénavant (trop de chocs), je suis fragilisée; il me faut apprendre à la détecter quand elle arrive pour ne pas passer de l'autre côté.
Le tout est de trouver un toubib dispo quand on a des idées trop noires, ça n'est pas toujours facile.

D'où la question du psy prescripteur qui revient. A croire qu'ils n'ont que cela comme réponse à nous donner.
Du coup, je m'oriente vers les astuces alternatives (reiki, hypnose, etc pour me soulager des tensions instinctives que je ne maîtrise pas)
Malheureusement ça a un coût, pour le moment je peux en profiter un peu mais je sais que dans certaines années je ne le pourrais peut-être plus.

Courage les filles, c'est très compliqué de trouver le bon suivi (j'en suis à ma 6e année et avec le psy c'est moyen) :?
43 ans Bourg-en-Bresse 9
Merci tout d'abord à Lilly1985, ton post m'a fait plaisir et je suis également contente mon post t'a été quelque peu utile. Je reviens sur la question de la prise en charge psychologique des TCA et le problème pour trouver un bon psy (psychiatre ou psychologue). Pour avoir depuis plus de 5 ans, en thérapie, réfléchis activement sur mon TCA, ses causes, comment il s'était mis en place, pourquoi, ce qu'il me permettait d'éviter, de qui me poussait à manger excessivement...; je pense vraiment que beaucoup de praticiens même parfois ceux spécialisés en TCA ne peuvent imaginer la complexité psychique de ce comportement, en effet il ne s'agit pas seulement de trop manger, de manger de manière compulsive... même après avoir compris pourquoi je mangeais trop, quand je mangeais trop, avec qui... je ne suis toujours pas venue à bout de ce trouble. Je suis toujours impressionnée par la puissance de ce trouble, quand je sens une compulsion venir, tout de suite, je m'interroge sur ce qui se passe en moi, car il se passe toujours quelque chose en soi à ce moment et c'est là, je crois l'un des premiers points de compréhension, au moment où vient une compulsion il y a quelque chose en soi qui s'anime et qui est vécu par le psychisme comme quelque chose d'insupportable, de déstructurant et qui ne doit surtout pas advenir à la conscience; la prise alimentaire sert à échapper à ce qui nous traverse à ce moment là. Mes études et ma thérapie m'ont fait comprendre que l'alimentation est une solution que mon psychisme à trouver à un moment où je n'avais aucune autre solution pour me soulager mais le problème c'est que ce recours à l'alimentation a perduré bien que j'ai aujourd'hui d'autres solutions avec lesquelles me protéger. Le recours à l'alimentation est pourrait t'on dire une solution infantile, cela veut dire qu'en général, cette solution s'installe quand nous sommes enfants, les enfants n'ont pas les mêmes capacités défensives que les adultes et ils se défendent de la souffrance interne avec les moyens "du bord". Je me souviens très bien, quand enfant j'ai commencé à utiliser l'alimentation pour ne plus souffrir. Le problème, c'est qu'après, c'est systématiquement ce recours que j'ai utilisé pour me soulager, me sentir mieux au détriment d'autres solutions, d'autres défenses psychiques que je n'ai de ce fait pas développé. J'ai aujourd'hui 34 ans, j'ai fait une thérapie de plus de 5 ans, et je commence à utiliser d'autres solutions que l'alimentation quand je dois faire face à quelque chose de difficile ou même d'heureux.
Les TCA sont d'une complexité extraordinaire et je crois que souvent les praticiens sont loin, très loin, d'imaginer les ressorts psychologiques en jeu. Je crois que certains psychiatres n'ont pas accès à cette compréhension et c'est pour cela que leur réponse est médicamenteuse. Je discute souvent avec un médecin généraliste addictologue qui travaille dans un centre CSAPA en lien avec des assistants sociaux, des psychologues et psychiatres; il m'a toujours dit que les psychiatres ne savaient pas faire un suivi psychologique, ce qu'ils savent le dit-il souvent c'est prescrire.La réalité lui donne souvent raison mais certains se sont formés en psychothérapie et peuvent proposer un suivi thérapeutique.
Freud disait qu'il est mieux d'avoir vécu les choses pour les comprendre; bien sur qu'il n'est pas nécessaire de tout vivre pour comprendre les choses mais je sais que celui qui n'a jamais eu à lutter contre une compulsion, jamais eu à lutter de toutes ses forces pour ne pas manger, aura du mal à saisir l'ampleur de ce que vivent les personnes souffrant d'un TCA. Aussi il faut trouver des praticiens qui acceptent d'apprendre de leurs patients, c'est le cas de ma psychologue, je lui ai "appris" ce que je vivais, je lui ai décrit en détail ce que je vis quand j'ai une envie irrépressible de manger et du coup nous avons cheminé avec patience sans que jamais ne soit prononcé des paroles qui suggéreraient qu'il faudrait que je prenne sur moi, que je fasse des efforts, que je devais tirer des bénéfices de ce comportement...
Je suis très sensible également à l'aspect financier, cela a toujours été hyper dure pour moi de savoir que les psychologues ne sont pas remboursés et je comprends vraiment que à 50, 70 euros la séance certaines d'entre nous ne puissions pas nous le permettre. Je comprends que votre choix se tourne vers des psychiatres qui eux sont remboursés mais certains n'ont vraiment pas la formation pour de telles prises en charge. C'est vraiment un problème cette question d'argent; beaucoup de gens sont privés de soutien psychologique parce que financièrement ils ne peuvent pas se le permettre.
Du coup, les CMP sont sollicités pour des suivis mais pour avoir moi-même été suivie en CMP par une psychologue, faute de temps et de formation aussi, elle ne m'a pas été d'une grande aide.
Les formations en TCA pour les professionnels sont surtout orientées dans une perspective cognitivo-comportementale et c'est à mon avis, l'approche la moins à même de permettre de comprendre les ramifications psychologiques multiples, les causes multiples et la complexité d'un TCA.

En tout cas, c'est super de lire vos post et de partager avec vous mes expériences. Merci à toutes
60 ans calvados 16079
Sinon, je ne sais ce que ça peut donner, mais certains médecins du GROS sont formés aux TCA, ça pourrait être une piste aussi ?

A voir avec celles qui suivent la RA
43 ans Bourg-en-Bresse 9
Je suis allée sur le site GROS, j'ai lu le livre de Apfeldorfer "Manger en paix" et 2 de Zermati : "Maigrir sans regrossir, est-ce possible" et "Maigrir sans régime". Je trouve super l'approche que propose ces 2 praticiens. En effet, manger en étant conscient des signaux physiologiques et cérébraux de faim et de satiété c'est vraiment une tout autre démarche, je n'ai initié dans ma vie mais ce n'est pas toujours facile. J'essaye de manger en pleine conscience, d'être attentive aux signaux physiologiques de rassasiement et quand j'y arrive, je mange sans excès bien sûr. Mais cela me demande une énergie mentale très importante car à certains moments, je sens le signal de satiété mais je passe outre parce qu'en fait ce signal vient assez vite dans le repas et parfois je me sens frustrée je pense, pourtant je ne me prive d'aucun aliment mais ce rapport toujours très affectif avec l'alimentation, ces faims émotionnelles comme dit Zermati, c'est encore difficile à gérer. Sur le site GROS, j'ai vu l'annuaire des professionnels formés à cette approche et j'ai pensé en consulter un sur la région de Lyon, c'est une endocrinologue ou il y a une diététicienne un peu plus près de chez moi. J'hésite encore, non pas que j'hésite sur la démarche, je pense que la RA est vraiment une très bonne solution mais j'ai un peu peur encore de l'inconnu je crois car j'ai été tellement longtemps dans la restriction cognitive, et je pourrais dire que "ça je sais faire" maigrir avec ma tête, maigrir avec un régime qui te dit combien de grammes tu dois ingérer et puis stop mais là c'est une autre approche. Mais tu as raison ClauBreizhPolska certains médecins et psychologues du GROS sont formés aux TCA dans une approche RA et je pense que ces praticiens peuvent être des aides importantes dans une RA, pour sortir de la restriction cognitive, des régimes "équilibrés", des aliments "sains", des aliments "à éviter"... pour sortir de ce carcan dans lequel la politique de santé publique s'est engouffrée et nous rabat les oreilles "manger cinq fruits et légumes par jour, boire au moins 1,5 l d'eau par jour, éviter les aliments trop gras et trop sucrés, manger équilibré, bouger...". Depuis que j'ai lu les livres de Apfeldorfer et Zermati, je me sens moins coupable de manger selon mes besoins, mes envies parfois émotionnelles il faut bien le dire, mais refaire confiance à mon corps, à mes sensations de faim, de satiété, j'ai l'impression d'être plus sereine quand je me mets à table. Cependant, la faim émotionnelle comme dit Zermati est, quand je suis attentive à mes sensations, la faim la plus présente, je suis là au coeur de mon TCA, quand je mange vraiment selon mes besoins, je mange assez peu en fait mais mon hyperphagie rend cette tâche assez énergivore car naturellement j'aurai tendance à ignorer ces signaux de faim et de satiété, c'est vraiment un effort, je dois bien le dire mais malgré tout je m'accroche car je suis plus en paix avec l'alimentation depuis que j'essaie de manger en régulant ma prise alimentaire selon les signaux physiologiques.
60 ans calvados 16079
La faim émotionnelle, le problème de toute ma vie :cry: (sucré exclusivement)

J'ai lu Zermati, je comprends, j'adhère mais suis incapable de m'appliquer un seul des principes de R.A . :oops:

C'était mon petit HS ;)

Le but c'est de trouver le bon praticien, celui qui saura écouter sans nous balancer une méthode toute faite ou une pilule "anti-bobos" et nous aider à progresser dans le mieux-être. Peut importe s'il fait partie de telle ou telle école (psy classique, GROS, autre)
38 ans Nantes 49
Il est vrai que les psychologues ne sont pas remboursés. C'est pour cela, comme d'autres personnes, que je m'oriente vers les psychiatres. Les TCA sont très complexes à comprendre, et les médecins sont parfois peu compatissants envers leurs patients. C'est un véritable parcours du combattant pour trouver un bon praticien.

Je ne connais pas du tout la méthode de la Rééducation Alimentaire du GROS. Je ne sais pas si cela peut vraiment aider les personnes souffrant de TCA. Peut-être que cela dépend du trouble que l'on a.
60 ans calvados 16079


un peu de lecture ?
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