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38 ans 55
Bonjour,
Je vous écris car j’ai besoin d’échanger sur ma situation, sur mon poids… Je sais que ça n’est pas un forum de régime, et je ne viens pas parler perte  
de poids, mais jamais de ma vie je n’ai autant souhaité voir disparaître tous ces kilos que me pourrissent la vie.

Aussi loin que je me souvienne ils ont été là. Mon poids a été plus ou moins haut, variant au gré des régimes et des reprises, et même si ça a toujours été difficile, jamais cela n’avait été aussi handicapant. Il faut dire aussi que jamais je n’étais montée aussi haut… mais ces deux dernières années, l’arrêt du tabac, des soucis perso et professionnels ont fait exploser les chiffres. Durant un temps encore, je l’ai vécu assez sereinement (autant que possible en tout cas), mais cette dernière année, a été pour moi particulièrement difficile, j’ai l’impression de me prendre constamment mon poids en pleine figure, au point de le vivre comme un véritable handicap.

Cette année a été une succession de moments humiliants, de choses sympa auxquelles j’ai dû renoncer parce que mon poids m’en empêche ou parce que je n’assume pas qu’il soit mis en avant devant mes amis ou mes collègues : parcs d’attraction (impossible d’accéder à certain manèges, j’ai préféré décliner l’invitation que de vivre ça devant mes amis), ski (difficultés à trouver des chaussures et des vêtements adaptés, nécessité de donner son poids pour le réglage des skis), randonnée (je n’ai aucun souffle et aucune endurance)…, avion, avec un siège hyper serré et une ceinture qui ne fermait pas, même la renégociation de mon prêt immobilier a été une épreuve, quand, pour les assurances, j’ai dû donner mon poids à mon banquier…

J’ai même développé depuis quelques temps une phobie des médecins : suite à des remarques désobligeantes, voire carrément agressives de certains médecins que j’ai consultés, je n’ose plus consulter en cas de souci, j’ai peur qu’on me renvoie constamment mon poids comme cause de tous mes problèmes…

Physiquement aussi, c’est difficile, mon corps me fait mal, j’ai des douleurs aux genoux, les jambes lourdes, mal au pieds quand il faut rester debout longtemps… mes dernières analyses de sang n’étaient pas non plus très encourageantes (cholestérol et diabète à la limite de la normale). J’aimerai avoir un enfant, mais la dernière gyneco que j’ai vue m’a clairement dit qu’il était presque impossible et dangereux de tomber enceinte avec mon poids (150 kilos) et j’avoue que même si c’est possible, l’idée d’affronter le regard et les réflexions des médecins et personnels médicaux en tout genre durant ma grossesse me paralyse d’avance…

Bref je suis dans une période assez négative, l’approche de l’été et les perspectives de nouvelles sorties que je ne pourrai ou n’oserai pas faire me rend malade… Je n’en parle pas autour de moi, j’en suis incapable, je n’assume pas et je pense n’assumerai jamais, ce qui fait que même avec mes amis proches ou avec mon conjoint, je n’évoque ni mes angoisses ni mon mal être, je ne veux qu’une chose, c’est que tout ça reste invisible à leurs yeux, car j’ai l’impression de ne pas pouvoir supporter leur regard sur tout ça… J’aimerai être capable de leur en parler, même d’être capable d’un peu d’autodérision, pour me libérer de mes angoisses et les désamorcer mais ça reste un gros sujet tabou pour moi, je sais que si je leur en parle ils vont vouloir m’aider, pour eux la solution est forcément dans la perte de poids. Des personnes qui ne le vivent pas, je le sais par expérience, ne comprennent pas pourquoi la solution ne peut pas être tout simplement de perdre du poids…

J’ai l’impression de ne voir aucune solution, j’ai déjà plus que donné dans les régimes, je sais les dégâts qu’ils causent, ce sont eux qui m’ont amenée là où j’en suis, et pourtant plus que jamais je suis tentée d’y replonger pour espérer juste entrer un peu plus dans le moule de ce monde ou rien n’est adapté à ma morphologie et où je me sens de plus en plus exclue…

Et vous comment vivez-vous tout ça, avez-vous des conseils pour y faire face ? la solution est-elle dans un travail d’acceptation ? dans une nouvelle tentative de rééquilibrage alimentaire ? Franchement je ne sais plus…

Désolée de ce très long message, j’avais besoin de vider mon sac…
93 ans 9582
et avec ton compagnon, tu peux en parler ?

pour ce qui est d'avoir un bébé, il y a plusieurs cas ici de filles qui ont réussi avec un poids similaire.

maintenant, j'ai envie de te dire que vu l'état de souffrance dans lequel tu sembles être, tu devrais faire de toi ta priorité avant de penser bébé. Parce qu'une fois maman… ça risque d'être pire. Encore plus compliqué de s'occuper de soi…


et déjà juste le comportement des médecins pendant la grossesse, vu tes relations actuelles avec le corps médical…

maintenant y'a pas de solution miracle pour perdre du poids, peut être que tu y arriveras, peut être pas, mais quoi qu'il en soit il faut faire de toi et de ta santé ta priorité.
S
53 ans suisse 993
Hello je ne fais pas ton poids mais ej connais les "3 chiffres". Et je l'ai aussi mal vécu selon les périodes. Surtout niveau santé (opérations inflammations douleurs etc...). Comme toi un parcours avec l'arrêt du tabac les ennuis professionnels un divorce etc.


POur ma part l'idée de rééducation alimentaire (et je ne parle pas de rééquilibrage alimentaire) A été salvateur. J'ai enfin compris les idées de faim, de satiété, d'envies de manger émotionnelles. C'est un parcours long que je n'ai pas fait seule. Il existe des psy spécialisés, des groupe, des diététiciennes affiliées au gros (groupe de réflexion sur l'obésité et le surpoids).

Je en sais pas où tu en es dans ta vie, ton parcours pro etc.. Si tu fais du sport, si tu es active ou pas......tout cela entre en ligne de compte.
Il est possible d'améliorer sa santé et sa mibilité sans forcéement permet 50 kg. De toute façon tout le monde sait que perdre une grande quantité de poids rapidement c'est la reprise assurée dans 97% des cas.

Comment envisagés tu tout cela? Être maman c'est le grand job quand même, les nuits sans sommeil, la fatigue etc.....donc être bien dans sa peua avant si on peut ca aide. Courir après un petit bout, jouer à 4 pattes, l'emmener au manège.

Si ton objectif est de te sentir mieux dans ta peau tu peux commencer de suite. Avec des petites choses qui te font du bien, des activités, te mettre à cuisiner de bonnes choses si ce n'est pas le cas etc.

Les parcours de certaines ici notamment papille et sacral où je trouve sont très chouettes pour illustrer comment se sentir mieux sans passer par la case chirurgie ou régime.
34 ans La Ville Rose 2324
Je ne comprends ce qui te dérange dans l'idée que perdre du poids puisse être ( en partie au moins ) la solution.

De façon pragmatique, à moins que tu aies de l'arthrose, tes genoux te font sans doute souffrir à cause du surpoids ... Donc ce n'est pas réjouissant, quand on a un poids à 3 chiffres, maigrir devient très très difficile.

Après il faut identifier les causes de ta prise de poids ( activité physique, alimentation, dysfonctionnement hormonal ... ?? ) et commencer à bosser là-dessus. Si tu cherches des pro safe, essaie sur le site du GROS, même s'il s'agit d'un nutritionniste et demande lui conseil pour un généraliste.

Je comprends bien tes angoisses, elles font partie de mon quotidien aussi et je n'ai pas de solutions. Je crois qu'il n'y en a pas. Être gros est difficile à vivre sur quasiment tous les plans. Bon courage !
37 ans 1547
Je t'ai lue avec attention et j'aurais envie de te dire plein de choses.
J'ai pesé ces dix dernières années entre 114 et 165 kilos, j'ai connu une souffrance infinie avec mon corps et je vais aujourd'hui beaucoup mieux. Je pèse aujourd'hui un poids proche du tien mais je le vis mieux psychologiquement que lorsque j'en ai pesé 10 ou 20 de moins.

Il y a eu 2 ou 3 points cruciaux pour moi:
- être active dans une démarche de soins. Besoin de mettre du sens mais aussi d'agir pour réguler toute l'angoisse que mon obésité générait.
Pas sûre de maigrir (ce qui a été déclencheur de beaucoup pour moi) mais sûre d'avoir besoin de calmer la guerre intèrieure en moi quand il s'agissait de nourriture. J'ai mis du temps pour me lancer et j'ai commencé une rééducation de mon comportement alimentaire encore d'actualité. Me laisser le temps pour décider de démarches dont je ne suis pas sûre encore qu'elles m'apportent plus qu'elles ne me coûtent comme le régime et la chirurgie.

- que mon corps soit source de plaisir pour moi. En premier lieu qu'il cesse d'être source de douleurs physiques. Puis source de plaisir. La profonde tristesse de ne pas être autre/mieux que moi est allée de paire avec l'acceptation et une grande libération. ensuite s'est désamorcée très progressivement la honte. Et là beaucoup de choses sont devenues possibles. Pour moi comme avec les autres.
Aujourd'hui je profite beaucoup de mon corps dans des bonnes expériences et cela influe beaucoup le vécu global de mon obésité.

Pour les médecins comme toi j'ai vécu des moments difficiles qui m'ont fait éviter les soins. Pour m'aider à accéder aux soins dont j''avais besoin j'ai rédigé une lettre ouverte aux professionnels de santé en écrivant en adresse directe ce que j'attendais d'eux et ce que je refusais de leur part. Cette démarche très symbolique a donné une voix à tout ce que je me suis sentie incapable de dire et contrainte de subir et m'a donné un peu de courage pour me risquer dans les cabinets.

Tout ça ne règle ni le volume ni le poids de mon corps au quotidien, cela.n'empêche pas les gens de me stigmatiser mais ça a transformé ma façon de ressentir tout cela.

Ton message m'a touché. C'est important de pouvoir dire tout ce que tu dis là. Est-ce que l'écrire t'a permis d'apaiser, d'extérioriser ou de reconsidérer certaines choses?
52 ans Lorraine 4326
Bonjour Myrtille

j'avais juste envie de rebondir sur le fait que tu n'oses pas en parler avec ton entourage .
As-tu déjà envisagé d'aller en parler avec un professionnel ?
poser tes angoisses quelque part est très important , c'est apaisant .

Mon conjoint a une maladie handicapante et évolutive , j'ai vécu seule avec ça pendant des années , ce qui m'a valu de grosses angoisses . Je ne veux pas en parler à mes amies, peur d'attirer une certaine pitié .
A mon psy je peux tout dire , je n'ai aucune retenue , c'est mon moment à moi et après cette parenthèse je peux repartir dans la "vraie" vie .
Je peux bosser aussi sur ce à quoi ces angoisses me ramènent , et du coup cela aide à les apaiser .

Tu peux peut-être aussi bosser sur la valeur que tu te donnes, ce n'est pas parce que tu es grosse que tu dois te priver de certaines choses, on a la meme valeur que n'importe qui, du coup le droit aux memes plaisirs .

Pour les médecins :
- suis restée 15 ans sans voir de médecin ( meme pour mes angoisses ) car un connard de toubib m'avait bien mis dans la tete que quoi que j'avais, je n'avais qu'à maigrir .
- la dernière pro à qui j'ai eu à faire (gyneco qui vient de perdre 30 kg ...) je lui ai de suite dit "je sais je suis grosse mais vu qu'il n'y a pas de méthode miracle pour perdre du poids durablement, pas la peine d'en faire tout un plat" . ça se passe très bien entre nous :)
- y'a bientôt deux ans, une cardio m'a quasi promis une mort imminente , une demie-heure cauchemardesque . Cela ne se reproduira plus , j'ai eu le réflexe de prendre RV avec un cardio super gentil ( et au final je suis en pleine forme ) et je sais que maintenant , quand je verrai que si une consultation prend une mauvaise tournure , je l'interromperai immédiatement .


Ca va aller myrtille :)
S
89 ans 4951
je n'ai rien à rajouter à tout ce qui a été dit et bien dit par les autres intervenantes.

Juste pour te dire que je t'ai lu et que je pense que c'est positif que tu ais commencé à parler, ouvrir les vannes sur ce qui te fait souffrir.

:kiss: :kiss:
36 ans 77 (Seine et Marne) 48
Pffffiou, ton message est très touchant et donne envie de te faire un câlin de réconfort déjà :)

Pour ma part, j'ai un très bon ami à qui j'arrive à bien parler, sa soeur étant ronde aussi, il est concerné et sait comme sa soeur peut en souffrir. J'essaie d'en parler à de bonnes amies etc, selon les contextes, essaie de voir si tu as pas une amie proche pour en parler, même si des fois c'est plus facile d'en parler à des personnes moins proches, là où une psychologue est utile.

Je trouve le message de papille très très bien :)

Mais oui, parles ici, ça aide :) (moi ça m'aide alors que je fais principalement que lire les posts)
S
44 ans 114
Pourquoi t'interdire d'en parler ? Ton surpoids n'est pas une chose que tu puises garder secrète, un peu de soutien te ferait du bien.
Pour les médecins ils ne sont pas tous comme ça, même si oui, il y en a beaucoup. Tu pourrais attaquer de front "allo, je suis obèse et je cherche un médecin traitant qui ne ne passera pas son temps à critiquer mon poids..."
N'attends pas le jour merveilleux ou ayant perdu du poids tu pourras faire tout ce que tu veux, essaye de faire tout de suite ce qui te plait ou de découvrir tout de suite ce qui te plairait.
Il existe maintenant des formations au "retour au sport" pour former des profs prenant en charge ceux qui ne veulent pas devenir champions mais s'amuser ou reprendre une activité
physique.
Sinon pour te réconcilier avec ton corps et t'y sentir mieux tu peux aussi essayer des tas de choses selon tes convictions, par exemple (en vrac) : réflexologie, shiatsu,microkiné, ostéopathie, médecine chinoise, yoga, taï chi, hypnose...
Ose ouvrir des portes, tu trouveras peut-être plein de bonheur derrière.
V
48 ans 9
Bonjour Myrtille,

Oui comme l'ont dit les filles, ton message est très touchant et merci de t'être ouverte ainsi...

Une chose sur laquelle j'aimerais beaucoup t'encourager c'est vis à vis de ton mari et de tes amies : pourquoi ne pas essayer de t'ouvrir à eux sur ce que tu vis ?

Plus on s'enferme sur soi et pire ça devient, mais plus on ose s'ouvrir et être vulnérable, plus on trouve de l'aide, là où peut être on n'imaginerait pas.

Personnellement, à chaque fois que j'ai gardé les choses pour moi ça ne faisait qu'empirer et inversement, dès que j'ose être vraie, j'ai toujours une main tendue pour m'aider à aller de l'avant.
Je sais que ça demande beaucoup de courage mais si tu oses, tu verras que rien que d'en parler avec des proches tu te sentiras déjà mieux.
Et ça pourra être le point de départ de différents changements qui seront certainement plus faciles à vivre en étant entourée et encouragée par ceux qui t'aiment.

L'autre chose que j'aimerais t'encourager à faire, c'est de te procurer le livre "Un cerveau à 100%" du neurobiologiste Eric Bravermann.
Ce livre m'a révolutionné !! Il explique comment nos neurotransmetteurs du cerveau agissent et influencent sur notre corps et notre santé. Je crois que son contenu pourra énormément t'aider !

En tous cas je te souhaite beaucoup beaucoup de courage et j'espère que tu réussiras à sortir de cette mauvaise passe rapidement. Tiens bon !
40 ans 9
Bonjour à tous,

Je ne peux m'empecher de reagir a plusieurs remarques que j'ai relevé dans ce post et ses réponses, ainsi qu'un état étrange qui me surprend vraiment.

Pour commencer en tant que mère moi-même et extremement mal dans ma peau à cause mon poids je tiens a te signaler un point important ici dont personne ne parle. Tu es gêné par ton image à cause ton propre corps, pense maintenant a ce que se serait d'avoir un enfant, d'aller le chercher à l'école et de l'entendre subir les railleries de ses camarades parce que "sa mère est grosse" (et encore je reste polie, nous parlons d'enfants sans aucuns philtre de langage ici). Moi je l'ai vécue, c'est une humiliation des plus cuisantes, on a honte de soi et honte pour son enfant...mais pire encore on se rend compte que peut etre notre propre enfant a honte de nous lui aussi. Crois moi si tu n'es pas à l'aise avec toi meme devenir mère va entrainer pour toi une succession d'epreuve tant physique que morale que tu pourrais fort regrettés malheureusement.
Voilà pour mon conseil perso.

Ensuite dans les réponses j'ai relevés que tout le monde te demande, voir te conseil de t'ouvrir a tes proches sur ton etat.
Mais personne ne s'est dit qu'elle ne l'avais pas fait peut etre parce qu' elle ne le pouvait pas? Quand on est mal dans sa peau, déprimé ou honteux, parler aux autres de ce qu'on considère comme ses faiblesses c'est humiliant et effrayant. Personne ne veut etre un poids pour ses proches, personne ne veut voir ceux qu'il aime avoir "pitié" (car oui même si c'est rarement le cas on le ressent comme ca). Et surtout souvent on ne veut pas se heurter au mur d'incompréhension qui se dresse entre nous et le monde quand on évoque un probleme dit "simple" et qui appelle pour tout un chacun une réponse "évidente" comme "Alors il faut perdre du poid." Si c'était aussi facile personne ne serait gros, mais comme cela semble facile à ceux qui ne le sont pas, il parte naturellement du principe que notre état dépend d'une carence, d'un laisser aller, d'un manquement basique de notre part. Et personne ne veut avoir a se défendre contre ces accusations primaires tellement difficiles à réfuter dans leur simplicité.

Enfin une derniere chose qui me trouble, nombreux(se) ici se referent à leur corps comme à une entité propre, quasiment separé de sa propre personne. Comment dans ces conditions parler d'acceptation, de soulagement qd on arrive même pas a parler de "soi" mais bien de "son corps" comme un probleme a régler, une maladie à traiter? Je ne comprend sincèrement pas.
B I U


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