Le 10.05.04 Par celine7777

Anneau gastrique : l’expérience de Céline

Voilà ma petite histoire…

Introduction

Je n’ai pas toujours été obèse, mais j’ai commencé à me développer très jeune, et à devenir ronde et féminine à l’age de 10 ans.

Mon père me trouvait grosse, et bon passons les détails, m’a traumatisée du sport à jamais.

A 18 ans, je pesais 90 kilos pour 164 cm…

Mais très féminine et jolie, ça pouvait passer, bien que les français (particulièrement dans le sud) ne soient pas tolérants.

A cause de problèmes persos…vie sentimentale, études foirées…etc…etc.., j’ai commencé à grossir.

A ce moment là, je me suis mise en couple avec quelqu’un…

Cette personne refusait de me toucher, et c’est à peine si nous avions des rapports sexuels, car cette personne était « dégoûtée » de mon corps.

Je vivais des moqueries constantes, et me renfermais de plus en plus sur moi-même.

J’ai décidé de me prendre en main, et je suis partie en cure à Bondigoux : La Clinique du Château de Vernhes, clinique spécialisée dans le traitement des troubles du comportement alimentaire.

Là-bas j’ai appris beaucoup, et ainsi, j’ai commence a perdre du poids…8 kilos en 6 mois…pas beaucoup comparé à ce que j’espérais : je voulais tellement plus, je voulais une solution miracle…après tout, pourquoi est-ce si dur de perdre du poids ???

C’est si facile d’en prendre !

Mais je me rappelais mes leçons à Bondigoux, et qu’il vaut mieux perdre lentement et sûrement, que vite, et reprendre le tout plus 15 kilos extra en 6 mois.

Bref, je m’y tenais.

Seulement, je n’avais aucun support, et j’ai du affronter les remarques de mon partenaire, de ma mère, de tous les gens autour de moi :

  • « Hé ben, tu bouffes encore ? ce n’est pas comme ça que tu vas maigrir ! »
  • « Bon, alors combien t’as perdu cette semaine ? rien ? quoi ? Ca a servi à quoi qu’on t’envoies à Bondigoux alors ? »
  • « Décidément, t’es toujours aussi grosse, pas étonnant avec tout ce que tu bouffes »

Etc, etc, vous connaissez tous la chanson plus ou moins, j’imagine !

J’ai perdu tous les acquis que j’avais eu à Bondigoux, oublié les leçons. J’avais trouve le remède miracle : L’anneau gastrique.

Une petite opération, et hop, fini, plus possible de me gaver…

Et avec ça, je pouvais perdre 20 kilos en 3 mois… Si si, je l’ai lu dans un magazine.

J’allais maigrir…j’allais devenir normale !

Je me décide très vite (en 2 jours)…j’appelle une clinique au hasard des pages jaunes.

Je suis orientée vers un chirurgien, et voila, le rendez vous est pris.

La consultation dura 15 minutes, où le chirurgien m’a donné une brochure en plusieurs langues sur le « swedish band ».

Il me demande si je sais comment ça marche, si je sais ce que ça va me faire, il me dit que pendant 3 semaines après l’opération je ne pourrais manger que du liquide, et que après me faire poser l’anneau, je ne pourrais plus jamais boire de Coca-cola, ou autre boisson gazeuse.

Je lui dit que je suis super motivée, que je veux l’anneau coûte que coûte.

Il me dit d’accord, signe des papiers, et bizarrement, la même journée je passe un test cardio, plus prise de sang, plus test respiratoire, et je ne sais plus quoi d’autre.

Une seule femme tente de me dire que je ne suis pas apte à me faire poser un anneau.

Elle me dit que je ne suis pas assez grosse, et que c’est ridicule.

Mais les railleries de ma mère, et le désir de porter un pantalon taille 44 sont plus forts que tout.

J’ignore la dame, et continues.

Le rendez vous pour l’opération est pris pour dans un mois, et entre temps, je dois revenir a la clinique pour faire une fibroscopie.

La seule chose que j’ai à faire, c’est avoir un certificat d’un psy comme quoi je suis pleinement apte psychologiquement à me faire opérer.

Une « amie » a moi m’indique l’adresse d’une psy, cousine a elle, qui me fera le certif.

L’opération

Me voila la veille de l’opération, seule dans ma chambre…. J’ai peur, et il n’y a personne autour de moi…J’ai quitte mon partenaire, ma famille ne mesure pas du tout l’ampleur de cette opération (pas plus que je ne la mesure moi-même à vrai dire). Et je suis seule, face a mon destin.

Je suis rasée, (pubis, ventre…etc), et je dois prendre une douche à la Betadine.

Je ne peux plus manger ni boire après 22 h.

Je dors, et le lendemain matin, c’est le grand moment…

Je vois le chirurgien avant l’opération, et je me rappelle lui dire : « Et serrez le au maximum cet anneau, d’accord ??? Je le veux serrer au maximum ! »

Je tombe dans le trou noir de l’anesthésie, et la dernière chose que je vois, c’est le chirurgien tracer au marqueur une ligne horizontale entre mes deux seins.

Le réveil…J’émerge de l’anesthésie, et je souffre.

Je commence à pleurer…oh…pas longtemps…20 secondes, avant que je me dise « Ca fait trop mal, trop mal, je préfère mourir que de supporter ça », et je m’évanouis.

Je reprends conscience un peu plus tard, je suis transportée dans un couloir…on me ramène à ma chambre.

Il n’y a qu’un infirmier pour pousser mon chariot, et il ne peut pas m’aider à me mettre dans mon lit.

Je dois me bouger toute seule, et je me fais très mal au ventre dans l’opération.

Il s’en fout, s’en va, et moi, je suis dans mon lit, seule, j’ai mal, et je pleure.

J’ai tellement mal…et je ne comprends pas pourquoi ça me fait si mal dans mon dos…entre l’omoplate et la colonne vertébrale…

J’imagine que c’est une « courbature » due à l’opération…J’ai un tuyau dans la bouche qui descends dans ma gorge, ça fait bizarre…

Le chirurgien vient me voir…je lui dis que j’ai mal, il me réponds que c’est normal !

Je lui demande s’il a bien serré l’anneau, il me réponds que non : au début l’anneau n’est pas serre parce que la présence de l’anneau en lui-même est constrictive, et comme l’estomac est enflé par le choc de l’opération, ce n’est pas nécessaire – Il me serrera l’anneau dans un mois.

Et là il me demande de lui payer 250€ en liquide pour frais supplémentaires, dus a l’opération.

Je lui dis que je n’ai pas l’argent, et il s’énerve.

Il me dit qu’il veut l’argent demain matin au plus tard, et en liquide !

J’ai trop mal, je téléphone à mon ex, ma famille…je suis sous morphine.

Mon ex vient, il m’emmène des fleurs, puis repart…

Ma famille arrive, et ma mère s’exclame :

« Mon Dieu, je ne croyais pas que ce serait une opération aussi lourde ! »

Je dors beaucoup, et j’entends les gens chuchoter autour de moi.

Quand j’ai mal, on me redonne de la morphine…

Entre deux eaux, je demande a ma mère si elle peut payer 250€ au docteur, moi je suis au chômage, et je peux pas…je lui dis que le docteur a dit que c’était pour frais supplémentaires, et qu’il veut l’argent dès demain matin…

Ma mère, me dit qu’elle va voir ce qu’elle peut faire (elle n’est pas riche non plus !)

Pendant la journée, alors que je tente de bouger dans mon lit, je me rends compte que j’ai quelque chose entre les deux seins…un genre de boule dure qui bouge…. J’appelle les infirmières, et aucune ne peut me dire de quoi il s’agit… Elles me disent que je devrais demander au chirurgien demain matin.

Je suis inquiète…ah mon Dieu, mais qu’ai-je fait ?

Le deuxième jour, je suis toujours sous morphine, et j’ai toujours très mal.

Je me plains de cette douleur constante dans le dos, mais on me répond « courbature ».

Le chirurgien vient me voir, me demande d’emblée si j’ai l’argent, je lui réponds que non, mais que ma mère s’en occupe.

Il se met en colère, et me dis que je ferais mieux de l’avoir des demain, et insiste sur le fait qu’il veut l’argent en liquide.

Je lui demande ce qu’est cette boule entre mes deux seins, il me réponds que c’est la chambre d’injection, et s’en va.

Dans l’après midi, plus de morphine pour moi, ils me couvrent de glace dans mon lit.

Je peux enfin boire un demi verre de bouillon.

J’ai toujours ce tube dans ma bouche…il me descends dans l’estomac pour drainer les éventuelles impuretés…chaque fois que j’avale, c’est très douloureux.

Ma transfusion n’est pas au point non plus….j’ai l’aiguille dans les veines de la main, et la transfusion se bouche, alors l’infirmière force le passage, poussant le liquide en pressant le dos des ciseaux conter le tuyau de la transfusion.

Le soir on me donne un sédatif…

Le troisième jour, je donne un chèque de ma mère au docteur.

Il se met très en colère parce que ce n’est pas du liquide et s’en va.

Je ne le reverrais pas jusque un mois plus tard, pour la visite de contrôle, et le serrage de l’anneau.

Les infirmières viennent m’enlever le tube de la bouche, et même si c’est douloureux, c’est un soulagement.

C’est toujours le même manège avec la transfusion, il faut faire passer le liquide dans mes veines, et ça me rend folle.

Je ne supporte plus cette aiguille dans ma main, au point que je veux presque l’arracher.

J’ai mal partout, et je me sens complètement handicapée.

Je ne peux pas me tenir debout sans tenir mon ventre dans mes mains.

Mon premier « repas » bouillon, un peu de purée mixée avec du jambon blanc.

Je mange, un peu.

Quatrième jour, je supplies qu’on m’enlève cette perfusion qui me tue la main.

L’infirmière regarde, et en fait le cathéter n’est plus dans la veine (à force de me gratter la main, j’avais fini par l’arracher)

C’était le soulagement numéro 2.

On m’enlève aussi les pansements, je devrais pouvoir sortir bientôt.

Ma cicatrice entre les 2 seins suppure un pu jaunâtre voire verdâtre…

On m’applique un désinfectant dessus…mais on le laisse « à l’air ».

Je marche un peu, toujours en me tenant le ventre.

Je ne me rends pas compte mais je commence déjà à adopter la posture que j’ai toujours maintenant.

Mes épaules remontées, mes muscles de l’estomac super contractes, je n’arrive pas à me décontracter le ventre.

Comme si mon corps est trop choqué pour laisser aller.

Je parle avec les infirmières…seule dans ma chambre c’est pas top…

Elles me disent que je n’aurais pas du être opérée…je ne suis pas assez grosse, et je suis en excellente santé…

Elles me racontent que mon chirurgien a opéré une femme quelques semaines auparavant, elle voulait perdre 8 kilos.

Il l’a opéré parce qu’elle a payé toute l’opération cash.

Tout.

Cette femme apparemment, se gavait de pilules en tout genre, et ne mangeait que du slim fast.

Apres l’opération, elle se faisait vomir elle-même, pour maigrir plus vite…

Bref, je n’étais pas très rassurée.

Après 7 jours d’hospitalisation, je suis libre de partir.

Je quitte l’hôpital sans revoir mon docteur, avec une cicatrice qui suppure, un dos qui me fait toujours mal, la douleur de mon ventre, et un rendez vous dans un mois pour serrer l’anneau…

J’ai mis 3 semaines à me remettre de l’opération.

C’est là que j’ai revu le chirurgien pour la radio.

Il constate que ma chambre d’injection est retournée, et me fait hurler de douleur en la retournant : il appuie de tout son poids sur ma cage thoracique alors que je suis couchée sur le dos, et retourne la chambre qui racle contre mes os, et se bloque…

Puis il me resserre l’anneau. 3 CC.

Je me relève, et je sens la chambre d’injection qui se retourne à nouveau, toute seule…

Je lui dis, mais il me dit que ce n’est pas grave.

Je m’en vais, et je ne le reverrai jamais.

La découverte de ma vie avec l’anneau

  • Premièrement avec la chambre d’injection.

    Elle c’est retournée, et mes tissus ont cicatrise avec cette chambre d’injection retournée. Maintenant, je peux expliquer ce qu’il c’est passé, mais à ce moment là, quand j’ai bougé dans mon lit, et que j’ai vu cette énorme bosse entre mes deux seins, ma peau tendue, quand j’ai senti la douleur, et cet objet qui raclait contre mes os….

    Mon dieu !

    J’ai tâté, commencé à découvrir ce qui allait devenir « cette étrangère a l’intérieur de moi ». Oh, on est amies maintenant : je ne l’embête pas, elle ne m’embête pas.

    Mais tout de même, des fois je me cogne, ou j’embrasse mon chéri, et elle est la, retournée, le cote contondant qui me pénètre les os de la cage thoracique.

    Elle ne se fait pas oublier facilement…elle réclame de l’attention, de la délicatesse, et refuse catégoriquement certains soutien gorges…

    Bref, petit a petit, cette chambre d’injection et moi, on a appris à cohabiter.

  • Deuxièmement, les douleurs dans mon dos…depuis le premier jour où j’ai eu l’anneau j’ai mal, et ça n’a jamais arrêté.

    Des fois c’est moins douloureux, si je stresse, je paye le prix.

    Je n’ai aucune idée d’où ça vient…un médecin urgentiste m’a dit que c’était un effet secondaire de l’opération… (Opération faite avec des cameras, pour éviter d’avoir une grosse cicatrice…)

    Bref, rien à faire…aucun médicament ne calme la douleur.

    La seule chose que je peux faire, c’est essayer de me détendre.

  • Troisièmement…Moi et la nourriture

    Je ne mangeais que des petits morceaux de nourriture…mon anneau serré qu’à 3cc.

    Un petit bout de jambon par ci, un peu de purée par la…

    J’ai perdu 20 kilos en 6 mois.

    De 107 kilos a 87 kilos.

Là où je paye le prix …

Mais je n’ai pesé 87 kilos qu’au pire moment.

J’étais en train de mourir ! La dernière semaine où j’ai eu l’anneau serré, je n’ai pas pu ni manger, NI BOIRE.

Pendant une semaine entière.

Je me suis rapatriée en France et direct aux Urgences de Toulouse.

Je vis en Hollande, et les docteurs ici, ne connaissent pas l’anneau.

Ils ne pouvaient pas me faire de radio : pas de machine pour ça, et me proposaient un rendez vous un mois après avec un spécialiste.

Je ne voulais pas mourir.

Après 13 heures de train, j’arrive à Toulouse, aux urgences, on me desserre l’anneau, mais l’opération est difficile : ma chambre d’injection est complètement retournée, et je ne veux pas qu’ils me touchent là : le chirurgien m’avait déjà fait assez mal comme ça en voulant la remettre en place…

On me désinfecte les mains, et je suis en charge de retourner la chambre d’injection moi-même, pendant qu’ils la vident.

Toutes les radios qui ont été faites de mon anneau depuis l’opération ont été jugées normales.

Cependant, je souffre de douleur constante sous la cage thoracique du cote gauche, douleur permanente dans mon dos, entre ma colonne vertébrale, et mon omoplate gauche.

Ca fait maintenant 2 ans.

1 an ½ que mon anneau est desserré, et je peux presque manger normalement.

(Je dois faire tomber la nourriture avec de grandes quantités d’eau, et après chaque repas, j’ai très mal au dos)

J’ai repris mes 20 kilos, et j’en ai ajoute 10.

Je ne peux plus faire la moindre activité physique, à cause de mes douleurs permanentes.

Voila mon histoire, mes 7 cicatrices sur mon ventre ont du mal a disparaître, mais elles ne sont pas bien graves comparées à mon état de santé actuel.

Je serais à jamais marquée par cette opération.

Je me sens complètement handicapée, et même si je veux me faire retirer l’anneau, j’ai peur.

Très peur.

  • Comment sera mon chirurgien ?
  • L’infirmière va-t-elle pousser le liquide de transfusion dans les veines de ma main ?
  • Devrais-je à nouveau me tenir le ventre pour marcher ?
  • Aurais-je d’autres effets secondaires ?
  • Ma douleur dans le dos disparaîtra-t-elle, ou bien je l’aurais pour toujours?
  • Et la plus inquiétante de toutes : vais-je redevenir normale ?


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