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« Comprendre la mort de Stéphanie »
Une jeune femme de 28 ans est décédée à la polyclinique d'Essey-lès-Nancy après la pose d'un anneau gastrique. Sa mère a porté plainte pour « homicide involontaire ».
NANCY. _ « On veut savoir ce qu'il s'est réellement passé. Le corps de ma fille a-t-il mal réagi à l'intervention ? Y a-t-il eu des négligences médicales ? » Très soutenue par le cocon familial, Monique Frayard ne peut contenir sa douleur. Celle d'une mère qui vient de perdre sa fille de 28 ans. « Elle était pleine de vie, avait beaucoup de projets et elle se réjouissait de cette opération ». En proie à une importante surcharge pondérale, Stéphanie Frayard, une habitante de Vacqueville, était suivie « depuis un an » par une diététicienne et un psychologue lunévillois. « Tout se passait bien, elle perdait du poids », indique sa maman, domiciliée à Merviller. Après s'être renseignée sur la technique de l'anneau gastrique - une sorte de bague en silicone fixée dans la partie supérieure de l'estomac -, la jeune femme avait décidé de franchir un nouveau pas dans sa chasse aux kilos.
Après avoir pris contact avec un chirurgien et s'être soumise à une batterie d'examens pré-opératoires, Stéphanie Frayard était admise à la polyclinique Louis-Pasteur le 8 novembre au soir. « Elle revenait d'une exposition canine à Metz », précise sa maman. « Elle était un peu fiévreuse ». Le lendemain, celle qui s'apprêtait à reprendre le salon de toilettage pour chiens « Bill et Bulles » à Lunéville, passait sur la table d'opération.
Réopérée
« Ce devait être une intervention bénigne, nous avait-on affirmé », se souvient la maman. « L'hospitalisation devait durer quatre jours. J'ai téléphoné juste après l'opération, on m'a dit qu'elle se réveillait tout doucement. Je suis donc venue la voir dans l'après-midi et elle souffrait énormément. Le professeur confirmait une douleur anormale, nous indiquant qu'un organe aurait pu être touché pendant l'opération. On lui a fait un scanner, l'anneau était bien en place d'après les médecins. A alors été évoquée une inflammation pancréatique ». Stéphanie ne remontera plus dans sa chambre 2.539.
En réanimation, sous assistance respiratoire et pompe à morphine, la patiente est placée sous antibiotiques pour tenter d'enrayer l'inflammation. « Elle avait 40èmeC de fièvre », se souvient Mme Frayard. « Ma fille avait beaucoup de mal à respirer. Le 16, j'ai voulu qu'on la transfère au CHU de Brabois mais le chirurgien m'a dit qu'ils étaient compétents à Essey et que tout allait s'arranger. De plus, le transfert était risqué ». Mais l'état de la jeune femme ne va pas s'arranger. Le 18, elle est réopérée, l'anneau gastrique est retiré. « Un abcès avait percé et l'infection attaquait le pancréas », nous a-t-on indiqué « en rajoutant que c'était comme si elle avait du Destop dans le ventre ». Son état de santé va continuer à se dégrader.
Autopsie
« Ne me laisse plus », lâche-t-elle à sa mère. « Elle souffrait tellement... », insiste Mme Frayard. « Je n'ai pas été autorisée à passer la nuit à ses côtés mais j'ai attendu qu'elle s'endorme. Le samedi 20, toujours pas d'amélioration. Plongée dans un coma artificiel, ils n'ont pas réussi à la sevrer de son respirateur ». Dans la matinée du dimanche 21, la polyclinique annonçait le décès de Stéphanie Frayard. « On m'a dit qu'il y avait eu une complication et qu'une crise d'asthme pouvait être à l'origine de sa mort. Ma fille n'a jamais fait d'asthme de sa vie. On ne comprend pas. Nous avons été pressés de reprendre le corps le jour même ».
Un laconique certificat daté du 21.11.04 fait état d'une « mort naturelle ». Sceptique, la famille Frayard décidait de porter plainte à l'hôtel de police du boulevard Lobau. Le Parquet de Nancy vient de saisir le dossier médical. L'autopsie qui doit avoir lieu ce matin permettra peut-être à la famille de lever les interrogations qui planent autour du décès de Stéphanie.[/url]