Je comprends pour ta précision, elle me parait importante à moi aussi.
Et d’ailleurs, je pourrais dire « je comprends » tout au long de ton message, une fois encore. Ca fait du bien de parler à quelqu’un qui vit la même chose. (et ça me fait rigoler qu’on soit dans la même situation de vie, aussi :p. J’espère que ta « colocation » (je mets entre guillemets, parce que, pour moi du moins, c’est très loin de l’image standard d’une collocation) se passe bien.)
Bref, je suis comme toi pour les tailles de vêtements. Je me suis longtemps cantonnée au 44 jusqu’au moment ou de toute façon ça risquait de me tomber sur les chevilles… On tournait au ridicule, la. Mais maintenant je prends du 42, toujours, parce que j’ai la hantise d’essayer un truc qui soit « trop petit ». Et inévitablement c’est trop large à la taille, alors je me retrouve avec des jupes qui tournent dès que je marche. (oui, parce que évidemment j’ai une taille marquée, même les 40 sont limites trop grands v__v ‘) Pour les hauts je tente parfois le 40 tout en me disant « ça va être trop petit, ça va être trop petit » et je me retrouve toute étonnée quand je vois dans la glace que c’est la bonne taille.
Il faut absolument que je contrôle mon poids, dans ma tête, parce que j’ai l’impression que du jour au lendemain je peux revenir à mes 99 kg. Tiens, d’ailleurs pas plus tard que tout à l’heure, j’ai voulu remettre un chemisier qu’il y avait dans mon armoire, chez ma mère. J’ai été estomaquée qu’il soit deux tailles trop grands. Dans ma tête je n’avais pas fais le rapprochement, je pensais qu’il m’irait toujours. Ca m’a fait un choc, quelque part (puis je me suis trouvée ridicule)
Enfin, cela reste quand même la partie agréable de l’histoire, il faut l’avouer. Ce qui l’est moins c’est tout le reste.
Tiens, d’ailleurs, en parlant famille, tout le monde me « félicite » dans mon entourage, en me demandant « tu fais un régime ? ». Bah non, je ne fais pas de régime. Mais je ne sais pas… A la place des gens, ma première réaction ne serait pas la joie, mais plutôt l’inquiétude. (et comme je suis une miss « scénario catastrophe » je craindrais tout de suite une maladie ). Tout ça pour dire que les réactions m’étonnent.
Il n’y a que mon garçon qui me fiche une paix royale. M’enfin, lui-même et la nourriture… Il n’a pas de TCA, lui, mais il est maigre comme un coucou et tout comme moi il ne mange que quand ça lui chante (j’ose dire que ça m’inquiète, parfois ? :p) Alors depuis son enfance il en a soupé des remarques sur sa façon de se nourrir, sur sa maigreur … Alors raison de plus pour qu’il me comprenne.
La dernière fois que je râlais sur un manteau qui est définitivement devenu trop grand il a rigolé et il m’a dit « fais comme moi, mets une ceinture ». C’est plus facile d’entendre de telles réactions, on se sent moins coupable.
Bref, je m’étale, là, non ?
Je ne sais pas s’il faudrait continuer sur ce post ou peut être en privé (on va pas saouler tout le temps tout le monde avec ça ^^’) mais peut être que ça nous aiderait, oui, de nous faire part de nos petites victoires (et aussi de nos défaites, après tout il serait illusoire des les occulter et de penser qu’on ne va plus jamais faire une crise de jeun.)
Sinon les solutions, ça reste encore dans le flou, pour moi. Je pense m’y prendre petit à petit, et peut être que là dessus on pourrait s’aider aussi. (tu serais plus près je te dirais « viens manger au moins une fois par semaine à la maison :p). Tu sais, genre : se dire régulièrement qu’on va faire un plat, s’y tenir, et en manger.
J’ai pensé aussi à l’idée du carnet, mais c’est vite devenu pervers pour moi. Moins je marquais de chose dessus, plus j’étais contente ><’
En fait, je crois que le principal, pour l’instant, c’est de ne pas se donner de chose impossible à réaliser (genre : trois repas par jours), mais plutôt retrouver le goût et le plaisir de manger. Se cuisiner les choses dont on a envie, quand on a envie (et peut être se soutenir l’une l’autre pour éviter de culpabiliser à chaque fois ?)
Et ce que je vois de positif, enfin, c’est qu’on en a parlé. En parler c’est accepter qu’on a un pb, non ? Et par la même admettre qu’il faut le résoudre.
(et puis chose personnelle, ce qui est positif pour moi c’est que je me rends compte que je ne suis pas la seule à vivre ça. Ca me donne l’impression d’être moins une « extraterrestre »)