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C'est quoi, la maltraitance d'un enfant ?

G
33 ans 1593
HS : Toad, tu as raison de te méfier de ce que dit ta psy, ils veulent parfois faire émerger des aveux de choses qu'on n'a jamais connu :shock: D'ailleurs  
je trouve ça extrêmement dangereux si ce discours est répété face à une personne fragile qui peut gober n'importe quoi.
J'en ai eu l'expérience avec qqun de ma famille qui a inventé des mensonges terribles, soufflés par sa psy qui lui disait que cela avait été réel et qu'elle les refoulait...
44 ans 04 5576
Ziggie a écrit:
HS : Toad, tu as raison de te méfier de ce que dit ta psy, ils veulent parfois faire émerger des aveux de choses qu'on n'a jamais connu :shock: D'ailleurs je trouve ça extrêmement dangereux si ce discours est répété face à une personne fragile qui peut gober n'importe quoi.
J'en ai eu l'expérience avec qqun de ma famille qui a inventé des mensonges terribles, soufflés par sa psy qui lui disait que cela avait été réel et qu'elle les refoulait...


Merci mais ce n'est pas ma psy, c'est un psy que j'ai rencontrée dans un cadre différent (professionnel, pour un bilan de compétence)

c'est dire...

Je viens pour un truc professionnel, elle me sort que j'ai forcément dû être violée dans ma tendre enfance :roll: :roll:
56 ans Out of Africa... 4355
Toad a écrit:


ils nous aimaient et nous aiment encore mais se laissaient très souvent "bouffer par le quotidien". La résultante était que nous recevions peu d'attention de leur part,


Je ne parle pas du cas de tes parents car je ne les connais pas. Mais je sais par contre qu'il y a des parents qui ne savent pas ce que veux dire aimer, qui ne savent pas aimer leurs enfants parce qu'eux mêmes n'ont pas été aimé. Et ils ne savent pas non plus qu'ils n'aiment pas leurs enfants, puisqu'ils pensent que ce qu'ils font s'apparentent à de l'amour.

Au final, ils vivent à coté de leurs enfants, les nourrisent, les blanchissent etc... sans jamais prendre le temps de les connaitre vraiment, de les soutenir dans les moments difficiles, des les accompagner dans la découverte de la complexité des relations... Ils n'ont pas de lien d'intimité avec leurs enfants. Et souvent, à part des questions du genre : "as tu de bonnes notes", parents et enfants n'ont rien à se dire.

Pour moi, c'est une force de maltraitance même si évidemment les parents ne font pas exprès. Si l'enfant arrive plus tard à comprendre qu'il n'a pas été aimé, il pourra faire autrement
Sinon, il reproduira lui aussi

La maltraitance pour moi prends différentes formes : frapper/punir un enfant pour le faire obéir à tout prix, l'humilier par des réflexions constantes (ton frère est meilleur que toi, tu n'est pas intelligent, tu ne réussiras jamais, etc...), interdire les émotions de colères, de tristesse (larmes), ne pas épauler une enfant qui traverse une période difficile, ne pas répondre à ses besoins vitaux..etc...

Pour moi, l'amour d'une mère (et d'un père peut être) doit être chaud, doux, protecteur. Ce doit être l'endroit le plus rassurant où mon enfant peut venir se réfugier quand il en ressent le besoin. Mon amour de mère doit le libérer, l'aider à grandir, à s'aimer. C'est un regard tourné ensemble vers le présent, mais aussi l'avenir. Une main tendue pour qu'il sache qu'il peut avancer confiant, que je suis là derrière lui si besoin est. L'amour d'une mère se donne et n'exige rien en retour. Je suis son guide, son accompagnatrice. Je ne suis pas là pour l'entraver, l'enchaîner, juste pour l'aider à développer sa personnalité afin qu'un jour il puisse partir vivre/construire sa vie qu'il se sera choisi.

Put***, c'est pas facile tous les jours :D

Moi aussi Jazz j'ai "payé" pour les souffrances que ma mère a endurée. Il m'a fallu du temps, mais aujourd'hui je suis libérée de ce lien névrotique et nocif et Dieu merci, je n'ai pas été happée par les flammes de l'enfer pour mon outrage (ne plus être l'esclave/objet/poubelle à haine) de ma mère)!!! :lol:
3712
Câline a écrit:

Au final, ils vivent à coté de leurs enfants, les nourrisent, les blanchissent etc... sans jamais prendre le temps de les connaitre vraiment, de les soutenir dans les moments difficiles, des les accompagner dans la découverte de la complexité des relations... Ils n'ont pas de lien d'intimité avec leurs enfants. Et souvent, à part des questions du genre : "as tu de bonnes notes", parents et enfants n'ont rien à se dire.

Pour moi, c'est une force de maltraitance même si évidemment les parents ne font pas exprès. Si l'enfant arrive plus tard à comprendre qu'il n'a pas été aimé, il pourra faire autrement
Sinon, il reproduira lui aussi


C'est exactement ce que j'ai vécu et ce que je ne veux pas reproduire.

La naissance de Lauric m'a chamboulée énormément. J'ai fini par aller chez un psy pour m'aider parce que j'avais l'impression de ne rien ressentir pour mon fils.
Je fais et ferais TOUT pour ne pas être et faire comme ma mère.
Je vois bien que des fois (pas concernant les enfants mais le reste, mon couple par exemple) que j'agis comme elle.
Jme soigne.... enfin j'essaie ;)
273
J'en ai eu l'expérience avec qqun de ma famille qui a inventé des mensonges terribles, soufflés par sa psy qui lui disait que cela avait été réel et qu'elle les refoulait...

Merci mais ce n'est pas ma psy, c'est un psy que j'ai rencontrée dans un cadre différent (professionnel, pour un bilan de compétence)

c'est dire...

Je viens pour un truc professionnel, elle me sort que j'ai forcément dû être violée dans ma tendre enfance :roll: :roll:

Pendant un moment c'était la grande mode, ça. Tous les enfants avaient été violés ou subissaient des attouchements et s'ils le niaient c'était parce qu'il le refoulaient.

Une fois j'ai emmené ma fille chez une soi-disant thérapeute que m'avait présenté la propriétaire d'un magasin bio. Bref, j'ai eu confiance, puisqu'elle en disait des merveilles.
La bonne femme s'est enfermée avec ma fille et a voulu à tout prix lui faire avouer qu'elle était anorexique et qu'on l'empêchait de parler...après j'ai appris que cette femme elle-même avait été anorexique et s'était instaurée thérapeute pour "aider" !
39 ans Paris 2114
Jazz a écrit:

Par contre, elle m'en a toujours voulu (va savoir pourquoi) et me le fait payer cherement depuis des années, sans en être consciente et sans vouloir le reconnaitre.
A mes yeux ma mère à une forme de caractère perverse, elle me répète depuis toujours que je suis une comédienne, que tout ce que je ressens est faux, que je m'invente une vie (!!)...
Si jamais elle se dispute avec mon père ça finit toujours par être ma faute, même si je ne suis pas là.
Quand je me dispute avec elle, au lieu de hurler, elle me regarde froidement dans les yeux et me dit qu'elle regrette franchement que je sois sa fille, que si elle avait su que je deviendrai celle que je suis elle aurait avorté...etc
Mais si je repète à mon père ce qu'elle m'a dit elle nie tout en bloc et reprend son refrain habituel "tu te fais ton cinéma, j'ai jamais vu une menteuse pareille..."
Elle aime taper sur ce qui fait mal (mon poid, ma sensibilité) mais trouverai odieuse une femme qui dirait la même chose à sa fille.
Et surtout, ce qui me fait horreur, c'est que toutes les choses vraiment immondes qu'elle me dit, ne sont jamais sorties devant un témoin, résultat, rien ne prouve que je ne sois pas effectivement une grande mythomane hystérique :roll:


Ouh comme je compatis :roll: Je connais cette forme de perversité...et bien sûr, c'est moi la mythomane hystérique ! :lol: (Bienvenue au club)
P
45 ans 610
Je vais reprendre quelques idées qui ont déjà été données.

Il y a plusieurs sortes de maltraitances, plusieurs causes, plusieurs effets...

La psy n'aurait pas dû te dire ça ce n'est absolument pas professionnel.

Il y a les maltraitances physiques avec: les carences de soin, les coups, les violences sexuelles, privation de nourriture, de sommeil...

Les violences psychologiques: Refus de l'accès à l'éducation, insultes, humiliations, dénigrement...

Je me rends compte que le sujet est trop vaste. J'ai fait un dossier là dessus, je le cherche, j'en fais une synthèse et je te poste ça dès que possible.
P
45 ans 610
J'avais déjà un résumé de trois pages, je raccourci encore:

Selon l’ ODAS (Observatoire Décentralisée de l'Action Sociale)
un enfant maltraité est "celui qui est victime de violences physiques, cruauté mentale, abus sexuels, négligences lourdes ayant des conséquences graves sur son développement physique et psychologique."

De toutes les formes de violences, les violences physiques sont celles qui se voient et sont donc plus repérables. La violence physique désigne le fait de frapper ou de battre un enfant, notamment de l'intoxiquer, le brûler, lui infliger des coups, lui donner des coups de pieds, le mordre, le secouer, le lancer à terre, l'étrangler, ou exercer toute force ou forme de contrainte contre lui. On invoque souvent la discipline pour justifier la violence physique.

Un abus sexuel est toute interaction (verbale, visuelle ou psychologique) ou tout contact physique, par lesquels une personne se sert d'un enfant en vue d'une stimulation sexuelle, la sienne ou celle d'une tierce personne. Un contact physique est, certes, plus grave qu'une interaction verbale. Mais il faut savoir que tout abus constitue une violation du caractère sacré et de l'intégrité de la personne humaine et provoque toujours un traumatisme.

La violence psychologique est une forme de maltraitance qui ne laisse pas de traces physiques, mais perturbant gravement le développement de l’enfant puis l’adolescent. Il s’agit d’ un problème inquiétant d’autant plus qu’elle est très difficile à prouver, les principales preuves étant le ressenti de l’enfant (tristesse, abattement..). Elle peut prendre diverse formes : le rejet, le dénigrement , l’utilisation de la terreur, l’isolement, l’indifférence, la corruption.

Il serait difficile d’aborder le syndrome de Münchhausen par procuration sans parler du syndrome de Münchhausen simple tant ces deux syndromes sont intimement liés.
Le Syndrome de Münchhausen simple résulte de la création ou l’invention d’un ou plusieurs symptômes artificiels par le patient, le menant à des opérations et investigations inutiles et multiples, aboutissant à une véritable mutilation ! Le syndrome de Münchhausen par procuration substitue au couple patient-médecin la triade enfant-parent-médecin ! En effet, dans le SMPP un parent simule ou provoque une pathologie chez son enfant, pour pouvoir mieux le soigner ensuite. Le diagnostic est toujours extrêmement délicat. Il faut veiller à ne pas suspecter toute mère inquiète et très présente auprès de son enfant !

Toute forme de violence envers un enfant a des conséquences terribles sur son développement et tout au long de sa vie ( école, relation inter personnelle, vie sexuelle, vie sociale, dans le travail…). Selon sa ou ses formes, sa durée et son intensité, la violence peut toucher tous les aspects de la vie d'un enfant. A court terme, l'enfant peut présenter une véritable dépression ou un aspect pseudo autistique en raison d'un comportement de retrait et d'indifférence. A moyen terme, un quart des enfants maltraités présente des troubles psychologiques et des retards d'acquisition importants et persistants, en particulier une arriération affective grave. A plus long terme, ces sujets présentent fréquemment des signes de troubles psychopathologiques comme des troubles du comportement, à type de conduites antisociales, (difficultés d'insertion scolaire puis professionnelle, perturbations graves du comportement sexuel pouvant conduire à la prostitution et aux agressions sexuelles, fugues), des conduites addictives (toxicomanies, troubles du comportement alimentaire), ou même des tentatives de suicide.

Beaucoup de parents maltraitants disent reproduire l'éducation qu'ils ont reçue… C'est la conséquence la plus remarquée. "J'ai été élevé à la dure et j'ai survécu…" Ces parents ne sortent jamais de leur enfance: ils ont été maltraités et ils maltraiteront leurs enfants. Certains parents prennent conscience de ce qu'ils ont subi et font tout ce qu'ils peuvent pour s'en sortir et ne pas reproduire le même schéma; parmi ceux-ci il y a ceux qui y parviennent (c’est la résilience) , et il y a ceux qui essaient et qui, un jour ou l'autre, craquent et laissent resurgir le passé.

Il est essentiel de souligner le fait que seulement 18% des personnes qui ont été maltraitées durant leur plus jeune âge maltraitent leurs enfants ; c’est là qu’intervient la résilience. La résilience est un mécanisme psychologique qui demande du temps et de la patience, une certaine forme de courage aussi, car le résilient doit regarder et accepter la réalité, même si elle est douloureuse ; avec le soutient de personnes stables elle pourra alors s’accepter, accepter les autres trouver un but à sa vie et ressentir le désir de découvrir de nouvelles choses. La résilience permet à l’individu de se reconstruire après un événement traumatisant et de vivre une vie normale et épanouie.

Pour permettre une non répétition du schéma éducatif, il faut que le parent prenne conscience qu’il a lui même été maltraité et que l’ éducation qu’il a reçue n’est pas celle qu’il doit donner à ces enfants. C’est à ce niveau qu‘ interviennent la prévention et le dépistage. Notre action nous a démontré que si les enfants sont informés et ce dès leur plus jeune âge, ils n’ont pas forcement conscience que la maltraitance, ça n’arrive pas qu’aux autres.

Je t'ai mis les différentes formes, les conséquences et une conclusion générale.
Si tu veux le dossier complet de 47 pages contacte moi par MP.
Il s'agit d'un travail de groupe, mais je ne pense pas que ça les gêneraient de partager ce devoir.
P
45 ans 610
Autrement sur la pédagogie noire je te conseillerai, si ça t'intéresse de mieux comprendre:

C'est pour ton bien, Racines de la violence de l'éducation de l'enfant, Alice Miller
http://www.amazon.fr/C...ien-Alice-Miller/dp/2700703723
46 ans 4830
intéressantes, tes explications, prudence. merci de nous en avoir fait part!
ça donne à réfléchir...
tu dis que les parents maltraitants reproduisent l'éducation qu'ils ont reçue, qu'ils ne sont pas conscients qu'ils maltraitent leurs enfants finalement.

mais euh, ma question va paraitre bête sans doute, mais dans ce cas, comment peut on savoir en étant parent qu'on ne maltraite pas son enfant "à l'insu de son plein gré?" je veux dire, si on en est pas conscient.. quelle est la limite à la maltraitance? est ce que c'est la fessée, comme dit sur un autre post?

pour ma part, les rares baffes que j'ai reçu de ma mère m'ont toujours parues justifiées et je lui en tiens donc pas rigueur. par contre, mon père qui lui ne m'a jamais battu et ses méthodes d'éducation me laissent encore aujourd'hui des souvenirs très amers, de par leur gratuité, leur côté sadique et injuste. je suppose que pour beaucoup, ça n'a rien d'une attitude répréhensible; et pourtant à choisir, j'aurais mille fois préféré avoir une fessée méritée.!

aucun parent ne peut être parfait avec son enfant, parce qu'il est humain, qu'il a un passif plus ou moins lourd derrière lui, une éducation plus ou moins poussée, une intelligence limitée parfois.. on peut vouloir faire aussi bien qu'on veut, ça ne sera jamais assez bien, assez parfait.

euh je m'embrouille là non?
P
45 ans 610
gurgle a écrit:
intéressantes, tes explications, prudence. merci de nous en avoir fait part!
ça donne à réfléchir...
tu dis que les parents maltraitants reproduisent l'éducation qu'ils ont reçue, qu'ils ne sont pas conscients qu'ils maltraitent leurs enfants finalement.


Oui, mais on ne le répétera jamais assez, ce n'est pas automatique. Des nombreux parents aimants, n'usant pas de violence ont été des enfants battus (ou autre). J'insiste parce que si on répète aux enfants battus qu'ils battront leur enfants on les enferme dans la fatalité, et on leur donne moins de chance de justement se dégager de cette éducation qu'ils ont reçus pour se reconstruire puis construire une vie familiale épanouie et sereine (enfin autant que posible quand le bébé hurle en pleine nuit parce qu'il a faim, hein, on tient compte des réalités ;) ).
Bon certains, en sont conscients, d'autres non, même avec des "faits graves" si je puis m'exprimer ainsi.

gurgle a écrit:
mais euh, ma question va paraitre bête sans doute, mais dans ce cas, comment peut on savoir en étant parent qu'on ne maltraite pas son enfant "à l'insu de son plein gré?" je veux dire, si on en est pas conscient..


Non, ce n'est pas bête. Déjà rien que le fait de se poser la question montre suffisamment d'ouverture d'esprit et de recul vis-à-vis de soi même pour faire penser que ce n'est probablement pas le cas. Quand je dis se poser la question, c'est vraiment se la poser, pas juste comme ça.
J'hésite à répondre, je n'ai pas de super réponse, mais je dirai que quand quelqu'un vous dit "Putain mais tu déconnes grave!" il faut se poser des questions, non?
Autrement réponse plus facile: Comment sait-on qu'on est pas le personnage du rêve de quelqu'un d'autre?

gurgle a écrit:
quelle est la limite à la maltraitance? est ce que c'est la fessée, comme dit sur un autre post?


Ca, c'est vraiment difficile de répondre, il y a plusieurs composantes:
:arrow: Le fait, la "méthode":
Brûler un gamin avec un cigarette (volontairement) c'est toujours anormal.
Lui plonger la tête dans l'eau à presque le noyer, c'est pas normal, c'est sûr.
Frapper un gamin ça dépend (même si dans l'absolu je suis contre).
:arrow: La répétition:
Le gamin qui se prend au moins une fessée par jour, c'est peut être pas lui qui a un problème, mais le/les parents.
Le gamin qui s'est pris deux fessées dans toute son enfance (ou même deux baffes), et rien d'autre, il n'a pas été maltraité physiquement.
:arrow: La force, puissance, douleur infligée:
Mettre une petite tape sur les fesses d'un enfant ce n'est pas pareil que de lui coller une fessée à s'en faire rougir la paume de la main.
Là justement dans mon exemple on voit que la fessée peut être ou ne pas être une forme de maltraitance physique ou non en fonction de la répétition et de la force.
C'était pour les violences physiques.

Pour les violences psychologiques on retrouve un peu les mêmes choses mais avec le problème des preuves et de tout ce qui est intangible:
Certaines mères détournent le regard quand leur bébé les regarde car elles ne supportent pas leur regard, elles les portent toujours en les mettant pour voir leur dos, pas leurs yeux, elles ne leurs parlent pas, ne jouent pas avec eux... on commence a voir de la négligence affective.
Il y a les insultes, ce n'est pas pareil de dire:
"Tu me casses les pieds, des fois t'es vraiment chiante!" et de dire
"Tu n'est qu'une ordure, une sale catin, j'aurai dû te jeter à la poubelle quand tu es née"
D'enfermer cinq minutes un enfant dans sa chambre ce n'est pas comme de lui faire passer la nuit dans la cave, sans lumière, sans couvertures ni rien (je ne parle pas d'une cave aménagée, hein).

Il y a aussi les climats incestueux, sans inceste avéré: comme la mère qui se dispute avec son mari et du coup dors avec son fils, qui donne toujours raison à son fils par rapport à son mari, qui se baigne avec lui alors qu'il a dix ans, qui quand son fils lui dit qu'il l'épousera quand il sera grand répond "oui, mon chéri"...

Pour le SMPP, c'est parfois très dur de faire la différence entre un enfant qui est réellement malade avec une super mère, et un enfant qui devrait aller bien avec une mère qui invente des symptômes, il faut le prouver...


gurgle a écrit:
aucun parent ne peut être parfait avec son enfant, parce qu'il est humain, qu'il a un passif plus ou moins lourd derrière lui, une éducation plus ou moins poussée, une intelligence limitée parfois.. on peut vouloir faire aussi bien qu'on veut, ça ne sera jamais assez bien, assez parfait.

Oui.
Oui.
Personne n'est parfait, on ne peut pas être des parents parfaits, mais comme disait Bettelheim on peut être des "parents acceptables".

gurgle a écrit:
euh je m'embrouille là non?

Non ;)
P
45 ans 610
Je m'étais occupée des parties sur les maltraitances psychologiques, la résiliences, les conséquences... Pour donner une idée un peu plus précise des maltraitances psychologiques (qui sont souvent difficiles à cerner), voilà ce que j'avais mis:


La violence psychologique et la négligence.

C’est une forme de maltraitance qui ne laisse pas de traces physiques, mais perturbant gravement le développement de l’enfant puis l’adolescent. Il s’agit d’ un problème inquiétant d’autant plus qu’elle est très difficile à prouver, les principales preuves étant le ressenti de l’enfant (tristesse, abattement..). Elle peut être parfois particulièrement difficile à définir, par exemple il y a quelques dizaines d’années enfermer un enfant dans un placard pendant une demi-journée faisait partie d’une éducation normale (s’il avait fait une bêtise bien sûr ), maintenant on considère cela comme une violence psychologique.

D’après Hart et Brassard on peut classer les différentes formes de maltraitance psychologiques en six grandes catégories :
-Le rejet : refus d’aide, d’affection, de soutient, dévalorisation de l’enfant.
-Le dénigrement : humiliation surtout et dépréciation.
-L’utilisation de la terreur : menaces répétées, colères et comportements imprévisibles (l’enfant ne sais jamais ce qui va se passer, il vit en permanence dans l’angoisse), création d’un climat hostile (stimulations de peurs intenses, punitions exagérées…). Les auteurs de violences sexuelles associent souvent la terreur à l’agression sexuelle pour que l’enfant se taise.
-L’isolement : le parent va empêcher son enfant d’avoir des relations avec des adultes et des enfants du même âge ; il va l’empêcher de se sociabiliser ; il peut aussi le séquestrer.
-L’indifférence : Dans ce cas de figure le parent va ignorer son enfant, il ne sera pas disponible pour lui, ne l’écoutera pas, n’aura pas d’interaction ni verbales, ni tactiles avec lui et par conséquent entravera son développement intellectuel.
-La corruption : incitation à la délinquance, à la prostitution, au meurtre, à l’utilisation de drogues…

On retrouve encore d’autres formes : la parentification où l’enfant doit «  jouer » le rôle de parent soit vis à vis des siens, soit vis à vis de frères ou de sœurs plus jeunes, elle se retrouve fréquemment quand les parents son atteint d’un handicape.
L’enrôlement dans des sectes (où parfois peuvent être mêlées des violences sexuelles), des contraintes (surtout scolaires) démesurées par rapports à l’âge et au développement de l’enfant, ou au contraire l’infantilisation : le parent va refuser que son enfant grandisse et évolue ; à cela je rajouterai l’instauration d’un climat hostile même s’il n’en est pas directement la victime, en effet il peut être le témoin de violences qu’un parent exerce sur l’autre.

On l’oublie souvent mais la privation de la mère de manière répétée ou chronique (leur vulnérabilité est maximale entre 6 mois et 4 ans) comme par exemple la mort de la mère, une maladie grave ou des abandons tardifs sans le soutient d’un père ou d’une famille équilibrée peuvent avoir des conséquences dramatiques sur l’enfant.

La négligence est le fait de ne pas s’occuper de son enfant, il faut savoir que cela concerne 40% des enfants maltraités.
Elle peut être une violence physique :
-La négligence alimentaire qui risque d’entraîner un retard de croissance.
-L’habillement, l’enfant doit être habillé proprement et de manière adaptée aux conditions climatiques. Si le parent est mieux habillé que son enfant, on peut craindre que la négligence soit intentionnelle.
-L’hygiène est aussi essentielle, l’entourage de l’enfant (camarade d’école) peuvent le fuir si l’enfant est sale et dégage une odeur déplaisante.
-Dans le logement, un enfant ne doit pas vivre dans un bâtiment insalubre, sa santé est en danger si les conditions d’hygiène élémentaire ne sont pas respectées.
-La sécurité de l’enfant : ne pas le surveiller, ne pas lui apprendre ce qu’il doit faire pour se protéger (ne rien accepter d’un inconnu, traverser au feu vert…), ne pas prendre de mesure de sécurité pour éviter les accidents domestiques…
-Le fait de ne pas se soucier de la santé de l’enfant : le parent n’emmène pas son enfant aux visites de contrôle, ne fait pas les vaccinations, ne l’emmène pas chez un médecin quand il est malade…
Mais aussi psychologique :
-La négligence affective qui comporte le rejet, l’isolement et l’indifférence
-La négligence scolaire, le parent ne s’occupe pas des résultats scolaires de son enfant, ne l’incite pas à aller à l’école, à travailler…
-On retrouve aussi une attitude permissive vis à vis de la délinquance.
P
45 ans 610
Toad a écrit:

Je viens pour un truc professionnel, elle me sort que j'ai forcément dû être violée dans ma tendre enfance :roll: :roll:


C'est terrible ce genre de choses:
1. Dans la déontologie, généralement, on recommande bien de ne dire QUE ce qui a un intérêt à être dit (on est complétement hors cadre là)
2. On ne juge pas de ça sur une séance ou un test.
3. Chez une personne fragile, ce genre de phrase prononcée par un professionnel (donc une autorité en la matière), fera réfléchir, puis risque de créer des faux souvenirs (les scandales se multiplient depuis une vingtaine d'année)
4. Balancer ça dénote de sa part des tendances sadiques, ça laisse entrevoir les résultats des thérapies qu'elle doit mener.

Conclusion: Complétement incompétente la psy.
P
45 ans 610
Toad a écrit:

Je me reconnais beaucoup dans l'article mis en lien, notamment dans ces phrases là :
Citation:
La pédagogie noire se caractérise par une grande réserve, par une distance physique et affective entre l'enfant et l'adulte

Citation:
L'adulte évolue du laxisme à la sanction disproportionnée.L'incohérence, la déstructuration, en sont les principales caractéristiques

Citation:
elle se fonde sur un savoir détenu par le seul adulte, qui dirige l'enfant sans lui conférer le droit à la parole. Nulle discussion possible : l'enfant n'apprend pas à argumenter, à revoir sa position, à discuter, à confronter son point de vue à celui des autres

Citation:
elle donne à l'enfant une impression de sécurité, mais davantage par peur d'un extérieur jugé menaçant

Citation:
la ligne de conduite est aléatoire, déstructurée, portée à la fois sur la carence et sur l'excès. L'enfant est sans repère



Tout ça tourne autour du même concept:
Parent = Dieu tout puissant
Enfant = Animal que l'on dresse et qui doit obéir, sans condition, sans réfléction aux parents (qui sont Dieu).
L'enfant n'est pas considéré comme un être humain, il n'a le droit que d'obéir, son ressenti, ses émotions ne sont pas importantes. Il croit parfois savoir des choses sur lui, mais c'est faux, seuls les parents-dieux savent ce qui est juste et bon.

TrysKellia a écrit:

C'est flagrant dans leur attitude avec ma fille ...
J'ai un discours très clair vis à vis d'eux : ma fille n'est pas un jouet et ils ne la traiteront pas comme ils ont ou comme ils me traitent moi. S'ils ne sont pas constant et pro actif avec ils ne l'a voient pas !!!


Voilà exactement pourquoi je suis contre la loi qui oblige à un droit de visite aux grands parents. Parce que la maltraitance psychologique est difficile à prouver et que forcer des mères (ou des pères) à confier leurs enfants à des personnes psychologiquement dangereuses est... dangereux.
Même si ils ne les frappent pas, les grands-parents qui auraient obtenu un droit de visite en passant par la justice pourraient dire des sacrées choses aux enfants "Ta maman, elle est méchante, elle voulait pas que je te vois, mais la justice m'a donné raison, parce que ta maman est méchante".

Cocagne a écrit:
Toad a écrit:

Et si vous pensez l'avoir été, pensez vous que maintenant, à l'âge adulte, on ne peut plus vraiment prendre cette maltraitance réelle ou supposée pour prétexte à tous nos problèmes ?

Encore une fois, je sais que ces questions, notamment la dernière risque de choquer.. j'en suis navrée, je me la pose vraiment, et je ne juge vraiment personne.. à part moi même...


la maltraitance est une cause des problèmes qu'on peut rencontrer adulte... après si on a trop peur de surmonter les dits problèmes on peut s'en servir de prétexte oui pour ne pas avancer
mais il ne faut pas se leurrer la maltraitance modifie la vie d'adulte, ça ce n'est pas un prétexte


+1 (non pas plus d'argumentaire, tout à été dit)

TrysKellia a écrit:

Heureusement j'ai eu ma fille ... ca a debloqué tellement de porte d'avoir un enfant, d'etre parent, de se projeter ...
Et puis y a tellement d'amour entre elle et moi ... je ne culpabilise plus ... si ma mère n'a pas vécu ça c'est de sa faute !!!!


Génial, c'est bien de lire des témoignages comme ça. Merci.
B I U