Bonjour Sephira,
C'est reparti pour un roman!
Je me doute bien que tu sais tout ce que j'ai écrit, c'est ça d'avoir un bon esprit d'analyse (règle de défense n°1 dans la dépression!). Mais intellectualiser ne sert à rien pour gérer des émotions. C'est en ça qu'une psychothérapie est indispensable et seule efficace.
Je me doute aussi que la maladie est devenue ta vie, c'est normal, ça bouffe toute la place, toute l'énergie cette :bad-words: . Mais concrètement, médicalement, ce quand même qu'une maladie. Qui se soigne. Et qu'il faut remettre à sa place. C'est-à-dire truc super enquiquinant à guérir, au même titre qu'une mycose.
Oui, je sais, plus facile à dire qu'à faire. Pourtant quand la dépression est remise à son statut de pathologie, on peut "compartimenter" son existence.Et récupérer un peu de temps et de souffle pour vivre et s'occuper du reste.
Maintenant, en ce qui concerne la boulimie, il faudrait savoir quelle est sa raison d'être? T'en sers-tu comme dérivatif ou comme punition? En clair, est-ce un doudou ou une autre façon de te faire du mal? Manges-tu quand tu es triste ou quand tu es en colère?
Dans les exercices de la RA, il est préconisé de tenir un carnet où tu notes les circonstances de ta prise alimentaire.
Ben c'est hallucinant avec le recul de voir pourquoi on mange. Ca peut-être par ennui, par tristesse, par vengeance... Moi c'était clairement une autre façon de me détruire. Je le savais confusément mais le carnet a été une révélation impressionnante. Il ya une différence énorme entre savoir et voir.
Une fois les émotions associées à la nourriture identifiées, il est plus facile de remettre les aliments à leur place de carburant, point barre.
Par contre, je n'aurais pas pu appliquer la RA avant d'avoir acquis un peu d'amour-propre et de respect pour moi. Je ne sais pas comment il est possible de faire des efforts pour s'écouter quand on a l'habitude de se mépriser. Et ça demande pas mal d'énergie au départ.
C'et pour ça que je te bassine avec la thérapie. Il faut agir par ordre de priorité. Et je crois que soigner la dépression passe en 1er. Sans pour autant attendre d'être guérie pour t'occuper de la boulimie. Dans ton discours tout est dans le même sac, la dépression, la boulimie, la haine, la douleur... Faut commencer par démêler tout ça, remettre chaque chose à sa place pour pouvoir les résoudre. T'inquiète pas, ce n'est pas forcément incompatible: tout est lié en fait donc chaque petite victoire dans un domaine a des répercussions sur le reste, c'est souvent concomitent.
Enfin, en ce qui concerne cette sensation qu'il n'y a pas de cause particulière à ton "non-amour-propre", ben c'est normal, il n'y en a pas. C'est juste une caractéristique de la maladie. N'étant pas psychiatre, je ne saurais pas t'expliquer clairement le fonctionnement du cerveau humain, mais en gros lors d'une dépression il délivre des messages complètement erronés, genre "danger" quand il n'y en a pas. Disons que tu te trompes d'ennemi à combattre quoi! Et tu uses une énergie folle là-dedans, c'est pour ça qu'on est tellement fatigué avec cette maladie.
Bon, je m'arrête là, je pourrais développer pendant des heures (je vais peut-être écrire un livre sur le sujet moi... ;) ).
Je te réitère ma proposition du mp pour éventuellement discuter via msn ou autre, si tu en as envie.
:kiss: