Oh, c'est terrible ce que tu nous racontes marie59. Je te soutiens et j'admire ton courage.
Bon, si je devais parler de mon père. Et bien je n'aurais pas grand chose à dire parce qu'il est très distant. Lui qui ne voulait que des garçons, il a eu 3 filles, dont 2 avec des problèmes de poids. Il s'est désinterré de nous. Il parait que lorsque je suis née (je suis la 2è), il a dit : "encore une fille!" sur un ton des plus désolés. Surtout que j'ai été conçue comme une "expérience" médicale. Il avait contracté les oreillons quelques mois plus tôt et voulait s'assurer qu'il n'était pas devenu stéril. Donc, bye bye, le sentiment d'être désirée dans le but d'être aimé.
Et quand ma mère attendait ma petite soeur, j'avais 3 ans. Il disait à ma grande soeur et à moi que si c'était un garçon, il aurait tous les droits et qu'on ne serait plus grand chose à côté. Je ne pense pas qu'il voulait nous faire souffrir (il est plus bête que méchant) mais ça finissait régulièrement en crises de larmes de 2 petites filles. C'est à cet âge là que j'ai commencé à grossir. Un père déçu par la vie, une mère accaparée par le bébé à la santé fragile...
En plus, je suis l'enfant du milieu. Je crois que ça joue aussi. N'être ni l'ainée, ni la dernière, se sentir invisible, inintéressante. On cherche à se qu'on nous remarque alors pourquoi pas prendre du "volume" ?
Pour en revenir à mon père, il a toujours été froid. En plus, je ressemble beaucoup à son propre père (que je n'ai pas connu) qui était une brute et tyranisé sa famille. Je me demande si ça a une importance.
De plus, son enfance malheureuse ainsi que des problèmes d'argent l'ont poussé à la dépression et à des tentatives de suicide.
Et moi non plus, je ne sais pas ce que je ressens pour lui, comme pour toute ma famille d'ailleurs (je me demande si je suis normale de ce côté là). Toutefois, je l'ai empêché de se suicider il y a un mois 1/2. Je lui ai pris le couteau des mains alors qu'il voulait s'éventrer. J'ai appelé les pompiers qui l'ont emmené dans un hopital psychiatrique d'où il est sorti la semaine dernière. Les visites étaient presque un supplice pour moi. Et maintenant qu'il est rentré chez lui, à chaque coucou, je le surveille par peur qu'il recommance bien qu'il a l'air de nouveau sain d'esprit. Et j'ai des espèces de crises d'angoisse et qu'est-ce que je fais ? Je me rue sur le chocolat!
Bref, c'est pas drôle tous les jours mais je n'en parle pas... enfin, pas avant ce soir. Alors merci d'exister ;) .