Les conventions m'ont toujours mise mal à l'aise, car j'ai toujours l'impression d'en oublier ou d'en méconnaître. Du coup, j'essaie de faire attention et ça me gonfle, j'ai toujours l'impression de mal m'y prendre ou qu'on va s'apercevoir que je suis une rustre. :)
Je n'ai pas forcément été éduquée à toutes celles que j'ai rencontré par la suite en côtoyant d'autres gens.
J'ai ressenti des gênes quand les autres m'ont fait remarqué que je ne faisais pas comme il fallait.
Donc quand même, je pense que je me force à suivre beaucoup de conventions par rapport aux autres car quand je suis seule, je suis plus libre.
Chez moi, j'ai peu de conventions sociales (j'ai mes manies par contre ^^), parce que je vis seule.
Selon si je me sens en confiance avec la personne qui est avec moi, je fais des efforts plus ou moins importants pour en respecter certaines. Mais par exemple, la plupart du temps on mange assis par terre autour de ma table basse, et si je suis dans ce contexte, ça ne me dérange pas du tout que l'on mange dans mon lit si l'envie est là et qu'on est bien dans mon lit :-).
Également, je n'éprouve pas du tout le besoin de débarrasser la table aussitôt après avoir mangé (encore moins de faire la vaisselle ^^), de ne pas faire mon lit ou de manger avec les doigts certaines choses.
La RA a changé des choses par rapport à la place que j'accorde à mes besoins physiques, ce qui se répercute après-coup sur certaines conventions.
Par exemple, je suis plus souple concernant mon rythme de sommeil. J'accorde aussi plus d'importance à mon besoin de me détendre.
Passé un temps, si je n'avais pas faim le midi, au travail, je m'installais au sol et faisais une sorte de relaxation corporelle. J'avais un peu peur au début qu'on me voit faire ça car tout le monde allait manger et que ça me faisait drôle de prendre une pause juste pour moi ("manger" semblait être plus "utile" que "se reposer" bizarrement !).
D'autres fois, si j'avais la possibilité de prendre un peu plus de temps, j'allais marcher au bord de la rivière, ça me faisait beaucoup de bien avant de reprendre le travail.
Sinon, je n'offre plus systématiquement à manger quand je reçois quelqu'un, j'ai plus tendance à demander aux gens s'ils ont faim plutôt que s'ils ont envie de quelque chose.
Par contre, je demande toujours si la personne veut boire quelque chose, parce que j'adore ça, partager une boisson chaude par exemple.
Comme Saralou, je me dis que certaines conventions sont importantes pour moi. J'ai besoin de dire bonjour et au revoir par exemple. En revanche, je n'ai pas besoin de saluer d'une certaine manière, de faire systématiquement la bise ou de manifester un intérêt soutenu. Parfois, un regard présent et adressé peut me suffire.
Mais ça me gênerait si on ne peut pas se dire bonjour ou au revoir.
Sinon la RA a aussi participé à me re-questionner de façon plus générale sur les choses que je m'imposais par rapport à mon image en lien avec mon physique. Par exemple: le maquillage, l'épilation, le besoin d'être bien habillée, l'envie d'être attirante, quelles étaient/sont mes "conventions" de la féminité.
Peut-être davantage que sur les choses que je m'impose dans d'autres domaines (comme ranger mon logement avant de recevoir quelqu'un).
En tout cas, j'aime bien en suivre certaines et d'autres me rassurent.
Et comme dit Saralou, il y en a qui comptent plus que d'autres.
En tout cas, je me dis que ce n'est pas évident d'accepter ce qui est important pour quelqu'un quand ce n'est pas important pour soi ET que ça n'a pas de sens. Une de mes proches par exemple a pu parfois m'agacer parce qu'il fallait faire comme si et comme ça, alors que je n'y voyais pas forcément la même nécessité. Quand je suis chez elle, ça me paraît important de respecter cela car ça fait pour moi partie d'elle. Mais je ne vais pas forcément suivre cela chez moi.
Je me dis qu'il faut vraiment comprendre pourquoi c'est important pour l'autre pour le tolérer mieux, parce que si on en reste à la convention elle-même (genre un canapé et non un lit dans un salon), ça reste absurde. Après, on le fait plus pour la personne que pour la convention elle-même, et ça, ça a du sens et ça n'est pas à rejeter forcément.
Et puis des fois, refuser les conventions peut en devenir une, pas forcément partagée par tous, mais ça peut aussi être une posture un peu rigide. Et je me dis que les conventions dérangent peut-être moins pour leur contenu précis que pour ce côté rigide et sous contrainte.
Pour la RA, je me dis que c'est plus la souplesse que je cherche, c'est à dire pouvoir continuer de profiter de certaines situation sociales (repas avec des collègues imaginons) sans forcément faire fi totalement de mes sensations. Parce que je crois que mes besoins sociaux sont aussi importants que mes besoins physiologiques.