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La police à l'école

47 ans 1551
Malheureusement les psys à tous les coins de rue ne sont pasun remede miracle... pour ce que j'en sais les psys sont la pour aider les gens à faire un  
travail sur eux même mais ne peuvent pas forcer qqn à se pencher sur son propre cas contre son gré.
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Lorene a écrit:

Mais pourquoi, Eve ?
Comment les élèves ressentaient-ils la présence de la maison poulaga ?
Et les profs, qu'en pensaient-ils ?
La présence des flics était-elle indispensable ? N'auraient-ils pas pu intervenir en amont ?
Peut-on enseigner sereinement ds une annexe de commissariat ?


à l'époque ce n'était pas la violence qui nous valait cette présence policière mais un intensif trafic de drogues et de là des vols, comportements violents, agressions etc dans les couloirs du lycée
les élèves étaient partagés par cette présence, certains se sentant visiblement sécurisés,d'autres du coup plus insolents et la plupart des trafiquants en question avaient tout simplement déserté les lieux
pour moi leur présence n'était ni indispensable ni utile! par contre enseigner dans ces conditions était franchement humainement dramatique

c'est vrai que rien de tout cela n'est neuf. Personnellement ce qui m'inquiète c'est que suite à ce post je me suis amusée à chercher l'état actuel des écoles dont je parle. Et elles font encore partie des faits divers. La vraie question niveau école est là pour moi...Pourquoi une école poubelle est-elle condamnée à le rester? pourquoi, à aucun moment, une solution ne peut être trouvée pour en sortir? Pourquoi, au lieu de se donner les moyens de corriger le tir, on se donne seulement les moyens de permettre aux profs qui enseignent dans ce type d'établissement pendant 10 ans de pouvoir changer d'école pour aller où ils veulent, enfin....
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C'est toujours assez délicat de se prononcer sur ce genre de sujet. D'abord on voit bien que l'école n'est jamais l'endroit premier où se développe les germes de la violence, mais dans la vie quotidienne de chaque élève au-dehors des murs de celle-ci. L'école n'est jamais qu'un endroit (de plus) où se " théatralise " le malaise présent ailleurs, qu'il soit lié au contexte familial qui offre souvent un cadre éducationnel (quan il y en a un) complètement différent de celui mis en place par l"école. Maintenant oui, le gouvernement actuel a fait le pari du tout-sécuritaire, du renforcement généralisé de la présence policière, du prétendu pouvoir de persuasion que ce déploiement ait censé installé. Or, il suffit de jeter un coup d'oeil aux chiffres des infractions des mineurs pour constater qu'elle est en nette progression. D'un côté, on augmente l'effectif des policiers, de l'autre, on réduit la présence d'intervenant et de surveillants dans les écoles. Sans parler de l'absentéisme qui atteint des pics vertigineux par endroits.

Les problèmes de comportements violents au sein de l'école n'est qu'une conséquence de ce qui se passe à l'extérieur, la violence, la loi de la rue y est importée comme un repère de vie pour des enfants et des ados qui vivent deux réalités contradictoires. D'un côté, un espace censé être celui de l'éducation, de l'orientation, d'écoute, de prévention, et de l'autre, la réalité du quotiden (chômage, misère sociale et humaine des adultes et des parents, dépression, violence et agression en tous genre...). Alors de deux choses l'une : soit la présence policière au sein des établissements devient systématique au risque d'en faire un nouvel espace privilégié de surveillance et de répression, soit les responsables font marche arrière et décide de recruter et de former des personnes destinés à cotoyer et à tisser au quotidien ce lien, parfois quasi inéxistant, entre les enseignants (dont ce n'est pas la mission première, rappellons-le) et les élèves.

Il faut bien réaliser qu'une majorité d'étudiant(e)s se préparant au métier d'enseignant n'acquiert pas véritablement (enfin 15 jours) une expérience aiguisée de la réalité (souvent amère) du mileu enseignant au sortir de leur formation. Combien de fois (6 en fait) n'ai-je pas entendu de jeunes diplômé(e)s se retrouvant à la dérive et ne pouvant plus faire face à leur mission, dépassés qu'il étaient par des élèves démotivés et, par-là même souvent, perturbateurs ???
49 ans Belgique - Ardennes 197
J'ai envie de prendre la question selon un autre angle: souvent, lorsqu'on parle "d'école-ghettos", on se rend compte qu'elles sont dans des zones socio-économico-culturelles défavorisées...
Les parents, souvent démissionnaires si pas totalement absents ou enfoncés dans de tels problèmes qu'il n'ont plus les ressources pour réagir, ou encore trop peu formés pour le faire (et ne me faites pas dire que ce serait "de leur faute", ce n'est pas du tout mon avis, mais c'est un autre débat qui m'emmènerait trop loin) et les enfants (ou ados) livrés à eux-même, en face d'une société qui ne leur offre pas d'avenir (à quoi bon suivre à l'école, on ira pointer de toute façon)... c'est peut-être au niveau de ce contexte qu'il y aurait quelque chose à faire, plutôt qu'à stigmatiser ces jeunes (et leur famille) encore un peu plus...

Maintenant, une chose est certaine: c'est un "marché porteur" des médias, ça fait de l'audience, ça "crée l'événement" et j'utilise ces mots à dessein! Pour une analyse plus complète, lire La cerise sur le béton de vincent Cespedes.

4° de couverture:

Citation:
Tout à donc été soigneusement (dés)organisé pour que le caïdat s'impose et que les lascars ne puissent échapper à leur rôle de méchants. Aussi prenront-ils la vedette aux millions de bênets que l'Etat destine, en douce, au conditonnement des multinationales - abattement, abêtissement, abattage. Mais les "violences urbaines" détourneront mieux l'attention si elles se diversifient. Déclinaison d'une gamme de produit pour show choc. (...)

En gros, il y explique entre autre que le "système" laisse faire, médiatise et au besoin provoque ces violences urbaines qui conduisent à la présence policière dans les écoles pour justifier une logique de répression plutôt que de prévention (qui demande plus de moyens et surtout remettrait en cause les valeurs ultralibérales qu'on nous impose petit à petit).

Bref, la police à l'école est pour moi une mauvaise réponse à un problème mal posé et on ferait bien de donner aux parents les moyens d'assumer et d'éduqyer leurs enfants, aux enseignants les moyens de faire leur boulot (formation, environnement et moyens matériels) et aux jeunes de réelles perpectives d'avenir... et je :arrow: car je m'emballe, puis ça, c'est un autre sujet!
877
SuperVanoo a écrit:
Maintenant, une chose est certaine: c'est un "marché porteur" des médias, ça fait de l'audience, ça "crée l'événement" et j'utilise ces mots à dessein! Pour une analyse plus complète, lire La cerise sur le béton de vincent Cespedes.


Merci pour la référence, Vanoo, je vais le commander de suite.
N
48 ans Domaine réservé. 540
Lorene a écrit:


Merci pour la référence, Vanoo, je vais le commander de suite.


Hop hop hop :
David Lepoutre Coeur de banlieue, codes, rites et langages.

Un sociologue qui a fait sa thèse tout en étant enseignant en collège, et habitant dans la cité même où vivaient ses élèves.

:arrow: 9 euros aux éditions Odile Jacob, Paris, 1997-2001.
877
Eve a écrit:

à l'époque ce n'était pas la violence qui nous valait cette présence policière mais un intensif trafic de drogues et de là des vols, comportements violents, agressions etc dans les couloirs du lycée


Bon, là c'est autre chose, je pense que dans l'hypothèse d'un trafic de drogue dans l'enceinte de l'école, on ne peut évidemment pas faire autrement que de faire venir la flicaille. Il faut bien constater l'infraction, à un moment ou à un autre.
En revanche, pour l'arrestation, ils peuvent le faire dehors.


Eve a écrit:
Pourquoi une école poubelle est-elle condamnée à le rester? pourquoi, à aucun moment, une solution ne peut être trouvée pour en sortir? Pourquoi, au lieu de se donner les moyens de corriger le tir, on se donne seulement les moyens de permettre aux profs qui enseignent dans ce type d'établissement pendant 10 ans de pouvoir changer d'école pour aller où ils veulent, enfin....


L'un de mes meilleurs amis est prof ds un lycée de seine saint denis, et là, tu poses la bonne question. Ils n'ont pas de moyens matériels, les bons profs se cassent dès qu'ils peuvent, pas d'assistant social ou d'infirmière... On ne leur donne pas les moyens de transmettre leur savoir à une population déjà en difficulté...
Enfin, je trolle, là ;), alors je :arrow:
877
Nootship a écrit:
Hop hop hop :
David Lepoutre Coeur de banlieue, codes, rites et langages.
Un sociologue qui a fait sa thèse tout en étant enseignant en collège, et habitant dans la cité même où vivaient ses élèves.


Bon, ça viendra en deuxième, par ce que d'une part, j'habite en banlieue (dc le langage et tt, je vois bien), et d'autre part, j'ai déjà la version d'une autre amie (j'ai plein de copains ds ce milieu ;) ), instit en quartier défavorisé (et c'est pas tt de le dire), qui habite aussi ds la cité ds laquelle elle enseigne.
Mais c'est vrai qu'elle n'est pas sociologue.
En revanche, elle me disait récemment qu'elle était affolée par l'augmentation de gamins qui souffrent de troubles psychiatriques et qu'on met qd même à l'école, par ce qu'il n'y a pas de place ds des institutions. Elle en a quand même 5 ds sa classe, je trouve ça énorme pour un CP !! :evil:
47 ans 1551
Comme le dis SuperVanoo, ces écoles 'défavorisées' sont les écoles des quartiers 'défavorisés'. Donner des moyens financiers, des formations pour profs etc etc.. c'est bien.... mais ça ne réglera que l'effet et non pas la cause primaire. Faudrait surtout s'attaquer au problème du quartier plus qu'a celui, plus spécifique, de l'école!
877
Le vrai prb, c'est quoi, selon toi ?
47 ans 1551
Lorene a écrit:
Le vrai prb, c'est quoi, selon toi ?


Le vrai problème c'est, je suppose, la création de ces zones pour personnes 'mal intégrées'. C'est a dire ces cités ou l'on déverse ceux qui n'ont pas la même culture, pas le même niveau sociale, pas la même langue... que nous pour ensuite tomber des nues parce qu'ils ne s'intégrent pas! C'est peut être banal ce que je dis mais ça n'en est pas moins vrai.
877
Excellent, Raoul ! J'avais effacé au dernier moment de mon précédent message "et ne me sort pas les ghettos".
Je te signale que Neuilly sur Seine ou Marne la Coquette (banlieue parisienne méga friquée) ressemblent à s'y méprendre à des ghettos ... de riches.
Et pourtant, là, y'a pas de police ds l'école pour arrêter le deal.

Change d'argument, Raoul.
47 ans 1551
Lorene a écrit:
Excellent, Raoul ! J'avais effacé au dernier moment de mon précédent message "et ne me sort pas les ghettos".
Je te signale que Neuilly sur Seine ou Marne la Coquette (banlieue parisienne méga friquée) ressemblent à s'y méprendre à des ghettos ... de riches.
Et pourtant, là, y'a pas de police ds l'école pour arrêter le deal.

Change d'argument, Raoul.


Comme quoi t'aurais mieux fait de la laisser la phrase...

Ben j'sais pas alors... mais pour faite ce qu'on appelle une démonstration par l'absurde, j'ai jamais entendu parler d'écoles dites sensibles dans les petites villes et villages alors j'en sais rien... têtre la densité d'habitation (ou la masse volumique des canalisation d'eau courante)
N
48 ans Domaine réservé. 540
Lorene a écrit:
Excellent, Raoul ! J'avais effacé au dernier moment de mon précédent message "et ne me sort pas les ghettos".
Je te signale que Neuilly sur Seine ou Marne la Coquette (banlieue parisienne méga friquée) ressemblent à s'y méprendre à des ghettos ... de riches.
Et pourtant, là, y'a pas de police ds l'école pour arrêter le deal.

Change d'argument, Raoul.


Pourtant, Lorene, si je pense qu'on ne peut parler tout à fait de ghettos pour pauvres concernant la France (et mieux vaut éviter l'amalgame avec le vocable américain ou encore celui de la seconde guerre mondiale), la privatisation d'espaces publics dans certains quartiers riches, voire aussi, dans des complexes commerciaux, ressemble diablement à des ghettos pour riches... Si on ne peut mettre tous les pauvres en prison, on peut néanmoins les empêcher de se rendre dans les espaces que se réservent les riches, en les privatisant.
Si on ne peut trop tendre la corde vers le bas, tendons là vers le haut, ça fera moins d'émeutes (du moins : moins d'émeutes directement).

Effectivement, la criminalité bourgeoise existe. Mais bon, on va quand même pas mettre des menottes aux fils à papa. Ca ferait mauvais genre. Y'a qu'à voir les prisons, d'ailleurs : c'est pas fait pour les riches, les prisons, c'est surtout fait pour les pauvres.
877
Nootship a écrit:
si je pense qu'on ne peut parler tout à fait de ghettos pour pauvres concernant la France, la privatisation d'espaces publics dans certains quartiers riches, voire aussi, dans des complexes commerciaux, ressemble diablement à des ghettos pour riches... Si on ne peut mettre tous les pauvres en prison, on peut néanmoins les empêcher de se rendre dans les espaces que se réservent les riches, en les privatisant.
Si on ne peut trop tendre la corde vers le bas, tendons là vers le haut, ça fera moins d'émeutes (du moins : moins d'émeutes directement).


Je dois être en plein phase digestive, mais je n'ai rien compris, et surtt pas où tu veux en venir.
Tu peux développer, stp ? Merci d'avance...

Lorène, lobotomisée
B I U