Salut,
quand nous étions adolescents, un copain et moi, nous avions l'habitude de visiter des carrières abandonnées.
L 'une d' elle particulièrement vaste et labyrinthienne et comportait 3 niveaux.
Cela, nous l'avons su à nos dépends. Dans une large galerie, faiblement éclairé par nos lampes torches il y avait un petit muret en pierre de 0,70m de haut qui barrait le passage. Ne jugeant pas utile de nous renseigner sur ce qu il y avait derrière nous avons pris notre élan et avons sauté par dessus sans difficulté. A notre grande horreur nous sommes tombés dans le vide environ 4m plus bas!
Notre chute a été amortie par un tas de sable résultant probablement du remblai consécutif à l'élaboration du trou au travers duquel nous étions passés. Nous avons eu une grande frayeur mais pas de bobos (ce qui aurait été catastrophique dans cette situation). Tombé pratiquement à plat ventre, je sais ce que signifie avoir le souffle coupé. Nos torches ayant roulé plus loin (et la mienne s'étant éteinte) nous nous sommes crus dépourvus de lumière ce qui n'a pas ralenti notre rythme cardiaque.
Après avoir repris nos esprits et redisposé de lumière il a fallu se rendre à l'évidence: il était impossible de remonter. Nous étions bloqué dans un niveau inférieur. Curieusement j' ai trouvé cela hilarant car je me suis mis à rire sans me contrôler ainsi que mon pote.
Cependant nous ne pouvions compter que sur nous: pas de téléphones portables (ça n'existait pas) et personne à l'extérieur n'était au courant de ce que nous faisions ni où nous étions. D'autre part le temps jouait contre nous car si les lampes-torches éclairaient correctement encore, les piles n'étaient pas neuves et rien ne garantissait qu elles dureraient longtemps encore.
Nous avons exploré ce niveau longuement et méthodiquement (en marquant les murs à la craie comme nous faisions toujours), trouvé d'autres murets délimitant des trous donnant acces à un niveau inférieur. Ces trous sont délicats à franchir car ils font presque la largeur de la galerie. Une autre chute aurait probablement scellé notre sort. De plus ma torche souffrait d'un faux contact depuis notre chute et a fini par s'éteindre définitivement. Je l'ai gardé pour que les piles puissent servir à mon pote le cas échéant.
Nous avions quasiment tout exploré de ce niveau lorsque nous avons trouvé un tas de terre mélangée à de la roche obstruant une galerie jusqu au plafond. C'est le seul moment où nous avons été gagnés par le désespoir. Fatigués nous nous sommes assis dans le sable et gagné par une impulsion je l'ai escaladé jusquau plafond tandis que mon pote m'éclairait. Là j' ai senti un courant d'air et nous avons fini par repérer un petit trou au plafond partiellement obstrué par la terre. Nous avons creusé frénétiquement à mains nues dans la terre meuble jusqu à ce que nous puissions ramper... au niveau supérieur!!
30 minutes plus tard nous retrouvions un passage connu.... 15 minutes plus tard nous débouchions à l'air libre... dans la nuit!!!
Couverts de terre, les mains écorchées (les doigts ensanglantés pour mon pote) mais indifférents à notre apparence respective et tellement heureux de respirer l'air pollué du dehors nous avons repris nos deux-roues pour rentrer.
Je n'ai jamais réexploré de carrière depuis cet évènement il y a 14 ans.
Mes parents n'en ont jamais rien su.