Qu’est-ce que l’hypothyroïdie et quels sont ses effets sur l’organisme ?

L’hypothyroïdie : quand la thyroïde ne produit pas assez d’hormones

La thyroïde joue un rôle majeur sur l’organisme et la santé de manière générale. Le rôle de cette petite glande est primordial, puisque la thyroïde est en charge de réguler le métabolisme de base de nos cellules. Elle est ainsi chargée de contrôler la dépense énergétique, le rythme cardiaque, le poids, la concentration, l’humeur, la digestion, la température du corps, etc. La thyroïde est donc essentielle, puisqu’elle détermine l’intensité de l’énergie attribuée au fonctionnement de nos cellules et organes. Les métabolismes des personnes souffrant d’hypothyroïdie sont ralentis, ce qui entraîne de nombreux troubles.

En France, près de 3,3 % des femmes et 1,9 % des hommes sont touchés par l’hypothyroïdie, maladie qui affecte le métabolisme de base.

Pour bien comprendre le fonctionnement de la thyroïde, il faut savoir que les deux principales hormones produites par cette glande sont la T3 (triiodothyronine) et la T4 (tétra-iodothyronine ou thyroxine). L’iode est leur principal composant. La quantité d’hormones thyroïdiennes produites demeure sous le contrôle de deux autres glandes qui se situent dans le cerveau : l’hypothalamus et l’hypophyse. C’est l’hypothalamus qui commande à l’hypophyse de produire l’hormone TSH (thyroid stimulating hormone). L’hormone TSH va quant à elle stimuler la thyroïde afin qu’elle produise plusieurs hormones, dont les principales, la T3 et la T4.

Pour poser le diagnostic de l’hypothyroïdie, comme l’hyperthyroïdie, le médecin ordonne une prise de sang afin de mesurer le niveau de TSH dans le sang. En cas d’hypothyroïdie, le taux de TSH est plus élevé que la normale. Cela signifie que l’hypophyse réagit au manque d’hormones thyroïdiennes (T3 et T4) en sécrétant davantage de TSH. L’hypophyse tente, en quelque sorte, de stimuler la thyroïde afin qu’elle produise d’elle-même plus d’hormones. À l’inverse, lorsqu’une personne souffre d’hyperthyroïdie, le taux de TSH détecté dans le sang est bas, puisque l’hypophyse perçoit l’excès d’hormones T3 et T4 dans l’organisme et cesse en fonction de stimuler la glande thyroïde. Ainsi, même lorsqu’un problème thyroïdien s’est déclaré il y a peu dans la vie d’un patient, le taux de TSH dans le sang est rapidement anormal.

Quelles sont les causes de l’hypothyroïdie ?

Avant les années 1920, la principale cause d’hypothyroïdie était la carence en iode, oligo-élément indispensable à la production des hormones thyroïdiennes T3 et T4. Depuis l’ajout d’iode dans le sel de table, cette carence est désormais rare dans les pays industrialisés. Toutefois, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), près de deux milliards d’individus sont toujours susceptibles d’être atteints de carence en iode, pouvant entraîner une hypothyroïdie. Dans nos pays industrialisés, où l’on recommande désormais de limiter les apports en sel, les risques de voir réapparaître cette carence sont réels. Il s’agit donc de parvenir à trouver le juste milieu en équilibrant au mieux sa consommation de sel.

De nos jours, les causes d’hypothyroïdie dans les pays industrialisés sont principalement les suivantes :

Un traitement altérant la thyroïde, tel qu’un traitement à l’iode radioactif pour soigner une hyperthyroïdie ou un acte chirurgical afin d’enlever cette glande en raison d’un cancer, d’un nodule ou d’une tumeur à la thyroïde. Dans 80 % des cas, cela entraîne une hypothyroïdie permanente.

Une thyroïdite de Hashimoto, maladie auto-immune qui provoque la destruction de la thyroïde par le système immunitaire. Les chercheurs peinent encore à comprendre pourquoi cette maladie se déclenche. Il semblerait toutefois qu’elle puisse apparaître à la suite d’un stress important ou d’une infection virale chez les personnes qui y seraient prédisposées.

Une thyroïdite du post-partum, qui se déclenche chez 8 à 10 % des femmes dans les semaines ou mois suivants l’accouchement. Dans 40 % des cas, cette thyroïdite entraîne une hypothyroïdie, le plus souvent transitoire.

D’autres facteurs, plus rares, peuvent engendrer une hypothyroïdie. Par exemple, la prise de lithium, médicament utilisé dans le cadre de troubles psychiatriques, ou l’amiodarone, médicament contenant de l’iode et prescrit en cas de troubles du rythme cardiaque.

Il est aussi possible de souffrir d’une anomalie congénitale de la glande thyroïde, présente dès la naissance. Dans ce cas précis, la thyroïde se développe mal. Ce type de problème est généralement détecté dans les jours suivant la naissance grâce à un test sanguin réalisé systématiquement.

Autre cause rare : une infection bactérienne ou virale de la thyroïde, ou encore un mauvais fonctionnement de l’hypophyse, glande en charge de réguler la thyroïde avec l’hormone TSH.

Quels sont les symptômes de l’hypothyroïdie ?

Lorsqu’elle n’est pas traitée, l’hypothyroïdie peut entraîner des complications graves, à long terme. Chez l’adulte, une forme grave d’hypothyroïdie nommée myxoedème peut alors apparaître. Les signes d’un myxoedème sont une coloration jaune de la peau ainsi qu’une sécheresse de cette dernière, un visage bouffi à la peau épaissie. Dans le cas d’un myxoedème grave, une perte de connaissance ou un coma “myxoedémateux” peut alors survenir suite à une infection, un traumatisme, une chirurgie ou bien tout simplement un coup de froid. En outre, les personnes souffrant d’hypothyroïdie non soignée depuis plusieurs années sont plus à risque de développer des maladies cardiovasculaires.

Chez l’enfant, l’hypothyroïdie entraîne des retards de croissance importants et de développement intellectuel irréversibles. C’est ce qu’on appelle le crétinisme. Entrepris rapidement, un traitement spécifique permet d’éviter les complications et séquelles dues à une hypothyroïdie chez l’enfant.

Chez l’adulte, les symptômes d’une éventuelle hypothyroïdie sont les suivants :

  • une frilosité
    un manque d’énergie, une grande fatigue
    un gain de poids
    une irritabilité et parfois un symptôme dépressif,
    des crampes, douleurs aux articulations et raideurs musculaires
    de la constipation
    un rythme cardiaque ralenti et parfois un essoufflement
    le visage et les yeux gonflés
    une peau sèche et pâle
    des ongles cassants
    une voix plus grave, voire enrouée
    des cycles menstruels irréguliers (absents, plus longs ou plus abondants)
    une confusion (difficultés à se concentrer, surtout chez le patient âgé)
    un taux élevé de cholestérol sanguin
    parfois, un goitre (gonflement à la base du cou)

Chez l’enfant, les signes d’une hypothyroïdie sont :

  • une petite taille à la naissance avec un poids normal ou élevé
    une jaunisse néonatale de plus de 8 jours
    une persistance du lanugo (poils fins présents sur les bébés à la naissance)
    des cernes bleus autour des yeux et des narines
    une constipation
    un manque d’appétit
    un élargissement des fontanelles
    une grosse langue
    des pleurs anormalement rauques ou bien absents
    une peau sèche
    une somnolence importante
    un retard des acquisitions psychomotrices visibles dès le troisième mois

Pourquoi prend-on du poids en cas d’hypothyroïdie ?

Nous venons de le voir, l’hypothyroïdie affecte l’ensemble du système de régulation de l’organisme, et donc le métabolisme général, qui tourne ainsi “au ralenti”. Le métabolisme étant en charge de réguler le poids via la dépense énergétique, s’il fonctionne mal, la prise de poids est inévitable à moins d’adapter son alimentation en conséquence.

En effet, si vous ne changez pas votre alimentation ou bien mangez plus qu’à l’accoutumée, alors le surplus va être stocké dans les cellules graisseuses (les adipocytes) comme réserve d’énergie, l’organisme ne les utilisant pas. Sur le long terme, cela entraînera une prise de poids. La prise de poids n’est pas le seul problème engendré par une hypothyroïdie, le stockage des nutriments et plus particulièrement des micronutriments sont également affectés. L’organisme, qui peinera à les éliminer, va les stocker, et ce même si votre alimentation n’a pas changé. Il est donc très important de soigner une hypothyroïdie.

Comment soigner l’hypothyroïdie ?

L’hypothyroïdie peut être provisoire ou bien définitive. Lorsqu’elle est définitive, elle ne se guérit pas. Toutefois, l’hypothyroïdie peut être contrôlée tout au long de la vie grâce à un apport quotidien d’hormones thyroïdiennes de remplacement, qui permettent de compenser le fonctionnement anormal de la glande thyroïde.

Le traitement de l’hypothyroïdie ne peut se faire que par la prise de médicaments. Un acte chirurgical peut être pratiqué en cas de goitre disgracieux, mais cela restera d’ordre purement esthétique. Ainsi, l’hypothyroïdie ne peut être soignée que par la prise d’hormones thyroïdiennes de remplacement. Il s’agit alors de doses substitutives destinées à pallier la baisse des hormones T3 et T4. L’hormone de synthèse généralement prescrite est la thyroxine, sous forme de lévothyroxine sodique : il s’agit du Levothyrox ou Levothyroxine, deux médicaments administrés en comprimés sécables. Les doses substitutives vont alors de 1,4 à 1,8 µg/kg/jour. Le traitement est augmenté petit à petit, de manière à arriver à la dose cible.

La surveillance des patients traités pour une hypothyroïdie est généralement d’ordre trimestriel. Un dosage sanguin de l’hormone TSH est notamment réalisé une fois par an. Certains patients étant difficiles à stabiliser à cause d’un organisme ultra-sensible aux variations d’hormones devront parfois faire l’objet d’une surveillance médicale plus étroite. Lorsqu’ils sont correctement dosés, les traitements pour l’hypothyroïdie sont généralement très efficaces.


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