La psychologie joue un rôle majeur pour arriver à l’acceptation de soi

Trop gros, trop maigre, trop petit, trop grand, trop timide, impulsif, pas assez ceci, trop cela… Le chemin de l’acceptation de soi est long et plus dur pour certaines personnes que d’autres. “Si j’étais quelqu’un d’autre, ma vie serait meilleure”, combien de personnes pensent cela ? Malheureusement, beaucoup… En réalité, il conviendrait de penser : “si j’étais quelqu’un d’autre, je serai mon meilleur ami”, c’est-à-dire une personne capable de me percevoir avec un regard bienveillant. Pour parvenir à s’observer avec les yeux d’autrui, lesquels sont bien souvent nettement moins critiques que les nôtres, il convient d’avoir fait un grand pas vers l’acceptation de soi.

Difficile d’évoluer en société, mais faisable en appliquant certains principes.

Cesser de se comparer aux autres

Pour s’accepter enfin, avec ses qualités et ses défauts -qui ne sont pas aussi visibles aux yeux des autres-, il convient avant tout de cesser de se comparer. La comparaison aux autres est extrêmement nocive pour notre estime, puisque nous établissons de manière consciente ou non un parallèle entre la supposée réussite des autres et la nôtre. Les réseaux sociaux sont ainsi extrêmement toxiques, puisque tout un chacun peut y publier le meilleur de sa vie au travers de filtres édulcorés et autres hashtags évoquant bonheur et réussite. Nous voyons ainsi défiler sous nos yeux les photos de la vie “heureuse” des autres : leurs femmes ou maris, leurs enfants, leurs jobs, leurs maisons, leurs vacances, leurs loisirs, etc. De cet étalage né bien souvent un sentiment de frustration, lequel est amplifié par les médias qui ne cessent de renvoyer des images stéréotypées de ce que tout un chacun devrait être pour se considérer heureux. Or, le premier pourfendeur de l’acceptation de soi est bien la comparaison.

Par définition, se comparer revient à mettre en balance tout ou une partie de soi, en rapport à l’Autre, avec pour seuls critères de jugement ceux émis par notre subjectivité. De ce fait, le résultat est forcément caduc. En effet, nous ne pouvons pas être juges et parties en même temps, d’autant plus que notre propre regard sur nous-mêmes est bien souvent hautement critique.

Lorsque nous souffrons de surpoids, que nous soyons obèses ou bien présentions un important excès de masse pondérale, la comparaison semble inévitable. Notre société, grossophobe et soumise à de nombreux diktats de beauté et de réussite sociale, semble exclure de fait les personnes rondes. Ainsi, pour être heureux, il faudrait être mince et si possible jeune, suffisamment riche, mais également populaire. Une image d’Épinal, placardée sur les panneaux publicitaires et affichée à outrance dans les spots télévisuels tout comme les fictions, où les personnages à succès sont souvent beaux -comprendre : minces-. Pourtant, en France, une personne sur deux est en surpoids et près de 15 % de la population est obèse. De ce fait, les souffrances sont alors réelles entre la vérité des corps et celle dressée au quotidien par les médias et l’univers de la mode.

Le mouvement body positive, en faveur de l’acceptation de tous les types de corps

Heureusement, les médias et notamment les réseaux sociaux sont également capables de faire émerger le meilleur au milieu du pire, en témoigne le mouvement body positive. Ce mouvement social, en faveur de l’acceptation de soi et plus généralement de tous les types de corps, encourage ainsi la diversité et l’estime de soi en déconstruisant les stéréotypes et autres normes. Au coeur de ce mouvement, le raisonnement suivant : la beauté est avant tout une construction sociale qui dépend des cultures et de la vision partagée par les médias.

Le body positive, mouvement né aux États-Unis en 1996, a notamment pris de l’ampleur avec l’expansion des réseaux sociaux, où ce mouvement prône entre autres l’acceptation des personnes grosses et obèses. L’idée est donc de partager sur les réseaux sociaux, notamment Instagram, des photos de corps ronds accompagnés de hashtags tels que #allbodiesaregoodbodies, #youareworthy, #instacurves… Derrière ces partages en masse réside une idée essentielle : ce n’est pas parce que l’on est en surpoids, que l’on a pas le droit de s’aimer ! La beauté n’est pas uniquement le fait des personnes fines. Ainsi, plus la diversité sera affichée, plus elle sera acceptée, en tout cas souhaitons-le. Ce mouvement incite donc tout un chacun, notamment les femmes qui sont fortement soumises aux diktats de beauté, à s’accepter face au miroir. Cela ne veut pas dire nier ses imperfections, mais apprendre à les aimer et en tirer le meilleur. Une idée partagée et reprise par de nombreux médias et blogueurs, comme Stéphanie Zwicky ou encore Megan Jayne Crabbe, qui ont fait de la grossophobie un combat quotidien.

Les photos de femmes rondes, de plus en plus présentes dans les médias

De tels mouvements encourageant l’acceptation de tous les corps ont ainsi fait prendre conscience aux médias, notamment aux publicistes, de l’urgence d’adapter leurs discours à cette hétérogénéité physique. Ne nous y trompons pas, étant donné qu’un Français sur deux est en surpoids, les enseignes y voient l’opportunité de cibler un public important. Toutefois, nous pouvons nous réjouir de la conséquence : apercevoir dans les médias et certaines publicités des femmes rondes comme modèles de beauté et d’acceptation de soi.

Dove, pionnière dans le domaine des publicités body positives, n’hésite pas à mettre en scène des femmes rondes lors de campagnes publicitaires intitulées “Real Beauty”. Pour ce faire, la marque expose dans ses spots télévisuels et affiches publicitaires des femmes “de tous les jours”, c’est-à-dire présentant des formes diverses et variées, mais également des couleurs de peaux et de cheveux différentes. Ce ne sont malheureusement sont pas les femmes que l’on voit à la télévision, au cinéma, ni même à la Une des magazines, pourtant, il s’agit bien d’une Française sur deux. Dove semble ainsi nous dire : “ne nous laissons pas confisquer notre propre vision de la beauté !”

La marque Dove semble malheureusement bien seule à agir dans ce sens, puisque si les réseaux sociaux ont libéré la parole des femmes victimes de grossophobie, les médias traditionnels se montrent encore frileux, notamment les principaux groupes audiovisuels. Quoi qu’il en soit, il est important de noter que la diversité des corps est vraiment réelle, contrairement à ce que pourraient laisser penser les médias.

Cultiver l’estime de soi

S’accepter physiquement revient donc à parvenir à s’affranchir de la représentation classique de la beauté, relayée par les médias et la société dans son ensemble. L’acceptation de soi est donc intimement liée à la notion d’estime de soi, puisque dès lors que nous parvenons à maintenir une opinion positive de nous-mêmes, il est bien plus aisé de s’accepter.

L’estime de soi est essentielle, puisqu’elle constitue un socle sur lequel repose la confiance en soi. Une personne qui a peu confiance en elle aura généralement une mauvaise perception d’elle-même. Elle sera ainsi plus encline à souffrir de dépendance affective et autres troubles psychologiques extrêmement fragilisants.

Pour construire une estime de soi positive, le regard des autres est essentiel, notamment durant l’enfance et l’adolescence. Cette dernière période de transformations psychiques majeures est une véritable zone de turbulence entre deux phases radicalement différentes : la sortie de l’enfance, où le regard des parents compte énormément, et l’entrée dans l’adolescence, période charnière durant laquelle le regard des autres sera fondamental. Un véritable champ de bataille qui rend l’esprit extrêmement poreux aux réflexions des autres, qu’elles soient positives comme négatives. C’est en se confrontant aux regards des autres que l’adolescent bâtit alors l’estime qu’il a de lui-même. Si ses parents et son entourage proche ont veillé à lui renvoyer une image positive de lui-même, alors l’adolescent pourra construire son estime sur des bases solides. Ce qui s’avérera bien plus difficile si l’estime de soi est défaillante dès l’enfance.

Il est donc indiscutable que la psychologie joue un rôle majeur dans l’acceptation de soi, notamment lorsque l’on est en surpoids. Parvenir à faire abstraction des diktats ambiants et autres injonctions à la minceur n’est pas chose aisée. Pourtant, arriver à s’extraire de la pression sociétale et de ses normes de beauté est essentiel pour s’accepter tel que l’on est et tel que tout un chacun nous perçoit : comme un autre être humain, tout simplement.


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