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Alcool - Quand parle-t-on d'alcoolisme?

73 ans 3528
C'est une question que je me suis deja posee mais a laquelle je ne pense pas avoir trouve de reponse. J'ai grandi dans une maison sans alcool - sauf cas  
tres exceptionnel - mon grand pere maternel ayant ete alcoolique. Du coup l'alcool pour moi a toujours ete quelque chose de tres exceptionnel.

En grandissant j'ai pu voir chez des amis des consommations d'alcool beaucoup plus quotidiennes (vin sur la table au repas, aperos alcoolises, soirees avec de l'alcool etc.). En vivant en Chine j'ai experimentes les clubs et l'alcool pas cher donc forcement des soirees beaucoup plus alcoolisees. Ici l'alcool est tres facile d'acces, tres repandu et les hommes qui vomissent dans le caniveau en sortant du restaurant sont chose courante (c'est quasi-obligatoire en repas d'affaire...).

Bref, j'ai pu observer toute sorte de comportements et je me demande a partir de quand / de quoi parle-t-on d'alcoolisme? Est-ce du aux quantites ingerees? a la frequence? aux raisons/situations pour lesquelles elles le sont?

Je n'ai absolument aucune idee de ce qui peut etre considere comme une consommation "normale". Pour moi de l'alcool tous les jours (la bouteille de vin sur la table) me semble deja exagere... mais ca n'est qu'une certaine sensibilite. De meme de nombreux jeunes vont boire d'enormes quantites d'alcool en soirees pendant quelques annees sans forcement tomber dans l'alcoolisme par la suite.

Alors... elle est ou la limite? :-k
41 ans 1672
Quand on boit règulièrement genre tous les jours, un verre tous les soirs, c'est déjà considéré comme de l'alcoolisme... ce n'est pas forcément boire jusqu'à être saoul ou jusqu'à vomir !
Souvent l'alcoolisme est associé à un mal être chez la personne, si l'alcool aide à oublier, à se sentir mieux, si elle devient une évasion...
Quelqu'un qui va prendre n'importe quel prétexte pour boire à n'importe quel moment de la journée...
Quelqu'un qui se cache pour boire et qui nie qu'il a bu quand on sent son haleine et qu'on lui pose des questions...
Quelqu'un qui fait croire qu'il est fatigué parce qu'il a des vertiges et qu'il oublie tout et qu'il bégaye...
Quelqu'un qui souffre mais ne peut plus faire sans alcool, qui ne sait plus gérer sa consommation...
Quelqu'un qui dit qu'il a mal au dos et que c'est pour ça qu'il est allongé sur le sol alors qu'en fait il est tombé et ne peut plus se relever...

Pardon je dérive un peu... ce quelqu'un je le connais très bien... c'est un personne très chère à mon coeur et il boit depuis des années car il ne sait pas parler, il ne peut pas avouer qu'il a mal alors il boit... il cache les bouteilles chez lui, au garage... et nous on s'inquiète, on a peur qu'il boive avant de prendre le volant, on a peur qu'il ai un accident... et sa femme ne veut pas voir...

Désolée, je ne sais pas si ça répond à ta question... cette question me touche trop je crois... :oops:
M
39 ans 3802
y'a plusieurs niveaux selon moi...

- le fait de ne pas pouvoir se passer d'alcool au quotidien

- l'alcool social en quantité: l'effet jeunes qui se démontent la g tous les w-e en buvant beaucoup en soirée, donc une surconsommation systématique

cet alcoolisme-là, je l'ai expérimenté mais je me suis vraiment bien calmée car déjà je ne supporte plus trop d'alcool comme avant et que mes ptits soucis de santé m'ont fait ralentir, parce que c'est cher, parce que je m'inquiétais aussi d'une telle consommation à un tel rythme... maintenant quand je sors je limite à 2-3verres max et rarissimement je ne compte pas
25680
J'ajouterais aussi quelqu'un qui boit seul(e) régulièrement.
Quelqu'un qui boit en cachette
Quelqu'un qui ne sait pas dire non à un verre
etc

Mais comme le dit Tissounette, quelqu'un qui bois un verre (même un seul) tous les jours c'est déjà de l'alcoolisme.

Pas besoin de ressembler à un(e) dépravé(e), l'alcoolisme "mondain" ça existe !
73 ans 3528
Mais est-ce qu'il n'y a pas une question de dependance qui entre en compte? Par exemple, etant ado je me suis occupee pendant quelques annees d'une mamie adorable qui buvait un verre de vin rouge tous les midis avec son fromage (ou encore mieux, une patisserie ;) ). Je suis sure qu'elle aurait pu s'en passer, c'etait juste une "gourmandise".

Idem, le fait de se "bourrer la gueule" le week end quand on est etudiant, ca peut etre souvent a certaines periodes mais en periode de non-fetes ou autres, si l'on peut s'en passer sans meme remarquer le changement est-ce que c'est quand meme de l'alcoolisme?

En fait c'est cette idee de dependance qui me pose question. A partir de quand considere-t-on qu'on est dependant? Idem, si on dit "je peux m'en passer", il faut s'en passer combien de fois/pendant combien de temps pour se rendre compte de la "veracite" de ses propos?

Ce sont des questions qui m'inquietent car j'ai vu les ravages de l'alcoolisme chez mon grand pere (alors qu'il etait deja sobre quand j'etais enfant!) et j'ai entendu mes oncles/tantes, ainsi que ma mere et ma grand mere me parler de sa maladie. Autour de moi l'alcool est tellement banalise que parfois ca m'inquiete. Je me pose des questions pour mes amis, mon cheri etc. C'est vraiment un mal qui me fait peur car je me rends trop compte de ses consequences...
M
43 ans Belgique 1926
Boire un verre tous les jours, c’est pas de l’alcoolisme…

En dehors de considération de dépendances, tant qu’on reste à moins de 2 verres par jour et moins de 4 en une fois, il n’y a pas de problèmes… Pour une personne adulte en bonne sante et de corpulence normale.

Je parle bien évidement en verre standards,… on ne sert pas le whisky dans un verre à bière…
Et ce n’est pas applicables aux adolescents, encore moins aux enfants…

Pour quelqu’un qui boit son petit apéro le soir en rentrant du boulot, le signal, c’est de ressortir exprès pour aller acheter une bouteille parce qu’il n’y en a plus…
41 ans 1672
Petit test à faire si on a un doute: passer 2 à 3 semaines sans boire une goutte d'alcool ! Si on n'y arrive pas, c'est qu'il y a dépendance, si on y arrive sans soucis c'est bon !

Enfin ce n'est qu'un exemple bien sûr...
51 ans 76 10598
anne a écrit:
Mais comme le dit Tissounette, quelqu'un qui bois un verre (même un seul) tous les jours c'est déjà de l'alcoolisme.


Je n'irais pas jusque-là ou alors j'ajouterais : quelqu'un qui boit un verre tous les jours ET ne peut s'en passer.

Ma maman a l'habitude de boire un peu de vin à table tous les jours. A mon avis, cela doit avoisiner le verre sur deux repas. Mais elle peut parfaitement ne pas en boire si il n'y en a pas.
Pour elle, le vin à table, c'est une boisson "normale" au même titre que l'eau.
Mais ce n'est certes pas de l'alcoolisme. ;)
41 ans 1672
C'est vrai que le simple fait de boire un verre par jour ne peut pas être considéré comme de l'alcoolisme... j'me suis mal exprimée :oops:
53 ans Belgique 3287
Pour que le corps humain tourne bien, nous ne devrions boire que de l'eau... tout le reste est inutile à notre santé...

Autant je ne résiste pas à un morceau de chocolat autant j'aurais pas pu être alcoolique bien que ça soit familial chez moi (des deux côtés) : j'ai essayé quand j'avais de gros pb de couple... j'me suis dit que j'allais faire comme lui et boire... j'me suis servi un whisky à 20h et quand j'me suis couchée à minuit il était pas encore vide, pourtant j'aprécie le whisky lol
54 ans PARIS (enfin presque) 47
L'alcoolisme (la maladie alcoolique) se définit par la dépendance, mais pas forcément au quotidien.
Ca peut commencer par un verre par jour ou bien par une bouteille tous les samedi soir.

Quand une personne ne peut pas se passer d'alcool dans certaines circonstances (stress/repas/solitude/fête...) on peut se poser des questions.
60 ans 91 25732
On considère qu'il y a maladie alcoolique quand il y a consommation régulière et excessive et dépendance à l'alcool, même modérée. Au bout d'un certain temps vient se rajouter un autre paramètre : l'augmentation de la quantité d'alcool ingérée.

Une personne qui boit un verre de vin par jour (comme ta maman CC ;) ) mais qui peut tout à fait s'en passer pendant plusieurs jours sans ressentir de manque pendant ce temps, voire qui peut envisager de ne plus boire du tout, ne souffre pas d'alcoolisme.

Une personne qui boit trois verres de vin par jour et ne peut s'en passer, et a des réactions de manque si elle doit le faire (nervosité, irritabilité...) a un problème.

La consommation régulière ne veut pas dire quotidienne. Un jeune qui se soule tous les 15 jours mais ne boit pas le reste du temps a aussi un problème. Quelqu'un qui boit un apéritif tous les soirs et ne peut s'en passer sans ressentir de manque a un problème.

En fait la maladie alcoolique est réelle quand il y a dépendance physique et/ou psychique.

Des jeunes qui ont bu des années et ont arrêté ont été alcooliques. Ils ont simplement réussi à s'en sortir, leur dépendance ne devait être que physique (ils aimaient la sensation physique d'être bourrés)ou psychique (ils aiment la sensation psychique que procure l'alcool), rarement les deux. Dans les deux cas, l'alcool était lié à un plaisir d'être ensemble, c'était un moyen de reconnaissance social. Et ça, normalement on peut s'en sortir.

Quand la dépendance est physique et psychique, on est dans la maladie alcoolique chronique dont on ne sort pas du jour au lendemain. Les étapes de la maladie ne sont pas les mêmes.

Les jeunes dont j'ai parlé plus haut commencent souvent avec des doses assez hautes et ne les augmentent pas ou peu. Ils ne boivent que dans certaines circonstances, dans certains lieux, avec certaines personnes et peuvent très bien ne pas boire en dehors de ces moments. Normalement, ça ne leur viendra pas à l'idée de se taper une bouteille de whisky à 8h du matin avant le boulot. Dans leur cas, il s'agit presque toujours d'alcoolisme aigu, qui ne se transforme pas forcément en alcoolisme chronique.

Un malade alcoolique aura besoin de toujours plus d'alcool pour avoir le sentiment de se sentir bien, jusqu'au jour où même de très grandes quantités ne lui suffiront plus et où il aura besoin de boire à n'importe quelle heure, lui boira sa bouteille de whisky à 8h avant d'aller au boulot. Puis encore dans la matinée, puis le midi, la journée, la nuit... L'alcoolisme devient chronique.

Dans l'alcoolisme chronique, le malade n'est plus vraiment dépendant de l'alcool lui-même, mais d'une substance fabriquée par son cerveau : la tetrahydropapaveroline (on voit qu'il y a papaver dans le mot, ce qui signifie pavot en latin. La substance fabriquée est chimiquement proche de la morphine et elle a les mêmes effets que la drogue).

Seule la consommation d'alcool permet au cerveau de synthétiser cette substance et il en faut de plus en plus, donc de plus en plus d'alcool. La synthèse est relativement longue à se mettre en place pour atteindre un taux qui crée une très forte dépendance, mais une fois que c'est fait, le cerveau se souvient de la quantité qu'il délivre et ne la baissera plus.

Si l'alcoolique arrête de boire, le cerveau ne fabriquera plus la substance et il faudra un sevrage, comme pour la drogue.

Mais si l'alcoolique reboit, même une très petit quantité, le cerveau recommence à sécréter à la quantité à laquelle il s'était arrêté, il ne repart pas de zéro, et cela dès la première goutte d'alcool. La dépendance revient donc extrêmement vite (en quelques jours on se retrouve au même stade qu'avant le sevrage, même si on a été abstinent pendant plusieurs années). C'est pour ça qu'un alcoolique qui ne boit plus ne doit pas ingérer une seule goutte d'alcool (certains parviennent à boire une coupe de champagne pour Noël par exemple, mais pas avant de nombreuses années et ils doivent faire très attention).

Ce qu'il faut distinguer c'est donc l'alcoolisme aigu (on est bourré et on aime ça mais l'alcoolisation reste cantonnée à des circonstances particulières) et l'alcoolisme chronique (on boit tout le temps et il faut de plus en plus d'alcool). Les deux ne se traitent pas de la même façon.

Ensuite il faut retenir la notion de quantité, de régularité et de dépendance physique ou psychique. Si on boit trop, régulièrement et si on est dépendant, on a un problème d'alcool.


Je remercie mon mari qui m'a aidée à rédiger ce post et qui espère, en parlant de son expérience d'alcoolique, aider ceux qui rencontrent ce problème et surtout démontrer qu'on peut s'en sortir.
73 ans 3528
Merci a toutes pour vos reponses et a Patty (et son zhom) pour toutes ces precisions :)

Est-ce qu'il y aurait donc un "test" a faire soi meme, comme le disait je crois Tissounette. Par exemple, ne pas boire d'alcool pendant 2/3 semaines pour savoir ou on en est?

Finalement, l'alcool c'est un peu un face a face avec soi meme... D'apres ces explications, quelqu'un d'exterieur mettrait beaucoup de temps (quand l'alcoolisme est vraiment installe) pour s'en rendre compte? :?
M
43 ans Belgique 1926
Sur un site des AA, j'ai trouvé çà :

1. Avez-vous déjà résolu d'arrêter de boire pendant une semaine ou deux, sans pouvoir tenir plus que quelques jours ?
2. Aimeriez-vous que les gens se mêlent de leurs affaires concernant votre façon de boire - qu'ils cessent de vous dire quoi faire ?
3. Avez-vous déjà changé de sorte de boisson dans l'espoir d'éviter de vous enivrer ?
4. Vous est-il arrivé au cours de la dernière année de devoir prendre un verre le matin pour vous lever ?
5. Enviez-vous les gens qui peuvent boire sans s'occasionner d'embêtements ?
6. Avez-vous eu des problèmes reliés à l'alcool au cours de la dernière année ?
7. Votre façon de boire a-t-elle causé des problèmes à la maison ?
8. Vous arrive-t-il, lors d'une soirée, d'essayer d'obtenir des consommations supplémentaires parce qu'on ne vous en donne pas suffisamment ?
9. Vous dites-vous que vous pouvez cesser de boire n'importe quand, même si vous continuez à vous enivrer malgré vous ?
10. Avez-vous manqué des journées de travail ou d'école à cause de l'alcool ?
11. Avez-vous des trous de mémoire ?
12. Avez-vous déjà eu l'impression que la vie serait plus belle si vous ne buviez pas ?

Si tu réponds oui à 4 questions au moins, tu as probablement un problème d'alcool
41 ans 1672
mamisha a écrit:

Est-ce qu'il y aurait donc un "test" a faire soi meme, comme le disait je crois Tissounette. Par exemple, ne pas boire d'alcool pendant 2/3 semaines pour savoir ou on en est?

Finalement, l'alcool c'est un peu un face a face avec soi meme... D'apres ces explications, quelqu'un d'exterieur mettrait beaucoup de temps (quand l'alcoolisme est vraiment installe) pour s'en rendre compte? :?


Je crois qu'en général l'alcool n'est pas LE problème principal.. bien souvent quand il y a alcoolisme c'est qu'il y a un profond malaise, une souffrance et l'alcool devient un pisalé (pas sûre de l'ortho :oops: ) tout comme une drogue peut le devenir... c'est en quelques sortes l'arbre qui cache la forêt (même si l'arbre est très gros :? )

Par exemple dans le cas de la personne dont je parlais dans mon premier post, quand il se sentira mieux je crois qu'il pourra arrêter de lui-même (du moins je le souhaite de tout coeur)
B I U