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Assumez-vous vos crises?

104 ans Sur une comète 1981
Ninami a écrit:
Ellemir a écrit:
Non je n'assume pas mes crises d'hyperphagie. En général je dors après et refuse d'y penser.

Par contre ce que tu décris me  
fait furieusement penser à l'état dans lequel j'étais lors de mes crises d'automutilation. Je me regardais prendre un rasoir et couper délicatement les cuisses. Je notais la couleur du sang, le "dessin", la sensation des gouttes. A un moment je prenais même des photos. Oui je sais, ça paraît dingue. Mais je ne me sentais pas impliquée, comme si je regardais une scène sans la vivre. Mais je n'appelle pas ça assumer. Plutôt avoir un sérieux déni de ses crises.


Wow, ça ressemble un peu à ce que je fais quand ça ne va pas, Je m'empiffre puis je n'y pense plus (essais)
Mes mutilations servent à me soulager de mes peines. Je préfère avoir mal physiquement que dans ma tête. Je tranche mon poignet jusqu'au sang, la douleur physique prend le pas pendant quelques jours, j'oublie que je me suis goinfrée et ne pense qu'a soigner mon poigné...


Je n'ai jamais eu mal en m'AM. Je n'allais jamais profond. Voir mon sang, ma cuisse transformée, ça me suffisait.
Mais l'AM est un problème complexe, souvent liée à des troubles borderline.
39 ans Paris 1810
@ Toad : Merci de tes mises en garde. J'essaie de prendre soin de moi, promis! Pour moi, lancer ce genre de sujet y participe, d'ailleurs.

@ Ellemir : Je ne cherche pas à généraliser, et j'ai bien compris que toi non plus : nous ne pouvons que donner notre version de ces étranges choses qu'il nous arrive de faire... ;)

@ Skyquest : Je te comprends tout à fait sur le côté individuel, caché des crises. Jamais je ne pourrais faire ce genre de trucs autrement que seule. Comme toi, il m'est arrivé plusieurs fois de devoir honorer une invitation alors que je venais de me taper une crise... Quelle horreur c'était alors! J'avais l'impression que c'était écrit "baleine qui vient de se goinffrer" sur mon front, j'avais honte, mais honte... :roll:
S
113 ans 3793
C'est curieux car je ne me dégouttes pas quand je suis en crise... je ne me hais pas car je sais que j'exprime, de cette manière, une souffrance.
Par contre, c'est le regard des autres que je ne supporte pas, car par leur incompréhension ils refusent, ils nient ma souffrance et quelque part me laissent m'enfoncer sans me tendre la main, ils préfèrent juger, c'est plus confortable pour eux... et ça je trouve cela insupportable. ;)
44 ans 04 5576
Skyquest a écrit:
C'est curieux car je ne me dégouttes pas quand je suis en crise... je ne me hais pas car je sais que j'exprime, de cette manière, une souffrance.
Par contre, c'est le regard des autres que je ne supporte pas, car par leur incompréhension ils refusent, ils nient ma souffrance et quelque part me laissent m'enfoncer sans me tendre la main, ils préfèrent juger, c'est plus confortable pour eux... et ça je trouve cela insupportable. ;)


Sky... je sais que tu as lu mon blog, donc je pense que tu sais que je te comprend. Je sais pas trop quoi te dire, à part reprendre tes propres paroles "Laisse dire les autres... il faut s'en ficher..."
Enormes :kiss: à toi, à monsieur et au ptit ;)
38 ans 2879
J'assume à moitié. Je suis devenue plus tolérante face à elles. Je ne me sens pas minable comme avant. Je suis un peu obsédée par la crise que je vais faire, je la prévois, je suis impatiente que les gens partent pour pouvoir.

Là le problème c'est que je suis chez mon copain et qu'hier j'ai mangé les cacahuettes mais aussi le dernier truc sucré qui reste dans la maison (après toutes mes crises) : des bonbons fins offerts par sa grand-mère dont j'ai englouti la moitié.

Là je me sens tellement coupable d'abimer les choses de valeur, le cadeau qu'on lui a fait...Je m'en veux
516
Moi je faisais des crises d'hyperphagie vomitives. Le sentiment que j'en avais était bizarre, car j'en avais honte dans le sens où je n'en parlais jamais à personne, j'avais peur qu'on me surprenne etc... mais lorsque je vomissais cette crise je ressentais un bien être étrange je me disais c'est bien tu t'es fait plaisir avec toutes ces choses et tu n'en subit pas les conséquences !

Ah bon ?! et bien non je ne profitais pas car j'engloutissais je ne mangeais pas et bien sûr qu'il y avait des conséquences sur ma santé, combien de fois j'ai vomi du sang, combien de fois je souffrais de brulures d'estomac ? Mais cette réflexion venait toujours après les crises, à froid, car lorsqu'elles arrivaient je ne réfléchissais plus, j'étais en mode automatique.

Mais je pense que le plus difficile pour moi était de me dire "pourquoi". Pourquoi je m'inflige ça, pourquoi je ne peux m'en empecher, pourquoi je recommence alors que je sais que ça me fait du mal...
39 ans Paris 1810
@ Okapi : Je comprends ce sentiment... Quand mon fiancé revient du boulot, et qu'au cours de la soirée il me demande "Ben elle est passée où la boîte de Jeff de Bruges
offerte par mon patron?"... Et qu'il faut lui dire qu'il n'y en a plus, que je lui ai volé le plaisir de se prendre un de SES chocolats tranquillement après une dure journée...
Je me sens super mal. Heureusement, il ne me fait aucun reproche. :?

@ Italiana : J'espère que tu as su mettre des mots sur ce "pourquoi" ou, si ce n'est pas le cas, que tu vas y parvenir...
516
Zoetincelle a écrit:


@ Italiana : J'espère que tu as su mettre des mots sur ce "pourquoi" ou, si ce n'est pas le cas, que tu vas y parvenir...


Merci beaucoup c'est gentil :)

Non malheureusement je ne sais toujours pas pourquoi, mes crises se sont arrêtées d'elles même et je n'arrive toujours pas à identifier ce qui a changé dans ma vie pour qu'elles se stoppent, je crains donc de les voir revenir mais je croise les doigts !
38 ans 2879
Zoetincelle a écrit:
@ Okapi : Je comprends ce sentiment... Quand mon fiancé revient du boulot, et qu'au cours de la soirée il me demande "Ben elle est passée où la boîte de Jeff de Bruges
offerte par mon patron?"... Et qu'il faut lui dire qu'il n'y en a plus, que je lui ai volé le plaisir de se prendre un de SES chocolats tranquillement après une dure journée...
Je me sens super mal. Heureusement, il ne me fait aucun reproche. :?


Oui, le mien non plus ne m'a fait aucun reproche. Enfin il m'a dit que c'était plus des bonbons faits pour en manger un de temps en temps et que j'avais tout à fait le droit d'en prendre.
C'est vrai que c'est dommage d'engouffrer ce qui doit être dégusté. Je ne sais pas prendre un de temps en temps...J'aimerais tellement savoir.
38 ans 1085
Merci Toad et Zoeetincelle pour vos mots, si justes.

L'indulgence j'essaie, ce n'est pas toujours facile c'est tout. Mais les crises se font plus rares, et ça c'est bien. Je pense que si je les vis si mal aujourd'hui c'est parce que les fois où cela m'arrive, comme elles sont plus espacées, j'ai l'immense crainte de me voir retomber dans cet enfer des TCAs avec des crises quotidiennes. Je ne veux plus retourner de là où je viens... Il y a donc le dégoût et aussi l'angoisse.
43 ans Bouches du rhone 1559
Moi mes crises d'hyperphagies arrivent toujours à la même période ... Mon boulot me bouffe la vie 6 mois sur 12 en fait et durant le "pic" de la saison (juin, juillet et aout) c'est là qu'elles se manifestent. Assise par terre dans la cuisine devant le "placard des biscuits" et à coté du frigo parce que quand j'ai mangé du sucré il me faut du salé après ... Mon chéri m'a vu une fois dans cet état il ne savait plus quoi faire il m'a dit après "on aurait dit que tu étais ailleurs ..."
Mais je n'assume pas du tout ... Je vis avec c'est malheureux mais c'est comme ça, la plupart du temps j'arrive à le faire discrètement plusieurs "petits" repas dans la journée et en majorité c'est le dimanche que ça arrive (en saison je travaille du lundi au samedi et suis tellement occupée que je n'ai pas trop envie de manger).
Par contre je ne me suis jamais fais vomir ni n'ai pris de laxatifs ... Quand je ne supporte vraiment plus je bascule dans la phase opposée je ne mange plus ...
Le seul point positif c'est que j'en parle maintenant et même si je n'assume pas ça soulage d'essayer de faire comprendre au gens se problème (même si en grande partie pour les gens on est "gros" parce qu'on s'empiffre ...)
Le combat est et restera long et difficile ...
B I U


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