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Polars et romans noirs

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Merci pour tes conseils lecture Thomas.
Je vais faire le plein à la bibliothèque.

Il y a un petit truc mignon cet été en Sicile :
Andrea Camilleri
Citation:
En littérature, le  
clan des Siciliens est une petite mafia qui dégaine la plume à la moindre occasion. A sa tête, un fringuant cavaliere né au pied de l'Etna en 1925: Andrea Camilleri qui truste les librairies transalpines avec un culot déconcertant. Sa spécialité? Le polar à la Simenon, dans les décors de Sciascia. Son histoire? Elle commence par la poésie, puis le jeune Camilleri se tourne vers le théâtre: il s'inscrit à l'Académie d'art dramatique de Rome, dont il sera aussitôt exclu parce qu'il fréquente trop assidûment le dortoir des filles. Cela ne l'empêchera pas d'entamer une carrière de metteur en scène, avant de sortir des coulisses pour revêtir sa casaque de romancier. Un rôle tardif, mais qui le rendra célébrissime grâce à ce héros-fétiche dont l'infaillibilité semble quasi pontificale: le commissaire Montalbano, né des amours de Maigret et de la rabelaisienne Gargamelle. Si les romans de Don Camilleri ont tant de succès, d'un bout à l'autre de la Botte, c'est parce qu'ils sont un cocktail d'intelligence, de suspense, et souvent de drôlerie. Avec, en prime, une merveilleuse truculence d'écriture. Car l'auteur de La concession du téléphone est l'inventeur d'une langue qui pétarade comme un triporteur: le «talien», mélange explosif de gouaille san-antoniesque, de rital macaronique et de patois d'Agrigente. Résultat: les traducteurs de Camilleri s'arrachent les cheveux pour lui faire passer les Alpes.

Quant aux décors préférés du maestro, ils ne changent guère: d'une plume malicieuse, il peint la vieille Sicile mafieuse qui, entre deux siestes et quelques balles perdues, barbote sur les eaux troubles de la combinazione. C'est dans cette jungle que s'illustre le roublard Montalbano. Cabotin, ronchon, fine gueule, ce commissaire de Vigàta - sorte de Palerme miniaturisée - a deux spécialités: les bonnes bouffes et les enquêtes aux petits oignons. «Une grande part de son succès, explique Camilleri, repose sur le fait qu'il n'a rien d'un surhomme. C'est un antihéros, un type très ordinaire qui pourrait être votre voisin de palier.» N'empêche, ce flic a un sacré flair. Il sait que toute filature policière commence sur le divan du docteur Freud. Il n'a donc pas son pareil pour sonder les âmes, afin de comprendre pourquoi les humains peuvent soudain flirter avec le diable.

Montalbano, on le retrouve dans Le tour de la bouée, flanqué d'une terrible gueule de bois. Il a mal dormi. On se dit qu'il a sans doute forcé sur les sardines grillées. Mais non, s'il est patraque, c'est parce qu'il vient d'apprendre que ses collègues de la police se sont comportés comme de vulgaires assassins, pendant le G8 de Gênes, en juillet 2001. Ecœuré, Montalbano a décidé de démissionner. Et pourtant il va reprendre du service à cause de ce cadavre déchiqueté qu'il découvre sur la mer, au cours de sa baignade. La suite? Une enquête à haut risque, sur un sujet particulièrement sensible: l'immigration clandestine. Avec tellement de morts sur le canal de Sicile «que bientôt on pourra aller à pied en Tunisie, en leur marchant dessus». On croise dans ce polar une belle brochette de pégreleux, des trafiquants d'enfants, des promoteurs pourris et un funeste balafré harnaché de colliers. De quoi aiguiser l'appétit de Montalbano, qui s'affûte joliment les dents sur cette sale affaire. Mais qui reste pourtant inconsolable, parce que sa trattoria favorite vient de fermer ses portes.En même temps, voici Le cours des choses, le tout premier roman de Camilleri, achevé en 1968 et déjà parfaitement ficelé. Nous sommes dans un bled sicilien gangrené par la mafia, en compagnie de l'adjudant Corbo - Montalbano, à l'époque, n'était pas encore en piste, mais les deux hommes se ressemblent comme deux gouttes de grappa. Tout commence par un fait divers: un paysan a déniché dans son champ le cadavre d'un berger, avec une paire de chaussures délicatement posées sur le torse... Là-bas, ce genre d'indice ne trompe pas et l'intrigue se dénoue tambour battant, pendant que que les vieux fantômes du fascisme s'ébrouent dans le bénitier paroissial. Du Camilleri pur jus, et un tableau clochemerlesque de cette Sicile féodale où la corruption se prélasse au soleil: comme si Pagnol et Giono écrivaient pour la Série noire.


Le journaliste ne le dis pas, mais moi, ça me fait aussi penser à Pouy. C'est des petits romans très courts. Ca te fera 3 à 4 jours de métro pas plus. Pas cher ! Vendu chez Le livre de poche si je me souviens bien.
Essaie mais attention : prévoir de se faire un vrai bon restau italien après.
On salive en découvrant les trettoria que fréquente Montalbano !
B I U