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Arrêter le collège à cause de mauvaises notes

M
93 ans 1565
J'espère que le sujet n'est pas mal placé parce qu'en l'occurence,il ne s'agit pas de mon enfant mais de l'élève dont je m'occupe quand elle est au collège. Nous nous  
entendons très bien,tout comme je m'entends très bien avec ses parents.
Cependant,depuis quelques jours,elle demande à ses parents de quitter le collège(alors que ça se passe très bien,elle a des copines et elle est très bien intégrée en général) suite à une baisse de résultats qui s'expliquent en partie par de nombreuses absences récemment. Sa mère était très embêtée hier en l'emmenant au collège,d'autant qu'elle ne voulait pas lui parler.
On en a discuté ensemble et avec sa prof principale qui a essayer de la rassurer et de lui faire comprendre que rester chez elle n'était pas une solution.
Sa mère m'a assuré qu'ils étaient contre,qu'ils étaient conscients que ce serait mauvais pour elle parce qu'elle n'a déjà pas beaucoup d'activités par la force des choses et qu'elle finirait par s'ennuyer chez elle. Ca devrait régler la question mais il faut tenir compe du fait qu'elle est issue de la communauté des gens du voyage et que c'est monnaie courante chez eux même si en l'occurence,ses parents restent très sérieux au sujet de l'école. J'ai peur qu'elle finisse par les avoir à l'usure,à force d'insister. Je ne sais plus trop sur quel pied danser avec elle parce que le discours qu'elle me tient et celui qu'elle tient à ses parents est contradictoire. Devant moi,elle reconnait que ce serait une mauvaise idée pour son avenir et pour elle et qu'elle se sent bien au collège mais chez elle,c'est pas le même discours,pas touours du moins.
J'ai l'impression qu'elle a besoin d'être rassurée bien sûr quant à ses notes(qui sont loin d'être catastrophiques,c'est juste qu'elle n'a pas du tout la bosse des sciences)mais aussi d'autorité en ce qui concerne l'école mais n'ayant pas d'enfant,je parle un peu dans le vide. J'aimerais donc savoir ce que vous en pensez.
48 ans Paris 9874
Peut-être lui demander si ça lui fait peur, l'éventualité de réussir? que risquerait-elle de perdre?
M
93 ans 1565
Je peux lui en parler effectivement mais je ne pense pas qu'elle pose le problème dans ces termes en fait. A mon avis,elle voit surtout la tranquillité qu'elle pourrait en gagner. Une tranquillité toute relative bien sûr mais je ne suis pas sûre qu'elle y ait vraiment réfléchi. C'est une lubie d'ado de 14 ans qui ne m'inquiéterait pas dans d'autres circonstances mais la situation étant ce qu'elle est,je dois en tenir compte.
49 ans région parisienne 5831
C'est difficile à dire sans connaitre la jeune fille, mais j'ai quelques idées qui pourraient éventuellement être des pistes...

D'abord, le cas le plus classique, c'est l'installation de la phobie scolaire. Il y a énormément d'élèves qui sont dans ce cas. Souvent, ça commence comme un "caprice", on se dit "il ne fait pas d'effort", "il est paresseux", "c'est la solution de facilité", bref, on ne le voit aps toujours au début comme une phobie scolaire, mais en réalité, l'élève souffre vraiment et il n'arrive plus à aller au collège. Le mieux, dans ce cas, c'est de voir avec un psy.

Comme tu parles d'une situation particulière (gens du voyage), je me dis que dans son cas, c'est peut-être différent: il est possible que ses parents ou sa communauté commencent à lui faire payer (inconsciemment?) sa réussite, ou bien qu'ils n'aiment pas qu'elle devienne trop "différente" d'eux. Ou peut-être elle-même sent elle que ses études la coupent de la "tradition" familiale, et qu'elle ne veut pas se sentir exclue de sa propre communauté.

Ou il y a peut-être un problème réel dont elle ne parle pas, par exemple du harcèlement: ça peut être un autre élève (racket ou juste harcèlement), ça peut être un prof ou un adulte de l'établissement. Peut-être qu'elle n'en parle pas par peur de représailles...

Enfin, dernière idée, elle n'arrive peut-être tout simplement pas à s'imaginer elle même continuer ses études: si personne n'a fait des études dans sa famille, c'est peut-être pour elle l'inconnu, ça lui fait peut-être peur. Peut-être qu'un rdv avec une COPs pourrait l'aider à se projeter dans le futur et à lui montrer l’intérêt de continuer ses études (car malgré les explications, ça reste peut-être trop abstrait pour elle).
49 ans région parisienne 5831
Ah oui, peut-être aussi que la pression familiale est trop forte, du coup, elle se sent investie d'une mission qui la dépasse et elle a peur de ne pas être à la hauteur? j'ai eu une élève comme ça, qui disait souvent "je suis la seule de ma famille à avoir été au lycée", et elle se foutait une pression monstrueuse là-dessus, la moindre mauvaise note devenait une catastrophe intersidérale et enchaînait une cascade d'autres mauvaises notes car elle perdait confiance en elle, alors qu'en se détendant un peu, elle réussissait très bien.
M
93 ans 1565
Oui,je me rappelle d'une élève de ma classe en seconde qui a souffert de phobie scolaire mais il me semble que ça arrive suite à un évènement traumatisant qui survient à la maison ou au collège et rien de tout ça n'est arrivé mais j'y ai pensé également et c'est à suivre. Quant au fait qu'elle pourrait subir du harcèlement,je n'y crois pas trop. Les autres élèves qu'ils soient dans sa classe ou pas sont tous très sympas avec elle et je suis quand même souvent avec elle,mis à part pendant les récréations et ma demi heure de pause deux fois par semaine. Je ne la vois jamais bouleversée quand je vais la chercher mais je vais lui en parler tout de même,on ne sait jamais!
Le psy serait une bonne idée rien que pour l'aider à gérer son stress lors des évaluations qui la bouffe et lui fait oublier parfois complètement sa leçon.
Quant à ses parents qui lui feraient payer inconsciemment le fait d'aller au collège alors que pas eux,je ne sais pas exactement mais ce n'est pas l'impression que ça me donne. Ses parents sont très liés avec le frère de son père et ses enfants vont également à l'école et ils sont tous très fiers de leur fils ainé qui va passer son bac pro cette année mais surtout je me dis que si c'était le cas,ils sauteraient peut-être sur l'occasion pour la retirer??
Ceci dit,c'est certain qu'elle se met une pression monstrueuse et comme pour l'élève dont tu parles,la moindre mauvaise note prend l'aspect de la cata du siècle.
Je vais voir comment s'est passé le weekend,si elle en a reparlé et j'en parlerai avec sa mère pour la COP,rien que pour son stress. La COP doit avoir l'habitude de traiter de l'angoisse chez les élèves.
En tout cas,ça ne fait que me conforter dans l'idée que les notes n'apportent rien aux élèves et peuvent être nocives.
49 ans région parisienne 5831
MaudK a écrit:
Oui,je me rappelle d'une élève de ma classe en seconde qui a souffert de phobie scolaire mais il me semble que ça arrive suite à un évènement traumatisant qui survient à la maison ou au collège et rien de tout ça n'est arrivé mais j'y ai pensé également et c'est à suivre.


Non, non, la phobie scolaire ne suit pas forcément un événement traumatisant. Tu peux aller lire ici, par exemple. On lit, entre autre:

Citation:
La phobie scolaire touche aussi bien les bons élèves que les moins bons. Le seul point commun est peut-être une difficulté à s'adapter hors de la cellule familiale.

(...)

Les raisons de cette angoisse ne sont pas les mêmes selon les individus et leur histoire personnelle, mais certains facteurs communs sont observés tels qu’une peur excessive de l'échec, du jugement des gens, des professeurs et surtout des autres élèves.


ce qui semble assez bien correspondre à ton élève (enfin, d'après le peu que tu en as dit, bien sûr, je ne pose pas un diagnostique, on est d'accord! :lol: :lol: ).

Il peut y avoir un traumatisme initial, mais ces événement peut être vécu comme un traumatisme par l'élève, et alors que, d'un point de vue extérieur, ce n'est qu'un événement sans gravité. Ca peut-être une note en dessous de la moyenne alors que l'élève pensait avoir réussi et qui brise sa confiance en lui, ça peut être une remarque un peu sèche d'un professeur...
49 ans région parisienne 5831
MaudK a écrit:
Je vais voir comment s'est passé le weekend,si elle en a reparlé et j'en parlerai avec sa mère pour la COP,rien que pour son stress. La COP doit avoir l'habitude de traiter de l'angoisse chez les élèves.


Et l'infirmière du collège? le médecin scolaire? ils doivent être encore plus apte à traiter l'angoisse et le stress, à mon avis (enfin, ça peut dépendre des établissement bien sûr, si la COP est super et que l'infirmière est nulle... ;) )
M
93 ans 1565
mamykro a écrit:
]ici[/url], par exemple. On lit, entre autre:

Citation:
La phobie scolaire touche aussi bien les bons élèves que les moins bons. Le seul point commun est peut-être une difficulté à s'adapter hors de la cellule familiale.

(...)

Les raisons de cette angoisse ne sont pas les mêmes selon les individus et leur histoire personnelle, mais certains facteurs communs sont observés tels qu’une peur excessive de l'échec, du jugement des gens, des professeurs et surtout des autres élèves.


ce qui semble assez bien correspondre à ton élève (enfin, d'après le peu que tu en as dit, bien sûr, je ne pose pas un diagnostique, on est d'accord! :lol: :lol: ).

Il peut y avoir un traumatisme initial, mais ces événement peut être vécu comme un traumatisme par l'élève, et alors que, d'un point de vue extérieur, ce n'est qu'un événement sans gravité. Ca peut-être une note en dessous de la moyenne alors que l'élève pensait avoir réussi et qui brise sa confiance en lui, ça peut être une remarque un peu sèche d'un professeur...

Ca lui ressemble totalement,je pourrais même dire que c'est sa description! Quant aux évènements déclencheurs,je dois dire que les deux sont arrivés. Elle a eu une note en dessous de la moyenne en SVT alors que pour une fois,elle était sûre d'elle et je ne serais pas étonnée que ça ait été le déclencheur. Le prof de maths est hyper strict et il lui a hurlé dessus il y a quelques semaines parce qu'elle avait un peu bidoullé son exercice de géométrie...
Le médecin scolaire a beaucoup d'élèves a gérer et elle a déjà du mal à assister aux équipes de suivi mais je peux toujours essayer d'en discuter avec l'infirmier. Il est un peu particulier mais il a toujours été très gentil avec mon élève. Quant à la COP,je n'ai pas vraiment d'idée sur elle,je ne la connais que très peu. Elle n'est pas toujours au collège car elle doit se partager entre les deux collèges de la ville voire peut-être également avec le lycée.
49 ans région parisienne 5831
MaudK a écrit:
Ca lui ressemble totalement,je pourrais même dire que c'est sa description! Quant aux évènements déclencheurs,je dois dire que les deux sont arrivés. Elle a eu une note en dessous de la moyenne en SVT alors que pour une fois,elle était sûre d'elle et je ne serais pas étonnée que ça ait été le déclencheur. Le prof de maths est hyper strict et il lui a hurlé dessus il y a quelques semaines parce qu'elle avait un peu bidoullé son exercice de géométrie...


hmmm, alors c'est peut-être une bonne idée de chercher un peu du côté d'une phobie scolaire en installation, je pense. Si c'est bien ça, c'est vraiment maintenant qu'il faut prendre le problème à bras le corps, car une fois que la phobie a fait son nid, c'est beaucoup plus dur à traiter.

A mon avis, essaye d'alerter toutes les personnes qui pourraient t'aider: infirmier, médecin scolaire, COPs, CPE, assistante sociale... Tu verras bien, peut-être que l'un d'eux arrivera à trouver une solution. ;)
M
93 ans 1565
Je vais en parler à la maman,essayer de voir si elle a déjà remarqué une angoisse particulière chez sa fille avant d'aller au collège.
Quand je l'ai appelée dans la matinée du jeudi pour la tenir au courant et lui dire que ça se passait bien au collège,on a commencé à discuter des notes et c'est là qu'elle m'a dit qu'elle avait eu une crise de larmes la veille,par rapport à ses notes en disant qu'elle était nulle et qu'elle n'y arriverait pas. Ses parents l'ont rassurée mais elle a tendance à dire ce que les gens veulent entendre,elle est ce que les anglophones appellent une "people pleaser". Elle dit toujours oui,fait absolument tout ce qu'elle peut pour éviter de donner de l'inquiétude et du travail à sa mère en plus parce qu'elle a conscience que sa maladie donne beaucoup de travail à sa mère. Hier,elle m'a dit que sa mère était toujours là pour écouter mais qu'elle n'était pas toute seule(elle a un frère et une soeur)donc elle ne se confie pas à sa mère. Elle me parle davantage mais je crains qu'elle me dise d'abord ce qu'elle croit que je veux entendre plus que ce qu'elle pense.
49 ans région parisienne 5831
Le problème est complexe, visiblement. Mon conseil, c'est de ne surtout pas rester seule sur ce coup là: face à plusieurs personnes différentes, vous verrez bien si elle tient un discours cohérent, et vous arriverez mieux à cerner le vrai problème. Tu devrais demander à d'autres personnes de parler avec elle (ça peut aussi être le prof principal, ou un surveillant).
E
103 ans Occitanie 3854
Je suis 2 enfants, et je ne connais pas ce problème avec eux.

Par contre un des enfants est en collège, et dans sa classe on a un élève qui souffre de ce qui semble être une phobie scolaire, mais elle est installée depuis un moment

Il était déjà dans la classe de l'élève que je suis l'année dernière et c'était déjà le même problème

Là il vient par moment très peu en cours. Normalement il a été mis en place un PPS qui dit qu'il est censé être en cours tous les après midi... certaines semaines c'est le cas, d'autres on le voit pas de la semaine

C'est un enfant qui ne gère absolument pas ces angoisses je pense. Lundi il y avait contrôle de math il a fini à l'infirmerie

Alors si c'est vraiment de ça que souffre ton élève il vaudrait mieux que ça soit pris à temps effectivement afin de ne pas en arriver au genre d'extrême où se trouve confronter l'enfant que je connais.
M
93 ans 1565
Oui,c'est ce que je crains également. J'ai déjà discuté avec sa prof principale mais sans parler de phobie scolaire sur le moment parce que je n'y pensais pas mais je vais recommencer,je lui en parlerai lundi lors de l'ATP.
Est-ce que vous pensez qu'il serait possible de ne pas la noter pendant un moment puisque c'est les notes qui la mettent dans cet état?
E
103 ans Occitanie 3854
MaudK a écrit:
Oui,c'est ce que je crains également. J'ai déjà discuté avec sa prof principale mais sans parler de phobie scolaire sur le moment parce que je n'y pensais pas mais je vais recommencer,je lui en parlerai lundi lors de l'ATP.
Est-ce que vous pensez qu'il serait possible de ne pas la noter pendant un moment puisque c'est les notes qui la mettent dans cet état?


Je sais pas trop... mais si c'est faisable je pense que pour cela il faudrait le rédiger sur le PPS non ?
B I U