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Viol 1, justice 0

34 ans 2571
Poirier, j'ai du mal à comprendre le sens de ton message.
Disons que j'espère avoir mal compris.

Ce n'est pas aux flics de décider si le viol est avéré ou  
non, c'est à la justice.

Quant à rebondir et oublier, bonjour la thérapie qui se profile! Quel conseil... :roll:
40 ans Niort 1336
Tient, Poirier, ça faisait longtemps ! ça va ?

Alors je vais répondre à une partie de ton message ici, et un l'autre en mp, car je ne souhaite pas raconter l'ensemble en public, ça a déjà été cause de troubles auparavant.

Sujetion = manipulation, précisément. Dans mon cas.
La justice n'a pas mis le viol de côté : le courrier que j'ai reçu est intitulé ainsi (en gros) : "plainte pour abus de faiblesse ; viol". Il y a deux motifs en somme.

Je veux éclaircir ce point de "caution" concernant le consentement ou non et le rapport avec la sujétion.
Il n'y a pas de problème puisqu'au moment du viol, il n'y a pas eu de consentement : refus audibles et répétés, éloignement, débattage. Seulement personne n'était dans la chambre avec nous.

Pour la sujétion, c'est à dire que monsieur était un manipulateur, narcissique et sans aucun doute pervers, là par contre j'ai des preuves et des témoins. Des films (oui, il se laissait filmé quand il me traitait de "pute". Mais c'était pour de rire qu'il m'humiliait publiquement), des mails...

Pour les dettes je ne vois pas le rapport, j'ai peut être été maladroite dans mes propos : cette dette étant déclarée banque de france, celle-ci, et moi même avons son adresse actuelle précise, c'était juste pour dire ça.

Et je n'ai porté plainte qu'après avoir trouvé mon avocate, c'est à dire quelqu'un qui me croit, qui souhaite me défendre et qui pense que c'est très largement faisable, au vu des éléments que j'apporte. C'était important pour moi.

Elle a relancé la procédure : le courrier du procureur indiquait "vous pouvez faire appel de cette décision de classement par un courrier motivé". Elle a simplement envoyé l'adresse et les docs banque de france pour motiver le courrier... Elle m'assure qu'elle "surveille le parquet de près" et m'encourage. ça fait du bien. Comme vous ;)
40 ans Niort 1336
Poirier a écrit:

Tu vois que tu n'as pas à avoir peu de ce mec : grande gueule sûrement, mais pas du tout clean...


La question d'avoir peur... J'ai failli oublier. Et pour toutes les victimes, je souhaite répondre publiquement

Il ne m'a jamais frappée. Il ne m'a jamais hurlé dessus.
Et pourtant j'ai peur. Quand j'ai peur pour une raison ou une autre dans la vraie vie de tous les jours, la nuit je rêve de lui qui m'attend en bas de chez moi. J'ai l'impression qu'il va me tuer.
C'est raisonnablement absurde : c'est un manipulateur, il est serein quant à ses actions, ne voit pas le mal, se défendra comme s'il ne comprenait pas qu'on puisse, lui, l'accuser d'une telle chose.

Et pourtant il me terrifie.
Peut être parce qu'il a eu tellement de pouvoir sur moi qu'il a fini par réussir à me faire mal physiquement, en plus du moralement.

Au moment où j'ai porté plainte, le gendarme, qui tentait d'être gentil mais cachait difficilement son septicisme, m'a demandé vers la fin : "vous avez peur, pourquoi ? a t'il été violent ? Non, je vous demande ça pour mes collègues, s'ils doivent l'arrêter, vous comprenez"
Je comprends que vous vous foutez de moi. Je viens de vous raconter un viol, donc est ce que je le considère capable de violence ? ben oui.
ça tient à beaucoup de choses, la violence.
ça tient à beaucoup de choses, la peur.
M
47 ans Ici et là... 2051
Oui c'est un comble quand on est victime de ne pas être considérée comme telle et tu as le droit d'être en colère parce que ce que tu as subi est violent. J'imagine mal avoir comme réponse "on le trouve pas" :roll: ça fait pas sérieux, ça en serait presque risible tellement c'est incongru au milieu d'une telle institution.

Je n'y connais rien en justice, mais je te souhaite que, quoi que tu entreprennes, cela t'apporte un peu de sérénité et te permette de te reconstruire. Fais ce qui est bon pour toi. Bon courage :kiss:
44 ans Dans un arbre à Tecolotlan 962
La procédure est relancée, ton avocate est encourageante, espérons très fort que cette fois la justice ne soit pas décevante.
:kiss:
56 ans 2676
Salammbo a écrit:
Quant à rebondir et oublier, bonjour la thérapie qui se profile! Quel conseil... :roll:
Je ne sais pas quelle est la thérapie de LaPo!
Il me semble qu'il faut tirer un trait sur les mauvais souvenirs passés, les mauvaises rencontres, et se focaliser sur son avenir, sur ces projets!
Continuer le combat pour faire reconnaître son préjudice, ok, mais faut pas que ça empèche d'aller de l'avant..
56 ans 2676
LaPo a écrit:
Et pourtant il me terrifie.
Peut être parce qu'il a eu tellement de pouvoir sur moi qu'il a fini par réussir à me faire mal physiquement, en plus du moralement.
J'espère que ton suivi psychologique te permettra de sortir de ça. Ca date de plusieurs années : maintenant tu as d'autres personnes en interlocuteurs, et tu as confiance en eux (enfin je pense et j'espère pour toi!! :lol: )
L'autre, c'est du passé, c'est douloureux, ok, mais c'est fini : s'il t'as fait du mal, au moins pourras-tu avoir la conviction que c'est fini!
Je n'ai pas d'expérience de viol, et je n'ai pas connu la sortie d'une guerre... Mais n'y a-t-il pas un parallèle?
A savoir que la vie continue et si tout est à reconstruire, on se focalise sur maintenant et demain, et on met de côté les vilaines choses d'hier...
Bon courage à toi (c'est très bateau!! car il est des choses qu'on ne peut décider spontanément qu'elles adviennent.... Je pense à "avoir le moral" par exemple)
58 ans 147
Courage Lapo,j'imagine ton état d'esprit depuis 2013...
Écrire directement au procureur me parait un bonne idée, je pense que le parquet doit pouvoir poursuivre le violeur.
Courage!💗
40 ans Niort 1336
Poirier a écrit:
LaPo a écrit:
Et pourtant il me terrifie.
Peut être parce qu'il a eu tellement de pouvoir sur moi qu'il a fini par réussir à me faire mal physiquement, en plus du moralement.
J'espère que ton suivi psychologique te permettra de sortir de ça. Ca date de plusieurs années : maintenant tu as d'autres personnes en interlocuteurs, et tu as confiance en eux (enfin je pense et j'espère pour toi!! :lol: )
L'autre, c'est du passé, c'est douloureux, ok, mais c'est fini : s'il t'as fait du mal, au moins pourras-tu avoir la conviction que c'est fini!
Je n'ai pas d'expérience de viol, et je n'ai pas connu la sortie d'une guerre... Mais n'y a-t-il pas un parallèle?
A savoir que la vie continue et si tout est à reconstruire, on se focalise sur maintenant et demain, et on met de côté les vilaines choses d'hier...
Bon courage à toi (c'est très bateau!! car il est des choses qu'on ne peut décider spontanément qu'elles adviennent.... Je pense à "avoir le moral" par exemple)


Il y a du juste dans ce que tu dis, et c'est ce que je fais, c'est ce qu'on fait toutes, car comment vivrions nous pendant les années d'une procédure comme celle là ?

Mais il y a du... Déraisonnable (hors de la raison), de l'inconscient, sans doute d'une part de traumatisme.

Pourtant je suis la première à refuser le traumatisme. je refuse d'être marquée comme une bête de foire, je refuse de vivre dedans et de n'être vue qu'à travers ce prisme. la victimisation, j'en ai horreur.

Mais accepter d'être une victime m'a déjà pris du temps, et j'en paie les conséquences. Il y a un trauma, caché là quelque part, et ça fait mal, ça rend dingue... Alors mieux vaut ne pas l'oublier, pour que quand la marmite déborde (car finalement, en attendant, je ne fais que mettre un couvercle sur la marmite), elle n'explose pas n'importe comment. Et dans ces moments là, la marmite déborde...
49 ans région parisienne 5831
Lapo, j'ai été dans le même cas que toi pendant des années: il me terrifiait, j'avais peur, c'était absolument incontrôlable, j'avais la trouille... Pendant des années, j'ai vécu cet état de terreur, et puis un jour, ça a disparu.

Je pense qu'il y a plusieurs facteurs dans la disparition: d'abord, le fait d'accepter qu'il était malade, pas normal, que rien n'était de ma faute, que je n'étais aucunement coupable, mais que c'était sa maladie qui le faisait agir comme ça.

Ensuite, essayer d'imaginer le pire: je vais le voir, qu'est-ce qu'il peut me faire au pire? Me frapper? OK, je survivrai, j'ai déjà survécu... M'insulter? Et alors, qu'est-ce que j'en ai à faire au fond...etc... A chaque fois, j'essayais d'imaginer la pire situation qui pourrait se produire, et je me disais qu'au fond, j'y survivrai, je n'avais pas de raison d'en avoir peur.

Enfin, bien sûr, le facteur temps... Bref tout cela pour dire qu'on peut guérir de cette terreur incontrôlable, ce n'est pas une fatalité qui va te poursuivre jusqu'à la fin de tes jours, il arrivera un moment où tu n'auras plus peur. :kiss:
1574
Il y a vraiment de quoi être écœurée par le système judiciaire.....
:roll:
33 ans 172
Poirier a écrit:
.. J'arrive tout candidement..

Ne peut-on relancer les poursuites :

-pour le viol "sous sujétion psychologique"... D'ailleurs j'en profite pour soulever le problème de judiciarisation de cette notion de "sujétion* psychologique"... Et donc le fait de déterminer s'il y a non-consentement... Ceci est assez flou... Et franchement j'y crois "moyen"...
Le motif que la justice n'aurait pas pu retrouver le fautif alors que tu leur avais donné son identité est une pantalonnade...
Bon... Tu as porté plainte tout de suite après les faits... Mais ça a trainé... Je pense qu'ils n'ont pas retenu le caractère spécifique du viol et donc ils ont laissé courir les choses...
Des fois, vaut mieux oublier un moment dans la vie, et rebondir (et c'est ce que tu fais : félicitations!)

-pour les dettes, pourquoi pas? ...Mais ça c'est tout moi, "auditeur de RTL de 9h30 à 11h sort de ce corps :roll: !".
Tu vois que tu n'as pas à avoir peu de ce mec : grande gueule sûrement, mais pas du tout clean...

Bref, il n'est jamais trop tard pour bien faire pour faire respecter tes droits et ton honneur. Si ça n'aboutit pas... Eh bien prends soin surtout de toi, c'est le + important!

*quand on tape "sujétion", on arrive à la définition de "domination"...


Ça me dépasse totalement qu'on puisse, sur un sujet où l'auteure nous parle de son viol, remettre en cause son non-consentement. Je trouve ceci d'une violence, d'un mépris inouï. Incroyable.
40 ans Niort 1336
Je te remercie, Robinetterie, car il n'est pas forcément évident de me faire confiance, alors qu'on ne se connait pas et que je ne raconte pas l'intégralité de mon histoire.

Pourtant il est important de rappeler que pour que le viol en soit un, il faut qu'il y ai non-consentement, surprise, etc, mais, pour protéger la présomption d'innocence, il faut quand même que la personne en face, le présumé violeur, ai un indice de non consentement : que la victime soit dans un état second (son consentement n'est pas éclairé), qu'elle refuse, ne serait-ce qu'une fois, un seul "non", ou bien qu'elle ne soit pas consciente (en train de dormir, ou bien n'imaginant pas un tel geste)

Donc, même si, effectivement, la manière de le dire de Poirier est particulièrement maladroite, au moins elle n'est pas agressive, et ça, c'est énorme pour moi. Parce que sur un forum, on peut s'en prendre plein la tête. Parce que les gens peuvent avoir envie de "casser du troll, de la fausse victime".

Merci à vous pour votre respect
49 ans région parisienne 5831
Ce que disait Poirier n'est pas très clair, mais perso, je n'ai pas lu de remise en question de la réalité des faits rapportés par Lapo, mais plutôt de la difficulté à prouver cela devant un tribunal (il parle de "judiciarisation").

Au mieux, c'est la parole de l'un contre la parole de l'autre, contrairement à un viol où il y a eu violence, car là, on peut aller faire constater devant un médecin les violences, et du coup, on a une preuve présentable devant un tribunal.
34 ans 2571
Poirier a écrit:
Salammbo a écrit:
Quant à rebondir et oublier, bonjour la thérapie qui se profile! Quel conseil... :roll:
Je ne sais pas quelle est la thérapie de LaPo!
Il me semble qu'il faut tirer un trait sur les mauvais souvenirs passés, les mauvaises rencontres, et se focaliser sur son avenir, sur ces projets!
Continuer le combat pour faire reconnaître son préjudice, ok, mais faut pas que ça empèche d'aller de l'avant..


Je comprends mieux ton point de vue, j'ai cru un instant que tu lui conseillais de laisser tomber et d'aller à la plage comme si de rien n'était ;)
Mais sur le fond, oui il ne faut pas oublier de vivre en attendant le procès (procédure très longue), ni miser toute sa santé mentale sur son issue, c'est sûr. Nos projets d'avenir peuvent à coup sûr nous apporter davantage de sérénité.

J'espère vraiment que la nouvelle procédure donnera un résultat, cela dit. Une reconnaissance pour LaPo, et un type dangereux hors des rues accessoirement...
B I U