L'Est Républicain a écrit:
Electroménager et électronique (f)ont leur poubelle
A partir de ce mercredi, vieille télé, PC planté et hi-fi dépassée auront leur filière en déchetterie. A côté du frigo et du lave-linge hors service. Pour quelques euros de plus.
Frigos usagés, ordinateurs dépassés, imprimantes hors d'âge, voire téléphones démodés : tous les appareils de notre quotidien arrivés en fin de vie, depuis la simple ampoule qu'on jette négligemment à la poubelle, jusqu'au fer à repasser qui reste des générations au fond d'une armoire, vont pouvoir bénéficier d'un circuit spécifique de récupération, démontage, puis recyclage.
Cette nouvelle filière de traitement des DEEE, « Déchets des Equipements Electriques et Electroniques », est prête. Elle sera opérationnelle sous huitaine, le 15 novembre. Elle a été organisée par l'Ademe, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie, en exécution d'une directive européenne de 2002, « recyclée » en droit français dans un décret de juillet 2005. Et fin 2006, ça va marcher !
Concrètement, ce sont les producteurs de tous ces appareils électriques, qui ont désormais la responsabilité de récupérer et de traiter les machines qu'ils vendent, quand elles deviennent hors d'usage. « Dès le 15 novembre, quand on rapportera un équipement usagé chez le distributeur, on aura la certitude que ces déchets seront convenablement traités », souligne Hervé Vanlaer, sous-directeur des produits et déchets au ministère de l'Ecologie.
Reprise du vieil appareil
Cette écolo-filière du tout électrique est financée par une « éco-contribution », contribution environnementale dont le montant va varier de 0,01 € pour les petits équipements (téléphones portables ou lecteurs MP3) à plusieurs euros pour un téléviseur, un PC fixe ou la machine à laver. Jusqu'à 13 € le frigo.
L'éco-taxe sera répercutée du producteur au consommateur (qui la paye) sans aucune marge, ni ristourne. Son montant sera visible, en clair, sur l'étiquette de l'appareil jusqu'en 2011 au moins. Les sommes réunies par l'ensemble des contributions, gérées par quatre « éco-organismes », viendront indemniser les communes qui organisent le tri sélectif et récupèrent les vieux appareils dans leurs 3.500 déchetteries, mais aussi payer l'élimination ou le retraitement des DEEE dans des filières dûment agréées.
Concrètement, les distributeurs -qui le font déjà- seront obligés d'accepter la reprise de l'appareil usagé, lors de l'achat d'un produit neuf du même type. La directive (loi) européenne rend obligatoire la collecte et le recyclage de tous les appareils fonctionnant à l'électricité, avec une prise, avec une pile ou des accus, lors de leur mise au rebut. Il s'agit d'éviter que les composants toxiques de ces machines (plomb, mercure, cadmium ou brome) finissent dans la nature.
Chaque année, ces déchets cubent près de 2 millions de tonnes en France, moitié en provenance des professionnels, moitié issus des ménages, à raison d'une quinzaine de kilos par an et par habitant.
Aujourd'hui, les décheterries, les circuits retour des distributeurs, les associations comme « Envie » spécialisées dans le recyclage, récupèrent à peine 2 kilos par habitant chaque année. L'Ademe veut en doubler la collecte d'ici Noël.
Ce retraitement « devra être assuré en France », prévient Hervé Vanlaer, qui veut « éviter le transfert de ces déchets vers les pays en voie de développement »...
Jean-Marie COLIN