Sur la question du pardon.
Je ne suis pas qqn de croyant, pas du tout, plutôt athée convaincue. Donc rien de religieux dans ma vision du pardon. Je ne vois pas ça comme un geste philanthropique, tendre l'autre joue ou ce genre de choses. Au contraire.
Mais en gros quand il survient un drame, il y a 2 choix : la vie ou la mort, la reconstruction ou la destruction.
Quand on choisit la haine, on décide de mourir à très petit feu en souhaitant voir l'autre brûler en enfer, mais faut bien voir que ce voyage, on le fera avec lui. Ou bien on veut carrément l'emmener de suite avec soi dans un immense feu de joie. Qu'on se contente de le haïr, qu'on lui nuise ou qu'on le tue, on choisit de toutes façons une voie destructrice. Ce genre de sentiments ne guérit pas la peine, ne soigne rien. En plus ça détruit aussi tout l'entourage. Ca entretient plutôt une sorte de brasier intérieur (la colère) qui consume tout. Comme je l'ai vu dans une signature ici, "haïr c'est souhaiter voir mourir qqn en buvant soi-même le poison".
Quand on choisit le pardon, alors on décide de panser ses plaies. Ca ne veut pas dire qu'on excuse le geste, ou qu'on oublie, ça veut juste dire qu'on arrive à passer outre. C'est de toutes façons la seule solution pour survivre, pour passer à autre chose et profiter de la vie. Même des gens sortis des camps de la mort ont pardonné à leurs bourreaux, c'est dire si c'est possible dans des situations même extrêmes.
J'ai déjà rêvé à ce genre de situation, et c'était tellement réaliste que ce que j'ai ressenti je m'en souviens encore. Et la voie de la colère n'apporte aucun soulagement c'est bien ce que j'ai ressenti.
En bref, pour moi le pardon sauve non pas le criminel, mais surtout la victime ou sa famille. C'est bien ça le plus important.
Et le repentir du criminel est déjà un premier pas qui aide dans cette voie à mon avis.