Bon, je ne suis pas le fil du post (même si je l'ai lu), et je réponds à la question initiale (si tant est que ce soit vraiment une question... il s'agit plutôt d'une réflexion).
En fait, à lire plusieurs posts ici, j'ai souvent envie de répondre des choses qui au final n'ont pas rapport avec ces posts là mais avec celui-ci.
Donc désolée si je parais faire des digressions...
Il y a des choses dans mon vécu qui sont lié à mon poids, qui m'ont forgée. Mais je n'arrive pas vraiment à penser que je serais totalement différente si je ne les avais pas vécues.
D'ailleurs, je n'arrive pas à me définir par ce que je suis ni par ce que j'ai vécu. Il me semble qu'il y a tout de même une partie de volonté derrière la personne quie je suis devenue, une part de caractère, si on veut l'entendre ainsi...
J'ai beaucoup de mal à me définir tout court. Je suis toujours étonnée qu'on m'aime ou qu'on m'estime. Non pas parce que je me déprécie. Je vole assez haut (peut-être trop) dans mon estime. Je suis simplement surprise, souvent, que l'on me remarque comme telle. Après tout, les gens s'intéressent souvent si peu aux autres, du moins si peu si ce n'est pour s'en faire un miroir.
Je n'ai pas réellement de problème à m'accepter. J'aime assez ce que je suis devenue, je colle assez bien à ce que je voulais être. Même plus jeune quand je vivais mal mes rondeurs (et pourtant, j'étais bien plus mince que maintenant), je n'ai jamais cherché à être comme les autres, à quelque niveau que ce soit. Il aurait été illusoire de penser que seule ma taille de vêtements me différenciait. Mais je me sentais bien au fond. Je souffrais des regards des autres parfois, mais je n'aurais pas aimé être comme eux pour autant.
J'ai vu une amie de lycée récemment. Depuis notre dernière rencontre, elle avait revu par hasard dans le métro une des filles qui se moquaient de nous au lycée. Donc on en a parlé. Ma copine a trouvé sa vengeance en lui disant ce qu'était sa vie (ses études, son copain, son appart...), qu'apparemment, elle juge mieux que celle de la fille en question.
Bon... Et ? Quand je réfléchis, je n'ai pas ce désir de vengeance. Je ne me pavanerais pas non plus devant une des filles minces de l'époque qui aurait grossi si j'avais moi même beaucoup minci. A l'époque, je me demandais simplement pourquoi elles se moquaient de nous. D'après ma copine, elles se sentaient en danger. Je n'arrive pas à trouver pourquoi. Leurs préoccupations principales, c'était les fringues, et les garçon mignons, dans le sens "lisse" du terme. Moi les fringues qui les interessaient, y en avait pas dans ma taille, et je m'en fichais de toute façon, et leurs garçons mignons n'étaient pas de mon goût (pour le peu que les garçons m'interessaient en général). Où voyaient-elles un danger. D'après ma copine toujours, dans le fait qu'on ait réussi à avoir nos personnalités à nous, pas formatées... Je n'arrive pas trop à y croire. Et quand bien même, en quoi se venger nous aiderait, nous ?
Peut-être que je ne l'ai pas eu cette phase où il faut rejeter ce qui n'est pas soi pour s'accepter. Mais peut-être est-ce aussi une phase essentielle pour plein de monde. Une phase de colère avant l'appaisement final ? Toujours est-il que c'est quelque chose qui précède, d'après moi, l'acceptation de soi. Tant qu'on est dans cette phase, je pense qu'on n'est pas suffisamment en paix avec les autres pour pouvoir l'être avec soi même.
Pour finir (je sens que je m'éternise...) je crois qu'être pro quelque chose ou anti quelque chose, ce n'est tout simplement pas dans ma nature. J'observe, je contemple. Parfois j'aime ce que je vois, parfois pas. Je ne déchire pas pour autant la toile devant mes yeux.