Une histoire manquée... Ouais. Enfin...non. J'ai essayé de la faire marcher. J'explique quand même, ça intéressera peut-être un lecteur ou deux...
J'avais 16 ans, c'était l'automne, je prenais le bus pour rentrer chez moi, je regarde souvent les arbres en automne, je trouve la couleur jolie et ça me rappelle quand on était en france avec mes parents quand j'étais enfant, quand on allait dans la forêt et qu'on ramassait des marrons...une autre époque.
Une fille est venue s'asseoir à côté de moi, une brune aux yeux bleus. Elle n'avait rien d'extra-ordinaire. Enfin je croyais. Je n'étais encore jamais tombé amoureux, je ne savais pas ce que ça voulait dire, j'avais juste eu des copines par qui j'étais attiré mais jamais par amour.
Le lendemain je la revois. En fait elle était au même arrêt de bus. Là je dois dire que j'ai été très surpris: elle habitait à côté de chez moi. "Elle doit être nouvelle, je ne l'ai jamais vu".
Les jours passent.
Un jour le bus ne vient pas (oui le scénario à deeeeux balles, mais c'est vraiment arrivé et ça a pris beaucoup d'importance pour moi). Elle me demande quand est-ce qu'il passe, je réponds que je sais pas, dans cinq minutes peut-être. Je dis que ma mère peut nous amener elle est pas encore partie, elle est d'accord. On fait connaissance, j'apprends son prénom, je noie mes yeux dans son regard et je la trouve très belle avec ses yeux bleus. J'ai l'impression qu'elle est content de me parler. On se quitte au lycée et on ne se reparle pas le soir en sortant du bus bien qu'on ait fait connaissance.
Je m'endors en pensant à elle, je rêve de ses yeux, je rêve de pouvoir être un de ses amis, qu'on se voit tous les jours, que je puisse revoir mes yeux dans son regard.
On se revoit le matin, parfois un "salut" timide, parfois rien. Mais on se croise très souvent le matin, on a les mêmes horraires et elle lâche même "décidément" (je ne sais pas comment je fais pour me rappeler de ce genre de détails, vous savez parfois dans les autobiographies on se demande comment fait le mec pour se rappeler de conneries dans le genre, il mitonne ou pas? Là je vous dis exactement ce qui s'est passé, ça m'a marqué).
Les jours passent, je ne fais rien, j'étais timide à l'époque, très mince, et très grand (les filles en ont horreur j'ai l'impression, mais pour la suite ça m'a aidé, je me suis énormément musclé le corps et le coeur), et tellement amoureux que je ne voulais pas que ça s'écroule. Je voulais garder un espoir.
On se regardait dans les yeux, de loin, de moins loin... Et je n'ai pas envie qu'on me dise que j'ai tout inventé.
Les jours passaient, et à chaque fois qu'on a parlé c'est parce qu'elle me demandait quelquechose du genre "t'as l'heure?". Une fois même j'étais allé prendre le train, et elle m'a rattrapé et me demandant quand partait le train, dans le genre question de merde pour parler... Et on s'est parlé pendant une heure ce matin là.
Alors une semaine après on était à l'arrêt de bus, et je lui ai demandé son mail. Elle m'a demandé pourquoi, et je lui ai répondu naïvement pour parler.
J'ai eu son adresse, je lui ai envoyé un mail, où j'essayais de faire plus connaissance (avec le recul je trouve vraiment que ça fait trop timide comme approche mais bon j'ai fait ce que j'ai pu à ce moment là, c'est sûr que maintenant je pourrais âgir différemment, mais ça ne m'intéresserait plus) et rien. Pas de réponse. Je lui en ai envoyé deux ou trois après et rien. Ca me faisait stresser d'attendre une réponse, et le pire c'est quand une réponse ne vient pas. Elle ne me regardait plus, elle ne venait plus me parler, je suis tombé en profonde dépression, j'ai perdu le goût de vivre, la nourriture n'avait plus de goût, j'avais froid même en me brûlant, j'étais gelé de l'intérieur, j'avais envie de mourir, d'être expulsé au fin fond de l'univers dans l'oubli général, que personne ne se rappelle jamais de moi et que j'oublie tout, que seul mon coeur souffre seul.
Ca a été le moment le plus dur de ma vie, surtout que j'étais en 1ère S à l'époque, que je ramais vraiment en bio et en physique/chimie avec des profs martyrisant au possible, j'avais perdu le sourire, je suis devenu tellement sombre, tellement nul, tellement rien. Et elle, elle était toujours là, rayonnante, comme si on ne s'était jamais adressé la parole, comme si on ne s'était pas connu, comme si je n'étais rien. J'aurais même préféré être une ombre au tableau, quelqu'un qu'elle déteste profondément mais auquel elle penserait, que rien.
Peu à peu je suis devenu insensible à tout, mais vraiment tout: la famine, les malheurs dans le monde, la guerre, les notes, les gens. Tout m'est devenu égal, je m'en foutais tellement, tellement, tellement. Finalement je me suis réveillé un jour, bien décidé à reprendre des couleurs, j'ai trouvé une nana à sauter(oui c'est vraiment salaud, mais je l'étais), et je l'ai largué sans sentiment au bout de six mois, elle était déchirée, et j'ai adoré. J'ai pris un plaisir intense à la faire souffrir, à lui montrer combien elle s'était trompé et qu'elle ne me connaissait pas.
Après j'ai décidé de revenir sur la fille. Je lui ai reparlé, elle se souvenait de moi forcément puisqu'on habitait à côté. Et rien. Elle n'a pas voulu qu'on se connaisse. Rien. Que dalle. Rechute, mais moins dure que la précédente.
Je lui ai enfin écrit une lettre pour lui dire mes sentiments pour elle 6 mois après, il paraît que ça l'a fait un peu changer vis à vis de sa réaction face aux gens qui veulent la connaître. Tant mieux.