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Il est + fort que moi !

60 ans 91 25732
Pour l'hospitalisation spécialisée, la demande doit émaner du malade, donc de l'alcoolique. Sinon ça ne sert à rien du tout. Tant que l'alcoolique ne reconnait pas sa maladie, ça ne  
sert à rien de vouloir le soigner. Lui seul peut prendre la décision. On peut juste l'aider à réaliser qu'il est malade, notamment en le laissant "seul" avec son problème, en lui montrant qu'il peut mentir aux autres, mais que jamais il ne pourra se mentir à lui-même.
60 ans 91 25732
Angia a écrit:
Juste pour préciser, pour ma part ce n'est pas du tout le fait qu'il la laisse conduire qui me dérange (parce que je suis tout à fait d'accord avec toi, Patty), c'est plus le fait qu'il a l'air de croire (qu'il veut croire?) que ça n'est pas grave.


Je ne suis pas dans la peau de Poirier, mais je pense que si, il sait que c'est grave. En tout cas moi je le savais, j'avais peur pour lui, pour les autres... Je m'en voulais de ne rien pouvoir faire, de me faire piquer les clés comme une débutante, de me faire avoir parce qu'il avait fait faire un double qu'il avait planqué...

Alors un jour je me suis dit qu'il n'avait qu'à conduire après tout... Puisque je n'y pouvais rien... Je sais que des gens ont pensé que je trouvais que ce n'était pas grave, on me reprochait de le laisser faire, mais je ne pouvais rien faire ou du moins pas en permanence. Et ça faisait partie aussi de ce que je devais faire : le laisser prendre ses responsabilités. Pour autant je ne m'en fichais pas. Et s'il était arrivé quelque chose je sais que je me serais sentie coupable. Pourtant, désolée, je ne l'étais pas, "il était plus fort que moi".
35 ans Pays Basque 3386
Alors je vois que beaucoup ont répondus, :oops: désolée, pas la motivation de tout lire...

Je vais rajouter ma petite histoire quand même!

Mon père était , enfin plus ou moins..., alcoolique depuis avant ma naissance...
Vivre avec un alcoolique est très difficile, insultes, bagarres du moins pour ma part...
Par ses excès, j ai fini en famille d accueil , ils ne pouvaient plus s'occuper de nous, mon frère et moi... Bref passons
Ma soeur et moi même, plus vieilles ont à tenté de le provoquer en lui disant clairement , c est soit nous et les petits enfants ou ta bibine...
Bien entendu , ça a marché un mois puis deux puis c est reparti le coup de coude ...
Alors j ai tenté L affront... Pas évident , des noms d oiseau j en ai reçu, des claques puis un coup de poing... Ça a été le coup de trop! Alors bin j ai répliqué!! Oui honte sur moi mais j ai frappe mon père.. et d ailleurs il a fini à l hôpital pour des points...
Je voyais ma mère, qui laissait coule bien trop à mon goût, trop souvent pleuré, trop souvent regretté...

Bref aujourd'hui il ne boit que très peu, tout ça grâce...à une future opération du bras et du chirurgien qui a été plus que clair avec lui!!!

Je pense aussi , car il avait déjà beaucoup diminué plus tôt, que le fait que ma soeur et moi(mon frère étant décédé) nous nous eloignions de plus en plus à du lui faire un choc et aussi le fait que je sois tombée assez malade et que j aurais pu y passer il y a quelques mois...


Sinon, je me souviens encore des planques qu il avait pour cacher ses bouteilles , ma mère qui les avait trouvé, à un jour fait la petite blague, la vider et la remplir de jus ou de vinaigre pour une autre... Pour le coup ça a bien gueuler mais bien marcher aussi!!!!


Bref je te souhaite bien du courage!!!!
En espérant qu elle change....
51 ans 35 10308
Angia a écrit:
Juste pour préciser, pour ma part ce n'est pas du tout le fait qu'il la laisse conduire qui me dérange (parce que je suis tout à fait d'accord avec toi, Patty), c'est plus le fait qu'il a l'air de croire (qu'il veut croire?) que ça n'est pas grave.

Je m'excuse, c'était un peu sec en effet. Je ne l'accuse pas du tout de la laisser conduire, encore une fois, et je sais qu'il n'y peut rien, c'est juste que dire "oui elle conduit mais c'est pas un souci parce qu'elle n'a jamais été arrêtée et puis de toute façon elle tient bien l'alcool donc ça ne pose pas de problème", hors contexte, ça passe pour de la légèreté (ou de l'aveuglement?), mais en fait ça peut être un moyen de se protéger aussi, d'exorciser l'angoisse.
Bref, je m'en vais, désolée si j'ai causé de la peine.
60 ans 91 25732
De la peine ? Je ne parlerai pas pour Poirier mais pour ma part tu ne m'as pas causé de peine du tout.

En fait ça fait du bien d'en parler, même si c'est des années plus tard.

J'aurais tellement aimé avoir des gens comme toi à qui en parler à cette époque. ;) :kiss:
51 ans 35 10308
Patty :kiss:
Poirier est dans une situation difficile, je ne vois pas comment l'aider et j'ai peur d'être maladroite dans ce que je dis et que ça passe pour des reproches ou des accusations alors que c'est juste que ça me fait mal au coeur, mais sans doute aussi parce que je projette des choses qui ne sont pas dans son histoire.
56 ans 2678
Plume-d_ange a écrit:
Ton témoignage est touchant.
(+ reste de ton post)
Merci de ton intervention.
Surtout qu'à cet instant, on se retrouve tous les 2 "dans le blanc de l'oeil", on ne verra notre fille que samedi..

Tu as mis le doigt sur le sujet sensible.
La réconciliation??
56 ans 2678
Angia a écrit:
Juste pour préciser, pour ma part ce n'est pas du tout le fait qu'il la laisse conduire qui me dérange (parce que je suis tout à fait d'accord avec toi, Patty), c'est plus le fait qu'il a l'air de croire (qu'il veut croire?) que ça n'est pas grave.

Grave??
Quand tu lances à ton compagnon "Va crever avec ton alcool!", ou bien...
Je suis désolé de "casser le mythe" (de ma personne), une fois j'ai frappé ma femme, les nerfs ont lâché en 2009, elle cuvait son pastis, j'étais encore dégoûté, dépité... (merci de ne pas rebondir là-dessus..) 1 semaine plus tard, je faisais la HDT (hospitalisation à la demande d'un tiers)..

Qu'est-ce qui est grave? Dilapider l'argent, voir son enfant placé, se disputer entre nous, et avec la famille?
Question santé : se détruire à petit feu?

Revenons donc au côté "relationnel"
>voir le post de Plume-d_ange
J
52 ans 575
Mon cousin a choisi aussi qu'il ne divorcerait pas car c'est la femme de sa vie.
Après elle ce qu'elle en pense? C'est tellement compliqué de le savoir, l'alcool laisse t'il de la place pour une autre personne, ça je ne sais pas.
Je pense que si elle veut vraiment partir, elle partirait non ?
60 ans 91 25732
Je ne voulais pas divorcer non plus à l'époque, j'aimais mon mari malgré l'alcool, ou peut être même avec l'alcool. En tout cas je me sentais suffisamment forte pour qu'on s'en sorte (et pas que lui s'en sorte, mais nous).

Sauf que... même sans l'alcool rien n'est jamais redevenu pareil, on a du vivre avec les séquelles, avec ce qui était cassé. J'ai d'abord essayé de rebâtir à l'identique, c'est impossible. Ensuite j'ai essayé de refaire autre chose, mais je n'aimais pas cette nouvelle vie, où il n'y avait plus d'alcool certes, mais un mari totalement différent de celui que j'avais épousé. Sans compter qu'il n'y avait plus d'alcool, mais qu'il avait remplacé ça par des médicaments à haute dose, avec ou sans prescription. Je crois qu'il est dépendant à vie de toutes façons et je n'avais pas ma place dans cette vie là, elle ne me convenait pas.

J'ai tenu 10 ans encore, pour divorcer enfin l'année dernière et j'aurais du le faire bien plus tôt, je regrette ce temps perdu, cette vie entre parenthèses, je regrette d'avoir eu l'orgueil de penser que je serais plus forte que la dépendance, j'ai vraiment le sentiment d'avoir gâché une partie des plus belles années de ma vie... Mais bon je l'ai fait de bon coeur et puis étais-je prête à partir avant ?

Je crois qu'on n'est jamais prêt à vivre ça. Et après on fait ce qu'on peut, c'est déjà pas si mal. Mais est ce que ça vaut vraiment le coup de se battre à ce point là ? Est ce qu'il y a des familles, des couples d'alcooliques avec un happy end et une vie normale, après ?
60 ans 91 25732
Je ne voulais pas dire "des couples d'alcooliques" mais des couples avec un des conjoints qui soit alcoolique, ou des familles avec un membre qui est dépendant à l'alcool.
60 ans 91 25732
Plume-d_ange a écrit:

Est ce qu'elle, elle t'aime ? Quand elle est sobre, en forme, est-elle autant attachée à toi, à vous, que tu l'es toi ?
Qu'est ce qu'elle envisage pour vous 2, pour votre avenir ?


J'ai demandé plusieurs années après à Monsieur Ex ce qu'il ressentait pour moi quand il buvait et je lui ai demandé d'être honnête.

Il l'a été... Il a dit qu'à cette époque, seul l'alcool comptait et que je n'étais qu'un moyen pour lui de s'en procurer. La sobriété n'existait pas, il n'y avait que des périodes de manque où tout était bon pour avoir sa dose, y compris le mensonge, les promesses...

J'étais aussi celle qui faisait tourner la maison et qui ramenait des sous et il se rendait bien compte que ça c'était intéressant pour ne pas avoir à se préoccuper trop de la façon de trouver sa dose quotidienne. Si une autre personne lui avait apporté les mêmes choses quand moi j'ai commencé à arrêter de le soutenir trop, il serait parti sans aucun regret (d'ailleurs il a failli le faire).

Il a dit que je n'existais plus en tant qu'épouse, que je ne comptais plus vraiment, pas plus que sa mère (qui lui servait à la même chose que moi) ou d'autres membres de sa famille. Il dit que dans la course à l'alcool, les sentiments ne comptent plus, sauf pour le chantage. Il reconnait sans peine à quel point ila pu être mnipulateur mais dit qu'il était dominé par plus fort que lui.

L'avenir ? C'était la prochane dose. Il ne voyait pas plus loin, il ne pouvait pas.

C'est pas facile à entendre, mais je le remercie d'avoir été honnête. Au moins je sais...

Tu penses quoi toi Poirier de votre relation ? Est elle encore capable d'aimer au delà de l'alcool ?
253
Je n'ai pas tout lu, pardon.

Pareil, parents alcooliques jusqu'à leur mort (à 52 pour mon père, 57 pour ma mère), oncle ex-alcoolique aujourd'hui très impliqué dans les AA.

Du coup en survolant, je n'ai pas entendu parlé d'Al Ateen et Al Anon, qui sont des organes issus des AA, réservés aux enfants d'alcooliques (al ateen), époux et proches d'alcooliques (al anon).
Je les ai un peu fréquentés. Chacun y prend ce qu'il a à y prendre.

Mais la première chose que j'ai apprise, c'est que l'alcoolisme est une maladie familiale, c'est à dire qu'elle touche TOUTE la famille, et que la seule chose que je pouvais faire pour les accompagner, c'est de me sauver moi même. Ce qui ne m'a pas empêché de tenter des approches, bien sûr, on ne peut pas rester les bras balants. Au plus fort de ma frustration, je fonçais dans le militantisme, et là je recommande l'ANPAA (association nationale de prévention en alcoologie et addictologie). Ils sont formidables, le discours est posant, professionel, pas dramatisant, préventif.

Et oui, moi aussi j'ai des problèmes d'addiction, clairement, à la nourriture, au coca light, à la cigarette (j'ai arrêté définitivement (hope !) en septembre...), et je suis aussi suivi médicalement pour dépression, donc sous produits psychotropes... Qui suis-je pour juger ? Alors je me soigne. Je reste compréhensive avec mon amoureux qui a un problème de canabis, mais je ne cautionne pas pour autant, le but : avancer. Se soutenir. Ne pas s'aveugler. Ne pas porter plus que ce que l'on peut. NE PAS HESITER A DEMANDER DE L'AIDE...

Courage, courage, courage, à toi Poirier, à toutes et tous qui vivez cela. Courage.
56 ans 2678
Plume-d_ange a écrit:
Je pensais à une psychologue de couple. Peut être que son mal être qui la pousse à s’alcooliser pour s'échapper est venu aussi de votre situation conjugale, de problèmes du quotidien ou plus anciens ?

Tentatives de "médiation conjuguale" fait, refait....
Suivis psychologique/psychiatriques alcool : idem...
(j'ose même pas lui proposer d'y retourner)

Dans nos échanges, elle arrive toujours à me reprocher des trucs du passé, pur lesquels AUCUNE solution n'est possible!
Exemple, le "déroulé" de notre mariage, qui n'était pas tip top, c'est la moins que l'on puisse dire, le fait que je n'étais pas le 1er à aller la voir à la maternité quand on a eu notre fille, des récriminations (peste) à propos d'une voiture de collection (vendue fin 2000) qui ne lui plaisait plus (alors que c'est comme ça qu'on s'est rencontrés),
Elle vit dans le passé, dans les regrets... Je crois que l'évènement marquant, c'est quand son père est mort, en 2000,
"Pourquoi ne pas avoir voulu te faire soigner plus tôt? Une question qui restera à jamais sans réponse." Voilà ce qu'elle a voulu déposer sur sa tombe.
Si on reste dans le passé, on ne vit plus au présent, et il n'y a aucun avenir!!

Point à signaler : elle était pas très contente du resto (trop de monde..), mais + pour le triton nettoyeur..
M'a signalé avoir enlevé son alliance au profit d'une presque alliance avec émeraudes $$$ offerte avant notre mariage..

Est de - en - bavarde, le contraire de moi qui la colle.
J'allais dire "j'attend la rechute"...
Je ne sais pas si elle en est au point "je dors ici parce que je ne sais pas où aller ailleurs".
J'aimerais bien qu'elle me donne bien + de marques d'affection!

ps à Choo : les AA c'était il y a 10 ans.[i]
49 ans 94 658
Poirier, j'ai plein de questions pour toi :
- est ce que ta femme est en état pour faire une thérapie, pour enfin 'accepter' les décès ?
- si elle ne peut rien faire, qu'attends tu de votre relation ?
- et une bcp + légère pour finir : tu as changé ton avatar. Elle ne te plaisait plus ta Fuego ?
Courage !
B I U


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