Je reviens sur ce sujet car beaucoup de petites choses ont changé pour moi.
Aujourd'hui, c'était un grand moment de plaisir pour moi. Je suis sortie en cette très chaude journée pour participer à des supers activités où il fallait pas mal marcher et rester debout.
Cela fait des années que je voulais le faire mais je préférais m'épargner cette horrible combinaison de chaleur+foule+douleurs dos-jambes-pieds qui m'étaient insupportables.
Aujourd'hui, pour la première fois depuis enfant, je suis sortie en short et débardeur ! J'étais bien, si vous saviez comme c'est mille fois plus supportable la chaleur quand on a les jambes et les bras caressés par l'air.
J'espère de tout coeur que ce pas-du-tout-familier pour moi ne l'est pas pour beaucoup d'autres.
Avant, été comme hiver, c'était les mêmes tenues, à la différence seule du manteau et écharpe.
Là, j'avais envie de trémousser mon popotin dans mon short, et je me sentais super à l'aise en fait. Ma tenue était très décontractée, ce qu'elle dévoilait de mon corps nu n'avait rien de particulièrement plébiscité comme étant joli: mon short n'était pas court, mais il dévoilait les petits bourrelets derrière mes genoux, on pouvait voir la blancheur de ma peau, et surtout toutes les marques sur elle, la grosseur, la chair pendant de mes bras. Tout cela, c'est moi. Je ne sais pas ce que c'est que d'être autrement.
Je suis tellement heureuse de pouvoir me dire que j'ai le droit de n'avoir ni jolies jambes, ni jolis bras, ni jolie peau, et surtout qu'il ne s'agit pas d'avoir à être jolie/avoir une jolie tenue/avoir de jolies jambes pour savoir si oui ou non je porte une tenue adaptée au climat.
Ca fait partie des tenues fonctionnelles qui ne dramatisent pas la silhouette mais ne l'avantagent pas un brin pour autant. Je ne portais pas ce short pour être jolie, mais pour être bien.
C'est une nuance importante pour moi car je sens bien que dans mon acceptation et la découverte d'une certaine liberté (vestimentaire en l'occurrence), je sens que j'ai autant besoin de me libérer de ce que je peux porter (des hauts sans manche par exemple) autant qu'à me libérer de la nécessité d'optimiser ma beauté tant espérée.
Je me sentais tellement soulagée. Campée sur mes gambettes solides et mon dos bien tenu, sans ce sentiment que je vais tomber de douleur par la brûlure intense aux pieds et la douleur aigüe en bas du dos qui doit porter mon ventre comme s'il ne lui appartenait pas.
C'est étonnant ce que je ressens quand je vous parle de ma solidité, car c'était vraiment ça que je sentais. Je me sentais exister et je sentais que c'était bon.
Comme si une inversion, un changement s'était produit.
Ce n'est plus "je dois me sentir belle donc pour me sentir bien", c'est "je me sens bien, et je me sens autant réceptrice de plaisir que source potentielle de plaisir pour d'autres (sympathie, beauté, etc)".
Et aussi, je me suis sentie faisant partie d'un ensemble de gens dont je ne me différenciais pas par ma corpulence.
J'ai profité avec un immense plaisir de ce moment là.
L'été m'angoisse beaucoup moins et je suis très émue de découvrir cela pour la première fois.
Et vous ? Des petits-mais-grands-plaisirs de liberté dans l'acceptation d'être juste vous ?
Où en êtes-vous depuis la dernière fois pour celles qui avaient répondu au sujet ?