Ne pas céder à la pression ...

Bof j'en sais rien. En fait au final ça m'intéresse même plus. J'ai lâché l'affaire.

J'ai vécu moi aussi des énormes pressions par rapport à mon poids de la part de ma famille, et en particulier de ma mère.

Les remarques ont commencé à 10/11 ans et n'ont pas cessé avant que je parte de chez mes parents pour aller vivre à 1000 km de là.
Ma mère a eu des paroles très dures à mon égard, j'étais surveillée en permanence, partout où j'allais. Quand j'allais chez ma tante par exemple, dormir un ou deux jours pour être avec ma cousine, ma tante recevait toujours des consignes sur ce que j'avais le droit de manger ou non. J'en passe et des bien pires.

Quand j'avais 16/17 ans, un jour je suis rentrée des cours, un vendredi vers 13h, et j'avais faim. J'ai commencé à réchauffer mon assiette et j'ai pris un abricot sec que ma mère mangeait pour goûter.
Pour une raison que j'ignore, ma mère a commencé à m'engueuler, me dire que je ne me rendais pas compte, que j'étais trop grosse, que c'était plus possible de continuer comme ça... ça a été très violent, et pour la première fois de ma vie, j'ai osé lui dire merde. Je lui ai demandé de me foutre la paix une bonne fois pour toute, que ça ne la regardait pas, que moi je n'étais pas elle et que je ferai ma vie comme je l'entends. J'ai même failli lui jeter mon assiette à la figure pour tout te dire, j'ai finalement dévié dans l'évier qui était à côté.

Elle m'a vue pleurer, elle n'a rien fait, elle a continué de m'assaillir de remarques violentes. Ma rébellion à ce moment a réussi à la calmer quelques temps, mais on avait toujours des conflits au sujet de la bouffe quand-même. Elle me lançait des petites piques du genre, en essayant une robe "elle te va bien, dommage que tu sois trop grosse".

Tout a cessé quand je suis partie vivre à l'autre bout de la France pour mes études. Elle a vite remarqué que je me portais mieux de ne pas la voir et que je ne lui donnais quasiment pas de nouvelles. Elle a vite commencé à exprimer des regrets.

Aujourd'hui et après plusieurs années passées à réduire au minimum nos communications, ça va beaucoup mieux. Je sais qu'elle n'en pense sûrement pas moins, mais je ne veux pas savoir ce qu'elle pense de mon corps et elle le respecte.

Je dois avouer également que le fait que je sois en couple depuis plusieurs années avec mon copain a facilité les choses, elle qui me répétait tout le temps que je finirais seule.

Et tu vois, aujourd'hui, je suis fière de m'accepter comme je suis quand je vais chez eux les voir (une fois par an pour les vacances), parce que je vois par exemple ma soeur aînée complètement complexée par son corps alors qu'elle est toute mince, et je me rends compte que contrairement à elle qui garde sa jupe pour aller à la piscine parce qu'elle est complexée par son ventre (inexistant, mais bon..), moi je me sens totalement libre d'exposer mes bourrelets et ma cellulite et elle m'a avoué envier cette liberté que je semblais avoir.

Tout cela pour te dire qu'il faut parfois savoir couper les ponts. Cela ne veut pas dire que tu ne parleras plus jamais à ta mère ni que tu ne l'aimes pas, mais quand les relations sont toxiques, le recul et la distance peuvent faire du bien, des deux côtés.

Merci Shyrelle, je culpabilise un peu moins déjà. C'est sympa !