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Boulimie et véganisme, est-ce compatible ?

38 ans Sud Ouest 39
///Ce post s'adresse à des personnes connaissant un peu le monde du végétalisme ou étant attiré par celui-ci, il ne s'agit pas de débattre au sujet du végétalisme.///

Pour  
commencer, j'ai déjà passé la moitié de ma vie avec les TCA et je vis encore avec (boulimie non vomitive et hyperphagie), je ne suis qu'en léger surpoids. Malgré ça, j'ai tout de même réussi à supprimer la viande et le poisson de mon alimentation par choix éthique, je tiens à préciser que toute chaire animale ne me manque pas du tout et je n'en mange plus depuis 5 ans environ sans problème.

Depuis 2 ou 3 ans, je suis très attirée par le véganisme, c'est-à-dire ne plus consommer de produits venant d'un animal dans l'alimentation (lait, œufs..) mais aussi dans la vie quotidienne (le cuir , la laine...). J'ai réussi à appliquer ce mode de vie en évitant d'acheter des sacs, des chaussures en cuir, ce qui ne représente pas de contrainte pour moi. Seulement, la suppression du fromage, du chocolat au lait, de la brioche est devenue pour moi un calvaire. Je crois même que cela à renforcer mes comportements boulimiques. Je suis bien consciente que j'ai intégré que le fromage comme aliment tabou, interdit donc très tentant. Maintenant, soit je n'en mange pas et je refuse les invitations à la pizzeria, aux apéros...soit c'est l'orgie de pizzas pendant des jours et des jours. Bref, depuis 2 ans, je me suis une fois encore réfugiée dans mes problèmes alimentaires tout en sachant que je passe à côté de ma vie.

Mais ce n'est pas tout, pendant une période de chômage, peut être plus fragile, j'ai voulu devenir crudivore en tombant sur des fameuses vidéos du fameux Thierry Casasnovas. J'ai cru être sauvée de mes TCA en pensant que mes crises de boulimie venait d'une candidose intestinale ou des substances addictives qui seraient contenues dans le fromage et dans le gluten...

Bref je deviens complétement folle, alternant l'ascétisme et la « débauche » alimentaire. Je n'ai jamais été insouciante face à la vie, maintenant, je suis très sombre, dépressive depuis des mois et des mois. Retour à la case départ en partant de plus bas.

J'aimerais savoir s'il existe des personnes qui ont réussi à trouver un équilibre entre un idéal de mode de vie( vivre sans faire d'autres êtres vivants) et la réalité de la vie (boulime et compagnie).
De plus, pensez vous que la boulimie est seulement psychologique ou est-ce que des facteurs physiologiques pourraient jouer un rôle sur la boulimie? Je vous mets en lien une vidéo qui pourrait vous éclairer sur le sujet http://vivrecru.org/la...limie-alcoolisme/#.U5MRU_l_u2E
(Il ne s'agit pas de juger l'auteur de cette vidéo, je souhaiterais seulement un avis par rapport à votre vécu et vous faire partager une autre vision des TCA)
49 ans région parisienne 5831
Un jour, j'ai consulté un site d'une dame qui était elle-même végan, et qui réfléchissait au crudivorisme. Elle s'inquiétait du taux d'échec de régimes de ce type, car visiblement, elle avait vu pas mal de personnes y échouer, même si quelques personnes avait réussi à devenir crudivores et en avaient ressentis de gros bénéfices. Bref, elle disait que ce type de régime n'est pas adapté pour tout le monde, et que certaines personnes devraient se contenter de "tendre vers" sans en faire un devoir absolu.

Je suis assez d'accord avec cela, en fait. Parce que chaque personne est différente, je crois qu'il n'existe pas de régime alimentaire idéal qui sera valable pour tout le monde. Quel que soit le régime, quel que soit l'aliment, tu as beau avoir 95% des gens qui constateront une amélioration avec, il reste quand même 5% des gens qui n'en constatent pas.

Bref, perso, je suis plutôt flexitariste maintenant. Dans l'absolu, j'aimerais suivre un régime végétarien, mais si je sens que j'ai envie de viande, j'en mange. Lorsque j'étais végé pure et dure, il m'arrivait de me bouffer un saussisson en entier dans une sorte de frénésie: je me suis dit que c'était complétement ridicule d'en arriver là, donc je me suis autorisé tous les aliments, dès que j'en ressentait l'envie ou le besoin.
49 ans région parisienne 5831
Epicurienne31 a écrit:
De plus, pensez vous que la boulimie est seulement psychologique ou est-ce que des facteurs physiologiques pourraient jouer un rôle sur la boulimie?


perso, je reste persuadée qu'il existe des facteurs physiologiques dans la boulimie, peut-être aps chez tout le monde, mais en tous cas chez moi.

Quand j'étais enceinte de ma première fille, je me suis mise à rêver de viande rouge, mais réellement, j'en bavais, j'y pensais sans cesse, j'avais toujours envie d'en manger... Alors que j'ai toujours détesté ça et que je n'en mange quasi plus depuis que j'ai 15 ans! :lol:

Dans le même temps, j'étais assez carencée en fer et en magnésium, d'après la gynéco... Et a mon avis (bien que je n'en ai pas la preuve) les deux sont liés. D'ailleurs, à la fin de ma grossesse, toute envie de viande rouge est partie et n'est jamais revenue. :lol:
38 ans Sud Ouest 39
Comme quoi le corps est plus fort que la tête.
La carence en fer...J'ai déjà été obsédé par le steak haché au début de mon végétarisme, j'en mangeais un et basta, ça me suffisait pour trois mois. Maintenant, j'ai des envies de persil (riche en fer) dans le cas de carence. Je me fais des salades libanaises, avec un bouquet de persil en entier, ça remplace la salade. Mais, le fromage...
Je consomme peut être plus de fromage que si je m'autorisais à en manger de temps en temps, c'est complètement absurde.
Effectivement, on peut ne pas supporter le végétalisme, surtout avec ce background de boulimique. ça fait du bien de l'entendre dire!
Modération, "flexetarisme", on en revient à la base de la RA.
38 ans Sud Ouest 39
Mamykro, concernant les causes physiologiques, auxquelles penses-tu?
ça remettrait beaucoup de choses en question aussi, j'ai toujours pensé que j'avais un gros soucis dans ma tête, alors que c'est peut être qu'un problème au niveau des intestins (qui eux produisent la sérotine et non le cerveau...).
49 ans région parisienne 5831
Ben, ça peut être n'importe quoi, non? Des carences en certains nutriments, bien entendu, mais aussi des besoins en énergie (qui peuvent aussi avoir été déréglés par différents régimes), ou en fibre (par faciliter la digestion par exemple) ou... J'en sais rien du tout, mais je pense qu'on peut imaginer des tas de choses...
38 ans Sud Ouest 39
Merci Mamykro pour ces éclairages, comme j'avais l'impression d'être la seule à rencontrer ces difficultés là. Bon je vais regarder la composition du fromage, manque de calcium peut être...
109 ans 774
la B12 peut aussi être une piste sérieuse.

Le calcium se trouve dans pas mal d'autres aliments courants autres qu'animaliers.
50 ans à la maison ! 10072
mamykro a écrit:
Epicurienne31 a écrit:
De plus, pensez vous que la boulimie est seulement psychologique ou est-ce que des facteurs physiologiques pourraient jouer un rôle sur la boulimie?


perso, je reste persuadée qu'il existe des facteurs physiologiques dans la boulimie, peut-être aps chez tout le monde, mais en tous cas chez moi.

Quand j'étais enceinte de ma première fille, je me suis mise à rêver de viande rouge, mais réellement, j'en bavais, j'y pensais sans cesse, j'avais toujours envie d'en manger... Alors que j'ai toujours détesté ça et que je n'en mange quasi plus depuis que j'ai 15 ans! :lol:

Dans le même temps, j'étais assez carencée en fer et en magnésium, d'après la gynéco... Et a mon avis (bien que je n'en ai pas la preuve) les deux sont liés. D'ailleurs, à la fin de ma grossesse, toute envie de viande rouge est partie et n'est jamais revenue. :lol:


Là tu parles du mécanisme NORMAL qui fait que l'organisme te réclame quelque chose dont il a besoin (le principe qui est justement une des bases de la RA). Quel rapport avec la boulimie ?
49 ans région parisienne 5831
Ben perso, je pense que si le corps réclame tel nutriment mais que le régime alimentaire qu'on s'impose par moralité ne contient pas ou peu de ce nutriment, le corps peut réagir en déclenchant une crise de boulimie concernant un aliment qui contient le nutriment qui nous manque.
50 ans à la maison ! 10072
mamykro a écrit:
Ben perso, je pense que si le corps réclame tel nutriment mais que le régime alimentaire qu'on s'impose par moralité ne contient pas ou peu de ce nutriment, le corps peut réagir en déclenchant une crise de boulimie concernant un aliment qui contient le nutriment qui nous manque.


Alors que moins je pense que c'est justement le psychique qui rentre en jeu. La "morale", c'est mental, pas psychique. C'est le corps et l'esprit qui n'arrivent pas à se mettre d'accord. Justement parce qu'on ne sait pas (plus) s'écouter. On ne sait plus traduire les demandes de notre organisme.
49 ans région parisienne 5831
Je n'ai pas vraiment crompris ce que tu voulais dire, Trashrap, ni sur quel point tu n'étais pas d'accord avec moi.

Il me semble que la question de Epicurienne, c'est de savoir si on peut s'imposer un régime (végétarien, végétalien, vegan) parce qu'on y croit dur comme fer, mais être trahi par notre corps car on manque d'un nutriment précis et puisque le régime que l'on s'impose en contient trop peu, notre corps se révolte en provoquant une crise de boulimie pour pouvoir à ses besoins. Moi, je pense que c'est possible.
50 ans à la maison ! 10072
mamykro a écrit:
Je n'ai pas vraiment crompris ce que tu voulais dire, Trashrap, ni sur quel point tu n'étais pas d'accord avec moi.

Disons que toi tu traduis en disant que le corps se dérègle et crèe la boulimie, alors que moi je traduis en disant que c'est l'esprit qui est contrarié et crée la boulimie (en gros pour moi, ce n'est pas le corps qui pousse à manger beaucoup et n'importe quoi).

mamykro a écrit:

Il me semble que la question de Epicurienne, c'est de savoir si on peut s'imposer un régime (végétarien, végétalien, vegan) parce qu'on y croit dur comme fer, mais être trahi par notre corps car on manque d'un nutriment précis et puisque le régime que l'on s'impose en contient trop peu, notre corps se révolte en provoquant une crise de boulimie pour pouvoir à ses besoins. Moi, je pense que c'est possible.


Je pense surtout que, si on s'écoute et si on apprend à comprendre ce que demande le corps, on doit pouvoir arriver à adapter ces demandes à nos convictions morales (en remplaçant par exemple la viande rouge par des lentilles, par exemple). MAIS, et c'est un très gros "MAIS", à condition d'avoir au préalable réglé les problèmes psychologiques qui font qu'on est boulimique (savoir pourquoi on ne supporte pas la frustration, pourquoi on est incapable d'aller dans une pizzeria avec des amis et d'y manger une salade, pourquoi on compense certaines choses par la nourriture, etc...).
49 ans région parisienne 5831
Non, je n'ai pas dit que le corps se dérègle, au contraire, je pense que le corps est très bien réglé, et qu'il cherche un moyen pour pourvoir à ses besoins, ce qui est normal et sain. ;)

Quant à adapter la nourriture à nos convictions, je pense que tu as raison, mais cela ne se fait pas en 1 jour: il faut apprendre à cuisiner autrement, et il faut aussi que notre corps apprenne à repérer que tel nutriment qu'il trouvait ici ou là, il le trouvera désormais ailleurs... c'est un travail de longue haleine.
49 ans Paris 9874
mamykro a écrit:
Je n'ai pas vraiment crompris ce que tu voulais dire, Trashrap, ni sur quel point tu n'étais pas d'accord avec moi.

Il me semble que la question de Epicurienne, c'est de savoir si on peut s'imposer un régime (végétarien, végétalien, vegan) parce qu'on y croit dur comme fer, mais être trahi par notre corps car on manque d'un nutriment précis et puisque le régime que l'on s'impose en contient trop peu, notre corps se révolte en provoquant une crise de boulimie pour pouvoir à ses besoins. Moi, je pense que c'est possible.


Si c'était juste un besoin de tel nutriment, le corps serait calmé après la juste prise nécessaire. La dimension boulimique (manger au-delà de la faim) donne l'impression d'un besoin qui n'est pas seulement celui du nutriment, plutôt le fruit d'une frustration répétée, non?
Et puis le fromage n'est pas n'importe quel exemple... gras et salé, typiquement ce qui crée une compulsion quand le cerveau ordonne une diète.
B I U