MENU Le Forum Vive les rondes Connexion

La beauté des femmes dans les années 1930 à aujourd'hui...

37 ans 1547
J'ai lu les récits d'Aphasie avec beaucoup d'intérêt ! Pourtant je dois connaître genre deux ou trois noms de tous ceux cités (genre Mozart :D ). Merci pour le  
partage sur cette époque!
38 ans 3196
MissWillow a écrit:
C'est vraiment fascinant, j'aime bien comment tu racontes Aphasie ! ^^ Quand je lis Alexandre Dumas, on y sent un certain respect des femmes en général, mais qu'en est-il vraiment ? Comment les femmes étaient-elles appréciées ? Est-ce qu'on les voyait uniquement comme douces et dociles ou est-ce qu'on les voyait comme intelligentes et savantes ? Est-ce que certains hommes étaient sincèrement amoureux de leur compagne ?


Merci ! ;)

Je dirais que, davantage que "les femmes", c'est "l'honnête femme" qui est respectée. L'"honnête femme" n'est pas forcément la femme vierge ou l'épouse. Les romantiques portant au pinacle les sentiments, une courtisane (même au passé "chargé") pouvait se "racheter" par le véritable amour, voire (la plupart du temps) par la mort. C'est le cas de la Dame aux camélias d'Alexandre Dumas fils (beaucoup plus moralisateur et bien moins fun que son père), ou de la Duchesse de Langeais de Balzac... Dans les Misérables, Fantine, jetée dans la prostitution par la misère, soucieuse de trouver de l'argent pour sa fille Cosette, est également rachetée par la mort... Bref, bien que la société soit cours de déchristianisation, les valeurs judéo-chrétiennes étaient prépondérantes. Les hommes, eux, ont rarement à payer leurs péchés. Dans Notre-Dame de Paris, Victor Hugo fait preuve d'empathie vis-à-vis d'Esméralda, exécutée injustement après avoir été séduite par le vilain Phoebus, mais lui s'en sort et se marie...

Est-ce qu'ils aimaient vraiment ? Oui, mais à la manière romantique ;) C'est-à-dire dans une dimension presque artistique, passionnelle, égocentrique et narcissique. D'où l'idéalisation excessive de l'être aimé, et des postures qui personnellement m'horripilent :D Je déteste Marius dans Les Misérables par exemple, parce que sous prétexte d'aimer Cosette, il passe son temps à chouiner sur lui-même. C'est un peu le travers "littéraire" que dénonce Flaubert dans Madame Bovary. Mais ça n'empêchait pas les vraies belles histoires bien sûr, les romantiques ont au moins eu le mérite de briser le carcan rationnel de l'époque des Lumières.

Comment considéraient-ils les femmes ? Surtout comme des compagnes, voire comme des muses, rarement comme des égales. Dans Bel-Ami, le héros du roman, opportuniste à mort, épouse en premières noces une femme remarquablement intelligente et lettrée, qui écrit même ces articles et le lance dans le monde. Jamais elle ne publie sous son nom. Pour parler de cas réels, Camille Claudel n'a jamais réussi à faire apprécier son œuvre sans qu'il ne soit précisé systématiquement ce qu'elle "devait" à Rodin (même si les critiques respectaient son travail).

Les aimaient-ils douces et dociles ? Dans l'optique de la compagne, oui. Enfin, bonne maîtresse de maison. Le débat de l'époque, parmi les écrivains et les artistes, c'était : faut-il avoir une cellule familiale stable pour créer sereinement, loin des contingences matérielles réglées par l'épouse ? Ou, au contraire, la vie de patachon célibataire favorise-t-elle la création ? Alors que certains restaient célibataires (voire cultivaient une franche misogynie, comme les Goncourt, qui considéraient que non seulement les femmes n'étaient pas capables de créer, mais empêchaient les hommes de créer), Zola, Hugo ou Ingres défendaient la première solution. Ce qui ne les a pas empêché, en ce qui concerne Zola et Hugo, d'installer leur maîtresse "officielle" dans une maison à quelques pas de la maison familiale... La "maîtresse", quant à elle, se distinguait souvent de l'épouse par sa beauté, sa jeunesse, ou son esprit (ou les trois !). Mais elle se devait d'être fidèle aussi, évidemment, sinon c'était la honte :roll:
Ceci dit, cela n'empêchait pas les sentiments sincères : je trouve personnellement l'histoire d'amour entre Victor Hugo et sa maîtresse de longue date, Juliette Drouet, assez belle (malgré les infidélités de Monsieur).

Oui, parce que, évidemment, il n'était pas mal vu de tromper sa femme ou d'avoir une ou des maîtresses, au contraire. En revanche, c'était évidemment no way pour une "honnête femme", à moins d'être George Sand, qui assumait le scandale...

Une "belle" histoire pour finir, et qui montre que le respect de l'autre en tant qu'égal avance avec le siècle, et grandit au suivant. En 1922, Georgette Agutte, peintre et sculpteur, perd son mari et amour depuis 25 ans, Marcel Sembat, député socialiste, décédé d'une hémorragie cérébrale. Les deux s'adoraient, s'admiraient infiniment, et ont constitué ensemble une collection d'œuvres de leurs amis peintres d'avant-garde qu'on peut voir aujourd'hui au musée de Grenoble. Georgette s'est suicidée quelques heures après le décès de son mari, laissant un mot de quelques lignes dont la beauté et la sérénité ne laissent pas de m'intriguer : "Voilà douze heures qu'il est parti. Je suis en retard".

Oui je sais, c'est triste, mais c'est tristement beau !
38 ans 3196
Hiiiii ! Je viens de m'apercevoir que j'ai pondu un gros pavé ! :shock:

Désolée ! :peur:
32 ans Tu vois où c'est le Puy de Dome ? Et bah, c'est pas là. 975
Oh non au contraire, j'adore ! je trouve ça vraiment passionnant !

Pour les femmes qui se cherchaient des amants (ça m'avait l'air courant), ça semblait "passer" si elles ne se faisaient pas choper. xD Les veuves ne devaient pas se priver je pense.

j'ai acheté "La fille aux camélias", je le lirais une fois que j’aurai terminé Monte Cristo (j'étais tellement fière d'avoir le bouquin dans les main et ne plus me péter les yeux à lire sur ordi sur wikipédia).
P
56 ans 3727
a-nonyme a écrit:
moi je me projetterai plus volontiers dans les années 70

Mon dieu ! :shock: Pour moi c'est l'horreur absolue cette période (sauf côté Disco). Je n'aurais pas aimé être né 10 ans plus tôt. Vive les 80th ! ;)
P
56 ans 3727
papille a écrit:
J'ai lu les récits d'Aphasie avec beaucoup d'intérêt

A peu près tout ce qu'elle écrit m'est inconnu mais faut reconnaître qu'elle connaît bien son affaire et l'exprime tout aussi bien. ;)
42 ans très au sud 7915
Pour les dessous, j'avais vu il y a quelques temps l'expo "la mécanique des dessous" au musée des arts déco à Paris (été 2013 je crois).
Et pour les corsets ça faisait plutot froid dans le dos, surtout quand j'ai appris par une collègue prof de mode spécialisée en histoire de la mode qu'une infante d'Espagne était morte à 12 ans (je crois) à cause d'une baleine de corset plantée dans sa cuisse et qui c'est infectée (en gros la toute jeune fille a fait un malaise avec une robe à armature de fer pas du tout prévue pour s'asseoir, on l'a assise et sa baleine lui a transpercé la cuisse et quelques jours plus tard elle mourrait). Je vous passe les décolorations sauvages pour obtenir le fameux blond vénitien où l'urine était l'ingrédient secret entre autres joyeusetés ^^
Non moi j'suis vachement contente de mon époque tout de même :D
32 ans Tu vois où c'est le Puy de Dome ? Et bah, c'est pas là. 975
Ah mon dieu, la pauvre enfant ! Et puis les gens s'étonnaient pas ? "Oh ma chérie, tu saignes à vif de la cuisse, HO HO HO, comme cela est cocasse." Ou alors ils se sont dit "Boah, ça va cicatriser tout seul."
P
56 ans 3727
Je te verrais bien avec un joli corset Miss Willow, un qui fait pas (trop) saigner. 8)

Reprise du début.

De tous temps les femmes ont toujours été belles, ou pas. Les techniques de maquillage doivent avoir plusieurs milliers d'années et nous ne pouvons bien entendu nous baser que sur les photographies (moins facile pour la peinture quand on n'y connaît rien) pour se faire une idée de la beauté des différentes époques. Les modes changent, les styles évoluent, la manière de photographier aussi (en dehors de tout aspect purement technique et possibilités qui n'étaient pas offertes avant) et si une majorité de personnes s'accorde à dire que Marilyn Monroe était d'une grande beauté, mieux vaut bien observer les photographies d'autres époques car à première vue il est parfois facile de juger qu'une femme n'est pas si belle que ça alors qu'elle l'était réellement beaucoup plus ("pour son temps" diront certains).

Je pense qu'aujourd'hui la beauté est souvent liée à l'ostentatoire, au tape à l'oeil alors que sans remonter très loin, elle était beaucoup plus discrète avant. Et à force d'en rajouter on finit par biaiser la réalité ce qui forcément biaise aussi la critique lorsque l'on fait des comparaisons avec le passé.
32 ans Tu vois où c'est le Puy de Dome ? Et bah, c'est pas là. 975
Oh bah je pense qu'on trouve les femmes d'avant magnifiques aussi parce qu'ils ne photographiaient pas n'importe qui. C'est comme si dans l'an 3000, les gens disaient "Oh mon dieu, les femmes étaient toutes aussi belles, minces et parfaitement lisses comme ça ?" en regardant des magasines type Femina ou Top Santé.:D Parce qu'au final, tout ce qui nous reste effectivement, ce sont des photos en noirs et blanc, en sépia (qui masquent les imperfections), et pour les plus vieux, des peintures.
38 ans 3196
reinette81 a écrit:

Non moi j'suis vachement contente de mon époque tout de même :D


Moi aussi ! :D

Comme je le disais plus haut, je suis très suspicieuse vis-à-vis du "c'était mieux avant", car on s'aperçoit que les gens ont toujours dit ça. Même en 1830, c'est dire :roll: C'est générationnel en somme, y'a pas vraiment de vérité dans une telle affirmation. Rien n'est manichéen, les choses bougent à la fois dans le bon et dans le mauvais sens. Dans l'histoire française, aucune époque ne m'apparaît comme un "âge d'or" de plénitude à tous les niveaux.

L'époque que je connais le mieux, c'est la mienne. C'est peut-être celle qui me fascine le plus, car l'avenir est incertain, et le passé fait partie du présent. Bref, si on me proposait de vivre à une autre époque, pour tout un tas de raisons (dont celle de la condition de la femme), et malgré ma passion pour l'histoire, je déclinerai poliment ;)
38 ans 3196
MissWillow a écrit:
Oh bah je pense qu'on trouve les femmes d'avant magnifiques aussi parce qu'ils ne photographiaient pas n'importe qui. C'est comme si dans l'an 3000, les gens disaient "Oh mon dieu, les femmes étaient toutes aussi belles, minces et parfaitement lisses comme ça ?" en regardant des magasines type Femina ou Top Santé.:D Parce qu'au final, tout ce qui nous reste effectivement, ce sont des photos en noirs et blanc, en sépia (qui masquent les imperfections), et pour les plus vieux, des peintures.


Je plussoie !
60 ans île de France 1421
il suffit aussi parfois de regarder les vieilles photos de famille.

On s'aperçoit que les femmes (et les hommes) étaient loin d'être jolis, ils paraissaient plus vieux que maintenant (cheveux non teints, sourcils non épilés pour les femmes, peu souriants, vêtements empesés et encombrants pour les 2 sexes)
49 ans région parisienne 5831
C'est clair!

Ma grand-mère m'a toujours dit que sa mère était "une femme d'une grande beauté", "une très belle femme", "elle avait beaucoup de soupirants"...etc... J'ai toujours entendu cela, depuis toute petite.

Puis un jour, j'ai trouvé de vieilles photos, et j'ai enfin pu voir mon arrière grand-mère (donc la mère de ma grand-mère): j'aurais bien eu du mal à la considérer comme une belle femme! Elle était même assez laide, avec un visage très asymétrique et peu harmonieux. :lol:
32 ans Tu vois où c'est le Puy de Dome ? Et bah, c'est pas là. 975
Mamykro --> C'est vrai que lorsqu'on regarde la morphologie du visage des années 1800 à 1900, était finallement assez différente d'aujourd'hui.

Je prends un exemple au hasard ;

http://www.lessignets....avril/11/comtesse_de_selve.jpg

Ou elle

http://fr.muzeo.com/si...thson_138615.jpg?itok=HGNTbT7x

On a l'impression qu'ils étaient nombreux à avoir des yeux "globuleux" de merlu, ainsi qu'une touuute petite bouche. Et un menton bien visible.

Du coup c'est pour ça que je me dis, si l'une de nous revenait dans à cette époque, peut-être qu'ils nous trouveraient moches parce que, de visage, on a quand même un peu changé...
B I U


Discussions liées