Descendre dans la rue est essentiel pour faire entendre son mécontentement. En revanche, je ne suis pas (encore?) convaincu d'un mouvement internet, c'est inefficace en matière de coûts publics (pas de désordre, pas de blocage, pas de forces de l'ordre mobilisées etc....)
Et malheureusement ces sujets là dépassent largement Sarko et son gouvernement.
Pour le cas du pétrole, il s'agit d'un problème international. L'instabilité actuelle des produits producteurs de pétrole rendent ce marché défavorable pour la demande.
Pour le cas de l'inflation générale des prix, il s'agit plus d'un problème européen en premier lieu, mais international de toutes façons.
Nous sommes actuellement dans un vrai dilemme et les marges de manoeuvre bénéfiques n'existent pas aujourd'hui.
J'explique. La conjoncture en ce moment:
Les états unis sont en net recul sur leur taux de croissance.
la dernière estimation se porte à 1,9%.
Celle de l'europe à 2,5% mais la France à 1,9%.
Par conséquent, morosité sur la croissance. La croissance faible ne pousse bien évidemment pas à la consommation des ménages.
Pour relancer la consommation d'un pays, il faudrait baisser les taux d'intérêt.
Mais la contrepartie est que si l'on baisse les taux d'intérêt, le risque d'inflation augmente. Or l'inflation est trop forte en ce moment.
D'où la décision (hier, c'est pas vieux!) de la BCE de garder inchangé sont taux d'intérêt à 4%.
Cette décision de ne pas baisser le taux d'intérêt (ce que les USA ont fait en baissant hier de 0,5 points) en raison du taux d'inflation est conforté par la crise immobilière USA qui est en train de gangrainer l'europe (les banques deviennent frileuses pour prêter et particulièrement les banques espagnoles et anglaises dont les durées d'emprunt sont longues ==> risque similaire à ceux des USA sur l'insolvabilité).
Donc baisser le taux, on ne peut pas. Le relever serait un suicide immédiat car aggraverait encore plus la croissance ==> taux de chomage à la hausse et consommation à la baisse.
Il ne resterait, éventuellement, qu'à jouer sur la parité euro/dollar pour rétablir un avantage à l'euro. Et sur ce point, malheureusement, il y a des effets négatifs très importants.
Le premier est que l'article 1 des statuts de la BCE est de maintenir une stabilité monétaire. Faire faire le yoyo à l'euro en permanence rendrait instable et incertaine l'économie européenne.
Le deuxième est que cela agraverait encore plus l'effet de la hausse des prix du pétrole (je crois qu'il l'ont bien expliqué à la télé : comme on achète le pétrole en US$ et que l'euro est fort blablabla...) Donc là encore, on ne peut pas jouer sur la parité euro/dollar.
Donc en clair, la morosité mondiale qui se dessine, particulièrement aidée par des pays qui pompent tout (chine, inde...) ne permet pas d'établir des taux de croissance intéressants pour notre développement. La FED est largement dans la merde, la BCE ne peut pas faire grand chose non plus.
Alors imaginez Sarko...c'est un nain!
Malheureusement, je crains que la situation à venir ne s'embellisse pas. Ni pour le pétrole, ni pour le reste de nos produits qui vont continuer à monter. L'inflation s'installe doucement. S'il n'y a pas un consensus mondial, notamment avec les pays à forte croissance, on va en baver et eux aussi à terme car ils ne nous vendront pas ce qu'ils produisent.
Ca sent mauvais tout ça!