Le sexisme ordinaire

Lady_in_green a écrit:

Le hashtage me rappelle un autre "T'es une salope si..." du même genre... Au moins des gens réagissent sur le fil, c'est déjà ça...

_Aphasie_ a écrit:

Pour un garçon qui a des côtés vus comme plus "féminins"(je suis partie pour distiller des guillemets partout dans cette phrase), on utilise "efféminé"(ou tapette), mais c'est vrai que dans la structure du mot, il n'y a pas du tout ce côté "oups! Elle n'a pas réussi à être un garçon, mais c'est pas tombé loin didonc" du "garçon manqué".
Je regarde actuellement la série orange is the new black (qu'est bien), et une réplique m'a marquée. Il y a un personnage de trans. Un homme devenu femme. Un moment donné, l'administration lui met des bâtons dans les pattes en lui retirant son traitement hormonal. La femme adjointe du directeur de la prison, lorsqu'on lui en parle, fait preuve d'une tranquille transphobie, et déclare qu'elle ne comprendrait jamais comment cette trans avait pu faire ça : que c'était comme d'avoir tiré le gros lot au loto et de rendre le ticket.

En même temps, son raisonnement se comprend ( un homme est quand même plus privilégié dans notre société, devenir femme c'est perdre de nombreux privilèges)
HS: Claque m'en cinq coupine de OITNB ( excellente série qui me fait mouiller de la culotte et des méninges)

LovelyLexy a écrit:

Ah, oui oui, bien sûr, je citais cet exemple vis à vis de la réflexion d'Aphasie à propos de "garçon manqué" et de la valorisation que peut avoir dans les esprit le sexe masculin.

ha ha, cool, j'ai un truc pour toi, alors. Figure toi que j'ai découvert cette série sur la critique d'un mec qui y disait ça :
Le travail de Jenji Kohan m’a particulièrement étonné car, même si OITNB en partage certains thèmes (le dépassement de ses limites, le féminisme et ses outrances égalant celles des hommes alpha…),[...]De mon point de vue, Kohan exerce sur ses héroïnes une surféminisation (pas au sens systématiquement sexué ou autre) qui consiste à leur donner le pouvoir vis-à-vis de l'homme, quel qu'en soit le prix. Et elles en paient le prix, d'autant plus que dans ces relations de pouvoir qu'elle décrit - où la puissance physique joue aussi un rôle... - l'homme alpha finit par avoir le dessus.
Voilà voilà.

ça a l'air bien cette série ! Je ne connaissais pas du tout.

Par contre j'ai grincé des dents : http://www.lesnouvelle...renvoie-les-femmes-a-la-maison

Je suis en ce moment même sur la ligne d'attente téléphonique d'une grosse administration française (le TGI de Paris, soyons claire). Le message qui tourne en boucle et qui me fait vous écrire (parce que ça duuuuuuuuure) c'est "veuillez ne pas quitter, une opératrice va prendre votre appel".
ça me questionne : au TGI, ce boulot est-il réservé aux femmes ? Est-ce historique ?
(il se trouve que je travaille moi même au sein d'une plateforme téléphonique, et des gars, on en a !)

Ahah ! dénouement : c'est un monsieur qui me répond. Comme j'écrivais ce messsage en même temps, j'ai eu un temps d'hésitation "ben vous être pas une opératrice ?" :lol:

C'est comme aux caisses automatiques des supermarchés. Quand ça bloque,il y a un message qui dit en substance "veuillez patienter,une caissière va vous aider" alors qu'il y a des hommes.

on dit une hôtesse de caisse maintenant MaudK :lol:

et oui, à l'heure où nous voulons un féminin pour chaque métier il reste des métiers sans équivalent masculin, le pire étant "sage femme"... :roll:

il n'y a pas un mot genre maïeuticien pour dire sage femme quand c'est un homme?

enfin je me trompe peut être.

Par contre LapO je suis stupéfaite de voir l'article je viens d ele lire et wow... O.O comment peut-on être académicien et aussi fermé d'esprit? Enfin vous me direz, ca n'a sans doute rien à voir...
Mais c'est triste de lire ça ah là là

"Or nombre d'entre elles ne sont pas prêtes à tout sacrifier à la politique, et la réalité est qu'aussi, lorsqu'elles veulent cumuler de hautes responsabilités et une existence de mère "normale", rien n'est évident. L'égalité des droits ne signifie pas l'interchangeabilité des comportements."
Alain Finkielkraut
Alors ces dernières paroles me font bondir... il est donc acceptable qu'un homme, qu'un père sacrifie tout à la politique. Il peut le faire c'est même glorieux, mais une femme non?
Ben en fait la question ne se pose pas puisqu'elles n'en sont pas capables :roll:
mais si elles le font ce sont ces messieurs qui vont leur reprocher d'abandonner le foyer et d'être les pires des pires raclures... cherchez l'erreur
Et quand ces messieurs cumulent les mandas, c'est quoi?! On va peut être nous dire qu'ils y arrivent et que cela ne se fait pas au détriments des gens?
Et c'est quoi une mère normale? Et eux ils peuvent être des pères normaux?
bref :shock:

reinette81 a écrit:
Je bondis avec toi.
Mais c'est que socialement on n'attend pas d'autre rôle d'un homme que son emploi social.
S'il fait autre chose c'est du bonus, c'est admirable, c'est du dévouement. Même si je suppose qu'on peut suspecter qu'il est moins impliqué dans son emploi du coup (c'est à double tranchant).

A la femme on refile le package famille+ménage et le "bonus" est l'emploi social. Sauf qu'on suspecte beaucoup plus la femme de négliger sa tâche dévolue si elle s'aventure dans des tâches prenantes. Le fameux "qui va s'occuper des enfants ?".

Si on ne filait pas un rôle à chacun les femmes ne se sentiraient pas tenaillées entre leur "devoir" de mère et leurs ambitions professionnelles...et les pères se sentiraient plus légitimes auprès de leurs enfants (ce n'est pas tout rose non plus pour eux, cette pression sexiste), puis feraient respecter leur espace privé auprès des entreprises.

C'est vrai que Finkelkraut se lâche sur ses opinions sexistes ces temps ci :evil:

reinette81 a écrit:
J'ai lu dernièrement cet article sur un jeune homme qui s'apprête à devenir maïeuticien, et qui explique son attachement au terme "sage-femme"
(l'article n'est pas particulièrement passionnant, mais s'il intéresse quelqu'un malgré tout ) http://www.breizhfemme....php/8-a-la-une/96-maieuticien

"Aujourd'hui il s'interroge encore sur l'appellation qu'il utilisera. Le masculin lui paraît bizarre : « Un sage-femme, non je ne crois pas – dit-il – on doit continuer à dire une sage-femme quand même ! C'est un mot qui porte une histoire, d'ailleurs ça ne désigne pas la femme qui travaille mais celle avec qui on travaille. Bien vu, Robin, la sage-femme est la personne qui « connaît les femmes » ! Alors pourquoi pas un homme?
Certes il existe un autre mot, un peu plus souvent mis en avant ces dernières années mais le jeune homme s'interroge aussi sur son emploi. « Il existe le terme de maïeuticien, mais on ne sent pas vraiment une volonté de la profession ni même des hommes de s'approprier ce terme. Je pense qu'on n'a pas besoin de changer le nom ; les patientes et les collègues voient bien qu'on est des hommes ! Après tout les hommes ont intégré cette profession depuis peu de temps, on n'a pas envie non plus qu'elle s'adapte pour nous ; ça a toujours été sage-femme, pourquoi est-ce que ça changerait maintenant ? » »"
Pas que je sois fondamentalement d'accord(pas, en fait), mais je comprends un peu la réflexion qui amène à cet attachement au terme.


C'est dans le domaine de la gynécologie, mais : "Toucher vaginal, la mainmise sur le sexe des femmes" (j'ignore s'il a déjà été posté)
http://marieaccouchela...inmise-sur-le-sexe-des-femmes/

J'avais sinon un article bien puant sur l'agression dans le métro de lille, mais il l'est probablement trop, puant, alors autant partir plutôt sur quelque chose de plus intéressant :
http://www.youtube.com...%3Fv%3DFlAp5Y6tV7s&app=desktop
"Antoine de Gabrielli a fondé et préside l'association "Mercredi c'est papa", qui a pour objectif d'intégrer et d'impliquer les hommes dans la recherche de l'égalité professionnelle.
Il revient également sur l'omerta qui pèse sur les hommes, plus ou moins consciemment tenus de sacrifier leur vie personnelle et familiale à leur vie professionnelle."


Ce sont les turques qui lancent le sujet, mais cela me semble carrément d'actualité par chez nous aussi :
http://bigbrowser.blog...rrer-les-jambes/#xtor=RSS-3208

(Et je pars en Grèce, yuhu ! Bonne semaine à vous)

Pour le toucher vaginal, tu peux rajouter, cerise pourrie sur le gâteau de vomi, l'article "La chatte de ma femme", où, parce qu'un étudiant mâle fait le toucher, le coq de père s'imagine qu'il baise sa femme, fantasme, qu'elle le trompe, et déclare en gros que la chatte de sa femme est à lui. Non, m'sieur, elle est à elle :evil: