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Le sexisme ordinaire

49 ans région parisienne 5831
Mathilde76 a écrit:
Ce n'est pas ce que vous disiez sur la discrimination positive en politique. Du coup je ne comprends plus rien.

Bref... j'abandonne.


Tu parles à qui? Il  
y a plein de monde qui discute sur ce post, et tout le monde n'est pas du même avis, c'est normal. ;)

Perso, je n'ai pas un avis tranché sur la parité ou sur les discriminations positives: l'avantage, c'est de permettre à des femmes d'avoir des positions qu'elles auraient eu du mal à avoir sans cela, parce que les préjugés sont ancrés, l'inconvénient, c'est de créer un ghetto, un parcage dans les sous-rôles et une récupération.

J'avoue que ce qui m'intéresse, c'est surtout de trouver des choses qui fonctionnent pour faire évoluer les mentalités. Si la parité et les discriminations positives, ça marche, alors OK, allons-y. Sinon, trouvons autre chose. Pour savoir si ça fonctionne ou pas, faut déjà essayer, donc perso, je suis pour au moins essayer et ensuite, faire le bilan.
84 ans Bretagne 724
Et puis, la discrimination positive, cela prend énormément de formes. Etre d'accord avec l'une d'elle ne signifie pas être d'accord avec toutes.
44 ans Dans un arbre à Tecolotlan 962
Mathilde, n'abandonne pas ! ;)
Comme dit Mamykro, il n'y a pas qu'un avis sur ce fil, et le tien est tout aussi intéressant que le mien.
33 ans 1489
MaudK a écrit:
Mathilde76 a écrit:
Ce n'est pas ce que vous disiez sur la discrimination positive en politique. Du coup je ne comprends plus rien.

Bref... j'abandonne.

Il ne faut pas confondre la discrimination positive et la parité. D'ailleurs,en ce qui me concerne,je ne suis pas franchement pour la parité.Les candidats devraient être les personnes qui ont le plus de compétences,de motivation et cie,indépendamment de leur sexe. Mais les partis poliiques sont tellement sexistes que la loi sur la parité constitue la seule façon de les obliger à considérer les femmes en politique. Il faudrait la même chose en religion. Quand les gens frainent des 4 fers,il n'y a que la loi pour les contraindre à évoluer,avant que ça ne devienne naturel.


Absolument d'accord avec toi..

Ce n'est pas tout à fait la même chose, mais ça me fait penser à un aspect du droit de vote aux femmes en Suisse.
Il faut savoir qu'en Suisse on vote à trois niveaux: les voations liées à la municipalité (la commune où on habite donc), les votations cantonales, et les votations fédérales (qui concernent tout le pays).
Le droit de vote des femmes en Suisse au niveau fédéral a été obtenu en 1971 (la honte). Avant cela, certains cantons avaient déjà votés POUR le droit des femmes. Le premier était le canton de Vaud (région de Lausanne), en 1959. Les femmes vaudoises votaient donc pour leur canton mais pas lors des votations fédérales.

En 1990, les femmes du petit canton d'Appenzell Rhodes-Intérieures ne pouvaient toujours pas voter au niveau cantonal, car les élécteurs (les hommes donc) leur refusaient toujours ce droit :shock: :shock: :shock:
Par conséquent, c'est le tribunal fédéral qui a imposé au canton d'établir le suffrage féminin au niveau cantonal.

Tout ça pour dire que ça aurait été cool que cette décision aie été prise par les élécteurs, mais parfois, et malheureusement, des lois sont nécessaires pour obtenir la parité.
34 ans Paris 3680
J'ai été choquée par le carnet de santé.
Au delà de l'image garçon fille aux préoccupations diverses, je me dis surtout que l'image fille-contrôle du poids si elle est présente si jeune c'est juste wow choquant...

Sinon hier dans la rue, je me promène en jupe avec des collants et là remarque pleine de délicatesse "oh t'as pas oublié de t'habiller toi ce matin" (sur la longueur de ma jupe je suppose).
Ah là là, les gens !
37 ans 1547
Hyper choquée aussi pour le carnet de santé.

Je ne sais pas si ce que j'ai à dire a tout à fait sa place ici mais c'est le seul espace où je me sens autorisée à l'évoquer.
Ce matin, salon de coiffure intimiste, j'ouvre un magazine curieuse de découvrir qu'il existe des magazines ciblés "origines" (dédiés aux femmes maghrébines et africaines) et là je lis en article et découvre qu'en Indonésie, il faut passer un test de virginité pour être policière. Une médecin met deux doigts dans le sexe des femmes pour vérifier l'hymen.
Ça m'a mise en colère et j'avais envie de pleurer. Mais vous voyez, j'étais chez le coiffeur, un endroit super joli, ambiance boudoir, avec des rires et conversations animées entre les clientes et les coiffeuses, à mille lieues de ce que je ressentais en lisant ça. J'ai eu peur de me mettre à pleurer et je me suis dit de vite changer de page pour retrouver le plaisir d'être là.
J'aurais bien aimé pouvoir pleurer et en parler avec toutes les femmes présentes. Me sentir moins seule avec ma haine et ma tristesse. Bêtement, décharger en espérant que ça devienne "partager".
Et du coup je me dis que j'ai l'impression que je vais embêter les gens si je me mets à leur dire des trucs affreux comme ceux-là. Je vois bien parfois que lorsque je me mets à soulever un point sensible sur la condition féminine on n'a pas trop envie d'y réfléchir parce qu'on sent qu'on est parti pour quelque chose de grave et de "lourd" à penser et ressentir (ça vaut pour plein de thèmes sérieux et graves). Je le comprends parce que plus je m'ouvre à ce regard "social" plus je trouve que ce que je ressens est difficile.
Vous faîtes comment vous dans ce genre de situations ?
33 ans 1489
papille a écrit:
Et du coup je me dis que j'ai l'impression que je vais embêter les gens si je me mets à leur dire des trucs affreux comme ceux-là. Je vois bien parfois que lorsque je me mets à soulever un point sensible sur la condition féminine on n'a pas trop envie d'y réfléchir parce qu'on sent qu'on est parti pour quelque chose de grave et de "lourd" à penser et ressentir (ça vaut pour plein de thèmes sérieux et graves). Je le comprends parce que plus je m'ouvre à ce regard "social" plus je trouve que ce que je ressens est difficile.
Vous faîtes comment vous dans ce genre de situations ?


Je comprends très bien ce que tu évoques, j'ai moi aussi beaucoup de peine face à ces situations où il est difficile d'aborder certains sujets de peur de mettre l'autre (ou les autres) mal à l'aise. Je ressens aussi cela face à mes proches, ce qui me chagrine parfois.

Je pense qu'il est difficile de savoir comment faire, mais que le mieux est d'écouter son instinct et être attentif à l'interlocuteur. Ne pas dépasser la limite entre "Je ressens le besoin de m'exprimer sur ce sujet et j'en ai le droit", et "J'impose cette conversation difficile".

Un soir je parlais avec mon meilleur pote des hommes victimes de viol, et au bout d'un moment sa copine a demandé à ce qu'on change de sujet, pour une raison qui lui appartient (de la gêne, un souvenir difficile, tout simplement l'envie de parler de trucs drôles en buvant un verre… peu importe) et par respect pour elle changer de sujet était une évidence.

D'un autre côté, même si on peut difficilement faire quelque chose pour, par exemple, abolir cet absurde réglement de la police indonésienne, je trouve plus sain de s'exprimer à ce sujet si on en ressent le besoin plutôt que de se taire et ressasser ça intérieurement.
40 ans Niort 1336
Papille, comme je te comprends.

Pour te rassurer, j'ai été tellement choquée quand j'ai lu ton message que j'ai raconté immédiatement à chatonchaton pour les femmes policières, et il a été atrocement choqué aussi. Un point pour le choc partagé. Il a eu la réflecion "on devrait faire ça en France aussi [??], sur les mecs [ahhhh], pour voir". Je lui ai bien demandé où on mettrait les deux doigts, mais là on a calé...
33 ans 1489
Et puis je ne sais pas si cela est dû au fait qu'en ce moment je suis très stressée par, entre autres, mon travail, mais ces temps j'ai l'impression que lorsque je me retrouve devant des propos ou des comportements qui me sidèrent, je suis de plus en plus lassée, chagrinée, pessimiste.. Mon cerveau rechigne à trouver une éventuelle solution ou du moins une réponse, j'essaie de "ne pas faire attention", "ne pas m'emmerder" avec ça, ce qui est bien sur impossible ^^

Un peu comme Remus qui, il y a quelques temps, disait être fatiguée de chercher le moindre personnage féminin non stéréotypé dans une production culturelle… (Désolée Remus je résume)
Je suis récemment tombée sur le net sur des propos grossophobes réellement puants, du vrai fatshaming, déjà pas très sympas pour les hommes et encore pire envers les femmes, relayés par un nombre sidérant de personnes (hommes ou femmes) que je n'arrive pas à comprendre, je n'arrive pas à comprendre leur problème, pourquoi ces gens ne se contentent pas de regarder ailleurs lorsqu'ils voient une femme grosse, pourquoi ils en font des théories répugnantes qu'ils diffusent… Je suis lassée par les posts sexistes de plus en plus réccurents sur 9gag, par les dossiers photo sur les plus belles femmes de footballeur, par le pullulement de "pick up artists" et autres coachs de drague.. Entendre des arguments pseudo naturalistes du genre "dans la nature les mâles…", "à la préhistoire il n'y avait pas de…".

Voilà pour mon post de caliméro pas très constructif, mais il faut croire que j'avais besoin de vous l'imposer ;)
38 ans 3196
Lady_in_green a écrit:
Et puis je ne sais pas si cela est dû au fait qu'en ce moment je suis très stressée par, entre autres, mon travail, mais ces temps j'ai l'impression que lorsque je me retrouve devant des propos ou des comportements qui me sidèrent, je suis de plus en plus lassée, chagrinée, pessimiste.. Mon cerveau rechigne à trouver une éventuelle solution ou du moins une réponse, j'essaie de "ne pas faire attention", "ne pas m'emmerder" avec ça, ce qui est bien sur impossible ^^


Tout pareil :?
84 ans Bretagne 724
Il m'est arrivé quelque chose, dans la rue, il y a deux jours, et je m'aperçois avec étonnement ne pas l'avoir raconté ici (avec étonnement parce que je pensais avoir le réflexe, mais non, pas tant apparemment)
Du coup, je vous met cela ici

[je préviens tout de même, il y a eu un climat assez violent, si vous n'avez pas envie de vous plomber avec cette histoire...]

Je rentre chez moi, à pieds. 3h du matin, parce que je fais ce que je veux et que j'aime bien la nuit. Sur le trajet, je me fais aborder à deux reprises, chaque fois par un mec dans une voiture.

La première, le mec me dit Ttu veux que je te dépose ?". Ce à quoi je réponds "Non.", il s'en va aussitôt. Surprise, je suis. Ca s'est fait facilement.
C'est donc sans sentiment d'insécurité que je réagis lorsque le suivant arrive.

(lui)- "Hey, t'es charmante, on peut parler ?"
(moi) - "Non."

Sauf que lui, clairement, est parti pour insister
- "Non mais faut que je t'explique, je suis videur dans une boite de nuit, je te connais, et tout" [aparté : certainement pas, j'ai pas mis une seule fois les pieds dans une boite de nuit de ma vie]

Du coup, je me dis, pourquoi pas lui expliquer le problème de son approche, cela servira peut-être (rêvons) pour les suivantes

(moi) - "Il ne faut pas faire ça. Je suis une femme seule en pleine nuit, tu ne peux pas m'aborder comme ça, c'est effrayant"
(lui) - "non, mais c'est parce que je te connais, et tout, je t'ai déjà vue"
(moi)- "sérieusement, c'est effrayant, fais pas ça"

(lui) - "Attends, je m'arrête, on parle"
(moi)- "Non."
(lui) - "Si si, je m'arrête, on parle, je me gare, on parle"

Je répète encore et encore "Non", jusqu'à le hurler dans la rue, mais il s'arrête quand même (sur mon chemin, de manière qu'il me soit impossible de l'éviter), et me rattrape

(lui) - "faut que je te dise, ça m'a pas plu, ce que t'as dit là, ça se fait pas, on est jeunes, et tout, mon père est flic, ça se fait pas"
(moi) - "sérieusement, t'es effrayant, arrête"

Il commence à m'attraper les poignets, en partie pour m'empêcher de passer, en partie pour essayer de m'empêcher de parler. Il les attrape encore et encore tant que je me dégage, on sent qu'il aimerait juste une chose, m'immobiliser bien comme il faut

(lui) - "Non mais j'essaye de te parler là, je t'écoute mais toi tu m'écoutes pas"
(moi) - "Non, tu m'écoutes pas, si tu m'écoutais, tu serais parti dès le moment où j'ai dit "Non" pour la première fois"
(lui) - "Non écoute moi, je t'écoute et toi tu m'écoutes pas, écoute moi" (il le répète en boucle, toujours en essayant de m'attraper les poignets et en m'empêchant de partir)
(moi) - "Non, tu ne m'écoutes pas, si tu m'écoutais, tu ne serais pas là"

Et là, il me fout une baffe. Pas une baffe qui fait mal, mais une baffe. Et il s'éloigne vers sa voiture.
Je me mets en colère, me précipite brusquement vers lui (enfin, j'avance d'un mètre dans sa direction, quoi)
- "Tu te permets de faire ça ? Et tu te penses quelqu'un de respectueux ?"

Il revient vers moi, m'attrape à nouveau les poignets
- "toi, tu pourras plus jamais entrer en boite, je te reconnaitrais, tu pourras plus jamais entrer dans le bar, je vais te reconnaître"
Le tout sans me laisser placer que rien à foutre, concrètement, puisque je n'ai aucune idée de la boite et du bar dont il parle. (ceci dit, je m'en suis rendu compte après, il est probablement juste en train d'essayer de récupérer l'ascendant sur moi, de m'effrayer)
[au cas où, s'il y a une meuf qui me ressemble qui va effectivement dans cette boite, pardon à elle]

Je pars en lâchant encore un "Tu es flippant"

Il me suit en voiture, et me lance des
"T'es une salope, je te dis, ce soir, tu vas te faire baiser"
Ce à quoi je réponds "Tu es vulgaire et tu es flippant"

Il répète encore plusieurs fois que je suis une salope et que je vais me faire baiser, et je lui réponds toujours qu'il est vulgaire et flippant.

A un moment donné, il approche encore sa voiture pour me parler (ou m'insulter, enfin probablement les deux). Je m'arrête deux secondes et je lui dis
- "t'as vu ce que tu dis ? Je suis une femme seule, dans les rues, en pleine nuit, et tu viens me dire que je suis une salope et que je vais me faire baiser. T'es flippant. C'est du harcèlement."

(lui) - "Non mais je m'excuse, je voulais pas, allez, on parle ?"
(moi) - "Non."

Et il part en lançant un ultime
"Moi j'dis, t'es une salope"




Bon, l'histoire a une fin, je suis allée raconter ça sur les réseaux féministes sur lesquels je suis, j'ai eu un super soutien, j'ai été encouragée à aller porter plainte si je m'en sentais l'énergie (pouvoir porter plainte pour cela ne m'était absolument pas passé par la tête. C'est dire la violence que j'ai intégré comme normal de subir dans la rue). Je l'ai finalement fait, ça s'est très bien passé. Ce ne sera sans doute pas utile, n'ayant pas eu le réflexe de relever sa plaque de voiture, mais je percevais vraiment la violence chez cet homme. Du coup, s'il récidive...enfin bref.

Bon, ça a été l'occasion d'apprendre qu'il y avait un autre homme qui gifle des femmes, exactement dans le même coin, qui répond à peu près aux mêmes caractéristiques physiques (du type, crâne rasé), mais un autre, plus grand de taille que le mien.

C'est l'ambiance, dans les rues.
M
93 ans 1565
C'est ce que j'allais dire,d'aller porter plainte parce qu'il n'a aucun droit de te frapper.
C'est sans doute #plutôt sympa de se faire insulter et frapper aussi.
1574
T'as eu du cran Remus...
Pfiou...
Effectivement violent...
40 ans Niort 1336
Remus, gros câlin virtuel.

Une copine à moi, en plein paris un soir, se fait caler dans un coin par un mec qui clairement avait des intentions sexuellement, bref (il avait déjà la main dans son soutif). Sa seule réaction, fort heureusement, ça a été de hurler. En plein paris, une autre nana a hurler au viol, ça a fait une chaine, le gars s'est barré très vite (put*** heureusmeent).
Elle m'appelle quasi de suite après, encore complètement sous le choc, elle refuse d'appeler son copain qui était encore au boulot (donc je dirais qu'il devait être avant 21h) pour pas le faire flipper... Je dis "whouaaa, tu as crié !", elle me dit "c'était viscéral, je ne savais pas quoi faire d'autre".
Et je lui dis, tout de suite, vas porter plainte.
Elle refuse.
Et là, à 500km de distance, je me sens très très inutile... Ai-je fais du victime blaming en lui disant d'aller porter plainte ?

Je me sens inutile, désarmée...
M
93 ans 1565
Lapo,je ne vois pas en quoi tu aurais fait du victime blaming??? Tu lui as conseillé d'aller porter plainte,pas dit que c'était sa faute.
B I U