Pleine conscience et mouvement... un joli programme de retrouvailles corporelles à l'horizon Aphasie !
C'est super de pouvoir être initiée dans ces conditions là.
Mais déjà que l'élan soit là, je me dis que c'est déjà intéressant (par rapport à ce que tu avais dit si je me souviens bien sur ton rapport au sport).
Tu pourras nous raconter si ça t'a fait vivre des choses par rapport à la RA aussi, en temps voulu ;)
Prisci72, je disais justement qu'on pouvait déplacer le bien/mal manger "nutritionnel" (calories, type d'aliments) sur le bien/mal manger "sensoriel" (je suis nulle si je mange sans faim/je suis une héroïne si je mange avec faim - j'exagère volontairement ;) ) et qu'on maintenait ainsi une forme de pression et de culpabilité alimentaire.
Mon écriture est assez lourde à lire parfois, mais je ne sais pas comment le reformuler autrement.
T'inquiète pas, TU Y ES, sur la route. C'est tout ça, le chemin, les difficultés, les choses qui s'apaisent, les tâtonnements. ;)
Vivi, comment tu te sens maintenant ?
Pour les moments comme tu décris où on ne peut pas ralentir, faire attention au goût, etc, c'est parfois un peu trop se demander. Ce que j'essaie de faire pour ces moments là, c'est de prendre soin du "après" plus que du "pendant". Peut-être qu'à "froid" tu peux te concocter un petit "après", dans ta tête, une sorte de SAS de récupération (sur plusieurs heures) après la violence d'une crise avec des choses qui te font du bien et qui n'entretiennent pas le climat de violence que ça a pu être avant.
De mon côté en RA, voilà ce que j'écrivais lundi :
Citation: En ce moment, je suis perturbée par la fréquence de ma faim. J'ai l'impression que j'ai trop souvent faim, que ce n'est pas normal, que je dois me tromper dans mes sensations, que je dois confondre avec des sensations digestives. En général, j'essaie d'attendre un peu pour voir si ça se confirme ou pas, ou je fais un exercice de pleine conscience, et en général ça a pourtant bien l'air d'être de la faim. J'observe une progression, le moment où ça me fait penser à la faim mais où j'ai encore un doute, et peu après, où ça me semble plus manifeste. Je ne sais pas si c'est parce que je dépasse moins ma satiété qu'avant, que du coup ça se régule plus vite, sûrement aussi à mon activité qui augmente ma faim, mais c'est un peu impressionnant pour moi. Surtout qu'il n'y a pas un jour où je ne mange pas sans faim et qu'il est rare que je ne dépasse pas ma satiété (mais de beaucoup beaucoup moins qu'avant, c'est sûr). Je me dis qu'au final ça se régule même avec ces moments d'alimentation sans faim, et que c'est ce qui compte.
Je crois que ça me perturbe car ça change et que ça me rappelle quand j'étais petite que je réclamais à manger à ma mère qui me disait (sans intention malveillante) que je mentais, qu'à m'écouter j'avais tout le temps faim et que ce n'était pas possible, qu'on avait mangé la même chose et qu'elle n'avait pas faim. Je crois qu'à l'époque il est probable que je ne savais pas reconnaître ma faim, mais ça me fait drôle car j'ai l'impression de revivre ça aujourd'hui et que c'est moi qui ait du mal à y croire.
Ce qui me traverse, c'est que je me dis que je dois être en train de perdre du poids. Je trouve ça bizarre, comme si le fait d'avoir faim était associé à la perte de poids, alors que je mange quand j'ai faim. Je me dis que mon cerveau est en train d'enregistrer que quand j'ai faim je mange, que ce n'est pas comme quand j'avais faim pendant les régimes, où je me privais.
Eh bien les jours suivant, aujourd'hui compris, j'ai eu à nouveau beaucoup d'envies de manger émotionnelles, je mange presque chaque fois sans faim. Je me dis que là, c'est sûr au moins que je ne perdrais pas de poids.
C'est impressionnant comme l'ambivalence à perdre du poids et à sentir que mes sensations m'échappent peuvent me rattraper parfois.